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La justice n'a pas été dupe


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Février 2011

Bonjour,
  Je  viens de gagner l'appel sur l'ONC formé par mon futur ex conjoint,  pervers narcissique.
C'est une joie immense pour moi, la Justice n'a pas été dupe! Ce n'est pas moi la "méchante" comme il tentait de le faire croire à tous et toutes et notamment à mes enfants.
Il croit tout de même avoir gagné, même s'il a été débouté avant hier sur toutes ses demandes plus extravagantes les unes que les autres.
Je souhaiterais faire partager mon témoignage aux autres femmes qui ont à lutter contre ce type de personnage. IL n'y a malheureusement pas assez de témoignages de personnes qui sont parvenues à se libérer de l'emprise, tout n'est pas fini pour moi, mais plus le temps passe plus "l'autre" se prend les pieds dans ses mensonges.
Je crois que les clés de ma réussite ont été celles-ci :
- préparer mon départ = l'essentiel : j'étais à bout, épuisée par des années de harcèlement et j'ai eu une prise de conscience (septembre 2008) et me suis rendue compte que ce n'était pas moi l'égoïste, la folle, la perturbée, mais lui
- j'ai alors pris rv avec une psychologue (hiver 2008/2009) qui m'a aidée à reprendre confiance en moi, reprendre des forces, ne plus culpabiliser, ne pas culpabiliser sur mon départ, et notamment pour mes enfants encore si jeunes (4 et 5 ans à l'époque) et pouvoir ainsi être suffisamment forte pour partir. Elle m'a aidé à poser des mots sur ce que je vivais, que j'étais avec un véritable manipulateur, pervers narcissique. J'ai alors pratiqué l'exercice du mutisme pour ne plus sombrer dans les querelles incessantes sur tout et n'importe quoi qui me minaient. Cet exercice n'est pas La solution, mais vous permet d'arrêter d'épuiser votre énergie à tenter de comprendre l'autre et dialoguer, chose impossible avec un manipulateur.
- puis je lui ai fait part en avril 2009 que je souhaitais divorcer, je m'en sentais alors enfin capable.
- la haine de mon futur ex s'est alors déchainée, c'était en mai 2009 et elle dure toujours aujourd'hui janvier 2011.
- je ne savais pas que ce serait aussi violent moralement. Il faut donc être suffisamment forte pour affronter cela. C'est un combat. Savoir que certains amis communs vont prendre partie, que votre future belle famille ne vous loupera pas, qu'il parviendra à manipuler les gens et leur faire croire que vous êtes vraiment méchante. Car il est capable d'énoncer des mensonges avec une telle maîtrise que cela en devient probant! Ne pas se laisser démonter par certaines attestations contre vous de la part de gens qui vous étaient proches. Encaisser et rester droite (pas facile tous les jours, il y a évidemment de nombreuses chutes mais plus le temps passe, moins elles sont nombreuses).
Donc ne pas craquer, il est je pense essentiel pour cela d'être entourée, comprise, reconnue dans sa douleur par des proches. Pour puiser de la force.
Se battre donc, mais éviter la haine (quoiqu'il est sain comme disait ma psy d'assumer de dire à un moment que vous le détestez), ne pas douter, même si les moments de doute sont là, ils ne doivent pas vous empêcher d'avancer.
- je me suis fixée plusieurs priorités : la première :mes enfants, donc ne pas céder à ses propositions doucoureuses ou menaçantes de quitter le domicile conjugal, il se serait fait une joie de me dénoncer pour abandon du domicile et obtenir ainsi la garde des enfants et le domicile, la seconde : être attentive à ne pas miser toute ma force sur ce divorce ou dans la fuite, commencer à me reconstruire, je continuais donc à être suivie par une psy qui m'a aidée à franchir ce calvaire.
- ne plus être naïve, apprendre à poser des limites et ne pas revenir dessus malgré les éructions, les menaces de l'autre. Avec ce genre de personnage, si vous tentez la conciliation, la générosité pour apaiser les tensions, il vous mange toute crue
- cerner que sa stratégie très rapidement a été de me faire porter le chapeau, j'étais donc la méchante (et le suis toujours) et lui la pauvre victime (il l'est toujours sauf que cela marche de moins en moins). Son but était de me faire exploser (je suis une impulsive éprise de justice, donc il arrivait facilement à le faire), et une fois le but atteint, montrer aux yeux de tous que c'était moi la dingue, il prenait son téléphone portable et m'enregistrait juste au moment où j'explosais devant tant de bêtises et évidemment lorsqu'il faisait cela cela ne faisait qu'accroitre mon énervement. J'ai toujours fait attention à ne pas me laisser emportée devant du monde (on devient soi même un peu manipulateur mais c'est pour la bonne cause!), notamment pendant les fêtes d'école et autres, où il pouvait me tenir de telles propos que je n'avais qu'une envie très clairement, c'était d'exploser, il n'attendait que cela pour avoir des témoins de ma soit disante instabilité.
- nous sommes passés devant le Juge pour l'ONC en novembre 2009, j'ai eu la garde des enfants, joie immense pour moi
- nous avons vécu ainsi sous le même toit jusqu'au 1er avril 2010, ce fut très dur, et pour moi et pour les enfants.
- il est donc parti depuis avril 2010, et n' a évidemment pas voulu me rendre les clés, et continuait à passer chez nous quand bon lui semblait. Cela me rendait évidemment hystérique et déclenchait des scènes abominables. Car je sentais toujours son emprise.
_ il a fait un recours devant le TGI pour pouvoir prolonger son séjour chez nous, et le 18 mai 2010, la Juge l'a débouté
- aujourd'hui et pour la 3ème fois, la Justice me donne raison, mais il ne veut pas l'entendre, j'ai reçu hier plusieurs mails de sa part (ah l'emprise des mails du manipulateur, l'effet qu'ils vous font quand vous les recevez et les lisez, tous vos proches vous demandent instamment de ne pas répondre à ces tissus de mensonges, ces tentatives de déstabilisation, mais il y énonce des choses tellement énormes d'une façon qui paraît si vraie, et vous savez que le but est de les produire en justice. J'ai alors toujours fait très attention d'y répondre de manière très pragmatique, ce qui le rend en général dingue et le pousse à envoyer des mails de plus en plus insensés et finalement c'est vous qui avez le preuve de son instabilité).
- Ces personnages hurlent des choses horribles sur vous, mais ce n'est que du bluff, ne pas se laisser avoir par le bluff, tenir car c'est long mais être sûre que plus le temps passera plus il s'emmelera les pinceaux. Détecter ses pièges et ses tentatives de destabilisation
Il continue à me faire du mal et bien entendu par la voie des enfants, il ne veut jamais me dire où il les emmène en vacances, j'ai toujours beaucoup de mal à les avoir au téléphone et pourtant ne les appelle pas tous les jours, il m'accuse de ne pas le tenir informé des maladies des enfants, des soins à leur donner quand il les prend en WE alors que je l'ai pourtant informé de vive voix, du diagnostic et des soins à donner, il tente de séduire lês maîtresses, la nounou. L'attitude gagnante alors c'est de rester toujours droite dans se bottes, ne pas créer de surenchères, ne pas se révolter, et cela gagne sur le long terme car les gens ne sont pas si dupes que cela. Le statut d'éternel victime finit par lasser l'entourage.  C'est dur, il y a des chutes, mais c'est le seul moyen de faire reconnaître que ce n'est pas vous l'agresseur mais lui.
J'aurais encore plein de choses à dire mais l'essentiel est là : préparer son départ, savoir ce que l'on veut, donc retrouver des forces pour y parvenir, saisir la stratégie de l'autre, ne pas s'y laisser embourber, ne pas se laisser pousser à bout, être conscient que les fautes dont il vous rend coupable aux yeux de tous ne sont qu'un tissu de mensonges, et donc ne pas se laisser déstabiliser ni culpabiliser. Qu'il ne fait que vous renvoyer ce qu'il est lui.
Prendre conscience qu'il est malade, que rien n'est rationnel, mais cela aussi c'est déstabilisant : "je me suis mariée avec une personne malade, pourquoi"?.
Si vous êtes parvenue à rester droite, la Justice ne sera pas dupe de son jeu. Par contre et je me suis toujours prémunie contre cela à force d'avoir lu trop de témoignages allant dans ce sens, si vous cédez, pétez les plombs épuisée que vous êtes à force d'être harcelée, etc, le Juge peut se laisser manipuler (les passages devant un Juge sont très courts, il a donc peu de temps pour se faire une vraie opinion) par son côté séducteur, manipulateur, genre "vous voyez, c'est bien elle qui ne va pas bien" et il n'hésitera pas. Il m'a tout de même demandé à rencontrer un expert psychiatrique. Je pense que si je le faisais, ce serait positif pour moi mais ne ferait que retarder la procédure, et il ne souhaite que cela. Par ailleurs, je n'ai pas besoin de cela pour me reconstruire, la victoire pour moi c'est d'être encore debout, d'envisager l'avenir de manière positive, que par 3 fois la Justice m'ait reconnue dans mes droits, qu'il est donc faux que je suis la méchante, je peux me regarder en face et je regarde mes enfants en face.
Vous faire du mal est son but, il ne supporte pas l'image de menteur que vous lui renvoyez, persuadé qu'il est le Meilleur, les limites que vous parvenez enfin à poser aidée en cela par la Justice, même si elles ne sont toujours pas respectées, au moins vous ne vivez plus avec lui, ma psy me dit qu'il trouve une véritable jouissance à tout ce qu'il vous faire subir, vous êtes épuisé, mais lui se renforce.
Il n'a aucun remord de ce qu'il vous fait subir, vous le méritez puisque c'est vous la méchante.
  Même s'il veut croire que c'est lui qui gagne, c'est dingue mais c'est sa réalité, ce n'est pas grave, c'est son problème pas le mien. C'est d'ailleurs sûrement le message qu'il va faire passez aux enfants ce WE (il les a ce WE), mais je sais maintenant recadrer cela sans me laisser encombrer par la culpabilité.
Etre tout de même consciente que même si la Justice vous reconnait dans vos droits, cela ne l'arrêtera pas forcément. Donc ne pas tout attendre de la Justice, travailler à se reconstruire et à avoir suffisamment de recul pour ne plus laisser l'emprise se poser sur vous, ça ce n'est pas facile, j'y travaille encore. LA solution c'est vous, le travail que vous parviendrez à faire sur vous même. J'ai finalement énormément grandi "grâce" à cela.
Voilà, si mon témoignage peut aider d'autres femmes j'en serai profondément heureuse.
Bien à vous.
L.
(je souhaite pour le moment, être anonyme sur le net, la procédure de divorce n'étant pas terminée, je ne souhaite pas qu'il découvre ce je dis)

j'ajoute encore que plus le temps passe moins il a d'emprise sur moi, et je crois sincèrement que le fait que la Justice ait entendu et reconnu mes droits est énorme et m'aide précieusement à prendre du recul.
Il a lui même demandé au Juge, en bon stratège, de rencontrer une médiatrice familiale. Lorsque j'ai reçu la convocation il y a 10 jours au 1er entretien  en individuel, j'ai eu un peu peur car je connais sa force de séduction. Et lorsque j'ai appelé la médiatrice, elle m'a dit qu'elle avait reçu mon mari. Que le rv avait été un peu houleux. Et qu'il avait rappelé le Centre, demandant à ne plus être reçu par elle car il en était mécontent. Je lui ai dit qu'elle avait du lui rappeler ses responsabilités et devoirs, et elle m'a répondu que j'avais deviné juste.
Se dire que si on arrive à tenir sur la longueur, il va se prendre les pieds dans son propre piège parce qu'ils ne sont que mensonges. Mais pour tenir sur la longueur il faut de la force, donc soit partir avant d'être laminée, soit se reconstituer des forces. Il n'y a pas d'autres solutions. Et jamais sans les enfants.
Merci pour votre site.
L.
lolote.enavant@laposte.net

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