[page d'accueil] [retour messages, FAQ et réponses] | @

Message ou FAQ

 

Il y a du nouveau

Email en pied de message
Avril 2009

Voilà la dernière fois que je vous ai écrit c'était pour vous faire part de mon expertise psychiatrique. Aujourd'hui il y a du nouveau. Il y a 2 semaines j'ai été convoquée au bureau du juge d'instruction, et à mon grand desarroi pour une confrontation. Je ne l'ai su que la veille lorsque mon avocate m'a appelé pour le dire... L'angoisse, elle me dit on se retrouve a moins le quart dans la salle des pas perdus (la convocation été a 14h). Bon j'arrive avec un peu d'avance, je l'attends elle n'est pas là. Je me trouve un petit coin planqué pour ne pas que mon agresseur me voit car je me doutais bien qu'il allait lui aussi arriver! J'angoisse. J'ai les larmes aux yeux. Et ce qui doit arriver arrive, je regarde par la fenêtre et je le vois monter les marches du tribunle, mon coeur s'emballe, je me tourne vers le coin, je prie pour qu'il ne me voit pas... Je jette un coup d'oeil; ouf il passe le bureau d'accueil et monte au bureau de juge, mais toujours pas d'avocate en vue... Je pleure, je sanglote, les personnes d'à côté me regardent avec compassion... ça y est l'avocate arrive, elle me voit effondrée et là me dit, calmez vous, je sais qu'il vous a fait quelque chose, vous ne vous mettriez pas dans des états comme ça sinon, mais il faut vous calmez on va monter, allez courage... Enfin, "quelqu'un" me croit!  je mets des guillemets car mes proches me croient et quand je dis quelqu'un je parle d'une tiers personne! Bref, nous montons, j'angoisse je vois le palier d'attente se rapprocher, je sais qu'il est là, je ne veux pas qu'il me voit, et moi non plus je ne veux pas le voir... L'avocate se retourne et me dis on traverse, on va attendre plus loin dans les bureaux... Ouf, pas besoin d'etre dans la même pièce que lui, mais ce n'est que partie remise, je sais que dans 5 min je vais être dans la même pièce que lui... Je fais une crise d'angoisse, l'avocate me parle, me pose des questions, j'écoute et réponds mais qu'a moitié, le juge vient et me dis qu'on va y aller et qu'il ne faut pas que je me mette dans cet état! Hé, facile à dire!  Mais pas à faire! Bon je m'installe dans le bureau planquée derrière mon avocate je me fais toute petite sur ma chaise, il entre je ne le regarde pas! Le juge commence et voilà, je pleure, j'ai parfois l'impression que c'est tout ce que je sais faire! Bon il me dit de raconter mes faits, je peux pas, il passe la parole à l'autre, et là les chutes du niagara, de sa bouche j'entends les faits à sa façons, du style il ne s'est rien passé, l'horreur, et quand arrive mon tour de donner ma version, je me suis trouvé une force intérieure d'oser le dire devant lui et là quel soulagement d'enfin le dire et qu'il entende, la confrontation continue avec des questions d'avocats, du juge... Et enfin ça se termine, il quitte la pièce, je ne le regarde toujours pas, et pffffffff, je me suis détendue... On a continué avec le juge puis je suis partie. Et après ça je me suis dis que je voulais que ça s'arrête car toutes ces convocations ça m'épuise, quand il y en a une a chaque fois c'est 15 jours pour me préparer et 15 jours pour que ça passe... Voilà, maintenant le dossier va être envoyé au procureur qui va décider de donner suite ou non et j'espère qu'il n'y en aura pas.. Je ne veux plus recroiser mon agresseur, ne plus avoir à me justifier et ne plus me sentir coupable.
 
Voilà, c'était juste pour vous donner des nouvelles, comme j'avais dis que je l'aurais fait!
Cordialement

Bonjour,
Et moi, j'espère qu'il y aura des suites car vous n'avez pas fait tout ce chemin pour rien et, même s'il manque des preuves pour condamner cet individu, vous n'aurez jamais à regretter votre démarche : cet homme se souviendra de toutes façons qu'il ne peut pas faire ce que bon lui semble et qu'il est soumis aux lois d'une société.
En faisant appel à la justice, vous avez su montrer que vous existiez et qu'on devait vous respecter.
Si toutes les victimes faisaient comme vous, leurs agresseurs auraient plus conscience des limites à observer, quand on vit en société.
Ne regrettez jamais rien et continuez à dépasser ainsi votre angoisse de la situation.
Cordialement,
Chantal POIGNANT,
conseil

[page d'accueil] [retour messages, FAQ et réponses] | @