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Je n'ai plus peur

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Décembre 2009

bonjour,

Je m'appelle sandrine il y a presque 4 ans, je me suis sauvée de la ou je vivais apres 7 ans de violence avec mes deux enfants alors âgés de 10 et 6 ans .Nous nous sommes cachés pendant presque 1 an et demi pour ne pas qu'il nous retrouve seulement comme il avais des droits de visite et d'hébergement sur notre fils (ayant essayé de me séparer de lui durant les 4 ans avant mon départ définitif ) il n'a eu de cesse de porter plainte contre moi pour non présentation d'enfant, demandant a ce que mon adresse lui soit divulguée , et alors que ma plainte pour violence volontaire s'est soldée par un rappel a la loi puis a complètement disparu de la surface de la terre , je me suis retrouvée a la barre des accusés et condamnée a 3 mois de prison avec sursis une amende et des dommages et intérêt (nous avons été accusés de nous victimiser) .Aujourd'hui après m'être battue du mieux que je pu ,il a la garde de mon fils les vacances scolaires j'ai un éducateur soit disant spécialisé sur le dos (qui ne fait que me faire passer pour une mère incapable et lui pour un père formidable ) et une famille traumatise (nous sommes incapables de refaire notre vie avec un homme ce n'est pas faute d'avoir essayé)dont un fils qui a aujourd'hui 9 ans qui reproduit ce que sont père nous a fait sur moi et mes filles (j'ai depuis eu une petite fille qui a 18 mois) et personne pour nous aider ni même nous croire (aucun juge aucun éducateur ou même policier n'a même voulu écouter les paroles de ma fille ainée sous prétexte qu'elle n'était pas la fille de monsieur ) je suis perdue et vraiment seule que faire ?Bientôt la seule solution pour mettre mes filles et moi même a l'abri sera de laisser mon fils chez son père en sachant qu'une forte probabilité de le mettre en danger existe ......

Bonjour,
Vous avez été la victime de cet homme mais aussi, en quelque sorte, "victime" de la loi qui dit que le conflit du couple, la violence d'un conjoint sur l'autre, sont des faits distincts de l'éducation parentale et n'ont pas vraiment d'incidence sur les droits de visite et d'hébergement, sur l'autorité parentale qui restera commune, sauf si l'intérêt de l'enfant est menacé.
C'est donc en démontrant que l'intérêt des enfants n'est pas respecté que vous pourrez faire entendre votre voix et, pour cela, il vous faut des témoignages, des faits allant dans ce sens.
En ne présentant pas les enfants à leur père, la justice estime que vous avez usurpé vos droits et même si c'était évidemment dans l'optique de vous protéger et de protéger vos enfants...
Cette réalité doit être dure à admettre pour vous, d'autant plus qu'un simple rappel à la loi a fait suite à votre plainte pour violences !
Je vais voir votre second message.

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

Rebonjour,

Après vous avoir envoyé mon 1er message j'ai fait un tour et lu les témoignages de toutes ces femmes et je me suis dit que peut- être vous envoyer le mien me permettrait d'enfin en finir avec mon histoire, même si l'impression de sacrifier mon fils pour qu'il ne puisse plus m'atteindre me parait a l'heure d'aujourd'hui plus proche de la réalité .....
J'avais alors 22 ans je sortais déjà d'une 1ere relation .. mon 1er grand amour le père de ma fille ainée, celui qui m'as trompée avec ma sœur ainée et qui a vidé mon compte bancaire .....celui a qui je n'ai pas pardonné .....celui qui passait pour la perle rare aux yeux de ma famille cela a sont importance sans aucun doute, sacré cercle vicieux, traumatisme de l'enfance .Mère brutale voir violente peur de décevoir une fois de plus ma famille.

J'avais 22 ans donc ma fille super belle et intelligente un travail mal payé certes mais un travail et un appartement ...avec des voisins sacrés voisin tjrs promptes a se plaindre rarement a aider ......lui,arrivait d'algérie pas de papier pas de travail juste un frère chez qui vivre ...deux étages au dessus de ma tête ...... Je l'avais pas rencontré encore mais d'après mes voisins il semblait gentil bien de sa personne et homo quand j'y pense, la bonne blague que voila.....le soir quand je sortais mon chien ,vert 1h00 du matin et oui les salles de cinéma ne ferment pas de bonne heure , Je n'avais pas remarqué non plus que le piège se refermait, je voyais juste deux hommes (deux voisins surement ) se promener (tard je l'avoue mais bon j'avais un rotteveiller et de toute façon quand on a 22 ans rien ne vous arrive .....) Un jour je sors mon chien avant de partir au boulot pfff pourquoi avoir sorti ce chien .... et la ....la rencontre.... Il est effectivement beau ,me tient la porte vient frapper à ma porte le soir pour m'accompagner sortir le chien vient me chercher mes jours de repos pour m'inviter ma fille et moi manger chez sont frere ..... et un jour le 1er baiser je pensais que plus jamais je n'aurais la chance de refaire ma vie pffff quelle idée.....
Et puis tout a été si vite j'ai pas encore compris comment tout ça s'est passé je me suis retrouvée enceinte de mon fils un autre frère est arrivé "du bled " et les coups ont commencé a pleuvoir ,pour une brosse a dent perdue, une visite interdite chez mes parents ou mes amies , pour l'avoir vu embrasser une autre , ce qui n'était pas vrai j'hallucinais parce que j'suis folle ...oui surement mes hormones me font peut- être voir n'importe quoi il a raison jsuis stupide .......parce que j'etais trop longue a aller chercher du pain (normal, j'ai emmené les enfants jouer avec les enfants de la voisine )Mais non ma grande il faut se réveiller c'est pas normal, tu ne te prend pas les coins de placard c'est lui qui te fait du mal, pourquoi mentir pour emmener tes enfants jouer.....Mouais le plus dur combat avait alors ,je pense ,commencé ....Il était comme un chewingum collé sur une chaussure quand j'avais la force de l'enlever il s'accrochait et restait tjrs la ...Le plus drôle pour moi c' était quand la police venait j'avais tjrs le droit a la sempiternelle << mais madame temps que vous ne porterez pas plainte, on pourra rien faire pour vous protéger >> et quand j'ai porté plainte ce fut quand j'appelais parce qu'il était entrain de défoncer ma porte << Mais madame vous vous êtes fait taper dessus pendant x années vous pouvez bien attendre 5 min >> ça aide pas bcp quand vous savez que la mort frappe derrière la porte et que vous êtes seule avec vos deux enfants ....... au bout de 5 ans la force de la vie a fait que durant la nuit je suis partie avec mes enfants et mes souvenirs partis pour ne plus revenir j'ai tenu bon malgré ses pleurs tenu bon malgré ses menaces malgré la peur qui me faisait regarder partout tt le temps de peur de le voir et d'être prise par surprise une seule phrase me reste encore aujourd'hui .....Jte lâcherais pas jusqu'à ce que tu en crèves et c'est par le biais de mon fils qu'il est entrain d'y parvenir mon fils qui fait la seule chose que nous avons été capables de lui apprendre durant tte sont enfance et qui reveille tte celle que j'ai vécue durant ces 7 ans, ma chair, mon sang, qui souffre et qui n'a pas d'autres solutions pour les s'exprimer,malgré les psys, malgré les mots,parce que sa mère n'as pas été capable de partir plus tôt peut être parce qu'elle n'as pas été capable de se défendre mieux surement l'heure n'est surement plus a ce genre de questionnement deux ans de psychothérapie pour comprendre le mécanisme et a être en paix avec tt sa malgré la non reconnaissance des faits et le manque d'excuse (qui n'en a pas l'air mais qui bizarrement est super important pour se reconstruire .....c'est difficile a croire qu'un simple ..<< oui je t'ai fait du mal et je m'excuse>> permet de tournée la page )et aujourd'hui comment convaincre un juge que le danger vient de cet homme et que c'est par mon fils qu'il arrive encore a m'atteindre et enfin arriver à vivre en paix dois je le sacrifier ou encore luter alors que je n'en ai plus la force ...plus envie .
je finis avec une touche un peu dramatique mais c'est l'envie de vivre qui m'as fait prendre le chemin de la libération, ma vie n'est plus aussi dramatique, je ne me retourne plus sur ttes les voitures de peur de le voir me surprendre je n'ai plus peur de laisser ma porte ouverte la journée je vais mieux déjà ..... je n'ai plus peur.
Sandrine

Vous exprimez bien comment votre fils reproduit ce qu'il a vu et il est évident que vous avez besoin d'une aide pour vous sortir de cet engrenage mais aussi permettre à votre enfant de ne pas rester prisonnier de l'emprise de son père.
Vous terminez en écrivant que vous allez mieux, que vous n'avez plus peur : comment les choses évoluent (ou ont évolué) de votre côté et pour votre fils ?
Est-il en mesure de mieux comprendre certaines choses et de s'en détacher progressivement ?
J'aimerais que vous témoigniez ...

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

Tout d'abord je tiens à vous remercier pour l'attention que vous avez porté a mon mail.
Comme je vous l'ai dit dans mon courrier je suis en quelque sorte en standby dans l'interrogation du chemin a prendre aujourd'hui pour mon fils .
Cette après midi j'ai profité d'une bagarre entre mes deux grands pour rebondir sur les faits de violence et discuter avec mon fils qui a avoué se rappeler ce que sont père nous a fait" même la fois ou je lui ai sauté au visage pour qu'il arrête de te frapper" ,il avait alors trois ans, mon bébé courage et m'as expliqué qu'il savait que c' étais pas bien et que dans sa tête c' étais tjrs alors comme "un accident de voiture "tt etait mélangé. Nous avons discuté une heure durant et il a avoué ne pas vouloir vivre chez sont père parce qu'il le violentait ,comment faire maintenant pour faire évoluer la situation en sa faveur puisque nous ne pouvons pas en parler a cette éducatrice «parti pris»(j'en veux pour preuve le faite que le directeur d'école de mon fils l'as frappé au visage avec une règle ,oui nous devons attirer les fait de violences ,lorsque j'ai fait des pied et des mains pour que quelque chose soit fait jme suis encore retrouvé être une "menteuse "par cette dame jusqu'a ce que ,pas de chance pour le directeur d'école ,je lui fasse écouter le message vocal laissé sur mon portable où il avouait les faits mais alors elle a prôné la neutralité ) mon fils a eu le courage de raconter a cette éducatrice les faits de violence de sont père sur sa nouvelle femme (son père croyait qu'il dormait ) monsieur a dit qu'ils s'étaient disputés et que mon fils a pris pour violence le fait qu'il a poussé sa compagne pour aller dans la cuisine .
Mon fils a laissé dire "pas envie que papa me frappe quand j'irais la bas " aujourd'hui donc il a reconnu que les filles sont tjrs plus faibles que les garçons et qu'effectivement c' était pas bien de leur faire du mal mais aussi il a reconnu que de dire les choses étais sûrement le meilleur moyen de se protéger.
Il a promis de faire des efforts pour ne pas faire comme papa pour ne jamais voir pleurer sa chérie quand il sera grand "on va apprendre a faire autrement " Je me suis senti si fière de mon fils qui a maintenant 9 ans .
Voila pour le moment je tacherais je vous tenir au courant du potentiel changement significatif dans cette petite affaire en espérant que cela s'arrangera positivement.
Au oui ,je tiens a vous dire que si mon témoignage peut aider alors c'est avec grand plaisir que je suis a votre disposition.

Bonjour et merci de votre participation.
A neuf ans, votre fils a eu des mots merveilleux : "on va apprendre à faire autrement" mais il est bien "petit" encore pour ne pas être déjà blessé par ce qu'il a connu et ce sera difficile pour lui d'en guérir totalement et d'apprendre justement à s'en distancier, pour vivre plus tard sans les séquelles d'un tel conflit familial.
Apprenez lui dès maintenant qu'il ne devrait pas être en cause dans ce conflit et que, s'il le subit, c'est de la faute des "grands", ces adultes qui ne respectent pas les limites.
J'espère de tout mon coeur qu'il peut trouver une oreille attentive et une possibilité de parler dans un endroit neutre où il pourra concevoir qu'il existe autre chose que la violence.
Il est urgent de l'aider à forger son identité en dehors des conflits parentaux.
Veillez à ce qu'il ne soit pas fusionnel avec vous.
Répétez lui : «nous» c'est «nous», c'est à dire ton père et moi et, si nous sommes en conflit, ce n'est pas à cause de toi, toi, qui dois apprendre à devenir distinct de «nous».

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

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