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Mon histoire

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Août 2015

À notre rencontre, il était l’homme le plus merveilleux qui soit. Il était intelligent, brillant dans son travail et en société et parmi ses amis et me couvrait de belles paroles, je croyais avoir trouvé l'âme sœur. Je me sentais unique pour lui. Il m'a courtisée comme aucun autre, en occupant tout mon espace, il avait cette forme de prestance qui ne m’a pas laissée indifférente. Très vite, nous avons décidé de nous marier. J’ai tellement crue à cet amour sortant tout droit des contes de fée!!!Qu’aujourd’hui encore je crois que je refuse de me dire que c’est un pervers narcissique, tellement c’était magique, en fait, il me voulait comme un prédateur voulait le gibier qu'il avait pris en chasse. J'avais confiance, et je n'avais pas vu ce qu'il installait progressivement.
Pourtant, j’avais senti que quelque chose clochait chez cet homme mais je n’ai pas voulu l’admettre. Il avait tout pour me plaire : il avait ce côté rassurant que je cherchais chez un homme : il semblait posé, il serait médecin et allait gagner bien sa vie. Avec lui, il ne pouvait rien m’arriver. Rien sauf me perdre moi-même.…
Quelques jours avant notre mariage, on s’est parlé au téléphone et on s’est mis d’accord pour que le mariage soit juste une petite fête parce sa famille est pauvre et lui était encore étudient.
Mon oncle venu de France n’était pas d’accord et avait proposé de m’aider financièrement pour qu’on fasse un vrai mariage, il avait tout organisé, et on avait tout payé les adouls, le photographe, le festin, les naggafates, le groupe musicale, tout tout tout.
Moi je croyais que j’allais lui faire une bonne surprise puisqu’il n’aura rien à payer, mais quand il arrivait le jour même de la fête, en fait, c’est là que j’ai vu le vrai visage de mon mari, je ne le reconnaissais plus, il était entré dans une colère horrible, disait qu’il n’aimait pas les fêtes, et m’avait traité de menteuse, etc… Je pleurais comme une enfant qui avait été prise en faute, je me sentais agressée moralement par la personne qu’on croyait aimer. Les femmes présentes au mariage et les naggafates qui m’habillaient étaient choquées de me voir pleurer sans comprendre pourquoi, elles croyaient que j’avais reçu une mauvaise nouvelle.

Au bout de deux mois, les prises de tête ont commencé, et ce jusqu'à la fin...
2 mois après notre mariage, je me réveillais en plein nuit sur ses pleurs, je lui demandais ce qui n’allais pas il m’a répondu qu’il ne supportait pas la vie de couple, et il savait pas comment il avait été dupé et tombé dans ce piège, j’étais ébahie bouche bée, je ne comprenais rien à cette attitude, mais je m’étais dit que peut être qu’il ne pensait pas vraiment ce qu’il disait et que c’était juste un coup de déprime passager et j’avais vite oublié.
Tout a commencé à se dégrader, et sans même que je ne m’en rendais compte, il avait commencé à être dévalorisant et culpabilisant, il faisait tout mieux que moi et me reprochait sans cesse d’être nulle et de ne rien pas savoir faire, il était devenu trop critique. Au début, je lui trouvais des excuses : il n'était pas blessant volontairement, ses responsabilités professionnelles le stressaient.
Selon Marie-France Hirogoyen, « Les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu'ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu'ils refusent de percevoir. Ils «ne font pas exprès» de faire mal, ils font mal parce qu'ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir ainsi en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d'autrui. » ("Le Harcèlement Moral", page 126).
Ensuite sont venues les remarques « anodines », que la maison était sale, qu’il avait faim et le repas que j’avais fait ne lui plaisait pas, pourquoi lui demander ou il avait passé la nuit au lieu de préparer un bon déjeuner et l’attendre avec un large sourire. L’une de ses spécialités était aussi de porter un regard réprobateur sur ma tenue ou mon allure, à l'instant même où nous arrivions quelque part et qu'il ne m'était plus possible de me changer, résultat : je me minais à essayer de trouver la faute de goût et j'étais mal à l'aise au milieu des gens, ce qu'il me reprochait : « Tu fais encore la tête ? Tu pourrais faire un effort et sourire, tu n'es jamais contente. ». Une fois, je portais des bas mousses qui s’étaient déchirées alors qu’on était au centre ville, il m’avait obligé d’aller de l’autre coté de la route me disant « fait comme si on se connait pas ».Si je sortais maquillée, il me disait qu’avec ce maquillage je ressemblais à une p…te. Il m’avait projeté dans les yeux le produit d’une bombe lacrymogène, il disait qu’il voulait juste l’essayer, aucun regret et aucune demande d’excuse pour le mal qu’il m’avait causé. Un jour, on était sur la route de walidia pour aller diner u restaurant, sur la route, il avait déclenché une dispute comme d’habitude, ne pouvant pas résister à ses dénigrements, je me défendais, alors il s’était arrêté et avait ouvert la porte de la voiture et m’avait poussé dehors dans la nuit dans une route déserte et parti, je suis restée là pendant plusieurs heures puis il était retourné me chercher juste parce qu’il ne voulait pas avoir affaire aux gendarmes s’il m’arrivait malheur.
Je me rappelle un jour, frôlant la dépression, j’ai décidé de le quitter, je n’avais pas ou aller sauf à la clinique ou je travaillais comme infirmière, j’y suis restée pendant 2 jours, le 3ème jour je le vois arriver pour demander des excuses soit disant que c’était moi qui le provoquait, je revenais à lui.
Après un an, j’avais fait un avortement provoqué, il avait dit qu’on n’était pas encore prêt à avoir des enfants, d’ailleurs il me disait ouvertement qu’il ne voulait jamais avoir d’enfants de toute sa vie.
Mais moi je voulais avoir des enfants, tout le monde veut avoir au moins un enfant, on ne peut pas concevoir la vie sans enfant. Notre petit fils était né 1 an et demi après l’avortement.
Comme il était encore étudient et c’était moi qui prenais en charge les dépenses de la famille, il était obligé de s’occuper de notre fils pendant mes heures de travail, tout le temps il lui reprochait d’avoir fait dans sa couche. À 2 ans ! Il le rabaissait sans cesse, le laissait traîner dans sa couche sale, lui faire boire du vin dans son biberon pour l’endormir, l’attacher par son pull au poignet de la fenêtre, le laissait seul à la maison et fermait la porte à clé et j’en passe, en grandissant, il devenait « une cible », il n’était pas comme il le souhaitait, il était maladroit et donc sans cesse sujet à des dévalorisations et le frappait, et il justifiait ses actes « il n’était qu’un bon à rien … » ce qui n’avait rien à voir avec la réalité, la réalité c’est que cet enfant le gênait, il ne peut exister, il était devenu, coléreux, agressif… il s’agissait bel et bien d’une révolte..
Des troubles physiologiques se manifestaient chez mon fils tel que l’énurésie, agressivité, troubles alimentaires, ces manifestations exprimaient une soif d’être aimé, regardé et entendu.
Il n’existait entre son père et lui aucune transmission, quelle qu’elle soit, rien ne lui était dit, rien ne lui était jamais raconté, il prenait conscience, au fil des années, qu’il y a des trous dans son histoire, parce qu’il n’y a jamais eu de véritable récit à ce sujet. Les brides d’information qu’il a fini par obtenir ne sont que celles qu’il aura pu glaner de ci de là, au fil des conversations dont il a été le témoin avec certains proches de la famille, ou de recoupements que lui seul sera parvenu à établir.
Il me faisait toujours des scènes horribles de jalousie, chaque fois que je tardais à rentrer à la maison, il m’insultait et étais même allé jusqu’à me frapper et me jeter dans les escaliers la nuit devant les enfants et avait fermé la porte, j’ai dû aller dormir chez des voisins qui étaient des amis à nous. C’est une relation empoisonnée qui nie carrément mes besoins, je n’avais pas le droit de sortir seule, d’aller voir mes amies, de respirer en dehors de lui, etc….

Nous avons eu une belle petite fille 7 ans après la naissance de mon fils, à elle aussi son père ne parvenait pas à ouvrir les portes de son cœur, il ne l’avait même pas tenu chaud ou l’embrasser. C’est un langage qu’il ignore complètement et dont il ne veut rien entendre, préférant se réfugier dans une intellectualisation des évènements de la vie, qui lui permet habilement, (car il s’agit en général d’un être brillant en politique, science, etc….), de ne pas aborder les sujets sensibles tout en jouissant d’un pouvoir de fascination sur son entourage, qui se laisse, hélas, berner.
Il ne passait pas une journée sans me faire des scènes horribles..... Quoi que je fasse, j’avais tort. Il était très fort et me mettait sous le nez des choses, qu’effectivement, j’aurais toujours pu améliorer. Je scrutais ses réactions et j'en étais venue à lui promettre : « Je vais m'améliorer, je vais redevenir meilleure, donne-moi une chance ». Dès que j’essayais de parler avec lui dans l’espoir d’avoir une relation de couple saine, il me disait que c’était moi qui prenais tout mal, que l’on ne pouvait rien me dire, que j’étais excessive et susceptible. Toutes ses phrases commençaient par « mais c’est toi qui… ». Dès lors, comment pourrais-je avoir une discussion constructive ? C’était tout simplement impossible, il était incapable de se remettre en question, tout ce qu’il commet, est justifié à ses yeux. Pas par contre, ce que commet les autres contre lui est scandaleux, inqualifiables. Il ne voit jamais le rapport de cause à effet entre ce qu’il « donne » et ce qu’il reçoit. Les autres sont toujours, eux, les ingrats (pas lui).
 
Pour donner le change, il me faisait vivre de véritables lunes de miel : voyages, restaurants et me couvrait de petites attentions...
Il y avait quelque chose chez lui que je n'arrivais pas à cerner...Tout le temps, je me sentais au fond d’un trou, il passait de l’incroyable magique douceur à la violence verbale, puis visuelle, puis physique, (insultes, menaces, méchanceté, intimidations, esclavage, parfois des coups…) il était infernal et moi à force d’abrutissement à le convaincre de me respecter, j’avais le sentiment de devenir ou folle ou suis cinglée sans le savoir comme il me le disait souvent. J’avais toujours l’impression de marcher sur des œufs en sa présence, je me sentais plus moi-même quand il est dans la pièce, je faisais tout pour ne pas le contrarier.
De cette mascarade de vie, nos enfants étaient témoins, mais ils ont appris à dissimuler leur chagrin et leur dégoût. Leur plaie est à l’intérieur, comme leur solitude. Pour leur père tout semble normal. Il ne présente ses enfants aux autres qu’à travers son propre narcissisme, ce qui le valorise. Un autre sentiment d’isolement est directement lié à moi qui étais sous une emprise considérable, prise dans une relation de soumission, avalée par celui qui organise et centre chaque instant de la vie autour de lui, j’avais abandonné presque totalement mon rôle de mère pour se dévouer exclusivement à celui d’épouse, une épouse qui se sentait violée tout le temps. Là, mes enfants étaient doublement orphelins. Il est difficile pour mes enfants de se construire, aucun de nous deux parents ne présentaient alors la sécurité nécessaire à leur bon développement. Ils n’avaient pas de place entre nous. Ils ne pouvaient pas trouver leurs places, ils ne reçoivent rien qui leur apporte un regard de reconnaissance, pas de vraies fêtes, pas de vrais anniversaires, ils sont comme 2 orphelins en présence de « parents » pourtant bien vivants, avec un père qui ne savait pas ce qu’est l’affect, il était là mais détaché de tous rapports chaleureux nécessaires à l’équilibre des enfants, il est fermé à tout autre mode de fonctionnement que celui d’être, inutile de compter sur moi, j’étais incapable de réagir, cherchant à me protéger, j’étais devenue involontairement « complice » laissant mes enfants subir la vindicte de leur père.
A la maison, une relation saine ne sera jamais possible. La dictature ambiante ne laisse évidemment pas de place à la discussion, à l’échange de points de vue différents, puisque rien ne doit risquer de menacer l’ordre établi et le sentiment de toute puissance que le père défend envers et contre tout.
Mes enfants savent que c’est ailleurs qu’ils pourront vivre libres, qu’ils échapperaient au piège de leur père et qu’ils trouveraient, dehors, la terre qu’ils devaient conquérir pour vivre libres, qu’ils doivent pour l’instant se taire s’ils ne veulent pas être rejetés, ils se réfugient souvent dans le silence, ce qui leur vaut alors d’être des enfants sages et bien élevés. Alberto Eiguer écrit : « Il faudrait que vous agissiez de sorte qu'il ne reste aucun doute que vous êtes moi... et que tout ce que vous faites, dîtes ou éprouvez, confirme que je suis le seul, moi, le plus grand et cela même au prix de votre propre disqualification ». On touche ici au fondement de l'induction narcissique.
 Pour mon sort, je crois que ce qu’a dit Benjamen Lisan dans son livre s’applique sur moi : « L’aveuglement de certaines victimes est aussi souvent semblable à l’aveuglement des membres d’une secte face aux agissements de la secte et de leur gourou. Certains croient se défendre (se croient courageuses), sans imaginer un seul instant, à quel point l’emprise dans la quelle elles sont enfermée est puissante, et que cela requerra des efforts et un courage immense pour s’en libérer, beaucoup plus importants que ce qu’elle pourrait imaginer au départ. Il est donc alors souvent plus facile de se bercer d’illusion, pour elle, que de faire cet effort immense et libératoire ».
 Leur père, qui, incapable de la moindre empathie, à aucun moment ne réalise l’artificiel de cette attitude. Ici, on ne vit pas, on est mort. Ses manipulations nous font apparaître le monde extérieur comme dangereux, on vit sur une île au milieu des gens.
Je faisais de mon mieux, travail, maison, enfants mais rien n'était assez bien, quand je parlais avec des personnes, ils ne comprenaient pas ce que c'est, j'avais l'impression de gâcher ma vie, je l'avais tellement aimé, j'y avais crue maintenant je ne crois plus à rien.
Il m'a complètement isolée, ruinée, il s'est arrangé, depuis le premier jour, à saboter toutes mes relations familiales et ensuite amicales, j'ai tout lâché pour lui et travailler avec lui.
Il avait levé la main sur moi plus d’une fois. Pendant longtemps, je lui avais trouvé des excuses, je me disais que je l’avais poussé à bout, que c’étais moi qui l’entrainais à se conduire de la sorte. Même si cela pouvait sembler bizarre, il avait longtemps été question de mariage entre nous. Pourquoi ? Parce que j’agissais forcément d’une façon qui ne lui convenait pas. Il ne supportait pas d’être le problème, il fallait que je rentre dans son cadre, que je sois comme il voulait que je sois. « Tu es trop ceci, tu es trop cela »... Aux yeux de son entourage, il se faisait toujours passer pour victime. Il ne s’est jamais remis en cause et disait toujours qu’il n’avait rien à se reprocher.
Bien sûr, il savait tout à fait comment me tenir et me garder auprès de lui : tantôt par la culpabilisation, tantôt par les éloges. Que ferait-il sans moi me disait-il souvent ? Il me tenait par le mariage, les enfants, mon âge qui avançait et ma peur panique de me retrouver seule…  Il savait que tout cela me tenait à cœur et il en jouait en permanence.
Notre relation était donc compliquée, entremêlée de ruptures, de divorces, de fugues plus ou moins longues, de réconciliations, notre vie n'était que disputes, pleurs, insultes, critiques sur la façon de faire le manger, le ménage, le linge, me comparant à sa mère qui fait tout mieux que moi, m’humiliant sur mon passé, ma mère, mon père, mes frères et sœurs, me rabaissant devant nos enfants et devant des clients au travail, me faisant passer pour une folle.
« L’existence de la victime peut constituer éventuellement pour le pervers, l’image d’un reproche permanent pour sa perversité, la victime devenant alors sans qu’elle le comprenne, le point focal de la haine du pervers. Les pervers s’en prendront aussi aux « redresseurs de tords » ou moralisateurs, ceux qui ont cherché à les faire changer, et qu’ils n’auront alors de cesse de tenter de les faire chuter (moralement, socialement …). Ils ont commis le crime de faire intrusion dans leur système de « confortement narcissique permanent ».,  ».
Je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à le quitter, puisqu’il passe sa vie à me blesser entre deux caresses, en me faisant comprendre que je suis une pouff de me..e, ou pétasse de m…e, ou une sale p…e, que mon comportement ne rends pas amoureux, même que j’en suis arrivée à imiter ses propres gestes (à ne rien comprendre!). Je n’aurais sans doute pas eu le courage de partir, étant bien trop paralysée par l’emprise, la peur et l’épuisement…J’ai souvent l’impression qu’il m’envoie dans tous les sens, ses avis changent tout le temps, je n’en peux plus, et cela me rends très triste, très inquiète et aussi en colère. …J’ai honte de rester dans cette situation dramatique d’autant plus qu’il y a ma fille de 23 ans que j’aime pourtant tellement, et qui elle même ne comprend plus rien, et mon fils de 29 ans qui est déjà indépendant et très mature. Il m’a fallu 3 ans après découverte de sa maladie et 3 séparations ponctuelles pour comprendre que rien ne s’arrangerait.
Benjamin Lisan à écrit dans son ouvrage : « parfois, on est étonné que, malgré toutes les preuves, malgré l’évidence des faits, les victimes, pourtant malheureuses, ne quittent pas leur bourreau. Mais chez la victime se mêlent aussi orgueil, fierté, aveuglement, entêtement, dissonance cognitive, refus de la réalité. Admettre la réalité serait trop douloureuse, trop insoutenable, trop insupportable, alors que l’investissement affectif, dans le conjoint ou le partenaire, a été si important et qu’il a tant à perdre (en particulier ses illusions). Et il est très difficile d’admettre qu’on est trompé à ce point. De plus, on est inconsciemment effrayé par l’inconnu et le risque de la perte immense que constituerait une totale remise en cause de ses certitudes. Elles préfèreront alors croire en leur compagnon pervers, ne pas écouter et rejeter toutes mouches du coches, tous cassandres dérangeants, tous bons samaritains, qui chercheraient à l’aider et à leur ouvrir les yeux. Il y a souvent chez elle, un amour fier, fanatique et aveugle (voire délirant), pour leur compagnon ou leur enfant pervers. Le plus souvent aussi, par orgueil, elles ne veulent pas se reconnaître comme victime, car elles pensent ou espèrent toujours contrôler la situation (du moins c’est que le pervers lui laisse croire, alors que c’est toujours lui qui est le vrai marionnettiste, tirant les bonnes ficelles). Certaines semblent se raccrocher à leur partenaire pervers, comme un noyé se raccrochant à une lame de rasoir aiguisée, en plein milieu d’une mer déchaînée, pour tenter de se sauver. Et il peut perdurer des relations complexes entre le pervers et sa victime. Certaines victimes semblent souffrir d’un manque de confiance en soi pathologique, acceptant alors souvent facilement dès le départ leur soumission, et de ce fait, se transformant (et acceptant de se transformer) très rapidement en victimes potentielles, plus ou moins consentantes. Dans les relations sadomasochistes il existe une symétrie cachée, chacun y trouvant ou croyant trouvant son compte et ayant ou croyant avoir la possibilité de sortir du jeu s'il le désire. Mais la plupart des victimes ne sont pas nécessairement masochistes. Ce qui différencie les victimes de pervers, des masochistes, c'est que lorsque, au prix d'un immense effort, elles parviennent à se séparer, elles ressentent une immense libération, parce que la souffrance en tant que telle ne les intéresse pas. Certaines restent avec leur mari, bien qu’elles souffrent, pour les enfants. Beaucoup d’entre elles, ont peur pour leur avenir, pour celui de leurs enfants, et pour leur sécurité matérielle. Ce sont raisons pour lesquelles, elles préfèrent et se contentent du statut quo ou d’un « bonheur au rabais »».
Et les attaques se répètent tout le temps et chaque jour, il entre dans une colère bizarre qui faisait très peur, en me reprochant d’être la cause de tous ses malheurs, que sa vie était paisible et tranquille et était devenue problématique à cause de moi. Il n’avait pas de vrais amis, et était fâché avec presque toute sa famille. « Un homme fabuleux en apparence, mais d’une noirceur terrible sous le masque ». Jean-Charles Bouchoux confirme : « Le pervers a besoin, pour exister, de gâcher la vie des autres. Il s’appuie sur les valeurs et points sensibles de sa victime pour l’affaiblir. C’est une jouissance perverse. Pour se revaloriser, il se nourrit de l’image de sa victime, résume Jean-Charles Bouchoux. Plus il la dévalorise, plus il se sent fort. ». Cet individu, représentatif de tant d’autres, a sa propre vision du bien et du mal. Pour lui, la seule règle est l'apaisement de ses tensions intérieures et pour cela, tout les moyens sont bons, sans exception aucune !
Donc la seule solution était de travailler depuis l’intérieure c'est à dire se rendre obsolète pour le PN. Aux personnes plus fréquemment victimes des pervers que d’autres, ils doivent savoir qu’il ne faut pas être faible, et surtout le paraître. Dans le monde la question des apparences est importante, y compris sur des petits détails (au niveau vestimentaires, au niveau de son discours). Ce monde incite à toujours être prudent, à toujours réfléchir, avant d’agir, à toujours peser ses mots avant de les employer dans sa bouche ou sous sa plume. Il ne faut pas trop se dévoiler ou ne se dévoiler que longtemps après avec les personnes dont on aura de plus en plus confiance avec le temps. Il ne faut pas paraître trop gentil. Aux yeux de pas mal de gens, gentillesse rime souvent avec faiblesse ou naïveté. Il faut toujours conserver une distance de sécurité avec les autres, ne serait-ce que pour sa protection mais aussi pour respecter l’intimité des autres.
Il leur faut comprendre que ce monde ne récompense pas nécessairement les justes et qu’être moral, juste ne les sauve pas des pervers. Au contraire, il faut voir, en face la dureté de ce monde, et ne pas en avoir peur et ne pas se bercer d’illusion.
Il ne faut pas chercher à comprendre le pervers narcissique, pas plus qu'il ne faut lui trouver des excuses. Etre conscient que non seulement IL NE CHANGE PAS, mais qu’avec le temps, un PN plonge de plus en plus dans le marasme de sa propre noirceur !
Le combattre ?
Quand on n’a pas le choix, il ne faut pas refuser la confrontation, comme Arjuna, un prince guerrier, en proie au doute et qui refuse la bataille, avant de finalement l’accepter _ dans la Bhagavad-Gîtâ, un livre sacré indien. Mais il faut avoir conscience que le combat sera dur et qu’il peut durer des années, avec l’emploi de tous les coups les plus tordus par la partie adverse. Seule une extrême combativité sur une période longue, de la part de la victime, peut déstabiliser la confiance et l’assurance de gagner du pervers, voire son respect. Mais la victime se doit, sans cesse, de rester prudente, ne jamais baisser sa garde, ne jamais renoncer à sa prudence ou méfiance, ou faire preuve de paresse. Elle ne doit jamais croire que la partie est gagnée, qu’elle a enfin gagné. Comme il a été dit plus haut, les pervers peuvent parfois calculer leurs coups sur plusieurs années. Elle ne doit jamais lui faire confiance. Durant cette confrontation, la victime ne doit jamais rien laisser passer, même la plus petite chose. Dans son combat, la victime ne doit pas rester seule…. Mais elle doit éviter de faire conseiller par les personnes trop proches de cette personne perverse.
Il ne lui faut jamais baissez les bras, devant aller jusqu’au bout, tenir, tenir toujours, sans fin, sans faille, sauf elle trouve un moyen de rompre le combat, pour fuir de façon sûre ou, pour atteindre une solution ou une position plus sûres. La seule chose que peuvent respecter ces « pervers narcissiques », c’est le courage (démontré à la longue) de leurs victimes, dans la persistance et la persévérance de ce courage, malgré les épreuves endurées et sur une longue période. Le pervers aiment bien tester la volonté, la résistance, leurs capacités morales, intellectuelles, la cohérence de ses valeurs, de leur victime etc.
La seule issue de secours est souvent la fuite. S'en éloigner au plus tôt, le plus loin possible. La seule solution est le plus souvent de le fuir, à cause du caractère intolérable, pervers et imprévisible de cette personne et pour ce qu’elle inflige à autrui. Il faut alors que mettre le maximum de distance entre la victime et son persécuteur (voire passer à l’étranger). Il faut qu’il ne puisse pas retrouver sa victime. Cette dernière doit limiter et protéger ses communications avec ses proches, et surtout avec toutes les personnes dont son persécuteur est susceptible de tirer adroitement les vers du nez, et ainsi connaître ses coordonnées (adresse, téléphone, …), afin de ne pas être retrouvée. Les premières précautions sont de changer de n° de téléphone. De ne communiquer ce nouveau n°, voire la nouvelle adresse, qu’à des personnes en qui elle a entièrement confiance et de ne jamais mettre ses coordonnées sur Internet.
R.



Bonjour,
De retour de mes congés, je prends connaissance de votre témoignage que j'aimerais, par ailleurs, mettre en ligne dans notre espace échanges.
Si vous êtes d'accord, vous me direz avec quelle adresse mail, je dois le faire figurer afin que vous ayez éventuellement d'autres réponses et soutiens.
Théoriquement,vous semblez avoir fait une analyse fine de la situation mais vous butez sur cette question : pourquoi suis-je prisonnière de cette situation alors que j'en connais les modalités de fonctionnement?
Pouvez vous me dire en quoi vous êtes partie prenante (car vous l'êtes, même involontairement, même inconsciemment) de ce lien pathologique?
Vous trouverez certainement des réponses en vous interrogeant sur vos propres modalités de fonctionnement lesquelles se sont mises en place plus ou moins inconsciemment au cours de votre vécu.
Il est possible que vous soyez obligée de remonter loin dans votre vie mais, rassurez vous, vous-même pourrez vous libérer.
J'attends votre réflexion.

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

SOS FEMMES ACCUEIL

Bonjour , Merci pour avoir pris de votre temps pour lire ma lettre et me répondre,  vous pouvez utiliser cet émail même car j'en ai un autre du travail.
Je serai soulagée par vos soutiens, j'ai beaucoup lu sur le sujet et vu énormément de vidéos mais je suis toujours au même point.
Cordialement.

rab.k37@gmail.com



Bonjour,
Vous n'avez vraiment aucune idée de ce qui vous retient dans ce lien de souffrances?
Pensez vous entreprendre, un jour, une thérapie pour mieux vous impliquer dans un travail d'introspection?
Dans l'attente,

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

SOS FEMMES ACCUEIL



Bonjour,
Ma vie d'enfance était banale, je parle ici de la famille marocaine patriarcale, mon père était autoritaire, ma mère soumise après avoir tentée maintes fois d'imposer sa présence comme un être humain qui doit être respectée, mais ça se solde par un échec chez nous la femme doit subir et non pas s'imposer, bref, j'étais la personne qui défendait ma mère lors de ses disputes avec mon père, on était 4 filles et 4 garçons moi l'aînée de mes frères et soeurs.
Je me rappelle aussi que ma mère donnait plus d'importance aux garçons qu'aux filles, les garçons ont l'intérêt de ma mère plus que nous. Mon frère aussi (le plus grand) était très autoritaire aussi, ça m'arrivait d'être battue par lui, humiliée et pas le droit de lui tenir tête, ma mère regardait et n'avait jamais tentée de me défendre.
Maintenant, après avoir pris conscience que c'est moi qui attirait ce genre de  pervers narcissiques, car, ce sont eux que je pensais qu'ils étaient les plus forts les plus intéressants, je continue à me retrouver plus en sécurité dans ce rôle de victime que de me retrouver face à une vie inconnue, avec cette peur de la pauvreté  (Je suis femme de médecin)alors que maintenant je vis dans un confort matériel et un rang sociale que je ne me vois pas autrement si je quitte mon mari, il me faut recommencer à zéro car, comme vous savez, il s'arrange pour me dépouiller de mon argent sans que je me rendre compte.
Pour une thérapie j'aimerais bien la faire, mais la ville où j'habite y a que des psychiatres pas de psychologues et la séance est trop chère.
Cordialement.
R.


Bonjour,
Vous avez admis humblement ce qui vous retient auprès de cet homme.
Loin de moi l'idée de vous juger.
Il vous faudra encore un peu de temps pour assumer une décision quelle qu'elle soit et je pense qu'une thérapie vous aiderait à élaborer votre réflexion.
Je pense aussi que vous deviez, quand même, bien douter de vous jusqu'à avoir perdu confiance pour craindre de rompre ce lien avec cet homme lequel vous apporte, certes, confort et image sociale mais ni tendresse ni reconnaissance...
Vous êtes infirmière, ce qui n'est pas rien et je vous encourage à utiliser les ressources que vous avez en vous, pour vous construire indépendamment de cet individu, pour devenir "vous".
C'est possible.
Cordialement,
Indiquez moi votre département svp, de façon à ce que je puisse vous orienter plus précisément.
Soyez certaine de ma discrétion.
Vous avez encore un chemin à parcourir et il serait dommage d'en rester là.
Bien à vous,

Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

SOS FEMMES ACCUEIL

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