Le
suicide était ma seule issue Email
en pied de message Mai 2007 Bonjour,
Je viens solliciter votre avis, je vous explique brievement mon histoire. J'ai
32 ans, et je traine avec moi un chagrin et un mal de vivre depuis 27 ans exactement. A
un point tel, que le suicide était ma seule issue jusqu'à l'an dernier. Je
me fais suivre depuis des années par des psys sans aucun résultats,
avec même 1 aggravtion de tous mes symptômes et 1 HAINE pour la vie
et les gens . Surtout envers les hommes. Mon dernier psy (que je vois depuis
1 an, et qui est exceptionnel, car il travaille sur la mémoire corporelle
et émotionnelle) a mis en évidence que c'est ma mère, et
non moi qui a été violée. Je devais avoir 5 ans (je ne
me souviens pas encore de ce drame) et inconsciemment j'ai culpabilisé
de n'avoir pu defendre ma mère à l'époque.Je suis donc restée
scotchée émotionnellement à elle depuis tout ce temps, en
n'ayant aucune vie personnelle (pas de relations suivies avec un homme) en fait
j'ai porté en moi SON histoire par fidélité, et j'ai gaché
toute ma jeunesse et ma vie présente en m'enfonçant dans la + noire
des dépressions, alors que de visu, j'ai ttes les possibilités de
pouvoir réussir ma vie. Hors ma vie professionnelle et affective n'est
qu'échecs et fuites successives. Comme par hasard..Maintenant, tout
s'éclaire ENFIN pour moi, et je comprends pourquoi j'étais comme
ça, pourquoi j'ai vécu 1 tel enfer moral, 1 telle vie monacale et
de pénitence. Mais pour ma mère ? Comment lui parler de tout
ça? Sans preuves ? Nous ne sommes pas proches, elle n'a jamais été
maternelle, j'ai souvent pensé être 1 enfant non désirée. Elle
a nié, ça ne m'a pas convaincue. Elle s'est enfermée en
elle -même, m'a laissé grandir (avec mon frere) sans nous voir, sans
doute trop mal avec son histoire qu'elle cache mais qui est là, et qui
met mal à l'aise toute la famille, qui de tte façon n'a rien à
voir d'1 famille unie ! Tout le monde souffre dans son coin et son histoire
, son secret, pèse très très lourd, et met mal à l'aise
tout le monde. Comment la faire parler ? ??? Comment ? Elle n'acceptera
sans doute pas d'aller voir 1 professionnel, et moi j'ai gâché presque
33 ans de ma vie !!! Ca me fout en l'air tout ce gâchis...........et
si jamais j'arrive à savoir le nom de l'agresseur , je serai capable de
le tuer. De sang froid. Surtout s'il est de la famille . Merci de m'avoir
lue, et de m'apporter vos conseils, je ne revois mon thérapeute que ds
3 semaines, et j'ai besoin de soutien. Merci à vous. Bonne soirée.
Linsay.
Bonjour, Les
enfants manifestent très tôt une empathie d'émotion et "à
partir d'un brin de réel, ils parviennent à se représenter
les représentations d'un autre" ; quand cet autre est la maman, le
phénomène n'en est que plus intense ; avec l'aide de votre "psy",
vous avez eu accès à votre vérité et, peut-être,
à la réalité vécue par votre mère ; il semblerait
que vous "sachiez" mais cette femme ne souhaite pas apparemment vous
offrir la réciprocité de cette pensée ; votre mère
"préfère" l'isolement, voire le déni. "Normalement",
l'expression de la souffrance de l'un provoque la réaction empathique de
l'autre et un lien se tisse mais votre maman paraît vivre "repliée"
sur elle-même, ce qui ne vous a pas sécurisée, vous faisant
même douter de vous, jusqu'à la dépression. Votre maman
a sa vie propre et vous n'êtes pas responsable de son état ; que
vous vouliez l'aider est louable et vous aiderait sans doute, en plus, à
vous libérer, peut-être, d'un sentiment de culpabilité, diffus,
à son égard et d'une certaine "rage" parfaitement compréhensibles. Cependant,
il me semble que vous devriez maintenant, puisque vous avez une explication sur
votre malaise et le "mal-être" de votre mère, songer à
entreprendre une nette différenciation de vos deux vies. Vous ne pourrez
pas et n'avez pas à réparer l'offense subie par votre mère. Vous
ne pouvez que l'assurer de votre tendresse et, peut-être, de votre "pardon"
pour les années privées d'affection et de joie. Qu'en pense le
professionnel qui vous suit ? Cordialement, Chantal POIGNANT Conseil
Merci
beaucoup pour votre réponse et votre éclairage........... en
effet, je voudrais agir à la place de ma mère, comme me l'a si
souvent dit le psy, "ne vous attendez pas à 1 réponse de sa
part....ni à ce qu'elle change, c'est VOUS qui changerez" je voudrais
qu'elle puisse aller mieux , alors qu'elle n'en fait pas la demande, je pense
à ce qui serait bien pour elle, en fonction de mon propre vécu,
et finalement ça n'a sans doute rien à voir avec ses désirs
à elle. On se connait si mal. J'ai peur de la braquer à nouveau,
en lui écrivant à nouveau 1 lettre, elle ne peut pas avoir d'empathie
pour moi car elle souffre déjà trop elle-même, elle s'est
insensibilisée, je l'ai toujours trouvée froide, maintenant je comprends
pourquoi, même si j'ai du mal à l'accepter, et à faire le
deuil d'1 mère que je n'aurai JAMAIS et ça mon thérapeute
me l'a bien souvent répété.... je dois me détacher
d'elle, couper le cordon ombilical pour pouvoir comme vous dites me différencier,
c'est encore difficile, mais je suis sur la voie, celle de la croissance émotionnelle,
qui s'est arrêtée à mes 5 ans, alors j'ai beaucoup de retard
à rattrapper....... ce qui m'attriste c'est que je ne saurai sans doute
jamais le nom de l'agresseur, et même si ce n'est pas fondamental pour aller
mieux, ça me perturbe malgré tout. J'ai encore l'extrême
naiveté de croire que si elle me révélait tout, elle pourrait
enfin devenir aimante et proche de moi, mais ce n'est sans doute qu'1 reste d'illusion
enfantine , hélas. Que tout pourrait recommencer à zéro...sur
de meilleures bases. Oui je me sens coupable (inconsciemment) c'est pourquoi
j'ai passé mon temps à m'auto-saboter, à me cacher des autres,
à ne pas me sentir digne d'être aimée..........c'est terrible
les conséquences d'1 tel drame. Et quand je pense que des millions de
femmes et d'enfants vivent de telles violences (et pire encore) ça me désole
pour l'avenir de l'humanité au 3 e millénaire ........ En tout
cas je tiens à vous féliciter pour votre site et votre aide bienveillante,
je vous soutiens de tout coeur dans votre tâche, immense. Bien cordialement. Bonjour, Vous
exprimez tellement bien ce sentiment de culpabilité, qui peut se développer
en dehors de toute culpabilité objective ou indépendamment de toute
faute commise, que je souhaiterais publier votre témoignage, afin qu'il
aide d'autres personnes, en prise avec les tourments que ce ressenti de culpabilité
peut générer ; en effet, vous avez réussi à sortir
du "gouffre" grâce au regard d'une instance tierce (votre psy),
lequel a pu vous proposer d'autres "mesures" des images qui auraient
pu vous engloutir dans la dépression. Si, vous acceptiez cette publication,
nous pourrions la faire avec votre adresse e-mail ou non. Evidemment, j'attendrai
votre autorisation. Cordialement, Chantal POIGNANT
Bonjour,
Oui la culpabilité....je n'en suis pas encore sortie tout à
fait, car le lien avec ma mère est quasi nul hélas la guérison
n'est pas encore là pour moi, et la dépression j'y suis encore malheureusement,
même si je me refuse à tout traitement médicamenteux, je compte
sur mes dernières séances avec mon thérapeute. je
veux bien témoigner, si ça peut aider ne serait-ce qu'1 personne,
mais avec 1 autre adresse mail SVP linsay73@aol.com |