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Message ou FAQ

 


J'aimerais dire à toutes les victimes qu'il ne faut surtout pas hésiter à aller jusqu'au bout

Mars 2012

Christine a été victime d'une tentative de viol quand elle était mineure ; elle avait 16ans ; elle a enfin trouvé le courage de déposer plainte en 2011 soit 9 ans après les faits. Ses agresseurs seront jugés en correctionnel car dit Christine " la tentative a été requalifiée en agression sexuelle alors qu'il y a réellement tentative de pénétration à plusieurs reprises".


Bonjour
Je reviens vers vous concernant mon affaire. Le jugement a eu lieu hier apres midi.
Le complice devait être jugé pour abstention volontaire de porter secours, cela a entrainé prescription car les faits se prescrivent au bout de 3ans mais le délit était caractérisé.
L'agresseur a été condamné a 3ans dont 18mois avec sursis, inscription au fichier des délinquants sexuels et 8 000euros de dommages et intérêts, mon avocate avait demandé 10 000euros car le complice était relaxé.La procureur a mentionné qu'il s'agissait bien d'une tentative de viol même si elle a été requalifiée d'agression sexuelle pour des raisons d'organisation judiciaire. Je me suis rendue a l'audience. Ce fut un moment très difficile j'étais comme paralysée, je n'arrivais même pas a pleurer.. J'ai l'impression aujourd'hui d'avoir revécu l'agression une 2eme fois, je me suis d'ailleurs réveillée ce matin avec des sensations de douleurs partout, comme pendant l'agression lorsqu'il me frappait. l'agresseur a menti effrontément a la barre, il racontait que des mensonges en disant qu'on flirtait ensemble et que c'était moi qui avait essayé d'aller plus loin, qu'il ne m'avait pas frappée ni arraché les vêtements etc.. heureusement que le complice avait raconté toute la vérité et qu'il avait avoué pendant la garde a vue.. Il n'a pas exprimé le moindre regret et n'a même pas pris la peine de demander pardon..La page sera difficile a tourner pour moi mais le fait que je me sois rendue au tribunal m'a fait avancer d'un pas. Je sais qu'il réalise enfin ce qu'il a fait grace a la condamnation car il pleurait comme un enfant, je n'oublierai jamais cette image quand il s'est mis a pleurer car j'ai été satisfaite de le voir souffrir. Je ne verrai plus ces images où il rit pendant l'agression mais celles ou il apprend qu'il est puni pour ce qu'il a fait..J'aimerai savoir si concernant le complice, je peux tout de même obtenir des dommages et intérêts du fait que le délit était caractérisé mais prescrit? Quelle procédure dois je entreprendre en sachant qu'il y aura 10ans en décembre 2012. Puis je juste faire cette demande a la CIVI en expliquant qu'il a été relaxé pour prescription ou dois engager une nouvelle procédure? Mon avocate ne m'a rien dit du tout et n'envisage pas de poursuivre.. Je n'admets pas qu'il puisse s'en sortir si facilement alors qu'il ne m'a pas défendu a aucun moment et qu'il n'a pas pris la peine d'aller chercher de l'aide alors qu'il le pouvait..
Merci encore une fois pour vos conseils
Bien cordialement
Christine
 
Bonjour,
Ainsi, il y a une justice même si, le cheminement a été terrible pour vous.
Je voudrais pouvoir publier ce dernier message pour que d'autres victimes trouvent le courage, comme vous, de se lancer dans une telle procédure. J'espère vivement que vous me donnerez l'autorisation (anonymement ou non). Adressez vous directement à la CIVI pour comprendre les mécanismes complexes de l'indemnisation.
Merci pour ces nouvelles.
Cordialement,
Chantal POIGNANT

MERCI POUR VOTRE REPONSE.
Je vous autorise a publier mon message anonymement pour toutes les autres victimes (sans adresse mail et sans nom, prenom ou prenom modifié si nécessaire)
 
J'ai enfin compris aujourd'hui à quel point il est important d'affronter son agresseur. Je n'imaginais même pas pouvoir me présenter a cette audience jusqu'au dernier moment où j'ai réalisé qu'il serait encore plus mal que moi pendant le jugement, que lui aussi aurait eu mal, aurait eu peur, qu'il aurait eu honte d'étaler mon affaire en public et que le jugement lui fera vivre le cauchemar qu'il m'a fait enduré, d'une manière différente. J'ai ressenti un sentiment de force, de supériorité par rapport à lui quand mon affaire a été abordée dans la salle du tribunal. Je me suis dit qu'il allait enfin regretter ce qu'il a fait. Même s'il n'a pas exprimé de regrets, au plus profond de lui il en a forcément.. Je l'ai fui pendant presque 10ans, j'ai toujours cru qu'il serait toujours plus fort que moi et on se sent véritablement soulagé de savoir que cela est faux. Je tiens à dire également que je n'ai pas eu la chance d'être soutenue par mes proches dans ma démarche, du dépôt de plainte jusqu'au jugement, j'étais seule et j'ai assisté seule à cette audience alors que lui était accompagné par ses proches.. J'ai trouvé la force et le soutien en m'adressant à des associations d'aides aux victimes. Ce sont des personnes exceptionnelles qui nous écoutent, nous comprennent et nous orientent. J'aimerais dire à toutes les victimes qu'il ne faut surtout pas hésiter à aller jusqu'au bout des choses, que les juges et tous les professionnels du milieu judiciaire sont là pour nous aider et nous rendre justice, que la participation au procès demande énormément de force mais qu'il faut tenir tête aux agresseurs pendant les procès en y assistant, nous pouvons être entendues et donner des détails importants aux juges qui parfois permettront la condamnation. En tant que victime, je suis ressortie du tribunal soulagée, la tête haute. J'espère que mon expérience servira d'exemple.
Christine
 

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