J'ai si peur
de ne pas tenir le coup
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en pied de message
Décembre
2004
bonjour,
je suis
en colère, contre moi, il faut que je dise - je suis à
mon poste de travail, je ne peux dire à personne.
je ne veux pas perdre mon emploi, si durement retrouvé, si difficile
à garder.
quand j'étais petite je dormais dans la cave avec ma maman parce
que mon beau père lui tapait dessus, la cave aménagée
était notre salut. la poste était épaisse et il
ne pouvait nous y toucher, enfin surtout ma mère.
je comprenais pas, ma mère a mis trop longtemps à s'en
sortir, je peux dire qu'elle est décédée à
55 ans des conséquences de cette vie.
Moi je
m'étais jurée, que jamais non jamais ça ne m'arriverait.
que je ne laisserai jamais non jamais faire ça sur moi.
j'ai grandi, vécu, eu un enfant qui a quinze ans aujourd'hui
avec un homme dont je me suis séparée et qui est resté
mon ami.
j'étais formatrice, en insertion, je pouvais tout entendre, tout
essayer de comprendre, j'avais juste du mal avec les femmes qui buvaient
et celles qui se faisaient taper dessus "pourquoi restent elle?"
"pourquoi ?
et j'ai rencontré le père de mon second enfant, mon petit
cadeau de la vie. celui qui sourit depuis qu'il est né et que
je culpabilise de la vie qu'il voit.
depuis qu'il était tout petit, j'ai été insultée,
humiliée, bousculée, frappée, reçu des crachats
au visage.
il avait trois mois que j'étais déjà anorexique,
maigre comme un clou et fatiguée.
evidemement je ne travaillais plus et ai fini par toucher le rmi.
je ne disais rien, ne savais plus si je devais bouger, parler, selon
les moments, parler ne convenait pas, et puis ensuite, se taire n'allait
plus.
je vivais dans une peur panique amplifiée surement par ce que
j'avais vécu petite et qui revenait comme une phobie incontrôlable
j'ai vécu l'enfer mais plus par des choses sournoises que par
des coups. des nuits entières ou l'on m'empechait de dormir;
des reveils hallucinants dans une violence de folie, des menaces à
trois centimètres du visage avec des yeuxx de fous.
ett puis j'ai parlé. j'ai été un 24 décembre
au Tribunal avec mon petit dans les bras. Le grand restait chez son
père au moins un à l'abri.
un avocat a pris ma cause en main en même temps que l'aj. un an
à échanger à monter un dossier en cachette;
puis Jaf, j'ai tout obtenu, l'autorité parentale, etc...
mais il ne voulait rien entendre, il ne voulait jamais partir, il disait
oui je pars, il préparait ses affaires et comme je ne le retenais
pas, il entrait en crise. jusqu'au jour ou les voisines ont cru qu'il
m'assassinait, police, garde à vue, comparution immédiate,
et quatre mois de prison ferme.
j'ai culpabilisé, pas dormi, puis me suis dit que ce n'était
pas ma faute, que je lui avais laissé tant de chances de comprendre.
j'ai reçu des lettres déchirantes et si cohérentes,
qu'à sa sortie, j'ai accepté qu'il ait une relation avec
son petit garçon (sept ans maintenant), c'etait pas le père
qui était comme ça, c'était le conjoint etc...
moi et ma manie de toujours chercher à comprendre...
j'ai fait
une connerie, mon fils est perturbé, il se met toujours entre
son père et moi, car celui ci recommence à m'insulter,
me met la main au cou pour m'étrangler dès que je lui
dit quelque chose qui ne va pas. mon petit garçon, n'a pas à
subir ça. son père a été convoqué
au Jap, il a signé un papier qui affirme qu'il me laissera tranquille
et pourtant encore à midi, j'ai tout entendu ai été
acculée dos au mur, avec la peur au ventre, la peur du coup mal
placé qui aurait plus de conséquences que celles voulues.
je suis à mon travail et j'arrive de moins en moins à
travailler, ce boulot que j'ai mis si longtemps à retrouver,
moi qui commençait à me reconstruire, et qui n'en peut
plus. moi qui devrait protéger mon fils, mon petit bout, je suis
en colère, contre moi, contre moi qui n'arrive pas à trouver
de solution
pourtant
le chemin a été dur, la peur, le cache cache, les tribunaux,
l'incompréhension, l'angoisse, la solitude, la peur des représailles,
tout ça pour rien.
juste un
cri de colère et d'incompréhension avant de sombrer, j'ai
si peur de ne pas tenir le coup
ghidonid@voila.fr
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