Violée
par mon beau-père, trahie par ma mère Juin
2006 Bonjour
à toutes et tous Je souhaite rester anonyme par respect pour mes proches,
mais je veux malgré tout vous faire partager mon expérience.
Ce
message est peut être un peu long mais prenez le temps de le lire il peut
vous aider à vous battre, en tout cas je l'espère.
Je vais
commencer par vous expliquer mon histoire. Je suis une jeune femme de 25 ans.
Mes parents ont divorcé alors que je n'avais pas 4 ans et 2 frères
plus jeunes que moi. Je n'ai pas trop souffert de ce divorce car mes parents ont
toujours fait en sorte de nous préserver et de ne pas nous impliquer dans
leurs conflits. C'est mon père qui a voulu la séparation. Quoiqu'il
en soit ils se sont tous les 2 remariés lui avec une femme de 11 ans plus
jeune que lui avec qui j'ai eu des rapports normaux, elle nous a très bien
acceptés mes frères et moi, nous y allions tous les 15 jours. Quant
à ma mère elle s'est remariée avec un homme 13 ans plus vieux
qui avait déjà eu 2 enfants d'un premier mariage. Nous l'appellerons
A.
J'ai donc vécu chez ma mère de 1985 à 1995 soit
10 ans dont 7 ou 8 ans avec A. Il s'occupait de mes frères et moi comme
de ses propres enfants ou tout du moins c'est ce que je croyais jusqu'à
ce que je grandisse. Il me faisait des choses qui me mettaient mal à l'aise
mais que je ne comprenais pas vraiment, je ne voulait pas rester seule avec lui
et je le disais à ma mère qui ne comprenait pas et qui prenait ça
pour un caprice. Mais voilà le temps des premiers fleurts pour moi vers
12-13 ans et c'est là que je comprends que ce qui se passe n'est pas normal.
Depuis mes 9 ans et jusqu'à mes 13 ans A me touchait, et oui il me
touchait les seins, le sexe, il m'obligeait à le toucher, à le carresser,
à l'embrasser sur la bouche. Je pensais donc qu'il mes faisait des attouchements
sexuels et bien non ça va encore plus loin il me pénètre
digitalement et je me retrouve donc violée et oui c'est un mot que je ne
pouvais pas associer à ma propre situation il y a encore peu de temps.
et oui je suis une enfant violée.Il a reproduit ces gestes plus de 50 ou
100 fois je ne saurais même pas vous le dire tellemnt celà s'est
répété. Il disait m'aimer oui mais de quelle façon!!!???
Avant ça je ne m'étais jamais sentie trop malheureuse, je vivais
plutôt bien le divorce de mes parents. Mais depuis mes 9 ans et surtout
quand j'ai compris qu'il y avait un malaise je suis devenue fausse: gaie en apparence,
certainement pour que personne ne devine mon lourd secret et terriblement triste
et seule dans les moments de solitude. Je me suis plongée dans l'école
et dans la déprime j'ai commencé à fumer à un peu
moins de 12 ans plus rien ne me faisait envie. J'ai pris de nombreux somnifères
et anti-dépresseurs pendant de longues années. Mais comment me sortir
de ce que je voyais comme une impasse? En parler mais à qui? et comment?
et que pensera cette personne? me croira t'elle? Tant de questions qui effraient
un peu plus la petite fille que je suis à l'époque. Et puis de
disputes en disputes entre A et ma mère, elle décide de faire nos
valises. Et là coup de théatre elle va lui dire au revoir et elle
revient et dit que nous restons!!!!!! Horreur il va encore falloir subir ces
saloperies alors que je me suis crue libérée. Mais cette fois là
la façade s'écroule et je fonds en larmes, ma mère me demande
alors pourquoi je le déteste ainsi et je lui dit qu'il m'a touchée.
Dés lors je veux partir de chez moi et je pars quelques jours chez ma marraine.
Pendant ces quelques jours il a bien sûr nié les faits devant ma
mère qui, naïve, n'a su qui croire. Je lui propose donc une confrontation
entre lui elle et moi et là il nie tout en bloc et ma mère le crois.
Mais je sais ce que je dis je ne suis pas une affabulatrice je souhaite donc partir
vivre chez mon père et le dis de suite, mais lui en tant que bon manipulateur
dit que c'est lui qui va partir, résultat je suis la "coupable"
du malheur de ma mère car je fais partir l'homme qu'elle aime. Et oui en
plus d'être un salop de la pire espèce c'est un manipulateur expérimenté!!! Donc
de mes 13 à mes 14 ans il vit dans la ville voisine et profite bien de
cette situation puisqu'il vit sur le compte de ma mère (car il ne travaille
pas) et peut avoir autant de maîtresses qu'il le souhaite chose qu'il faisait
déjà avant mais moins librement puisqu'il vivait sous le même
toit que ma mère. Et ma mère toujours aussi naïve continue
d'entretenir une relation suivie avec lui (sa naïveté venant sûrement
de sa peur de la solitude et du passé de couple qu'elle avait eu avec mon
père). Toujours est il que tout au long de cette année scolaire
1994-1995 ma mère me demandait sans cesse quand est ce qu'on revivrait
tous les 5 ensemble. De là j'ai compris qu'elle tenait à revivre
avec A malgré ce qu'elle savait. Je me suis donc sentie trahie et j'ai
pris la décision irrévocable d'aller vivre chez mon père
chose dont que j'ai faite dès la rentrée scolaire suivante en 1995,
j'avais alors 14 ans et je n'étais qu'une enfant cassée, une adulte
dont le devenir était incertain car l'envie de mort était prédominante
à chaque instant. De son côté ma mère reprend sa vie
avec mes 2 frères et A. Nous sommes alors séparés de 250
kms.
De ce jour, ma vie n'était que merde à mes yeux j'avais
envie de mourir, je suis passée par l'anorexie, la boulimie, le tabac,
le pétard et l'alcool...peut être une façon de me détruire
à petit feu. Je me sentait seule, incomprise et mon père préférait
ne pas aborder le sujet pensant me protéger, mes frères me manquaient
et ma mère aussi. Et les années sont passées ainsi et je
n'étais pas grand chose, je me sentais sale, inutile avec l'envie mais
aussi la peur de mourir par peur d'abandonner mes frères. Je ne trouvais
pas non plus la force de porter plainte car je n'avais personne pour m'aider,
pour me soutenir et moi trop fragile. J'ai cependant gardé le contact avec
ma mère car je l'aimais malgré tout énormément et
je ne pouvais m'en passer, je lui parlais au téléphone et on se
voyait quand on pouvait lors de vacances chez ma tante ou en ville et on dormait
parfois à l'hôtel une nuit pour se voir un peu plus, chose que A
ne supportait pas car il l'appelait sans cesse lors de ces rares moments que j'avais
avec elle. Bref celà s'est passé ainsi jusqu'en 2002.
J'ai,
en 2002, rencontré l'homme avec qui je partage ma vie aujourd'hui. C'est
un homme merveilleux qui m'a redonné goût à la vie, qui m'a
fait croire en l'homme sincère, que l'amour existait vraiment. Et puis
il m'a donné la force de me battre contre mes démons, contre ce
passé trop lourd, je commençais alors à croire que la vie
pouvait valoir le coup d'être vécue.
Et puis ma mère
a enfin quitté ce salop de A en 2003 et là tout se mélange
dans ma tête, je voudrais porter plainte contre lui maintenant que ma mère
et mes frères ne vivent plus avec lui, mais en aurai-je la force? Je
me décide donc d'en parler à mon compagnon: de mon passé
et de ce que je voudrais faire pour pouvoir me sentir enfin vraiment libre, ce
qui lui a permis de comprendre mon mal être de certains moments....Il m'a
encouragé à faire ce que pensais le mieux pour moi et m'a dit qu'il
me soutiendrait quoiqu'il en soit.
J'ai alors porté plainte en
février 2004, j'ai passé une expertise psychiatrique en octobre
2004, une confrontation avec lui en novembre 2004, et puis vient le procès
en juin 2005. Là il est reconnu coupable et est condamné à
6 mois de prison ferme et 30 avec surcis et dommages et intérêts,
mince punition mais je me sentais libérée d'être reconnue
victime et lui coupable. Mais voilà, ça ne suffisait pas il a fallu
qu'il fasse appel comme si je n'avais pas assez souffert il fallait recommencer
encore et encore, être à nouveau humiliée et salie devant
des inconnus et supporter
son regard sur moi comme si j'étais une salope. L'appel a eu lieu en mars
2006 et là il a pris 3 ans fermes. Je n'ai aujourd'hui pas eu connaissance
qu'il demande un pourvoi en cassation. Je me sens enfin libérée
de son emprise psychologique qu'il avait gardé sur moi comme un épée
de damoclès prête à me tomber dessus à chaque instant
et dont je ne me serais peut être pas relevée. Il a voulu jouer et
il a perdu j'en paie pas mal les pots cassés car c'est moi qui ait souffert
et qui souffre encore de tout ce qui s'est passé mais j'ai gagné
il est COUPABLE et moi VICTIME, voilà les mots que j'avais besoin d'entendre
depuis des années pour aller mieux.
Aujourd'hui je me sens mieux,
bien, même si je ne pourrai jamais oublié ce que j'ai vécu,
j'ai décidé de regarder vers l'avenir j'ai un mec extra et une jolie
petite fille de 7 mois. Je peux me considérer comme une femme comblée
qui gardera malgré tout une blessure irréparable au fond d'elle
même mais maintenant j'arrive à vivre et je me sens la plupart du
temps heureuse.
Je sais que nous sommes nombreuses à vivre ce genre
de saloperies (malheureusement), mais je voudrais vous offrir ce message d'espoir,
qu'on peut aller mieux, qu'on ne sera jamais complètement guéries
mais qu'une belle vie est malgré toutpossible et qu'elle vaut le coup d'être
vécue, alors battez vous contre vous même et contre les salops qui
vous ont fait du mal, les démarches sont longues et extrêmement pénibles
mais elles valent la peine de souffrir un peu plus pour revivre ensuite. Il est
vrai que personne ne vous fera de cadeau ni les coupables ni les flics ni la justice
mais allez au bout de votre vérité et vous serez, je l'espère,
récompensées comme je l'ai été.
J'ai l'impression
de n'avoir rien dit mais on ne peut pas parler de 15 ans sans résumer et
puis ce serait beaucoup trop long pour vous et pénible pour moi de reparler
de tous les détails de cette période de ma vie.
Je tiens
à remercier le site qui m'a aidé dans mes démarches de par
les renseignements qui y sont transcris, ainsi que les > différentes
personnes qui ont apporté un témoignage qui m'ont donné encore
un plus envie de me battre pour moi mais aussi pour tous ceux et celles pour qui
il y a prescription ou qui n'ont pas la force de porter plainte à ce jour.
Bon
courage à tous et toutes
Bonjour, J'ai
lu très attentivement votre témoignage et l'analyse que vous faites
de votre "expérience" douloureuse, de votre bataille, est si
vraie, que je vous demande l'autorisation de la publier dans notre site ; j'ai
bien compris que vous souhaitez garder l'anonymat. Je ne ferai rien sans votre
permission, mais si vous acceptez : dites le moi, sans rien effacer de votre message. Merci. Cordialement, Chantal
POIGNANT Conseil |