Je
vis dans un petit pays d'Afrique Email
en pied de message Août 2006 bonjour, je
m'appelle N , j'ai 29 ans, je vis dans un petit pays d'afrique avec mon mari et
mes deux garçons. mon mari me bat une ou deux fois par mois. toujours
suite a quelque chose que j'ai mel fait, rate ou foire. qui nous coute evidement
ici beaucoup d'argent. le travail est tres dure. notre situation financiere est
catastrophique. par exemple hier soir nous discutions d'un nouveau moyen de
gagner de l'argent en realisant un service traiteur pour les expatries blanc principalement.
et en parlant des poulets que nous elevons il s'est enerve car j'avais modifie
la ration de maniere inoportune. il faut dire que j'etais responsable de notre
production precedente et que cela a completement foire (d'ou noter situation financiere)
et que je suis ingenieure agronome, donc je ne devrais pas faire ce genre d'erreur.
bref il m'a d'abord fait saigner du nez en me jetant avec sa > main un papier
a la figure. puis une tasse de cafe tiede, puis il a attrape un tabouret qui me
servait de table de nuit et la pulveriser sur le mur. puis il m'a attraper et
m'a projeter sur le mur, j'ai bouger mes lunettes pour ne pas qu'il ne les casse
(cela est deja arrive deux fois il y a 8 ans et 6 an, mais a ce moment la il ne
me battait pas) puis il m'a frappe avec son poing 4 ou 5 fois sur le bras droit,
j'etais par terre et m'a shote deux fois dans la cuisse. puis il a renverser l'etagere
et m'a demande si c'etait justifie le changement de ration, si j'avais au moins
fait le calcul de la valeur en proteine, ce que je n'ai pas fait, evidement. je
suis vraiment tres incompetante, mais est-ce que je merite cela ? puis il est
retourne dans la chambre. j'y suis alle avec sa permition pour prendre une couverture
et j'ai dormi dans le salon sur les mousse des fauteils. je ne me sui sendormie
qqu'a 2 heures du matins, puis j'ai hurler a 3h en plein cauchemar, il est venue
allume la lampe et j'ai me suis reveille puis je me puis reendormie jusque 4h30,
heure du leve pour donner a manger aux animaux. ce matin j'ai ranger et fait
comme d'habitude comme si rien ne s'etait passe. mais la je suis al a capitale
et je n'ai pas envie de rentrer. je suis evidement seule, je me vois mal raconter
cela aux francaises ici et encore moins a ma mere, qui ne fera que des reprohe
et me dira de rentrer en belgique ! je ne sais pas que faire, c'est vrai que
je fais une erreure avec la ration, mais est-ce que je ne dois rien dire pour
tout ceci ? bon voila, j'aimerai que vous me repondiez mais je n'aurai de tout
façon pas acces a internet avant une semaine,
bon et bien au revoir,
Bonjour, Vous
m'avez écrit que vous n'aurez pas accès à internet avant
une semaine, mais je vous réponds quand même et j'espère que
vous me donnerez des nouvelles par la suite. Non, vous ne méritez pas
d'être traitée de la sorte, même si vous avez commis une erreur
d'appréciation ; non, ce que vous subissez n'est pas normal et vous le
savez ; chaque personne, homme ou femme ou enfant, doit être respectée
; votre mari ne vous respecte pas en tant que personne égale à lui-même
; qu'est-ce qui lui permet d'agir ainsi? Pense-t-il que vous lui êtes
"inférieure", pense-t'il avoir un droit sur vous? Vous n'avez
pas à avoir honte de vous car le problème de la violence conjugale
n'est pas réservée aux pays d'Afrique ; vous savez : elle existe
partout, même chez les Françaises ; ce n'est pas une question de
nationalité mais de pouvoir de l'homme sur la femme, de domination et d'exploitation
de l'homme envers la femme. En France comme ailleurs, des associations luttent
pour faire cesser ces violences ; des lois ont été instaurées
pour protéger les victimes des coups de leur conjoint et punir ces individus. En
Afrique, des femmes admirables s'organisent pour que la dignité de la femme
soit reconnue ; elles font bouger l'Afrique ; partout des femmes sont en
mouvement : noires, blanches, jaunes, rouges, elles ont toutes la volonté
et le courage de faire reconnaitre et respecter leurs droits, les mêmes,
que ceux des hommes ; ne croyez pas que les Françaises ne connaissent pas
les mauvais traitements ; il y a encore du travail à faire et c'est pourquoi,
vous n'avez pas à vous sentir coupable ni incompétente. L'erreur
est humaine et ne justifie pas les coups ; en aucun cas, la violence ne peut être
excusée. Aïsha Dabale milite dans la "corne de l'Afrique"
; Unity Dow agit au Bostwana pour les droits des femmes ; Marie-Elise Dbedo le
fait au Benin ; au Nigéria, c'est : Hauwa Ibrahim ; au Burkina Faso, Tara
Nacanabo-Topan lutte pour l'égalité des femmes ; Julienne Ondziel-Gnelenga
est rapporteur spécial des droits des femmes en Afrique, elle est née
à Makoua... Je peux vous citer ainsi, beaucoup de femmes, qui contribuent
à défendre le point de vue de l'égalité des droits
; et en France, le combat n'est pas fini. Le fait que vous vous posiez la question
exprime le refus de vos conditions de vie et vous avez raison. J'espère
que vous pourrez lire tout cela et que vous allez me répondre. Votre
témoignage est important et pourrait aider d'autres femmes ; nous souhaiterions
le publier sur notre site, avec votre accord, anonymement ou non ; nous ne ferons
rien sans votre permission mais si vous acceptez, n'effacez rien en me répondant. Merci. Cordialement, Chantal
POIGNANT Conseil bonjour, j'ai
effectivement lu votre reponse et je vous en remercie. cela dit je me pose des
questions, tout le monde est d'accord pour dire que la violence est inacceptable,
mais si cela arrive a une femme sur trois c'est enorme, dans une piece de 15 personnes,
5 seraient battues; c'est donc la norme ! pourquoi espere quelque chose d'autres
si un homme sur trois frappe sur sa femme. car c'est aussi cela que ca veut dire. ensuite
vous parler de respect, mais ne dit-on pas que le respect se gagne ? si la persnne
ne presente pas une attitude digne de respect alors, elle peut etre battue. enfin,
comment faire comprendre que je ne veux pas qu'il me batte, en parler dans les
moment calme risque de bouter le feu au contraire, comment eviter l'affrontement
quand il est engage? vous parler de domination, je ne comprend pas. pour moi
c'est plutot un exces de pression qu'il ne sait pas gerer, une rage soudaine qui
l'envahit suite aux erreures produites et alors il ne trouve une reponse a son
enervement que par la violence en se disant qu'apres cela elle ne le refera pas.
bien a vous, N ps. vous pouvez publier ceci mais de maniere annonyme.
Bonjour, Vous
vous placez délibérément dans une optique, où l'homme
mérite d'office le respect ; il lui est acquis dés le départ,
tandis que la femme doit le gagner. Pourquoi cette différence de traitement
selon vous? Vous m'écrivez que vous craignez les réactions de
votre mari (notamment un déclenchement de la violence), si vous abordez
les questions qui "fâchent": pourquoi n'êtes vous pas libre
de communiquer votre avis? Ne serait-ce pas une forme de domination? Vous
ne faites pas ce qu'il veut : il vous frappe! Vous faites une erreur : monsieur
s'énerve et vous frappe! De quel droit vous punit-il par des corrections
et des brimades? Et je suppose que vous lui promettez de ne plus recommencer
et que vous lui demandez pardon. C'est cela : la domination. Pourquoi devriez
vous plaire à votre mari, alors qu'il agit d'une manière fort déplaisante
envers vous? Pourquoi devriez vous accepter qu'il vous frappe quand vous avez
commis une erreur? N'en fait-il jamais? Et quand il en fait, avez vous le droit
de le battre? Votre époux fait sa propre loi au mépris de votre
qualité d'être humain ; vous n'avez pas, tous les deux, une relation
égalitaire : en vous frappant, votre mari revendique et maintient sa position
de supériorité ; or, vous n'avez aucune raison de vous "oublier"
en tant que femme au profit de l' homme, à moins que vous ne vouliez correspondre
à un certain modèle, où la femme doit obéir et se
soumettre à l'homme parce qu'il est le maitre, le supérieur de son
épouse, parce qu'il "représente la loi "; mais quelle
loi? sinon la sienne, qu'il utilise pour vous dominer. Vous acceptez ainsi
que le "genre" masculin soit une mesure de référence à
partir de laquelle le "genre" féminin est perçu en négatif
(je cite l'auteur Nicolas Caillot in "Faire face aux violences du quotidien"). Une
prise de conscience est nécessaire : il n'y a pas de raisons valables qui
font que la femme soit obligée de se soumettre à la loi de l'homme. Cordialement, Chantal
Poignant. |