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Que Marie Trintignant ne soit pas morte pour rien !
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Marie Trintignant est morte hier [le 1er août. NDLR].

Qu'elle ne soit pas morte pour rien !

Qu'on cesse de qualifier sa mort de tragédie, comme si c'était un effet de la fatalité !

Qu'au-delà de la tristesse, de la douleur, du deuil nécessaire, on remonte aux sources, aux causes, à l'origine du mal. De ce mal qui en France tue une femme tous les cinq jours, qui blesse grièvement, dans leur corps ou dans leur esprit, deux millions de femmes en France, soit une femme adulte sur dix. (Les enquêtes apportent des données comparables pour les autres pays occidentaux.) Et combien de millions d'enfants, témoins ayant parfois cherché à s'interposer, marqués à vie par ce qu'ils et elles ont vu, entendu, ressenti !

Qu'on cesse de blâmer les victimes, de chercher ce qui dans leur passé ou dans leur comportement, peut expliquer l'acte violent. Comme si un acte de destruction pouvait être justifié. Comme s'il avait des causes logiques. Comme s'il y avait la moindre raison valable pour que quelqu'un lève la main sur plus faible que lui.

Qu'on cesse de s'étonner que les victimes aient « mal » résisté, qu'elles ne se soient pas assez défendues. Comme si le problème était en elles. Comme si elles avaient désiré souffrir ou mourir. Comme si elles avaient eu tort de faire confiance à un homme qui disait les aimer.

Qu'on cesse de s'étonner que des hommes bien sous tous rapports puissent AUSSI être des hommes violents. Comme si certains milieux, certaines familles, certains métiers pouvaient être épargnés par la violence. Comme si un homme ne pouvait pas être violent ET souffrir de l'être ; avoir des remords, promettre de ne plus recommencer et craquer de nouveau.

Qu'on cesse de chercher des excuses dans l'absorption d'alcool ou d'autres drogues. Tous les violents ne boivent pas, tous les alcooliques ne battent pas. La drogue peut faciliter le passage à l'acte, elle n'en est pas la cause.

La cause a un nom : la violence masculine. La violence de certains hommes. Une violence liée à la virilité traditionnelle, à la culture machiste. Boire trop, conduire trop vite, chercher à être le plus fort, vouloir prouver qu'on est fort, frapper, cogner, tuer : quels ravages fait cette virilité !

En France, deux millions d'hommes battent leur compagne ou ex-compagne. Dans un pays si fier de sa tradition de galanterie, un homme sur dix commet des violences graves. Tous les cinq jours en France, un homme tue celle qu'il considère comme « sa » femme.

Marie Trintignant est morte hier. À qui le tour ?

Arrêtons le carnage ! Apprenons aux hommes et aux garçons à maîtriser leur violence ! Disons et répétons que la violence n'est jamais une solution. La violence est le problème.

2 août 2003

Florence Montreynaud
Ecrivaine, féministe.

Réseau "Encore féministes !"
Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012 Paris
site : http://encorefeministes.free.fr

 
 

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