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Dois je accepter qu'on reste en contact ?

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Mai 2005

Bonjour,

Je me sépare actuellement de mon petit ami qui a été en 2 ans 4/5 fois violent physiquement et verballement avec moi. A la deuxième fois, je l'ai mis dehors (c'est mon appart) et lui ai dit qu'on faisait une pause dans notre relation.Je lui ai demandé d'aller voir un psy, il l'a fait 2 fois et a abandonné. Il est revenu vivre avec moi. Il a déjà mis ses mains autour de ma gorge -sans serrer- et a hurlé "je vais t'étrangler" Il m'a déjà poussé à terre -j'ai eu 2 hématomes- et m'a laissé là; moi, je ne bougeais plus, tétanisée.Il a fait comme si rien n'était le lendemain et il a fallu que je lui montre mes bleus pour qu'il arrete de nier.
A sa dernière crise, il a crié, craché dans mon assiette quand je mangeais, est alléchercher un grand couteau de cuisine, m'a mis le manche entre mes mainset a hurlé "tuez moi". Cette fois, la violence était tournée vers lui-même.Mais ça m'a fait peur aussi . Ce n'est pas la première fois qu'il hurle 'tuez moi'.
Il me dit ne pas etre suicidaire -c'est vrai qu'il s'accroche à la vie pourtant pas facile.

Est ce normal d'avoir peur pour moi et pour lui?
Note: il a déjà commis en famille un acte très violent étant jeune et a vu sa mère se faire continuellement battre par son père.

Je me demande si j'ai eu raison de le quitter, s'il aurait forcément à moment ou à un autre cntinué à commettre un autre acte violent...
J'ai décidé de refuser de vivre dans cette crainte que la dispute évolue mal.
Un soir où j'ai paniqué, j'avais été jusqu'à partir de chez moi en courant et en chaussettes...

Je lui ai annoncé depuis que je voulais qu'on se sépare et il quitte bientot l'appartement. Il a compris que cette fois, je resterai ferme et est allévoir un psy, ça fait la 4ème séance, j'espère que ça continuera.Il sait qu'il a besoin d'aide et fait beaucoup d'efforts pour y arriver.
Je suis allée à la FNAC, sur le net et ai vu beaucoup d'infos sur 'comment aider la femme, victime de violences conjugales'. J'ai pas trouvé de témoignages/livre/site sur ''comment aider l'homme, agresseur dans des violences conjugales'
Pourriez vous m'en indiquer?
J'aimerais aussi savoir le temps qui devra s'écouler entre sa prière prise de conscience et travail fait sur lui-même en collaboration avec le psy et le moment où il arrivera réellement à canaliser son énergie et ses colères afin d'éviter de devenir violent.

Je sais qu'il a trop honte pour aller dans un centre dédié à ça (celui que vous donnez dans vos contacts)
J'avais vu dans une interview de Doctissimo une interview d'un docteur spécialiste de ces violences, le Dr Coutanceau.
Connaissez vous d'autres psy ou autres capables d'aider?

Il me demande qu'on garde contact. Je suis très attachée affectivement à lui,
je l'aime encore beaucoup mais il est très jaloux (sa jalousie a entrainé des crises).
Dois je accepter qu'on reste en contact?
Que se passera t il quand je rencontrerai un nouveau compagnon?
Me fera t il pas vivre un enfer?

Merci d'avance pour vos réponses,
Et aussi ça m'a fait du bien de me confier,
isabelle

Bonjour,
Il y a des questions auquel je ne peux pas répondre, comme ce qu'il pourrait faire si vous rencontrez un nouveau compagnon, mais je ne peux pas vous conseiller de maintenir une relation avec cet homme si vous ne souhaitez plus avoir une vie de couple avec lui.
En effet, le moteur de la violence conjugale telle que vous la décrivez et en règle générale est le contrôle de la femme : le but de l'homme est d'assurer emprise et contrôle sur sa conjointe pour la réduire à l'objet qu'il souhaite, à la servante qui répondra à ses besoins. La plupart du temps, et il vous l'a montré, les démarches psychothérapeutiques engagées par ce type d'homme ne s'inscrivent que dans une stratégie de récupération de leur compagne : la thérapie est abandonnée assez vite dès le retour "à la normale" (selon lui).
Maintenir un lien après la séparation permet à l'homme de conserver les possibilités d'emprise et autorise un espoir de reprise de vie commune. En général, ce type d'homme révèle des possibilités introspectives et des capacités à se remettre en cause assez proche de zéro : dans ces conditions, aucune thérapie ne peut produire d'effets.
Je vous conseille de voir l'excellent film "Ne dis rien" de Iciar Bollain http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=55771.html : je pense que vous y retrouverez ce que vous avez vécu et cela vous aiderait à comprendre que, même quand votre compagnon retourne la violence en apparence contre lui, il ne cherche qu'à vous faire peur, ce qui est une manière de conserver l'emprise.
Pour les femmes qui ne font pas votre choix, celui de se séparer, la situation empire inévitablement.
Je ne peux pas vous dire combien de temps peut durer une psychothérapie avant que des effets se fassent sentir : la plupart du temps, nous n'observons que des hommes ne faisant que des démarches psychothérapeutiques de stratégie, qui ne supportent pas que leur compagne résistent trop longtemps et soit vont la harceler pendant des semaines, des mois ou des années, soit vont abandonner pour épuiser une nouvelle compagne dans des conditions identiques.
Sans doute quelques hommes peuvent changer réellement : ils sont une exception.
J'aimerais publier notre échange : il peut intéresser d'autres femmes. M'y autorisez-vous ? Avec votre email ?
Cordialement,
Yves LAMBERT

Merci pour votre réponse et tous vos conseils.

Oui, je vous autorise à publier mon échange; les témoignages d'autres femmes m'ont aidé, alors si le mien peut en interesser d'autres, c'est tant mieux. Mon email aussi, c'est un pseudo, no pb.

Je voudrais aussi remercier votre site ainsi que les campagnes publicitaires récentes sur ce pb. Une de nos disputes a été très violente cet été, j'ai appellé à l'aide, nos fenêtres étaient ouvertes , les voisins n'ont pas bougé. Et moi, ça m'a fait encore plus mal de me sentir seule. Peut etre que ces campagnes responsabiliseront les gens qui voient/entendent ce qui se passe et qu'ils interviendront un jour. Au moins, elles m'ont aidé moi à tenir le cap.

A dire NON.

Isabelle

isabellegrand@voila.fr

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