Théoriquement une victime de viol bénéficie d'une aide juridictionnelle quels que soient ses revenus.
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Avril 2013
bonjour,
j'ai
été violée (plusieurs fois) en novembre 2010 par mon conjoint;
j'ai porté plainte et ma plainte a été classée, ce qui a été
extrêmement douloureux pour moi. je n'ai pas eu de notification
écrite, mais mon avocat a pu consulter le dossier et a vu que
c'était classé au motif d'absence d'infraction, nouvelle blessure
pour moi...
lundi 8 avril 2013, j'ai été convoquée au
commissariat car mon agresseur a porté plainte contre moi pour
propos mensongers: après une heure déjà très désagréable
d'interrogatoire mettant en doute ma parole, j'ai été confrontée à
nouveau à mon agresseur, et ce sans être prévenue...j'ai maintenu
mes dépositions; lui m'accuse de mentir. je ne détaille pas
l'horreur de devoir rester assise à côté d'un tel homme et de
l'entendre parler ainsi...
suite à cela, mes proches m'ont écrit
différents témoignages, relatant aussi bien l'état d'angoisse, de
panique et de dépression dans lequel j'avais été plongée, mais
également certains propos ou attitudes qu'avaient mon agresseur,
choses qu'il avait nié lors de ma plainte initiale. mon avocat dit
que cela inciterait non seulement le procureur à classer sa plainte,
mais pourrait justifier que cela relance ma propre plainte car les
témoignages peuvent apporter des éléments nouveaux.
je suis
très tiraillée: j'ai réussi à me reconstruire depuis, même si
des cicatrices restent toujours, mais j'ai dépassé l'état
profondément dépressif que j'ai traversé, je peux vivre à
nouveau...les témoignages peuvent prouver que je n'ai pas menti sur
le caractère de mon agresseur, sur certains propos, mais personne
n'a été là au moment de l'agression, je doute qu'il puisse avouer
un jour, même face à ses mensonges...si je ne me porte pas partie
civile, j'ai peur de le regretter...mais si je le fais, j'ai peur
également d'en souffrir également, peur de replonger dans des
horreurs...je ne sais pas si l'on a le "droit", moralement
parlant, de ne pas dénoncer un tel homme et ces agissements, je me
sens un peu obligée de continuer à me battre, d'autant qu'il
m'attaque à nouveau, judiciairement cette fois...
se porter
partie civile à un coût financier également, savez-vous quelle
somme il faut envisager? je n'ai pas le droit à l'aide
juridictionnelle, mais d'autres aides sont-elles possibles?
savez-vous si des plaintes peuvent aboutir après un premier
classement?...je sais qu'il n'y a que moi qui puisse prendre la
décision, mais je suis un peu perdue...
merci
Diane
Bonjour,
Oui,
des plaintes peuvent aboutir après un premier classement.
Oui, se
porter partie civile a un coût financier mais qui varie selon les
revenus même si, on ne dispose pas de l'aide juridictionnelle :
*
http://vosdroits.service-public.fr/F20798.xhtml#N100FA
Cependant,
il vous faudra l'assistance d'un avocat et c'est là, que les frais
seront certainement les plus élevés.
Il est possible d'en
discuter avec l'avocat choisi :
*
http://cnb.avocat.fr/Cout-d-un-avocat_a132.html
Voici
les coordonnées d'avocates sensibilisées à la cause des violences
conjugales :
* http://www.avocats-violence-conjugale.fr/
Par
ailleurs, certaines associations féministes peuvent parfois se
porter partie civile ou du moins, vous aider dans la procédure :
*
http://www.sosfemmes.com/ressources/liens_femmes.htm
Je
comprends bien votre problématique et le "tiraillement"
entre votre volonté de dénoncer de tels agissements parce que vous
avez une conscience sociale et le risque de n'être pas suivie dans
votre plainte, ce qui pourrait encore ajouter à votre douleur sans
compter le prix de la lutte judiciaire mais comme cet homme vous
attaque, vous pouvez difficilement ne pas répondre.
Me
permettriez vous de publier votre témoignage avec cette adresse afin
que d'autres vous écrivent et éventuellement vous orientent?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
Agent de conseil
bonjour,
merci pour
votre réponse et les liens proposés. je vais essayer de contacter
certaines associations.
oui, vous pouvez publier mon témoignage,
à condition que cela reste anonyme. les réponses apparaitront sur
le site? dans ce cas, en serai-je avertie?
je n'ai pris encore
aucune décision, d'autant que mon avocat est actuellement en congé,
je sais que je suis la seule à pouvoir décider, mais c'est vraiment
dur...
merci encore
Diane
Si
vous acceptez que l'on mette une adresse anonyme, celle-ci ou une
autre, les réponses vous parviennent à vous seulement et ne
paraissent pas sur le site.
*
http://www.sosfemmes.com/faq/faq_menu.htm
C'est
vous uniquement qui êtes sollicitée.
Sans adresse, votre
témoignage apporte un sujet de réflexion pour d'autres, en
difficulté aussi.
Dans l'attente,
Cordialement,
Chantal
POIGNANT
j'ai le droit à l'aide
juridictionnelle, alors qu'à l'époque de ma plainte initiale, une
association de victime (que la police m'avait indiquée) m'avait dit
que je n'y avais pas droit!! c'est quand même fou!! j'ai payé mon
avocat, et là j'hésitais à me porter partie civile à cause du
coût financier...c'est aberrant une telle mauvaise information de la
part de cette association...là, on m'assure que les victimes de viol
ont d'office l'aide juridictionnelle, quelles que soient leurs
ressources...
Diane
Bonjour,
Plus
de précisions ici :
Cependant,
au cas où vous ne parviendrez pas à démontrer la culpabilité de
cet homme, que se passe-t-il ?
C'est
peut-être la raison qui fait que cette association d'aide aux
victimes se soit montrée "discrète " sur ce point
là ?
Cordialement
Chantal
POIGNANT
de
ce que j'ai compris, je pourrais être condamnée à rembourser
l'aide juridictionnelle si le juge déclare ma démarche abusive (et
du coup, donne raison à mon agresseur de porter plainte contre moi
pour propos mensongers..) ce qui me paraît
impossible...
l'association contactée m'avait juste demander mon
salaire et décréter aussitôt que je n'avais droit à aucune
aide...
Diane
Effectivement,
vous pourriez être condamnée à rembourser une partie des frais.
Je
vais rechercher des témoignages sur ce sujet.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
je ne sais pas si
cela peut être utile à d'autres...mais ce livre m'a énormément
soutenue, peut-être pouvez vous l'indiquer sur votre site...je relis
parfois certains passages encore
« De la
survivance à la vie » Jacques ROISIN Puf octobre 2010
concernant la
mémoire du corps liée à celle de l'esprit...j'ai eu de manière
très intense, et cela arrive encore souvent, des douleurs vraiment
physiques violentes: une nuit, j'étais endormie, mon agresseur m'a
réveillée en serrant très fort une partie de mon corps avant de me
violer. c'est cette douleur qui s'est réveillée si souvent, c'était
épouvantable de me dire que même loin, même des mois après, il me
faisait toujours mal et ça me rendait folle...je crois qu'il faut
vraiment inciter les femmes à se faire aider par un psychiatre, que
cette aide est nécessaire et salutaire
merci
Diane
*
oxymorique@yahoo.fr
De
mon côté, je voudrais ajouter si vous le voulez bien en fin de
votre témoignage, le dernier ouvrage de Muriel SALMONA : "le
livre noir des violences sexuelles" chez Dunod avril 2013 (lire ici sur notre site) ainsi
que l'adresse de son site :
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Mémoire
traumatique et victimologie
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Site
de l'association Mémoire
Traumatique et Victimologie,
créée en 2009 et présidée par le Dr Muriel SALMONA,
spécialiste des psychotraumatismes dus aux violences. Mémoire
Traumatique et Victimologie
est une association de formation, d'information et de recherche
sur les conséquences psychotraumatiques des violences. Elle a
pour but d'améliorer l'identification, la protection et la prise
en charge des victimes de violences par une meilleure information
du public et par la formation des professionnels impliqués,
d'améliorer leur orientation et leur accès à des soins
spécialisés de qualité, et aussi d'améliorer la connaissance
et compréhension des conséquences des violences, dans l'optique
de lutter contre toutes les violences et d'améliorer leur
prévention.
http://memoiretraumatique.org/
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Cordialement,
Chantal POIGNANT
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