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Message ou FAQ

 

Attouchements à 5 ans, à 52 ans elle témoigne

Septembre 2014

Bonjour,
Je ne sais pas s'il est trop tard pour parler et dire et guérir ou aller mieux à mon âge(52 ans).

A l'âge de 5 ans j'ai été agressée sexuellement par un ami de la famille, puis quand il avait fini de me toucher il est allé se laver les mains comme s'il venait de toucher à quelque chose de sale. Ensuite pour me faire taire ou pour me rémunérer d'avoir été sage il m'a donné un bonbon.Je revois mon visage, ma gêne sans savoir ce qui venait de se passer mais je savais que c'était mal, comment je ne sais pas.

Oh même si ça s'est arrêté avec lui cela a continué avec les copains de mes soeurs, attouchements, paroles sexuelles, images de ce que je les voyais faire.

J'ai vu une de mes sœurs se prostituer alors que je n'avais que 10 ans, même pas je crois. Non il n'y avait pas de pénétration mais je savais qu'elle voulait de l'argent de ce monsieur donc elle se laissait toucher et touchait, et là non plus je ne savais pas comment cela s'appelait mais confusément je savais qu'il se passait quelque chose de pas bien.

J'ai perdu ma maman quand j'avais 7 ans et mon papa à l'âge de 12 ans, donc élevée par mes frères et soeurs plus âgés, malheureusement. Quoi qu'il en soit ma maman ne pouvait pas nous éduquer elle était si mal..

Je ne sais même plus comment vous écrire que dire, comment le dire, je crois que j'ai besoin de parler. "Une amie" m'a dit que c'était fini, que c'est le passé alors j'ai essayé de faire comme si ça n'a pas existé ou je faisais comme si c'était fini ou alors je disais ça ne me fait plus mal c'est fini, allez arrête tes conneries, tu es une femme pas une gamine...mais oui mais je n'ai jamais vraiment aimé, j'ai beaucoup joué la comédie, ma vie était une pièce de théâtre et j'essaye qu'elle ne le soit plus mais je n'y arrive pas, je fais le plus souvent comme si de rien n'était pour donner le change pour ne pas me plaindre.

Je me dégoûte, je me sens sale et toute ma vie à chaque rencontre j'ai toujours cru que soit un homme m'agressait sexuellement ou j'allais pour de l'argent, bref les 2 sont liés.

S'il vous plaît je vous demande de me répondre, de m'aider...je vois une psychologue dans un centre mais on ne parle pas de ça, tout part ailleurs, je parle de tout le monde sauf de moi, de ma maladie de mes problèmes et elle ne m'arrête pas, et plus encore quand je lui ai dis que j'allais sur des sites de rencontres parce que je me sentais seule j'ai cru oh oui qu'elle m'aurait dit que je faisais une grave erreur que j'allais commettre le même parcours qu'il me faut travailler sur moi avant d'aller à nouveau vers un homme, mais non elle me conseillait de ne pas me laisser aller trop vite, de prendre mon temps, oui ça paraît gentil mais pour moi non.

Ensuite je suis allée voir une autre, je lui ai expliqué mes problèmes financiers, elle m'a dit ne pouvoir rien faire car c'est important que je paye, je lui ai parlé d'un homme que je fréquentais pour l'argent car il me dégoûtait donc moi aussi, là elle m'a dit faut que vous ayez vos propres revenus que ça ne vienne pas de lui, ah j'ai aimé sa réponse. Puis elle m'a dit de réfléchir à combien je pouvais lui donner, je suis partie je l'ai rappelé et fait une offre qu'elle a refusé car le montant que je proposais était trop bas et là elle me sort"votre ami peut pas vous donner la moitié"??? L'ami en question avec lequel je me prostituais, qui me dégoûtait que elle même me disait ne pas prendre cet argent pour la payer et là tout à coup c'était magnifique, on ne voyait plus le problème, et elle aussi m'a dégoûtée, donc je suis seule, je ne sais plus où aller ni quoi faire, je suis déprimée, j'ai une fille de bientôt 10 ans qui vit avec moi, j'ai 2 fils qui sont adultes et pour moi je les ai mal éduqués, mais comment aurais je pu??? J'ai l'impression même que j'ai eu des rapports de copine avec eux et avec ma fille j'essaye de ne pas la briser.
Camilla

Bonjour,
Veuillez excuser le délai de ma réponse mais je reviens tout juste de mes congés annuels, comme indiqué, sur la page d'accueil de notre site.
Il n'est pas trop tard pour aller mieux mais probablement que vous garderez toujours en vous les traces de votre passé douloureux car ces traces sont les conséquences d'une mémoire traumatique :
*

La mémoire traumatique
Peut-être pensez-vous être "inadapté(e) à la vie", "particulièrement fragile" ou" né(e) comme ça", ce n'est pas le cas : tous ces symptômes et comportements s'expliquent et sont les conséquences habituelles des violences, ils sont liés à des mécanismes de sauvegarde neurobiologiques exceptionnels connus depuis peu, mis en place par le cerveau pour échapper au risque vital que font courir les violences. Ils peuvent être traités par des professionnels de la santé spécialisés, mais sont encore rarement identifiés, dépistés, diagnostiqués, et pris en charge.
Une violence à laquelle on ne peut pas échapper crée un stress extrême et une forte réponse émotionnelle qui entraîne un risque vital cardio-vasculaire et neurologique par "survoltage" (comme dans un circuit électrique). Pour arrêter ce risque fonctionnel, le circuit neuronal "disjoncte" automatiquement grâce à la sécrétion de drogues dures sécrétées dans le cerveau (endorphines à hautes doses et drogues "kétamine-like").
Cette déconnexion "éteint" la réponse émotionnelle et entraîne une anesthésie psychique et physique, un état dissociatif (conscience altérée, dépersonnalisation, être spectateur de soi-même) et des troubles de la mémoire, dont une mémoire traumatique : "hypersensibilité émotionnelle" piégée, isolée par la déconnexion, qui n'a pas été intégrée "dans le disque dur du cerveau", c'est une véritable bombe à retardement, prête à "exploser" à l'occasion de toute situation rappelant les violences, en redéclenchant la même terreur, la même détresse, les mêmes sensations, de façon incompréhensible quand on ne connaît pas ce phénomène.
La vie devient alors un terrain miné et pour éviter de déclencher la mémoire traumatique le patient est obligé de mettre en place des conduites d'évitement. Mais quand les conduites d'évitement ne suffissent plus, souvent seules des conduites dissociantes dont on a soi-même fait l'expérience de leur efficacité peuvent calmer l'état de détresse.

Vous me dites ne pas avoir pu aborder la cause spécifique et initiale de votre mal-être avec un thérapeute ; vous reconnaissez contourner plus ou moins ce qui fait mal et "donner" le change...
Alors, votre traumatisme toujours agissant et sans cesse réactivé par les évènements cruels de votre vie ne vous laissera jamais un minimum de paix.
Il faut vous y confronter, Camila, travailler sur l'image que vous avez ou/et que vous donnez de vous-même et qui ne correspond pas à ce que vous êtes réellement ; il faut pouvoir apprendre à vous aimer un peu, vous donner l'autorisation d'être une belle personne et non pas celle que certains voudraient asservir car vous êtes forcément une belle personne, autrement vous ne souffririez pas autant pour ce que vous vous reprochez à tort.
Vous avez toujours retenu de votre enfance que les relations sexuelles étaient sales mais vous ne collez pas à cette image Camila et les sites de rencontres ne sont pas forcément une mauvaise démarche.
Alors, pourquoi vouloir vous faire encore du mal, vous qui avez déjà enduré tant de malheurs?
Vous n'êtes pas une prostituée et, même si c'était le cas, je vous respecterai car une prostituée est d'abord une femme, un être humain qui mérite considération.
Ce que je retiens de votre message, c'est l'immense culpabilité que vous trainez derrière vous depuis votre enfance et qui vous empêche de vous aimer.
Vous me dites avoir des problèmes financiers rendant problématique une éventuelle thérapie.
Dans les CMP, tout assuré social peut consulter gratuitement.
Osez Camila, faire taire des démons qui ne vous appartiennent pas et avec lesquels vous n'avez rien de commun.
J'attendrai votre réponse.
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier


Bonsoir,
Je vous remercie pour tout ce que vous m'avez dit.
Sachez que je consulte actuellement une psychologue dans un CMP mais elle n'est pas spécialisée dans les problèmes tels que les miens, alors je vous pose la question : faudrait-il que je rencontre une personne qui connaisse ce problème tout particulièrement? Je lui ai parlé dès notre première rencontre de ce qui m'amenait vers elle et sa réponse était de me dire que je savais très bien le pourquoi de mes tourment, que je l'ai identifié donc, j'ai eu l'impression qu'elle me disait que je connais tout et que je n'avais besoin que de parler car elle ne me donne pas de pistes, mis à part le fait qu'elle ne trouve pas mal d'aller sur les sites de rencontres et de prendre mon temps pour connaître ces hommes, mais moi j'ai peur, peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir, de mal faire, je ne sais même pas c'est quoi vraiment aimer car tout a été que douleurs, manipulations, angoisses dans mes relations et de ça je n'en veux plus, alors comment faire? Si je vous ai contacté c'est pour me joindre à un groupe de parole, rencontrer des femmes dans mon cas, rencontrer un spécialiste de violences sexuelles, enfin je pense que vous comprenez ma démarche et ce que je recherche, si cela existe..
J'attends de vos nouvelles.
Camilla

Bonjour,
Indiquez moi, en toute confidentialité, votre département de résidence afin que je vous fasse parvenir des coordonnées d'associations.
Votre psy a mis le doigt sur votre angoisse que vous connaissez parfaitement : cette crainte de "ne pas être à la hauteur", de "décevoir, de mal faire".
Il s'agit donc bien d'un conflit interne, de vous à vous, sur lequel il vous faut "travailler" psychologiquement dans l'objectif de conquérir une meilleure image de vous-même ; c'est sur vous-même qu'il faut "travailler", d'où la nécessité de vous confronter tout doucement à ces craintes qui vous habitent et dans ce sens, aller sur des sites de rencontres, tout en restant extrêmement prudente "prendre votre temps pour connaître", n'est pas forcément une "mauvaise" démarche.
C'est comme cela que je comprends les paroles de votre psy.
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Bonsoir, L'ami c'était à 5 ans, puis les copains de mes soeurs qui sont encore présents puisqu'ils vivent ensemble, se sont mis à me tripoter pour me montrer leur "amour" c'était un jeu, rien que ça hein, juste ça, par gentillesse...
Merci pour les adresses et liens. C'est curieux que vous dites "à consonance religieuse" car j'ai été brisée par une église, bref vous voyez un peu??

camilla

Non, expliquez moi.

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier



On m a dit que j etais possédée,  que certains de mes bijoux l etaient, on dirigeait ma vie, et comme interdire attire les ennuis et comme mes ennuis c etait le sexe donc je m y suis jetée à corps perdu. Puis on m a obligée à me marier car vivre en concubinage est un péché,  enfin avant en tout cas, bref, me voilà mariée en règle devant dieu et devant les hommes, surtout l église oui. Et au final on a divorcé avec un enfant en prime
Aujourd'hui je suis en dehors d une assemblée religieuse même si je reste croyante, mais l être humain me fait peur. Chacun y met son grain de sel et moi je suis perdue, alors j essaye de m en sortir seule. En fait agression sexuelle plus religion ça m a encore plus cassée.
camilla


Ce sont les êtres humains qui veulent dominer l'autre dont vous devez vous méfier avant tout, ceux qui recherchent le pouvoir et qui profitent de la vulnérabilité et du besoin d'amour de l'autre.
Vous aviez et avez tellement besoin d'être aimée que vous étiez une proie facile pour ce genre de "personnages" mais le jour où vous vous aimerez suffisamment, vous serez plus attentive à préserver votre valeur et à ne pas la laisser à des gens sans scrupule.
Apprenez à redécouvrir votre véritable être, à le mettre en évidence et à l'estimer.

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Si vous saviez à quel point j aimerais être différente,  m aimer et surtout ne pas être focalisée sur le fait de trouver un compagnon, je crois que cela doit se lire en moi et c est pour cela que j attire toujours les mêmes hommes, je commets toujours les mêmes erreurs. Vous savez depuis toujours on m a fourré dans le crâne que dieu voulait se servir de moi pour aider les autres, alors j ai été avec un homme qui m humiliait et me frappait et me forçait a faire notamment des choses sexuelles que je ne voulais pas, j avais 14 ans, c est le même homme avec lequel on m a forcé a me marier.
Puis j ai rencontré un autre plus jeune que moi de 4 ans, un délinquant,  qui abusait de moi mais pour mes sous. De lui j ai eu un enfant aussi. Puis je me suis remariée une 2 ème fois avec un homme malade, j etais tellement certaine que c est dieu qui m envoyait ces hommes pour les aider, mais au fond c est moi que je veux aider. J ai divorcé et depuis j ai eu des aventures que je prenais au sérieux,  chaque homme etait potentiellement celui qui m était destinée.  Mais je m avilissais de plus en plus...puis des rapports pour de l argent, car je ne travaille pas, j ai toujours voulu mais j ai peur du monde professionnel ayant été harcelée sexuellement. Oh j ai raconté tout ça mais personne ne m entend crier. Je vis seule avec une fille de bientôt 10 ans qui est anxieuse et immature. Alors je vais ou je vois qui je fais quoi? Je me suis tournée vers vous pour ça.  J ai lu la memoire traumatique, mais cette personne peut m aider ou il n y a rien a faire?
camilla

Vous allez devoir faire un long chemin avec vous-même d'abord mais accompagnée par un(e) professionnel(le) qui vous soutiendra  ; cependant, c'est vous surtout qui devrez vous "aider" en revenant sur vos représentations.
Ce n'est pas une démarche facile.
Il vous faut trouver un pro qui fera ce chemin avec vous ; je ne sais pas si M.Salmona peut vous prendre en consultation mais vous devriez vous renseigner à partir des adresses que je vous ai fournies.
Prenez le temps de trouver.

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Je suis consciente que ce chemin sera long, dur, mais si je suis seule à y faire face ce le sera encore davantage. Je suis allée sur les adresses que vous m'avez fait parvenir, j'ai eu un questionnaire à remplir sur ce qui m'est arrivé, mais je ne suis pas convaincue que c'était pour m'aider moi, j'ai eu le sentiment après coup que c'était comme un sondage, une interview et franchement je ne m'attends à rien, ensuite une autre adresse ou effectivement ce sont des réunions assez axées sur la spiritualité, bof pourquoi pas...seulement c'est en soirée et ça avec ma fille je ne peux pas, il y a le samedi et je pourrais y aller qu'une fois sur 2, quand ma fille sera avec son papa..
Je vous remercie vraiment de m'accorder du temps, un espace virtuel où je peux m'exposer même si ça ne vaut pas un face à face.

camilla

Effectivement, cette correspondance que nous partageons ne vaut pas un face à face ou un groupe de paroles qui vous obligerait à puiser de suite dans vos ressources et c'est la raison pour laquelle, je vous demande de continuer vos recherches.
Vous avez eu une réponse de l'institut de victimologie? D'aivi?

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

J'ai écrit longuement au docteur Salmona puisqu'elle avait laissé son mail, me répondra-t'elle? On verra bien.

Je continue à voir ma psychologue mercredi parce qu'il faut que je parle. Je me suis réinscrite sur un site de rencontres. J'ai peur car je n'ai pas envie de commettre les mêmes erreurs et par ailleurs je ne veux pas non plus être trop coincée, c'est assez troublant comme attitude.
J'ai 52 ans et j'agis comme une adolescente, enfin il me semble que c'est le bon terme qu'il faut utiliser.

Je vais vous donner un exemple : un homme que je trouve trop petit donc pas à mon goût, il dit qu'il faut laisser le passé de côté parce que je lui ai simplement dit que je travaillais sur moi, ensuite je ne pense pas qu'il soit croyant, puis à l'occasion j'aime boire un verre de vin, lui ne boit pas, fume moi pas. Et bien je ne sais pas trop quoi penser..je me dis que je devrais laisser tomber que je vais me piéger comme par le passé à sortir avec des hommes qui ne me plaisent pas forcément, et d'un autre côté je parle et réfléchis comme avant, c'est à dire que je me trouve trop exigeante. Suis un peu perdue :-).

Un autre quand il a vu ma photo m'envoie un sms et me dit "on en mangerait", là je  me suis sentie agressée, je lui dis de se calmer, et il me répond qu'il plaisante et moi de répondre vite : "je sais" alors que tout au fond de moi je sais qu'il n'a pas plaisanté dans le sens il me trouve à son goût mais que simplement il n'a pas utilisé le bon terme. J'ai peur de faire fuir et j'ai peur de me fuir, et que l'on me fasse fuir.
Sachez que je vous remercie pour votre disponibilité.

camilla


Bonjour,
En fait, vous êtes indécise, parce que vous ne vous faites pas confiance et vous craignez de "perdre" quelque chose ; or, vous ne risquez pas de "perdre" puisque vous n'avez encore rien "gagné"!
Vous avez peur de passer à côté de quelque chose ou plus précisément ici à côté de quelqu'un.
Dites vous que vous n'êtes pas pressée et, quand vous prenez "mal" l'expression "on en mangerait" eh bien, je pense que vous avez parfaitement raison.
Cette expression est quand même révélatrice même dite sur le ton de la plaisanterie : vous n'êtes pas un produit que l'on goûte, que l'on apprécie et/ou qu'on rejette quand on n'a plus faim.
Je ne crois pas me tromper en imaginant que ce n'est pas ce type de relation que vous recherchez...
L'autre, le "trop petit", qui à priori ne vous plaît pas, n'aime pas boire un bon vin ni fumer une "mauvaise" cigarette ; qu'est-ce qu'il n'aime pas encore et qu'est qu'il partagerait avec vous?Qu'est-ce qu'il pourrait vous offrir?Quels intérêts communs?
Vous ne semblez pas attirée par cet homme et, ma foi, vous n'avez pas tort puisqu'il ne vous plait pas physiquement mais en plus ne paraît pas avoir des choses à partager avec vous.
Non, je ne vous trouve pas trop exigeante.
Prenez le temps et laissez venir les gens à vous.
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier


Bonjour,

Vous avez mis le doigt sur des choses importantes : c'est vrai que je n'ai rien perdu puisque je n'ai encore rien gagné, donc toujours en recherche et surtout de moi même.  Vous m'avez tellement aidée et j'ai fini par mettre ce que je pensais faire mais j'hésitais c'est de ne plus donner suite à 2 relations virtuelles.

J'ai peur de passer à côté de moi même, de la personne que je suis à l'intérieur à cause de toutes ces agressions tant sexuelles que religieuses...je ne sais pas comment être avec un homme, mais je fais des progrès, je ne sais plus penser par moi même concernant Dieu et là c'est plus compliqué. En fait 2 choses me perturbent : l'homme et la religion, les 2 sont liés??

Une chose aussi que vous dites c'est que je dois laisser les autres venir vers moi, et là vous avez parfaitement raison car souffrant d'un manque affectif terrible je peux devenir collante, suppliant presque l'autre, et l'autre c'est l'humain et pas uniquement l'homme, d'être avec moi, de me parler, de venir me voir, de sortir avec moi, je cours après les autres au point que quand ils me disent ne pas pouvoir me voir ou m'appeler le monde s'écroule, je me sens inutile et je me dis que tout le monde à des trucs à faire et moi alors que j'ai des trucs à faire mais je trouverais toujours que l'autre est mieux, est plus car il peut se passer de moi, et quand un répond à mon appel, donc détresse je me sens bien et mal. Bien parce que je peux parler, avoir une personne près de moi, et mal car honteuse d'avoir tant bataillé pour trouver une personne qui veuille bien de moi et que j'ai dû presque ramper pour obtenir cette amitié ou amour, pareil en somme.

Je ne sais pas exactement quelle sorte de relation je veux mais je sais ce que je ne veux plus : coucher à droite et à gauche juste pour obtenir du soit disant amour ou d'une soit disant amitié. Et surtout c'est là aussi que se réside mon gros problème c'est l'argent, je suis obsédée par ça, à chaque fois que je rencontre quelqu'un je me dis il a de l'argent, elle a de l'argent et je me laisse prendre en charge. J'ai connu un homme il ya 7 ans de ça pour l'argent, j'ai eu des rapports pour l'argent, et un jour je n'ai plus voulu coucher mais je suis quelque part encore avec lui mais pour l'argent, il n'y a pas de coucherie même s'il lui essaye de me manipuler en me disant que le sexe est bon que c'est moi qui ai un problème etc etc, mais ça me met en rage car je sais qu'il me tient avec l'argent puisque je n'en ai pas. Ah comment faire, j'aimerais ne plus avoir de rapports de cette sorte, ne plus accepter qu'on me paye un ciné, à manger, un loyer, bref je crois que je fais pitié et j'ai honte et j'aimerais me libérer de tout cela.

J'existe à travers l'autre....
camilla

Oui et plus précisément : vous existez souvent par le biais du désir de l'autre, dans le désir de l'autre, alors que vous ne savez pas exister dans, pour et par votre propre désir, d'où ce rapport à l'argent qui est pour vous comme une mesure de votre valeur.
Et comme vous êtes lucide, vous vous rendez compte du malaise que ces relations vous inspirent parce que vous savez bien au fond, que la valeur humaine n'est pas mesurable par l'argent.
Mais comment avez vous, plus ou moins intériorisé, ce schéma de pensée? Car il n'est pas anodin et a sans doute un rapport avec votre vécu voire votre vécu infantile.
Pourriez vous m'éclairer en revenant sur vos souvenirs?
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Pour moi je vois cet homme qui m'a touchée quand j'avais 5 ans et m'a donné un bonbon après...oh bien entendu je ne savais pas à l'époque ce que ce geste signifiait, mais des années plus tard je me suis dis qu'il m'avait rémunérée pour ma gentillesse et ou il a voulu me faire passer le message qu'il n'était pas si méchant que ça.

Puis l'autre chose c'est que toute petite j'ai vu ma soeur aînée se rendre chez un ami de mon papa dans le but de lui soutirer de l'argent, et je l'ai vue se frotter contre cet homme, elle minaudait, et moi j'étais assise comme si j'étais en train de regarder un film. Et d'autres conversations que j'entendais à ce sujet dans la famille. Nous étions pauvres, je n'avais pas grand chose à me mettre sur le dos, mes chaussures étaient usées pourtant je les mettais avec toute la honte que je pouvais ressentir. On m'avait taillé une robe avec des rideaux, on se moquait de moi, je hurlais au fond de moi. Donc à chaque fois que je manquais d'argent il fallait absolument que je ne reste pas ainsi quitte à vendre mes charmes, oh pas uniquement par la pénétration mais comme ma soeur. en flirtant. Mais c'est vrai qu'a chaque fois que je rencontre un homme je me demande s'il a de l'argent, ça me fait honte, je voudrais fuir mais c'est plus fort que moi. Même avec certains de mes amis je m'attends toujours à ce que l'on m'invite, me paye, m'aide financièrement. Oh ce n'est pas beau, pas bien, j'aime pas tout ça, mais comment je peux faire?
camilla



Comme chacun de nous, plus ou moins, vous êtes en quête de reconnaissance ; c'est humain ; cependant, comprenez que le besoin de reconnaissance ne se joue pas seulement sur les plans affectif et social ; ce besoin touche une aspiration profonde qui consiste à vouloir exister par soi-même et c'est ce point là que vous ne parvenez pas à atteindre, parce que vous êtes trop assujettie au désir de l'autre et sans doute, trop sensible aux mécanismes sociaux qui produisent des normes.
Cela, vous l'avez perçu sans pour autant pouvoir rompre avec ces représentations.
En effet, vous gardez sur vous un regard stigmatisant et l'image de cette petite fille qui a reçu un bonbon contre des caresses s'est enkystée dans votre esprit ; vous ne parvenez pas à vous en dégager et continuez à revivre cette scène dans vos relations.
Vous avez intériorisé cette vision de vous-même et vous en avez honte.
Pourtant, vous continuez à vous conformer à cette image, comme si c'était votre punition.
Comme si cette gamine était coupable de ce qu'elle a subi dans son enfance, non seulement ces agressions sexuelles mais aussi ces agressions qu'ont constitué la pauvreté, les moqueries etc...
Cette "gamine" demande à être réhabilitée ; sa peine doit être suspendue d'autant plus qu'elle n'est pas coupable!
Ne la condamnez plus, ne vous condamnez plus.
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Vous avez raison pour tout, mais comment je dois faire pour ne plus me condamner? Dois je répéter je ne suis pas coupable et je serais débarrassée de ce fardeau? Chaque rencontre que j'aimerais voir se prolonger, je la fuis car j'ai peur de 2 choses de ne pas être à la hauteur sexuellement car comme je vous l'ai déjà dis mes relations sexuelles sont dramatiques dans le sens où souvent c'est violent ou bien trop romantiques car je pense à ce que je vois à la télé, ce que j'aimerais être, que je n'arrive pas, alors je joue à être bien, à être amoureuse, et l'autre chose c'est l'argent, peur de rencontrer quelqu'un qui me fuit parce que je ne travaille pas et ça c'est horrible pour moi, je me sens nulle, ou moi peur de fuir cette personne pour ma foi la même raison, donner l'impression de vouloir me faire prendre en charge, et comme tout cela me fait honte donc je reste seule le plus souvent ou je couche pour rien, sans rien donner de moi, juste parce que je pense que si j'agis ainsi ce sera peut-être mieux...enfin tout est confus.

Je vous avais certainement dis que je fréquentais un homme avec lequel je n'ai jamais voulu avoir de rapports sexuels car il ne me plaisait pas, mais au fur et à mesure alors que lui ne m'a jamais rien demandé, je lui ai donné mon corps pour de l'argent, et aujourd'hui je le vois toujours mais il n'y a plus rien, je ne couche plus avec depuis 1 an mais il me donne de l'argent ce qui lui donne un pouvoir sur moi et ça c'est certain face à son comportement, et moi ça m'infantilise, m'avilis mais comme je suis dans une situation de précarité je subis ses remarques blessantes souvent, je prends sur moi au lieu de l'envoyer paître comme je le ferais avec n'importe qui, mais comme j'ai besoin de lui alors je reste là, je sors au restaurant, je l'accueille chez moi et tout ça dans le but d'obtenir... croyez moi c'est loin de me plaire, je ne m'estime pas du tout, et j'ai honte face à ma fille de 10 ans...

Bref le sexe, l'argent, amitié, amour, je ne sais plus, mais il faut que je m'en sorte..
camilla



Bonjour,
Déjà, vous avez plus ou moins fait le tri entre ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas mais vous signalez toujours qu'en fait, vous êtes bloquée par une certaine précarité matérielle, laquelle vous condamnerait à accepter les échanges corps-argent ou simplement l'emprise d'un homme sur vous.
Ceci établi et reconnu par vous, vous avez le "choix"de continuer ou non dans ce sens.
En supposant que cette situation de précarité soit sans solution, c'est à vous de savoir ce que vous supportez le mieux et cela, sans jugement de valeur aucun de ma part.
Quant à votre problématique psy que vous traînez avec vous depuis longtemps, il serait peut-être temps de vous en ouvrir à votre psy afin de la rendre plus tolérable pour vous, puisque vous êtes lasse de la subir.
Réfléchissez bien, prenez le "problème" dans tous les sens et tentez de mettre en avant ce qui s'impose à vous, en terme de "bien-être" et non pas de "moralité": l'essentiel est que vous viviez le mieux possible avec vous-même.
Et rien ne se fera sans un travail psychologique approfondi.
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Je souris car quand vous dites sans moralité je crois qu'effectivement un autre grand problème c'est la religion... l'argent, le sexe, le mariage, concubinage, ou tout simplement rester ainsi avec un homme, c'est-à-dire en vivant chacun de son côté c'est pas recommandé selon les croyants par Dieu, alors je me dis c'est du n'importe quoi, et malheureusement bien souvent c'est la culpabilité qui survient. En fait religion et agression sexuelle tout ça mélangé ça donne une vie perturbée.

Oui oui je vais en parler avec ma psy, mais nous nous sommes tellement éloignées de mon "problème" que je ne sais plus comment y revenir et même vous savez ce que je me dis? Je me dis "allez arrête tes conneries, on t 'a agressée et alors, bof apprends à vivre avec même si tu n'as pas de plaisir même si tu es vide bof vas y vis", mais quand je réfléchis je me dis que je vais faire un déni comme par le passé, devenir anesthésiée et survivre.. Et surtout je me dis qu'il n'y a pas de remède, je ne guérirais pas, je devrais accepter et continuer bon gré mal gré. Mon médecin traitant me dit qu'aucun psy pourra me sortir de là, les croyants me disent pardonne à tous ceux qui t'ont fait du mal et tu seras libre et surtout ils me disent que si ça m'est arrivé ce n'est pas un hasard, dieu n'a pas voulu mais quand même il faut que je serve de mon vécu pour aider les autres et louer dieu!!!! bref...
camilla


Bonjour,
En effet, "aucun psy ne pourra vous sortir de là" selon votre médecin traitant : ces professionnels n'ont pas le pouvoir de "faire" à votre place mais ils peuvent vous aider à "faire" car c'est vous seule qui pourrez "vous sortir" de là!
Voulez vous être publiée dans notre espace échanges avec un mail anonyme afin de recevoir d'autres avis?
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier

Oui j ai très bien compris qu il n y avait que moi pour me prendre en mains même aidée par un tiers. Mais je suis vide et déprimée,  rien ne va. Oui si d autres femmes peuvent me répondre par votre biais, ce serait bien, ce serait comme un groupe de parole, donc publiez moi anonymement bien sûr.  Ma psychologue voudrait m envoyer voir un psychiatre pour des antidépresseurs mais  ces trucs me font peur. Merci pour votre soutien. Quelques fois le virtuel aide bien plus qu un face à face.
Camilla

* alizee52@live.fr

Je vous informerais, et merci, mais ce que j'aimerais savoir c'est si je vais savoir que je reçois des mails de femmes venant de votre part? Vous savez je ne suis pas au point sur l'informatique :-)
camilla

Notre espace échanges est constitué de différents témoignages et il arrive souvent, que des lectrices et lecteurs prennent sur eux d'écrire à la personne, dont le témoignage a retenu leur intérêt mais ces messages que vous pourrez recevoir s'effectuent en dehors de la "tutelle" du site SOS Femmes.
Vous ferez donc attention de ne pas accorder votre confiance à n'importe qui ; il s'agit seulement de réfléchir, de communiquer, d'échanger à partir de différentes histoires de vies.
Vous pourrez bien entendu me poser des questions si besoin si, par exemple, certains "messagers" vous posent problème.
Cordialement,

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier


Merci pour cette information, je ferais attention et ne manquerais pas de vous informer en cas de messages "suspects".
Cordialement
camilla


Par exemple, vous recevrez fatalement des messages de "mages" vous promettant de vous guérir, d'escrocs vous demandant de l'argent ou vous dotant d'une somme d'argent à condition que vous fassiez des transactions bancaires.
A la poubelle!
Méfiez vous aussi des jolis coeurs.

Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
2, rue Saint-John Perse
F - 52100 Saint-Dizier


c'est drôle dit comme ça! merci
camilla.






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