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de vue > Les
hommes battus
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Les hommes battus, victimes oubliées de la violence conjugale ? Pas plus que nous parlons, à SOS femmes Accueil, de "femmes battues", il ne s'agira pas ici d'utiliser les termes "hommes battus" (sauf pour citer d'autres auteurs qui, eux, usent de cette qualification). Ils sont impropres car cette dénomination est par trop restrictive : en effet, les violences conjugales ne sont pas seulement physiques (ce à quoi fait seulement référence le terme "battu-e"), elles sont psychologiques avant d'être physiques, elles peuvent être aussi économiques et/ou, au moins dans le cas des femmes, sexuelles (relations sexuelles contraintes, non consenties). Lire ici. De même que pour les femmes, nous préférerons donc quant à nous parler d'hommes victimes de violences conjugales, ... même si c'est moins vite dit ou écrit. (Si nous avons utilisé les termes "hommes battus" en titre sur cette page, c'était pour utiliser le cliché et se donner l'occasion d'en discuter ... CQFD.) L'homme victime de violence conjugale existe-t-il ? |
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Face à cette violence, l’homme se sent très démuni. Il préfère souvent l’univers connu de sa relation conflictuelle à l’idée d’une nouvelle vie, solitaire et incertaine. S’il est père, il ne peut imaginer abandonner ses enfants à une femme violente. Conscient de la perception sociale de la masculinité, il hésite à chercher une aide extérieure. Plutôt que de prendre des mesures radicales pour mettre fin à son inconfortable situation, l’homme victime de violence conjugale développe des stratégies de gestion de son stigmate. "Au départ, il nie la relation de violence tant aux autres qu’à lui-même, en mettant en évidence les éléments positifs de la relation." Il relativise les actes violents ou minimise la responsabilité de sa conjointe. L’homme met aussi en place des stratégies d’adaptation. Il se protège en anticipant le danger. Il se surinvestit dans son travail. Il se dépasse en développant des aptitudes à la patience, à la compassion ou au pardon qui lui procurent un sentiment de valorisation personnelle. Reste que l’inévitable finit par se produire. Six des sept hommes violentés interrogés se sont heureusement séparés de leur persécutrice. Pour sortir de l’engrenage, "l’homme doit avant tout prendre conscience qu’il est battu", estime Sophie Torrent. "Il doit aussi y avoir un événement déclencheur qui rende inacceptable pour l’homme les attitudes de la femme." Une violence perpétrée au détriment des enfants, un harcèlement intolérable sur le lieu de travail peuvent être l’occasion pour l’homme de rompre la relation, de se poser en victime et, surtout, de reconstruire son identité. Selon Sophie Torrent, une des formes de violence psychologique les plus insidieuses consiste à manipuler l'homme en l'incitant à la violence physique. Si l'homme passe à l'acte, la loi se retourne contre lui. La femme violente possède là un atout décisif : la société la croit fondamentalement victime, qu'elle le soit réellement ou non. Et elle peut, sans trop d'ingéniosité, faire croire à son entourage que c'est son conjoint qui est violent. A la
suite de ces agressions visant à éveiller sa violence,
l'homme a avant tout peur de sa propre violence. Si l'homme frappe,
la femme acquiert son statut de femme battue tout en pouvant continuer
à violenter psychologiquement son conjoint qui, quant à
lui, n'a pas d'armes juridiques immédiates pour être
protégé de cette violence psychologique. La présence
de ce potentiel de violence met l'homme dans une position de tension
quotidienne. Il sait qu'un seul manque de maîtrise peut avoir
des conséquence très lourdes. S'il est stigmatisé
comme homme violent, il n'a notamment plus aucune chance d'obtenir
la garde de ses enfants. Ce mécanisme est des plus violents
car il fait de l'homme victime de la violence de sa compagne son propre
ennemi. Il se met à craindre ses propres comportements et ses
moyens de défense s'inhibent. "Je suis le plus fort, je
dois me maîtriser". Les femmes sont-elles donc capables de violence ? Dans son livre polémique Fausse Route (Editions Odile Jacob, 2003), Elisabeth Badinter cite maints exemples de violences perpétrées par les femmes, de la participation active de femmes nazies à l'entreprise de destruction massive des camps de la mort pendant la Shoah aux maltraitances sur leurs propres enfants dont certaines femmes se rendent coupables, en complicité ou non. Sur cette page du site, nous évoquons depuis longtemps les violences féminines et la violence conjugale féminine, même si dans le cas de figure en question il s'agit de couples d'homosexuelles. Quoique très peu fréquemment si l'on compare aux violences masculines, pareils faits sont régulièrement rapportés par des témoignages ou des demandes d'aide à notre adresse email ... On lira ce témoignage d'une femme agresseuse de son compagnon ou encore celui-là. Violences conjugales féminines, quelle est l'ampleur du phénomène ? En l'absence de toutes statistiques ou recherches approfondies et sérieuses sur l'ampleur du phénomène, il est difficile de se prononcer définitivement. Néanmoins, il est raisonnable de penser - et ce n'est pas une façon de nier le problème - que le phénomène est statistiquement minoritaire. Les raisons sont essentiellement de nature culturelle : partage sexuel historique des rôles, culture de la virilité et du machisme, etc. Sous réserve d'inventaire, les plaintes pour coups et blessures portées par une femme sur son conjoint et les cas de décès de conjoint masculin provoqués par le conjoint féminin sont très nettement minoritaires. Il n'est pas possible d'arguer d'une sous-déclaration des cas de décès. Quant au nombre de plaintes, s'il est exact que la démarche pose des difficultés particulières pour un homme, il existe aussi une sous-déclaration importante pour les femmes victimes. Existe-t-il des services d'aide et de soutien spécifiques aux hommes ? A notre connaissance, il n'existe pas de services spécifiques au bénéfice des hommes victimes de violence conjugale. Cela tient d'une part au fait que le phénomène demeure souterrain et mal connu, d'autre part au fait que, contrairement aux femmes (en France du moins), les hommes ne se sont jamais regroupés en association d'aide et de soutien, en tous cas quant à cette question particulière, peut-être aussi parce que le nombre de victimes est faible ... Toutefois, il est utile de préciser que certains services sont bien entendu autant destinés aux femmes qu'aux hommes (par exemple, les associations et services d'aide aux victimes) et que certains autres, ciblant plutôt les femmes, sont cependant complètement ouverts aux hommes, à commencer par le réseau des Centres d'Informations sur les Droits des Femmes qui en accueillent régulièrement, quelle qu'en soit la raison. Août 2003 - Mise à jour mai 2008 |
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