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Je ne veux pas en arriver là

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Octobre 2006

Bonjour,

Je m'appelle Nicolas, j'ai 28 ans, 10 ans de vie commune avec ma femme et une petite fille d'un an. je pense être trés respectueux des femmes et des gens en général, contre la violence, mais dans ma vie de couple et dans certaines situations mêlées à divers facteurs j'ai peur de perdre mon sang froid et de "lever la main". Aidez-moi à ne pas devenir un de ces "gars".

Depuis 10 ans que l'on vit ensemble, ma femme m'a toujours manqué de respect, elle le reconnaît mais c'est plus fort qu'elle, (vulgarité, humiliation, moqueries et provocations)...à sa décharge elle a eu un père "alcoolique", une mère gentille courageuse mais peu présente.

J'ai toujours supporté difficilement ses insultes mais depuis la naissance de notre fille, je sens que je ne vais pas supporter qu'elle m'humilie devant elle et surtout lorsqu"elle sera en âge de comprendre, je pense que tout le monde a des limites et je souhaite une vie stable pour notre bout de choux avec plein d'amour, de sourires et de complicité...mais aujourd'hui quand je dis ce que je ressens à ma femme et ce que je crains, elle s'en amuse. J'essaie de lui parler calmement hors de toute tension ou desaccords en lui disant <<dis-moi "Tais-toi" au lieu de "Ta gueule">> elle me répond qu'elle va faire des efforts, 1jour, 2 jours et le 3ème jour c'est "bouffon!, bon à rien!". Sa mère et ses soeurs le lui reprochent aussi mais rien y fait.

Autre fait important dans notre vie, sa soeur cadette de 36 ans vit des violences conjugales depuis quelques années : elle boit et casse tout; lui boit et lève la main; moi et ma femme intervenons pour les séparer, les déposer à l'hopital voire appeler le medecin de garde->police->ambulance et établissement psychiatrique; et j'ai remarqué qu'à chaque intervention de notre part les faits étaient de plus en plus graves : griffes puis contusions cachées puis coquards et les derniers en date étaient les points de sutures opérés sur la lèvre de sa soeur.

Je ne veux pas de cette vie, j'ai bossé à l'école, je bosse dure aujourd'hui, je m'occupe bien de ma fille (courses,déplacements, repas,couches, toilette, jeux, médecin), j'ai arrêté de fumer depuis 6 mois, je soigne notre alimentation et je soulage ma femme efficacement dans les tâches ménagères. Mon gros défaut, c'est d'être rancunier, quand elle m'insulte je ne sais pas être affectueux avec elle, mes sentiments pour elle sont cachés par cette rancune. Mais voilà, je l'aime.

Que me conseillez-vous de faire ? Quels sont les mots à employer ? Dois-je la quitter pour notre bien-être à tous ?
Peut-être que elle ne m'aime plus ou mal?

ps : Je suis un homme, je n'ai pas de coups, je n'ai pas peur qu'elle me brutalise, je sais qu'il y plus à plaindre que moi mais moralement je souffre.

Merci d'avance pour vos conseils
anonyme svp

Bonjour,
Je salue votre initiative et votre prise de conscience, devant une situation qui pourrait effectivement "dégénérer" et qui, de toutes façons, n'est pas satisfaisante, pas seulement pour vous, d'ailleurs ; en effet, le malaise inhérent à une communication difficile, reflète aussi une certaine forme de violence et de conflits "larvés", préjudiciables à l'harmonie familiale et en particulier à l'équilibre psychologique de votre enfant, lequel ne peut qu'être troublé, face à un langage qu'il ne peut encore comprendre mais dont il ressent l'agressivité.
Il est normal que vous soyez quelque peu rancunier, si vous êtes confronté à des insultes perpétuelles et à une campagne de dénigrement, d'autant plus que, vous en souffrez puisque vous aimez votre femme ; vous lui avez déjà exprimé votre désapprobation quant à son comportement ; il semblerait qu'elle fasse alors, un temps, des efforts pour retomber ensuite dans le langage habituel, ce qui témoigne d'un certain état d'esprit (de domination) par rapport à vous, qui serait assez profondément ancré dans sa personnalité, régissant ainsi, vos relations quotidiennes. Si vous n'êtes plus disposé à vous soumettre à ce genre d'humiliations verbales, il faudra que votre femme prenne réellement conscience de ce mode de relations qu'elle entretient avec vous, admette ses propos déplacés et prenne la décision d'en changer. Ce n'est pas seulement sur le langage, qu'il faut travailler mais sur les représentations, que votre épouse a de vous-même et d'elle-même dans le couple, représentations qui lui permettent de fonctionner ainsi, peut-être, par le biais d'une reproduction ou d'une contestation des expériences autrefois vécues dans sa propre famille. Peut-être, préfère-t'elle agresser plutôt qu'être agressée, effectivement, mais il serait important qu'elle se rende compte, qu'un couple peut fonctionner autrement, que dans un rapport dominé-dominant.
Je vous invite à demander fermement (sans céder bien-sûr à la brutalité) à votre femme, d'adopter une autre attitude à votre égard , plus respectueuse et moins agressive ; je vous suggère, d'essayer de la convaincre de participer à une thérapie familiale ou au moins, de consulter un(e) conseiller(e) conjugal(e).
Ne laissez pas, un tel comportement, s'installer plus encore ; vous avez raison de réagir ; après, il sera trop tard pour sauver votre couple.
Me permettez vous de publier votre témoignage (anonymement ou non)? Il pourrait être utile à d'autres ; si oui, répondez moi, sans rien effacer ; nous ne ferons rien sans votre autorisation.
Merci.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

Merci pour vos conseils que je vais suivre, vous pouvez publiez mon teimoignage anonymement svp.
sincères remerciements.

Merci beaucoup pour votre participation ; je suis persuadée que les hommes et les femmes ne sont pas si éloignés les uns des autres mais que l'éducation et les stéréotypes jouent un grand rôle dans les relations hommes-femmes ; certains hommes frappent leur compagne, parce qu'ils ont besoin de cela pour assurer leur identité (en tapant, ils se sentent forts, ils dominent...). Heureusement, vous n'êtes pas comme ça ; merci!
Certaines femmes, ont besoin aussi de se prouver qu'elles existent, en dominant par le verbe et le comportement.
Vous voyez : on se ressemble.
Cordialement,
Chantal POIGNANT

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