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Un raz de marée émotif m'a submergé

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Décembre 2008

Bonjour,

Mon histoire est si banale et si triste que j'en ai eu honte pendant bien longtemps et cela m'arrive encore.

22 ans de vie commune, dont 5 ans pas faciles mais pas catastrophiques et 17 qui laisseront à jamais des traces en moi et en mes enfants.

Le harcèlement psychologique mené par des personnalités perverses est une épreuve de tous les jours don on sort, quand on y arrive, concassée, en perte totale d'estime de soi.

Vivre en permanence en état d'hyper vigilance, être remise en cause continuellement sur sa féminité, sa valeur d'être humain, sa dignité morale et physique est une permanente lutte ; le plus terrifiant est qu'on arrive à être persuadée que l'on mérite le traitement subit, parfois même que l'on doit être atteint d'une forme de folie et que tout se passe dans "la tête", plus particulièrement quand l'autre sait être plus que charmant à l'extérieur.

Mais est-on charmant quand on oblige son épouse à se "faire renifler" sur toutes les coutures presque chaque matin pour vérifier qu'elle sent bon ?
Est-on charmant quand pour lui faire peur on pose le couffin du nouveau-né sur un muret à trois mètres 50 de hauteur et qu'on l'empêche de tenir le couffin ?
Est-on charmant quand oublier d'acheter une baquette de pain déclanche un séisme ?
Je pourrais en écrire des dizaines de lignes sur ce registre mais est-ce utile ? Savoir qu'une seule fois il a été en mesure de reconnaître que "tout au long de ces années, je lui avais servie de souffre-douleurs" doit suffire.

Aujourd'hui ? Je suis partie du domicile conjugale dont je continue de payer les traites, il occupe les lieux et a créé son insolvabilité ; je gagne bien ma vie mais entre mon loyer, les traites de la maison, la pension alimentaire que je lui dois verser (il est sans emploi "déclaré" et j'ai un salaire), la prise en charge des frais scolaires, extra-scolaire des enfants, les impôts fonciers, les frais de copropriété, une procédure en divorce et une autre en cessation d'indivision car il refuse de vendre, j'ai l'impression d'être encore sous contrôle. J'ai parfois l'impression que seule ma mort me délivrera de lui.

La goutte qui a fait débordé mon vase aujourd'hui et a déclenché cet envie de laisser de témoignage est un simple événement de la vie de tous les jours : j'ai été insultée violemment et sans raison par un conducteur, a priori un peu alcoolisé, et tous les ressentis de 17 ans de mépris subis ont ressurgis : pourquoi, un homme se permet de me traiter comme une rien de moins encore une fois ; un raz de marée émotif m'a submergé.

Je ne suis pas d'un positivisme à tous crins je m'en rends compte. Mais ceci a une sorte de conclusion : plus vite on échappe à cette emprise malsaine plu on a des chances de s'en remettre.
Il faut savoir écouter les signaux d'alertes, que tous et toutes, nous recevons parfois et ne pas croire que l'amour peut totalement changer un être qui présente des caractéristiques, disons un peu hors normes. Et je pas oublier que voir sa mère subir certains traitements ne rends pas les enfants prêts à aborder les relations aectives de façon sereine. En tout cas je le crois.

Vous pouvez-laisser mon mail si vous le souhaiter.

Merci d'avoir lu ces lignes.
vanessafreedom@yahoo.fr

Bonjour et merci de votre témoignage qui exprime, avec véracité et clairement, cette situation de harcèlement psychologique beaucoup plus insidieuse que les violences physiques mais redoutable et plus difficile à prouver.
Le mépris, au départ, évoque le déni appuyé de l'autre, le refus de le reconnaître, de lui accorder de l'attention ou de la valeur ; mépriser, c'est toiser, regarder de haut, inférioriser, infantiliser.
Aujourd'hui, "il semble que le mépris ait stabilisé sa formule chimique dans un composé à forte teneur d'indifférence" (Guérin M. et Ego R. in
Le Mépris 2008).
Votre réaction émotionnelle, suite aux insultes de ce conducteur sans vergogne prouve que le "sentiment de soi", chez vous, n'a pas été annulé par ces 17 années durant lesquelles votre conjoint a tenté pourtant de le mettre à mal.
Votre mari, par son comportement, cherchait sans doute à "sauver" son narcissisme en adoptant une attitude de supériorité, de dédain, de raillerie, de moquerie ce qui implique une volonté de vous rabaisser, notamment parce qu'il souffrait de la conscience de sa propre infériorité à votre égard mais, en même temps, vous étiez nécessaire à sa "survie" psychique dans la mesure où il trouve un moyen d'exister en exigeant votre présence pour assurer son pouvoir.
Et c'est pourquoi, il essaie de faire durer le lien qui l'unit à vous dans cette relation par toutes sortes de manoeuvres destinées à repousser le point de rupture où il perdra toute influence sur vous.
En ce sens, cet homme est pathétique car inexorablement son "mépris" va se retourner sur lui et mettre alors en lumière ses failles dont il projetait la représentation sur vous dans l'objectif plus ou moins inconscient de contrôler sa peur de n'être que lui.
Merci et courage pour toutes vos démarches et procédures en cours.

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

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