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Pour que d'autres réagissent plus vite ! Email
en pied de message Je souhaite simplement témoigner pour que d'autres femmes sortent de l'enfer de la violence et réagissent plus vite que je ne l'ai fais car les conséquences et les séquelles psychologiques ne doivent pas être ignorées... Je me suis libérée le 07 Mars 2005 d'une relation violente qui durait depuis presque 4 ans. J'ai 28 ans aujourd'hui et j'ai l'impression d'avoir perdue ces années, de les avoir gâchées pour un homme qui ne le mérite pas. Ce témoignage est aussi une façon de montrer que la violence conjugale n'est PAS QUE PHYSIQUE ! Je n'ai jamais connu les coups qui font saigner, brisent les membres ou laissent des traces indélébiles mais je garde en mémoire : insultes, humiliations, immobilisations me laissant des bleus aux poignets et aux bras, menaces au couteau, séquestrations, chantage au suicide, menace de mort sur moi et mes parents si je le quitte….Il n’en faut pas plus pour se sentir brisée…Je réalise seulement aujourd’hui que je fais partie des « statistiques » car pendant toutes ces années je ne voulais pas ouvrir les yeux, moi la jeune fille de bonne famille, brillante, intelligente, équilibrée et épanouie…Je ne voulais pas admettre que j’avais pu me faire piéger et que j’étais entrer dans le cycle infernal de la peur, de la culpabilité…Je n’ai rien dit à mes proches, à mes amis, à mes collègues, j’ai donné le change au quotidien à toutes ces personnes qui ne pouvaient pas imaginer que je rentrais chaque soir chez moi la peur au ventre…Et lui donnait le change aussi, sachant que je ne parlais pas il me maîtrisait encore plus, se montrant adorable à l’extérieur, charmant avec les autres. A cette époque je me disais qu’on ne me croirait pas si je parlais… Plusieurs fois j’ai pris le téléphone pendant les crises de violences, prête à composer le 17…A chaque fois sa violence s’accentuait, j’avais peur du coup fatal ou du couteau qu’il tenait dans sa main et je raccrochais…Des heures enfermée dans ma chambre, entendant ses insultes et à attendre qu’il déverrouille la porte, des nuits entières à ne pas pouvoir dormir car il m’en empêchait par des questions, des crises de jalousie excessives, et encore des insultes…Des heures encore ou des week-end séquestrées dans mon appartement, il dissimulait tous les trousseaux de clés, tous les téléphones et buvait jusqu’à en devenir dingue et me menacer de me tuer si j’osais le quitter… Violence encore que de voir cet homme à la limite de la schizophrénie, demander pardon en pleurant quand sa crise est passée, criant son amour, jurant de ne pas recommencer tout en n’oubliant pas de me dire que je l’ai un peu cherché quand même….Et toujours violence que de savoir au plus profond de son être que l’amour est mort depuis des années, dés la première violence en fait, mais qu’on continu à se soumettre à ses demandes de relations sexuelles…Celles-ci ne sont pas violentes mais comme l’envie et les sentiments ne sont pas réciproques, on les subit, simplement pour être tranquille et ne pas éveiller sa jalousie qui s’empresserait de croire que le refus est lié à une infidélité… Le 07 Mars 2005, il appelle sur mon portable pendant que je suis en session de formation professionnelle ( dans l’action sociale en plus…… ) me menace de mort et de mettre le feu à mon appartement si je ne rentre pas dans l’heure pour lui justifier la présence d’un ami à mes côtés sur les photos de l’anniversaire de mon père…Après 3 heures de harcèlements téléphoniques, je sors du cours, je tremble, je stress et j’appelle son meilleur ami pour lui demander de m’accompagner chez moi, peut être qu’en sa présence je pourrais éviter le pire….Et puis je sors de l’établissement, je marche quelques mètres sur le trottoir, perdue, enchaînant les cigarettes et me demandant pendant combien de temps encore je vais continuer comme ça ? Est-ce que c’est ça ma vie ? Pas le courage de rentrer, de l’affronter, de prendre sur moi encore une fois… Ce jour là, j’ai appelé mon père pour qu’il vienne me chercher et me ramène à mon domicile…J’ai ressenti un sentiment de honte, de faiblesse intense, de régression parce que pendant 4 ans j’avais cru que je m’en sortirais toute seule, que j’allais gérer la situation, comme une grande…Ce jour là j’ai admis que je ne pouvais pas, que j’avais besoin d’aide et que seul un tiers pouvait mettre fin à mes souffrances… J’ai tremblé de tout mon être pendant le trajet, anticipant un terrible affrontement entre mon père et lui, une bagarre, voire un accident parce que j’avais ma propre représentation de sa violence et que j’étais terrorisée ! Mais mon père ne l’était pas lui….Pourtant il venait d’apprendre en 15 minutes que sa fille qu’il aime tant est victime d’un homme depuis plusieurs années et qu’elle n’a jamais osé lui en parler…
A notre arrivée, mon père est entré avec moi et je m’attendais à voir sortir un diable de mon salon…Nous avons vu un petit garçon, assis sur le canapé, bafouillant des explications, des excuses, essayant de prouver son amour….En 1 heure, il avait rassemblé la plupart de ses affaires et sortait de chez moi, non sans me glisser quelques menaces dans l’oreille, mais ENFIN il sortait ! 4 ans de foutu en l’air, résolu en 1h, ça pose question…
Nous sommes en Février 2006, son harcèlement post-séparation n’a pas encore pris fin malgré le fait que j’ai déménagé, changé de numéros de téléphone, posé des mains courantes à chacune de ses visites surprises à la sortie de mon travail…Mais je me sent plus forte, j’ai vidé mon sac autour de moi, j’ai tout dit à tous ceux qui m’entourent, je n’ai plus les mains liées, je me sent protégée parce que j’ai parlée, je ne suis plus seule…Si il ne cesse pas je l’ai informé de mon droit à porter plainte au minimum pour appels abusifs et malveillants et j’ai conservé tous les messages de répondeur sur lesquels il me menace de mort et m’insulte. Je prend seulement conscience que je RE-vie, je suis passée pas des phases d’euphorie et de dépression suite à cette séparation et je ne pourrais pas faire l’économie d’une thérapie si je veux me reconstruire sereinement, parce que le retour à liberté ne suffit pas à soigner les blessures qui demeurent dans mon esprit, ma tête et mon cœur…
A toutes celles qui se reconnaîtront en moi : AGISSEZ |