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Jour maudit Email
en pied de message Voilà, aujourd'hui cela fait deux ans....Deux ans que cela s'est passé ! J'ai besoin d'en parler donc me voilà.... Il y a deux ans de ça, j'ai subi un viol, dans la nuit du 20 au 21 mars 2004. J'en aucun souvenir des détails. Je suis restée 5 jours dans le silence puis, j'ai craqué.... J'en ai parlé et, j'ai décidé d'enclencher une procédure judiciaire. Commissariat pour déposition, UML (Unité de Médecine Légale) pour examen psychiatrique et physique, prélèvement de cheveux pour preuve, confrontation avec mon agresseur (dure épreuve...) et 1 an et demi de prise de médicaments (somnifère, antidépresseur et autres....) et de psycanalyse aussi. Tout ça à cause de qui ? d'un homme qui a abusé de moi dans l'état où j'étais (drogue sûrement mais le résultat de l'analyse dans mes cheveux ne l'a pas décelé : sûrement à cause de la teinture que je m'étais faites entre temps pour changer de tête (je me supportais plus) : on ne m'avait pas prévenu avant... ! Bien évidemment, les premiers temps, tout le monde était aux petits soins pour moi. Les associations m’ont même contactées….Mais au fil des mois, je me suis rendue compte qu’heureusement j’avais mon entourage (ma famille, mes amis….). Pas évident de s’en sortir quand on est seule : le seul moyen c’est faire en sorte d’oublier enfin du moins de vivre avec…. J’ai eu des pensées suicidaires les six premiers mois…. Comment vivre avec ça ? Pourquoi rester dans ce monde où je ne me sentais plus à ma place ? Moi si joyeuse, fétarde, drôle devenant une loque jour après jour à cause des médicaments qui m’assommaient (mais qui me permettaient au moins d’oublier mes soucis). Je me lavais jusqu’à ce qu’en avoir mal car je me sentais si sale…. (Etait-ce ma faute ?). Des phobbies plus folles les unes que les autres me sont apparues juste après mon viol (impossible d’écouter une certaine musique, peur de certains types d’homme, persécuter à l’idée d’être suivie, épiée ou autres….) enfin l’enfer….. et un cauchemar qui revenait sans cesse : moi, sur un lit recouvert de sang dans une pièce noire toute sombre. Des crises de spasmophilie…enfin j’avais sombré dans le côté le plus morbide qu’on puisse avoir.
AUJOURD’HUI, à l’aide de mon psychiatre, de mon entourage et surtout de mon chéri, je vais beaucoup mieux. -
Mon chéri je l’ai rencontré 1 mois et demi après ce qui m’est
arrivé. Je l’ai mis toute de suite dans la confidence. Je voulais qu’il
sache ce que j'avais subi et comment j’étais à ce moment là. - Mon psychiatre m’a énormément aidée. Les idées que j’avais des psy avant mon agression étaient totalement stupides. « Y’a que les fous qui vont voir ces personnes là, etc, etc…. ! » Mais pas du tout, je lui en suit totalement reconnaissante de m’avoir aussi bien orientée dans ma guérison. Je le voyais toutes les semaines, puis tous les 15 jours, puis tous les mois…Maintenant je le vois quand j’en ai le besoin. Et aujourd’hui j’en ai besoin, j’ai pris rendez-vous pour la semaine prochaine. - Ma famille et mes amis proches qui ont vécu eux aussi mes troubles de comportement et mon évolution vers une meilleure vision de la vie. Ca a été troublant chez certains car ils me connaissaient tous pétillante et ils m’ont vu totalement éteinte à la suite de cette dure épreuve mais ils ont été à mes côté pour combattre ce malaise : mes amis m'occupaient toujours l'esprit en "sortie et autres" pour que je n'y réfléchisse pas trop...
Pour m’occuper l’esprit, depuis quelques mois, je suis une formation pour changer de métier. Cela me demande beaucoup de temps et d’énergie donc du coup m’occupe l’esprit. J’ai également déménagé, histoire de vraiment recommencer une vie.
Les « 1 an » ont été atroce. Aujourd’hui cela fait 2 ans et, ça va beaucoup bien. La juge m’a reconvoqué pour début avril : elle veut me réentendre. Cela me fait mal quand j’ai des nouvelles de mon avocate ou de la juge. Ca me remet mon moral à zéro. Je vais voir si pour ma reconstruction personnelle il n’est pas mieux d’en rester là. Je ne sais pas si j’aurai la force d’aller jusqu’au bout des choses. Ma vie se reconstruit. Je vais me marier et sans doute avec des enfants dans quelques années…Je n’ai pas envie de vivre dans l’incertitude. Je pense que le plus gros « PAS » a été fait : déposer plainte pour que ce « bâtard » soit fichier au cas il recommence. Malheureusement la justice est mal faite et, sans preuve pas d’emprisonnement ! C’est sa parole contre la mienne ! Alors attendre tant de temps pour entendre qu’il y aura non lieu ! NON MERCI…mais j'ai bien peur que de pas aller jusqu'au bout soit une bonne chose les premiers mois mais dans quelques années je risque de regretter de n'avoir pas fait les choses jusqu'à la fin.
Voilà tout ça pour vous dire qu’il ne faut pas désespérer et que la vie mérite d’être vécue et quiconque vous a fait du mal ne doit pas faire de votre vie un ENFER ! Il faut sans cesse puiser son énergie au plus profond de soi pour avancer mais il faut le faire. Car le faible dans tout ça est l’agresseur, celui qui n’a pas eu de scrupule à faire du mal à une femme dans un moment ou elle n’était pas maître de ses actes, un BATARD quoi ! La force c’est NOUS, les femmes victimes, de tous ces actes qui doivent être punis ou au moins entendus par la justice et reconnus au mieux … Il ne faut pas se démonter face à des faiblesses plus ou moins longues qui sont certes difficiles à surmonter (je suis passée par là….) : entourez-vous de personnes dont vous pourrez avoir leur soutien et leur confiance. Par contre ne faites pas l’erreur de ne pas déposer au moins une plainte contre votre agresseur. Pensez aux éventuelles futures victimes qui pourraient être la future proie de votre agresseur. Je ne sais pas si j’irai jusqu’au bout de la procédure mais, une chose est sûre j’ai parlé et son nom figure à jamais dans le fichier de la police. Mais je crois que je vais continuer ma bataille en demandant à mon avocate de me représenter pleinement durant le procés (dont je ne sais pas encore la date, c'est si long !!!!). Je ne lui souhaite pas sa mort. J’ai juste de la haine de savoir qu’un homme puisse abuser d’une personne sans avoir aucun regret. Un coup aussi dur, humiliant, répugnant et surtout incompréhensible comme ça je n’en veux plus…. Je veux seulement me reconstruire pleinement et vivre des bons moments que peut offrir une vie…. Car la vie peut offrir de très belles choses malgré tout ! A 25 ans, je veux en profiter car j’ai une longue route encore… Merci de m’avoir lu, je vous tiendrai informer de mon histoire : j’avais le besoin d’écrire et de vous raconter qu’il y a 2 ans s’est déroulé une sale histoire, un jour de printemps que j’ai rebaptisé « JOUR MAUDIT ».
Message destiné à toutes les personnes qui ont subi récemment une agression et qui auront pu avoir un léger sourire de motivation en voyant mon expérience, à toutes celles qui ont toujours vécues dans l’ombre et à toutes les autres à qui je pense très fort aussi… Bonsoir, Merci d'avoir répondu à mon message. Ca me fait trés plaisir. C'est le message que je vous avez envoyé pour les deux ans de mon viol : c'était dans la nuit du 20 au 21 mars 2004. Vendredi j'suis convoquée devant la juge d'instruction, elle veut me réentendre.... et j'suis allée voir mon psy qui m'encourage à continuer ma procédure judiciaire. Je vous tiendrais informer. J'aimerai bien que ce message soit lisible par les autres femmes qui consulte le site de SOS femmes et qui se reconnaitront à travers mon histoire ou qui s'en serviront pour leur propre histoire. Merci par avance. Je signe "jour maudit" pour garder l'anonymat mais j'ai un joli prénom... |