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Il faut que je
me reconstruise et ça va prendre du temps Bonjour, Tout d'abord
merci pour votre site : on se sent moins seule. Puis, j 'aimerais que
vous publiez mon témoignage : c'est un exutoire pour moi et un
moyen peut-être de communiquer avec des femmes qui ont vécu
la même galère que moi.
L'histoire est récente puisque je j'ai quitté mon compagnon samedi soir. Les causes : la violence. J'ai 23 ans, lui 26. Je travaille dans une mairie, suis responsable d'un point information jeunesse. Nous étions ensemble depuis 2 ans. La rencontre a été magique, nous avons fait plein de chose tous les deux, j'ai découvert beaucoup de choses, le rêve et l'amour pendant plusieurs mois. Nous achetons un appart ensemble et très vite parlons enfant. Puis, insidieusement, à chaque remarque de ma part (je suis du genre nerveuse, maniaque de la propreté et peut-être un peu exclusive), c'est la tempête. Il s'ennerve, ne peut plus se contrôler et m'insulte : "salope", sale pute", "connasse". Comment peut-on dire de telle chose, je n'ai jamais entendu ça moi qui n'arrive même pas à jurer quand je suis énnervée? Mais je pardonne puisque "il ne pense pas ce qu'il dit". Je m'en veux, j'aurai du réagir à ces premiers accès de violence et partir. Mais non, je l'aime et il ne me redira plus jamais ça. Et je le crois. Jusqu'au jour où il recommence. Et là, je lui donne un giffle : ma seule réponse et la porte ouverte aux coups qu'il me donnera en retour pour me calmer. Des coups? Il ne fait que me "bousculer" dit-il. Et puis, j'ai la peau qui marque vite... En fait, j'ai la sale manie de ne pas me laisser faire et c'est vrai que dans ces moments là, quand je vois qu'il est incontrolable, je pleurs et crie beaucoup " comme une tarée, ma pauvre". "T'es pas bien". Non, c'est vrai que je suis pas bien. Peut-être est-ce de ma faute s'il est comme ça? J'aurai dû tilter quand sa mère m'a parlé de son père (dont elle est divorcée) et de ses colères parce qu'il n'y avait plus de Mars dans le placard, de son nez cassé, etc. J'ai pris un risque. Et puis, Cyril n'est pas pareil, il est moins violent... Et puis, il promet de ne plus recommencer et on est bien ensemble, quand tout va bien. On a tout pour être heureux. Au mois de janvier, je tombe enceinte. Le bonheur. Nous sommes tous les deux heureux de ce petit être qui va venir. Nous nous disputons souvent mais c'est constructif les disputes, c'est parce qu'on s'aime. On communique mal, c'est tout... Au mois de mai, le verdict tombe : mon bébé est atteint de Trisomie 21. Nous choisissons de nous en séparer. J'ai mal. Je souffre. Et lui ne comprend pas : c'est mieux ainsi de l'avoir enlever. Les disputes recommencent : c'est parce que nous traversons une période difficile. Un jour, après m'avoir poussé par terre, il me crache dessus. "Si le bébé avait un problème, c'est parce que je suis trop speed" arrive-t'il à me dire. Peut-être que tout est de ma faute. Quelle humiliation. Et, moi, comme une conne, je reste! Pourquoi, je ne pars pas? Je ne comprend toujours pas pourquoi j'ai attendu si longtemps. L'été se passe avec des hauts et des bas. En automne, je suis prête pour concevoir un nouveau bébé. Je prends mes températures : je le veux ! On va être heureux et s'en sortir ! Mais en octobre, nouvel accès de rage de sa part parce que je lui demande de m'aider à débarrasser la table : je lui en demande trop, il en fait déjà beaucoup et tous les mecs ne font pas tout ce qu'il fait (aspirateur, diner, vaisselle). Il en a déjà parler autour de lui et il tout le monde lui dit que c'est vrai que je suis chiante (???). Bref, insultes, baffes et crachats. La nuit passe, le matin, il s'excuse mais il parait que je lui met en permanence la pression. Et que je cherche, et que fais rien pour l'appaiser. S'il le dit... Le 23 octobre, j'apprend que je suis enceinte. Il pleure tellement il est heureux et moi aussi : ça y est, nous allons avoir droit à notre part de bonheur ! Il promet qu'il sera gentil mais moi aussi je dois être sereine et ne pas m'ennerver pour un rien. Une semaine plus tard, en rentrant d'un séminaire tard le soir, il n'est pas là. Quand il rentre, je fais la gueule : il m'avait dit qu'il me préparerait à manger. Il le voit et là, c'est reparti, il part dans une colère. Je n'ai même pas besoin de parler pour l'ennerver. Là, c'en est trop. Je ne peux plus. Je n'y crois plus. Je pars. Je vais chez mes parents et je leur dis tout. La surprise. Il a un problème. Le soulagment d'avoir tout révéler. Le lendemain, je rentre en lui annonçant que je le quitte. Il pleure. Le lendemain, il concède qu'il a un problème, que lui même est mal et qu'il est prêt a faire quelque chose, à aller vois un médecin. Pourquoi pas? Je ne peux pas le quitter en me disant que je n'ai pas tout essayer. Je sais que ça prendra du temps, c'est un soin à vie. La dernière chance. On va à l'hôpital, chez un psychiatre. Mais je suis prudente, même distante. Il le voit bien. Samedi, il revient de chez le psy : le médecin a bien vu comme j'étais, possessive, emmerdante... Il n'a plus besoin de le revoir car finalement, ce n'est pas lui qui a un problème mais MOI et s'il est quelque fois aggressif et m'a donné une fois une claque (???), c'est de ma faute. STOP ! Je pars. J'aurais tout essayer, je ne peux plus rien faire p our lui, je suis au bout. J'y crois plus. J'ouvre les yeux. Mais un peu tard. Pourquoi si tard? Je suis enceinte. J'ai décidé d'avorter: un enfant dans ces conditions, non. Il ne veux pas le reconnaître si je m'en vais. Et seule, je n'y arriverai pas. Je n'ai pas réussi à gérer ma vie durant ses 2 années alors comment y arriverai-je avec un enfant? Mais je m'en veux terriblement : je me suis moi-même mise dans cette situation. Comment une fille comme moi, habituellement terre à terre, responsable, mûre, a fait ça? Je ne me comprend pas et suis paumée. Il faut que je me reconstruise et ça va prendre du temps. |