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amie est sous emprise Email 
en pied de messageAoût 2006
 Bonjour, Je 
viens de découvrir votre site, suite à la lecture et à des 
recherches personnelles concernant la violence psychologique auprès des 
femmes et voulait vous apporter mon témoignage. Je 
précise que je suis un homme de 47 ans, divorcé, et ayant la charge 
de ma fille de 19 ans. Il 
y a quelque mois, j’ai rencontré une fille avec laquelle une grande et 
belle histoire s’est enclenchée.Et quand je dis belle, c’est peu dire 
: des mois de pur bonheur, d’intensité, de douceur, d’échanges, 
de tendresses, de compréhension, etc. De projets aussi, avec nos enfants 
respectifs qui les acceptaient et s’en réjouissaient (elle a une fille 
de 6 ans).
 Cette 
histoire a basculé depuis peu, suite aux harcèlements incessants 
de son ex, et aux pressions de sa famille (je précise que mon amie en question 
est d’origine algérienne et que sà mère, notamment, la violemment 
mise en garde contre toute idée de reprendre une vie avec un européen).Concernant 
son ex, et à la lecture de plusieurs livres, il s’agit, à n’en pas 
douter, d’un pervers manipulateur.
 
 Depuis 
leur séparation, il n’a cessé d’alterner les attitudes de menaces 
et de séduction, se servant de l’enfant au milieu pour faire passer certains 
messages, voire pour assurer la dépendance de mon amie à travers 
des plannings flous qu’il modifiait au dernier moment en lui en faisant porter 
à elle la responsabilité.
 Lorsqu’elle 
lui a annoncé notre rencontre, ce fut, pendant plusieurs mois, des menaces, 
des chantages, des insultes : très rarement directement, quasi essentiellement 
par textos. Et toujours les attitudes ci-dessus bien évidemment.Avec 
en plus des insinuations sur mes intentions : “que je n’en voulais qu’à 
son...”, “que je la tromperais rapidement et que cela ne durerait pas”.
 Face 
à d’autres difficultés d’ordre matérielles qu’elle avait 
du mal à vivre (nous ne vivions pas ensemble), elle a voulu alléger 
la pression du côté de son ex lui a fait comprendre que nous n’étions 
plus ensemble (ce qui était faux au demeurant).Son attitude dès 
lors a changé : toujours quelques piques, mais un grand retour de la séduction, 
d’insinuations, de sous entendus et de messages équivoques (type texto 
envoyé à 22 h 30 pour réclamer un papier et proposant de 
passer le chercher de suite...).
 Et se présentant en victime : “je n’arrive 
pas à refaire ma vie”...
 La faisant regretter leur vie : “j’ai fini 
de refaire la salle de bains” (de l’appartement qu’ils avaient commencé 
à retaper ensemble).
 Bref, le grand jeu du pervers.
 Elle, 
en face, me disait qu’elle n’était pas insensible à ce changement 
d’attitudes, qu’elle “avait un curieux attachement qu’elle ne se comprenait pas”, 
qu’elle se sentait “liée”... A 
plusieurs reprises, j’ai essayé de lui expliquer, de lui faire toucher 
du doigt. Mais l’emprise était forte. Parallèlement, 
elle a du se rapprocher de sa famille pour gérer les aspects matériels 
de sa vie, et se retrouva sous la pression de sa mère qui chaque jour, 
lui intimait des rappels à l’ordre sur ce qu’elle attendait de la vie de 
ses enfants (sans lui faire savoir qu’elle connaissait notre relation). D’où 
anti dépresseurs, somnifères... Et un peu d’alcool de temps en temps 
pour soulager. Elle 
a commencé à vouloir rompre début mai : par deux fois, et 
deux fois est revenue.Et nous avons alors, à chaque fois, revécu 
des moments encore plus forts, de sincérité et de vérité.
 Fin 
juin, de retour de week end, sa mère lui a laché le morceau, lui 
annoncant qu’elle était au courant de notre relation.Panique chez mon 
amie, qui m’annonce vouloir arrêter, ne supportant plus cette pression et 
d’avoir menti à sa mère.
 La 
semaine d’après, elle cédait aux avances de son ex... Voilà.Je 
voulais vous faire part de cette expérience.
 J’ai lu beaucoup sur le 
sujet, et notamment le livre de MF Hirigoyen sur les femmes sous emprise. Mon 
amie était exactement dans ce cas là, avec la double emprise de 
son ex et de sa mère (et tout ce que cela peut représenter).
 Elle 
me dit qu’elle voudrait aujourd’hui reprendre des relations avec son ex dont elle 
se prétend toujours amoureuse. Qu’elle espère “qu’il va la regarder 
comme elle est devenue”, qu’elle à été “trop conne de demander 
le divorce”, qu’elle aurait du “prendre de la patience”, etc...
 Je ne doute 
pas qu’elle ait quelques sentiments pour cet homme qui fut le premier de sa vie 
et père de l’enfant (et il sait en jouer). Elle connaît son caractère 
manipulateur (c’est même elle qui m’en a parlé la première, 
mais a du mal à le reconnaître, à le comprendre : quelle culpabilité 
en elle).
 Et je l’ai connu pour vivre à ses côtés pendant 
plusieurs mois et voir son “jeu”.
 Mais toutes ces expressions qu’elle utilise 
sont, à mon vis, très révélatrices de l’état 
d’emprise dans lequel elle est, entre sa mère et son ex.
 Parce 
que je ne doute pas parallèlement de son très profond amour pour 
moi : tout ce que nous avons vécu, en concret et en intensité, en 
est le témoignage. Et sa volonté de se persuader aujourd’hui du 
contraire en est la preuve. Comme un déni nécessaire...Tout 
comme sa volonté de me trouver des défauts qui se trouvent, comme 
par hasard, ceux qu’elle reprochait hier à son ex : qu’il pensait sa vie 
et voulait la lui diriger, qu’il la lui pourrissait, l’étouffait, l’éteignait 
petit à petit : termes qu’elle a souvent utilisé à son encontre, 
et qu’elle me retourne aujourd’hui.
 Comme un transfert...
 Pour 
ma part, je lui ai écrit et essayé de lui expliquer ce que j’avais 
vécu à ses côtés, de ses manipulations de son ex et 
de sa mère. Je sais que cette lettre l’a mise en rage.Je ne peux maintenant 
faire plus.
 J’ai 
averti un de ses frères en qui elle a confiance de ce qui s’était 
passé (et qu’elle n’avait pas présenté comme cela, annoncant 
que notre rupture était de mon fait...). Il est tombé des nues en 
apprenant ce qu’il s’était réellement passé et les attitudes 
de l’ex.Je lui ai demandé de prendre soin d’elle et d’en parler à 
une de ses soeurs en laquelle elle a aussi confiance.
 J’ai 
peur pour elle : je sais qu’elle va aller très mal dans quelques temps, 
comme elle l’était au sortir de son divorce (pour lequel elle a tout accepté 
pour être tranquille).Je compte sur son frère pour être 
là.
 Voilà 
: je voulais vous livrer ce témoignage, et vous dire comment un amour merveilleux 
pouvait être ruiné par des gens malades et destructeurs.Et combien 
la violence perverse peut être destructrice. Très destructrice (j’en 
ai moi-même, tout comme ma fille, été victime il y a quelques 
années, par mon ex-femme).
 Je 
crois en mon amie et en ce que nous avons vécu ensemble. J’ai confiance 
en elle.Et je me dis qu’en recotoyant son ex, elle comprendra peut-être 
réellement ce qu’il est. Elle qui me disait si souvent que la “vie était 
douce à mes côtés”.
 J’espère, 
et je l’attends.Je l’aime.
 Patrick PS 
: si vous aviez quelques conseils, ou idées, cela me serait bien utile. 
Merci d’avance.Bien évidemment, vous pouvez publier mon témoignage 
si vous le souhaitez. Merci néanmoins de le garder anonyme.
 
 Bonjour,Effectivement, 
vous ne pouvez faire plus!
 Votre ex-amie a librement choisi de revenir vers 
cet homme qu'elle connait parfaitement ; on ne peut pas toujours nier la responsabilité 
de nos choix ; dans ce cas, cette personne se leurre sans doute, sur une réalité 
rêvée et à laquelle elle ne veut pas renoncer malgré 
l'expérience ; cependant, elle n'est aucunement prisonnière ni de 
sa famille, ni de cet homme : elle a eu une aventure avec vous, donc elle a un 
pouvoir de décision ; elle n'est pas non plus prisonnière d'une 
maladie mentale qui pourrait la priver de ses capacités de jugement, donc 
elle est capable de discernement et responsable.
 Même si la culture et 
l'éducation "façonnent" chacun de nous, il nous reste 
encore la possibilité de nous en affranchir par une prise de conscience 
; si la prise de conscience n'est pas suivie d'effets, comme dans le cas de votre 
ex-amie, c'est que les bénéfices secondaires liés à 
la situation initiale sont plus puissants que les perspectives d'une nouvelle 
vie dont elle serait responsable.
 Vous n'y pouvez rien et ce serait la dévaloriser, 
que de croire, qu'elle n'est que "sous influence" : elle a choisi son 
orientation.
 Je comprends votre désillusion. Vous ne pouvez pas la protéger 
continuellement contre son entourage mais aussi envers elle-même.
 Pouvez 
vous me préciser à quels genres d'associations, vous pensiez (objectifs, 
actions de ces associations)?
 Merci de nous autoriser à publier votre 
témoignage.
 Cordialement,
 Chantal POIGNANT
 Conseil
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