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J'ai été violée il y a un peu près deux ans

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Juin 2011


Bonjour,
J'ai pris connaissance de votre site garce à quelqu'un que j'ai rencontré sur internet et qui m'a dit que vous pourriez m'aider.
J'ai 23 ans et j'ai été violée il y a a peu près deux ans. J'ai porté plainte.J'ai un avocat. Je vois de temps une psychologue.Je fais des efforts même si c'est pas toujours évident. Et pourtant ça passe pas. Je vois pas trop ce que je pourrais faire de plus et je sais pas trop ce que j'attends de vous mais je me sens incomprise,en colère et triste. J'en peux plus.

Merci et j'espère que vous pourrez m'aider.
Bien à vous,
Z.


Bonjour,
"çà ne passe pas" écrivez vous et çà ne passera pas tant que votre traumatisme ne sera pas "élaboré", tant que vos représentations n'auront pas été soutenues par un laborieux travail psychologique sur vous-même (voir de temps en temps une psy n'est pas suffisant).
Pourquoi y allez vous seulement de temps en temps?  (on a le sentiment que vous n'investissez pas vraiment votre thérapie).
Où en est la procédure judiciaire?
Pouvez vous me raconter les circonstances de cette agression?
Dans l'attente,
(je reviens de congés, d'où le délai de ma réponse).
A demain j'espère...
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
 
Je suis de région parisienne et je fais mes études en Normandie. Ma psy est à paris je peux donc la voir les samedi ou elle travaille. Au début j'étais très "assidue" puis on a arrêté de parler de ce qui m'était arrivée,  on parlait plus de ma famille etc. Or j'ai encore besoin d'en parler. Parfois je la relançais sur le sujet mais ça ne durait pas longtemps. Je la vois de moins en moins par manque de temps et de motivation. C'est excellente psychologue et elle m'a sortie un peu du gouffre mais j'ai l'impression qu'elle ne me comprend pas. d'ailleurs je crois pas qu'elle puisse comprendre. Et elle croit le problème plus ou moins réglé.
En ce qui concerne les circonstances: j'étais chez mon copain il y a deux ans un soir d'été. J'ai trop bu et quand j'ai commencé à me sentir vraiment mal je suis rentrée dans la maison pour me coucher dans le lit de mon copain en attendant qu'il me rejoigne apres la soirée qu'il organisait. Il y avait quelques uns de ses amis (garçons et filles) que je connaissais peu et avec qui je ne m'entendais pas vraiment surement en raison de nos différence d'âge. L'un d'eux me faisait des avances ouvertement pendant la soirée mais je ne pensais pas que ça irait plus loin. Sauf que c'est lui qui est venu me rejoindre de la chambre de mon copain. Voila je vous passe les détails. Je lui ai demandé de partir.D'abord gentiment puis un peu plus agressivement. Il n'est pas parti et la j'ai un trou noir d'environ 10 minutes. La première chose dont je me souvienne est qu'il se passe qqch d'affreux et qu'il fut vraiment que je me sorte de la.
J'ai gardé cette histoire pour moi pendant une semaine environ puis je suis allée portée plainte. J'étais tellement dans tous mes états et je culpabilisais tellement que j'ai dit un peu n'importe quoi. Des choses qui se sont retournées contre moi lors d'auditions. Aujourd'hui le commissariat de Cergy est plutot de mon coté mais çà sert plus à grand chose. Je n'ai pas de preuves. Rien ! Mon avocat (trés bon) dit que ça n'aboutira surement pas, qu'il faut s'y préparer mais qu'il faut quand même essayer et aller jusqu'au bout pour ne pas avoir à le regretter plus tard.  Mon procès se fera en correctionnel ( pour agression sexuelle et non pour viol) , a priori le 29 aout 2011 ( ce qui n'est pas sur car celui qui m'a fait ça pourrait ne pas être disponible ce jour la!!). Nous sommes contents que le parquet ait décidé qu'il y ait un procès ca prouve qu'ils reconnaissent que qqch nest pas clair dans tout ça
Merci de votre écoute.
j'espere que vous me direz objectivement ce que vous pensez de tout ça.

Bonjour,
Objectivement, je trouve que la police et la justice ont mené une procédure exemplaire et que, même si, vous devez effectivement vous préparer, comme le dit votre avocat, à vous confronter à une "non-condamnation" pour votre agresseur, faute de preuves, il n'en reste pas moins vrai que votre parole a été entendue et soutenue jusqu'à la mise ne place d'un procès et c'est déjà une sacrée "victoire" si on compte toutes les plaintes classées sans suite.
Le fait que votre agresseur puisse ne pas être condamné signifiera simplement, que le doute a profité à l'accusé comme le veut la loi mais aucunement, que votre parole de victime n'a pas été reconnue.
C'est vrai que la preuve est nécessaire pour condamner.
Vous avez le mérite d'avoir fait tout ce qui devait être fait ; maintenant, la suite ne dépend plus de vous ; vous devez penser, quel que soit le résultat du procès, à utiliser vos forces pour dépasser votre traumatisme et c'est ce que votre psy essaie de faire avec vous en mobilisant vos ressources vers d'autres orientations qui pourraient vous dégager de l'impact du traumatisme.
J'aimerais vraiment pouvoir publier votre témoignage dans notre espace échanges car il serait très utile à d'autres victimes.
Me le permettez vous, avec cette adresse ou une autre, ou totalement sans adresse?
PS : une adresse vous permettrait d'aider d'autres personnes, qui auraient besoin de renseignements et de votre ressenti, par rapport aux démarches que vous avez entreprises courageusement et que certaines hésitent à accomplir tant elles peuvent être douloureuses et fastidieuses.
Merci.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil

Bonjour,
J'aiderai avec plaisir d'autres personnes et je suis d'accord pour qu l'on publie mon témoignage. Mais avant je voudrais savoir si dois le réécrire? Comment cela se passe-t'il exactement? Si je ne donne pas mon adresse je n'aurais pas de nouvelles directement?
Pour la police, ils ont été exemplaires mais ça a quand même été dur. Il a fallut que je prouve pendant une audition de deux heures que j'étais pas une folle dingue et je l'ai vraiment mal vécu même si après ces longues heures ils ont enfin fini par être plus gentil avec moi et me croire. De plus, j'ai eu la chance que mes parents puissent me payer un très bon avocat et donc hors de prix. J'imagine que ce n'est pas le cas de tout le monde.
C'est vrai qu'a final j'ai "beaucoup de chance" mais je cherche par tous les moyens une façon de mieux comprendre tout ça et de mieux le vivre.
Bien à vous
* mail supprimé à la demande de l'intéressée

Dans votre malheur, vous avez eu la « chance » d'être « entendue» et accompagnée mais vous avez le mérite de vouloir tout mettre en œuvre, pour que le drame que vous avez vécu ne vous paralyse pas dans votre développement affectif et social et je pense, sincèrement, que vous avez les ressources nécessaires pour y parvenir.
Je reste à votre disposition pour vous soutenir si besoin..
Merci à vous.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil

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