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J'ai survécu au pire et j'aime toujours autant la vie

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Juillet/août 2009

Bonjour,
tout d'abord je vous autorise à diffuser ce message mais sans divulguer mon courriel.
je veux vous parler de mon histoire qui commence comme dans un conte de fées, après la séparation avec le père de mes enfants et une histoire avec un autre homme où j'étais mille fois plus amoureuse que lui et qui m'a laissée sur le carreau, S. est entré dans ma vie en étant présent sur tout les plans. Le bonheur, je n'y croyais pas. Et pourtant, il se disait amoureux, qu'on était fait l'un pour l'autre. Mais très vite, il a critiqué mes amis, ne supportait pas de rester chez lui ne serait-ce qu'une nuit. Puis il a commencé à me discréditer, me faire passer pour celle qui ne comprend rien à rien, est toujours à côté de la plaque. Il était très jaloux de mes relations avec mon ex, qui étaient somme toute cordiales, S; voulait que je vive une relation conflictuelle comme celle qu'il vivait avec son ex.
Puis, les disputes arrivèrent, dès que j'osais avoir un avis différent du sien, puis il m'a bousculé. Je l'ai viré de chez moi, il a fait l'étonné: je dramatisais, j'étais en plein délire, on s'était juste disputé, rien de plus. Puis, il a rampé pour pas que je le lâche, m'a supplié, je suis retourné avec lui, mais au bout de quelques semaines, je l'ai largué, il recommençait sa politique de discréditation. Il faut dire qu'en plus de son côté parano, il est drogué et alcoolo depuis une vingtaine d'années. J'ai eu le droit au délirium, en larmes dans la rue, hurlant: pourquoi tu me quittes?
Pendant des semaines, il a inondé mon répondeur de messages larmoyants, suppliants, me promettant de changer, de faire tout ce que je voudrais. Je lui ai demandé de se soigner, car j'étais incompétente à l'aider, il me l'a promis mais n'a évidemment rien fait.
J'ai fini par céder, mais je restais lucide, refusais de le voir plus qu'une fois toutes les 2 semaines, et restais sur mes gardes dans nos conversations téléphoniques pour éviter qu'il ne débarque chez moi à l'improviste. Quant nous étions face à face, inévitablement, cela tournait à la dispute systématiquement, puis il a commencé à engueulé mes enfants, à les critiquer, ainsi que ma façon de les élever.,
Ce jour-là, je me suis réveillée, mes enfants se retrouvaient en danger, ses enfants jouaient sur çà, ils savaient que leur père prenait systématiquement leur défense face à mes enfants, et leur faisaient subir les pires coups fourrés en toute impunité. Je lui ai dit ses 4 vérités ainsi qu'à ses chérubins et je l'ai planté là. Sauf qu'il m'a attrapée et là, j'ai vu qu'il était près à me taper comme jamais. J'avais commis l'irréparable, le traiter de connard devant ses enfants, l'humilier en public. Mais bizarrement cette fois là, je n'ai pas eu peur de lui, je l'ai même provoqué: vas-y frappe qu'est-ce que t'attends? il m'a répondu qu'il ne touchait jamais la merde et moi, je lui ai rétorqué que les lâches au pied du mur se défilent toujours.
Un mois et demi après, à 23 heures, il a inondé mon répondeur de soi-disant déclarations d'amour, bourré évidemment, larmoyant évidemment, auxquelles je n'ai pas répondu, puis le lendemain, pour s'excuser, puis pour s'inviter à dîner (oui, s'inviter). A la fin, j'ai répondu pour lui re re re redire que c'était fini. Erreur fatale, il avait une emprise sur moi, il ne m'a plus lâché. S. me téléphonait tous les jours, je plaisantais avec mes amis: le boulet est de retour, mais j'ai recommencé à ne plus dormir la nuit, les migraines sont revenues.
Alors, j'ai passé une heure à lui expliquer pourquoi jamais je ne retournerai avec lui (drogue, alcool, violence). Un quart d'heure après, un texto: mais tu peux nous laisser une chance, cette fois ce sera différent... Là, je me suis mise en colère, plus de culpabilité, plus rien, ce n'était pas un boulet, un parasite, un assisté pour qui on pouvait avoir de l'indulgence mais un grand malade qu'il fallait sortir de ma vie illico. Je lui ai envoyé un texto saignant, un ultimatum, où il comprenait, où je prenais des mesures radicales.
Sa réaction ne s'est pas faite attendre, il a inondé mon répondeur de messages, que c'était moi qui voulait qu'on retourne ensemble, que j'étais complètement déséquilibrée, qu'il n'était pas mon ennemi, mais une fille avec un tel caractère de merde, vraiment, il fallait que je me fasse soigner...A ce stade, il y a peu de solutions, on devient effectivement folle de peur, on retourne dans ses bras parce qu'on pense effectivement qu'on ne mérite pas mieux, on change de numéro de portable et on s'enferme à clé lorsque l'on est chez soi et s'il se pointe, on appelle les flics.
Devinez quelle attitude j'ai eu? Aujourd'hui, je redors bien, mes migraines ont disparu et cela fait une semaine, que je suis prête psychologiquement à appeler les forces de l'ordre. Je suis quelqu'un de bien, qui mérite d'être connue avec mes qualités (et j'en ai beaucoup) et mes défauts (comme chacun), je suis sûre que je peux être aimée par quelqu'un de bien et même si j'ai une attaque à chaque fois que la sonnette de ma porte retentit, je suis forte et il ne peut rien contre moi, il ne peut plus m'atteindre.
En tout, cette histoire avec les séparations aura duré 8 mois, aussi long que des années, mais pas destructeurs, bien au contraire, très constructifs, je connais désormais mes forces et mes limites. J'ai survécu au pire et j'aime toujours autant la vie.

Bonjour,
Merci beaucoup pour votre témoignage, qui démontre que par votre force de caractère, vous avez su déjouer les mécanismes de l'emprise.
Un bel exemple !

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

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