Partir,
d'accord, mais comment se reconstruire ? Email
en pied de message Décembre
2006 J'ai
quitté mon compagnon fin juillet après qu'il ait essayé de
m'étrangler et mis deux gifles. C'était la première fois
en 2 ans de vie commune qu'il levait la main sur moi. Par contre j'ai subi des
violences verbales et son harcèlement sexuel pendant ces 2 ans, violences
accentuées lors de fréquentes prises d'alcool. Je suis partie mais
je n'ai pas porté plainte. Aujourd'hui, il fréquente à
nouveau quelqu'un. Cette situation m'est insupportable, il ne s'est jamais excusé
de ce qu'il m'a fait, me rendant même responsable de ses actes. J'éprouve
à mon tour un sentiment de violence envers lui, comment peut-il revivre
autre chose alors que moi je n'arrive toujours pas à voir le bout du tunnel
? Je lui en veux terriblement, j'aurais souhaité qu'il soit puni pour ce
qu'il a fait mais je n'ai pas porté plainte. Comment me libérer
enfin de son emprise ? Aidez-moi
s'il vous plait. Karine Je
vous autorise à publier ce mail ainsi que mon email d'autres points de
vue pourront peut-être m'aider karinnette75@hotmail.fr Bonjour, D'abord,
je trouve excellente votre idée de partager avec d'autres ce qui vous "obsède". Vous
avez été blessée et "pillée" dans votre
chair et dans votre âme ; cet individu avait entrepris, à votre égard,
une véritable entreprise de "démolition", en voulant vous
réduire à un objet, destiné à le servir : il vous
a humiliée, vexée, insultée, dévalorisée, peut-être
même, a-t-il insinué le doute jusqu'en vous-même sur vos propres
compétences et votre valeur personnelle, et puis il a souhaité vous
"annuler" littéralement de la scène, en tentant de vous
étrangler. Vous avez réagi lucidement et décidé de
ne plus croire en vos illusions ; vous avez accepté de regarder en face
le vrai visage de cet homme, si "déshumanisé" dans ses
crises de violences alcoolisées ou non (car l'alcool facilite le passage
à l'acte mais n'explique pas les racines de la violence) et vous avez pris
la bonne décision : partir ! Malheureusement, vous n'avez pas pensé
aux prochaines victimes et vous n'avez pas porté plainte, sans doute aussi
parce que vous vous êtes peut-être un peu reprochée la "faillite"
de cette relation que vous rêviez autrement bien-sûr et ce sentiment,
qui vous anime actuellement, exprime votre déception de ne pas avoir réussi
à vivre une belle histoire et en même temps votre rage de voirà
quel point vous avez pu être manipulée par un être qui va,
de toutes façons, continuer à sévir. Et vous n'y pouvez
rien. Pour lui, vous n'étiez qu'une proie et il a déjà
rebondi sur une autre et vous ressentez douloureusement le fait que son attachement
à votre égard se révèle si superficiel mais sachez
que ces personnalités craignent trop la "figure" de l'attachement
pour construire une relation harmonieuse et durable. Alors ne regrettez rien,
sauf de ne pas avoir porté plainte pour les autres et enfin... pour vous-même,
car, à défaut d'excuses de la part de votre agresseur, vous auriez
entendu le verdict de la justice, énonçant sa culpabilité
à lui. En partant, vous ne vous êtes pas trompée mais maintenant
vous devez réussir à admettre que votre histoire n'était
pas une histoire d'amour mais une relation d'empriseà laquelle vous avez
heureusement pu et su échapper. Merci de votre autorisation à
publier. Cordialement, Chantal
POIGNANT Conseil |