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Partir
? Il y a deux ans et demie, j'ai suivi une psychothérapie car j'avais pas mal de problème de comportement. Pendant 3 ans, j'ai cessé de travailler pour élever mon fils. Durant ces 3 années, quand mon mari et moi nous disputions, j'avais l'impression que ma tête allait exploser et j'avais le sentiment d'être prisonnière dans mon mariage. Je me sentais comme une femme battue sans réaction et incapable de prendre des décisions. Certes, il m'avait déjà battu 1 an avant la naissance de mon fils mais j'étais restée car je ne voyais pas d'autre solution à l'époque (vous voyez dans quel état d'esprit j'étais alors). Donc, à chaque dispute, je me sentais sous son emprise comme l'avait été ma propre mère. Elle avait été batttue par mon père et nous nous étions enfuie en catastrophe en pleine nuit avant qu'il ne rentre. Nous avions carrément fui la région. Bref, j'ai subi traumatisme sur traumatisme. De plus, ma mère se droguait et mon père abusait sexuellement de moi et de ma soeur (des attouchements). Donc, nous sommes allées dans l'ESt. Ma mère, avide de liberté est sortie tous les soirs nous ramenant des hommes à la maison. Droguée, instable émotionnellement, elle a voulu rattrapper le temps perdu. Oui, mais nous étions 4 enfants alors et on a vécu une deuxième période ponctuée de mecs différents, de sorties noctures, de dépravations... J'avais 15 ans. Par la suite, je me suis mariée à un militaire qui représentait la sécurité matérielle dont j'ai toujours manqué étant jeune. Mon père était un instable en puissance passant de boulot en boulot. Nous manquions cruellement d'argent. Donc, je me suis mariée et il m'a frappé une fois. Comme je manquais de confiance en moi je suis restée. Donc, pendant ces 3 ans de mère au foyer, je voyais bien que je ne fonctionnait pas normalement. Je revivais exactement le même état d'esprit que ma mère : peur de ses réactions.... Dans le même temps, j'étais convaincu d'être une femme battue et je me faisais des scénarios pour fuir dans un foyer. Bref, je me montais des films. J'ai donc vu un psy. Quelle victoire. Il m'a sauvé la vie et enfin j'ai pu lui raconter l'inceste que j'ai vécu et dont j'avais caché à tout le monde. Ma renaissance à ce moment-là. Mettre des mots sur ce qu'on a vécu est une nouvelle naissance. Aujourd'hui, ça fait deux ans et demie que je suis une psychothérapie.Je suis sortie d'affaire. Je vais très bien psychologiquement : plus de crises d'angoisses, plus d'incertitude. J'ai vraiment gagné en confiance. Seulement, j'ai l'impression que ma vie d'avant ma confession ne m'appartenait pas. Je vivais sous l'emprise de tout le monde. Maintenant, je n'ai qu'une envie : partir dans le sud. A nice exactement. Me rapprocher de ma soeur qui a vécu la même histoire que moi. Je souhaiterais vivre en colocation avec une femme qui a des enfants ou avec une dame plus agée que moi. Une amie tout simplement. Partager les frais d'un appartement. Et enfin faire ma vie. Retrouver un homme gentil et loyal. Car, avec le recul, j'ai l'impression d'avoir fait que des mauvais choix. Je rêve de me promener avec mon fils de 5 ans et demie au bord de la mere et qu'il voit enfin sa mère sourire à la vie. Merci de me répondre. |
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