J'ai
préparé mon départ Email
en pied de message Septembre 2006 A
la mort de Marie Trintignant mon futur ex-mari P disait : "Peut-être
qu'elle le méritait...Moi je suis moins con que Bertrand Cantat je ne laisse
pas de trace.." et sa blague préférée : "Tu
sais le groupe Noir désir a changé de nom, il s'appelle maintenant
SUPERTRAMP !" A la maison j'étais sa secrétaire de
merde (P est chef d'entreprise), sa femme depuis 15 ans, et la mère de
ses deux enfants. A l'extérieur j'étais secrétaire de
direction dans une entreprise privée. P me disait qu'il gagnait suffisamment
d'argent que je n'avais pas besoin de travailler. Une petite voix me disait de
garder mon emploi. Ce que je fis. Fin aout 2003, P m'a fait coucher au
pied du lit pour la 1ère et dernière fois. Si je bougeais il me
tuait, j'avais vraiment eu PEUR.... (tentative de viol, lavage de cerveaux, culpabilité
). J'ai dormi dans cette posture pour reprendre des forces. Instinct de survi
? Déclic? Le lendemain soir j'ai retrouvé un P gentil et penaud
comme un petit garçon. Et là j'ai décidé de préparer
en douce, pendant six mois, mon départ : - J'ai consulté
un psychologue en cachette, P disait que tous les spy étaient fous, puis,
- Je me suis soignée physiquement (opération bénine que je
remettais au lendemain...); j'ai refait faire mes lunettes, celles de mon enfant.
- J'ai fait faire mon passport et les cartes d'identité des enfants. Avec
du recul il vaut mieux faire faire aussi des passports individuels aux enfants.J'ai
récupéré mes papiers personnels, mes diplômes, mes
contrats de travail, j'ai photocopié tous les documents que je ne pouvais
emporter afin d'éviter les soupçons. - J'ai cherché un
appartement et - Je me suis entourrée d'amis où j'ai parlé
de ma situation. - J'ai accumulé les preuves de maltrantance (bras
cassé, oeil aux bords noirs...) Lors d'une altercation je suis
partie un mois plus tôt que prévu car P sentait qu'il n'avait plus
prise sur moi (il m'offrait des cadeaux de valeur alors qu'il ne m'en avait jamais
offert) et il était de plus en plus violent psychologiquement, j'étais
déterminée. Lorsque j'avais des doutes, j'orientais ma tête
pour activer une douleur antérieur d'un an (il m'avait jetée sur
la table de la salle à manger) et je me disais plus jamais ça. J'ai
appelé Police Secours. La police était postée à l'extérieur
du terrain mais n'est pas venue au domicile et là tout c'est enchaîné
: P a utilisé toute la panoplie du manipulateur : chantage au suicide,
pleurs, chantage affectif avec les enfants puis très théâtralement
il s'est agenouillé, m'a supplié de rester..Les enfants étant
présents, P ne m'a pas toucher physiquement et était persuadé
que j'allais revenir au domicile conjugal. Après mon départ
là encore j'ai gardé toutes ses lettres d'amour où il révélait
son comportement (à l'époque j'avais vraiment envie de jeter ces
torchons), j'ai tenu un carnet et un calendrier de tous les va-et-vient des enfants
. Deux ans et demi après je suis toujours en cours de divorce avec
une garde alternée hebdomadaire pour les enfants. Je demande un divorce
pour faute et je veux faire reconnaître la maltraitance. P est chef d'entreprise. Mon
fils m'a eu dit : "Tu sais maman, tu avais peut-être des bleus à
la maison (avec P) mais au moins, on était beaucoup mieux que dans ton
appartement pourri !." Maintenant j'entends "Dis maman, comment tu
fais pour être aussi forte ?" Je vous autorise à publier
ce témoignage, je vous informerai du résultat de mon divorce. Veuillez
ôter mon courriel. Bien à vous. Femme anonyme. |