La
violence de mon mari, les coups de mon fils Email
en pied de message Février 2007 Bonjour,
Je viens de découvrir votre site et suis terrorisée de lire
ce que je refusais de voir et d'admettre pendant longtemps au sujet de ma situation
personnelle : j'ai subi et continue de subir de graves maltraitances psychologiques,
pressions... de la part de mon mari. Hier, cela aura été une
dose de trop : je suis allée à la gendarmerie : je les ai dérangés
pendant leur repas. Ils ont refusé de m'entendre tant que je pleurais
et que j'étais dans un état émotif important. Va-t-on porter
plainte avec le sourire pour ce genre de chose ? Ils ont appelé le samu
pour se couvrir. Une dizaine de pompiers : pourquoi ce déploiement de
force ? j'ai eu très peur. Comme si ce qui m'arrivait n'était pas
suffisant. on m'a mise dans le camion et fait attendre un docteur de garde pendant
au moins une heure. Il se trouve que je connais ce gentil docteur. J'étais
morte de honte, je lui ai raconté un peu de mon histoire mais les gendarmes
l'avaient briefé avant. Il était inquiet de savoir si j'avais
des intentions suicidaires mais non, je n'en avais pas. J'ai souvent l'impression
que je vais mourir de chagrin mais le chagrin ne tue pas tout de suite sans doute.
Peut être un cancer quand tout ira mieux pour moi... Finalement,
il les a convaincu de me laisser sortir du camion et m'entendre :ils ont enregistré
un signalement en attendant que je contacte un avocat le 2 janvier. Car ils voulaient
que je porte plainte et convoquer mon mari ensuite pour lui dire de se calmer
: la bonne blague. Que ce serait-il passé une fois son retour à
la maison. Il a des armes non déclarées dans son garage. J'habite
un village, maintenant je suis presque sûre que mon histoire sera connue
de tous. J'ai 40 ans, j'ai passé la moitié de ma vie avec
mon "mari"... j'ai 3 enfants : un fils de presque 15 ans, une fille
de 10 ans et un petit garçon de 3 ans. Depuis au moins 10 ans,
je subis des violences psychologiques de sa part.Il m'a isolée de ma famille
et de tous. Il dénigre toute personne qui tente de s'approcher de moi et
me manifeste de la sympathie, fouille dans mes affaires et mon sac, a mis l'ordinateur
sous surveillance : j'espère avoir réussi à démonter
complètement le système mais n'en suis pas sure, épluche
les factures téléphoniques, rentre à l'improviste, me menace,
a fait jusqu'à peu de temps, pression sur moi pour que j'assouvisse tous
ces fantasmes sexuels les plus hard (j'ai refusé bien sur) mais ai subi
beaucoup de choses quand même. Depuis des années, il ne m'adresse
absolument pas la parole lorsqu'il est à la maison sauf lorsqu'il me téléphone
: tous les jours depuis près de 20 ans pour savoir ce que je fais et là,
d'un ton très gentil. Rien que de savoir que le téléphone
va sonner je suis en état de stress. Si je ne réponds pas, il recommence
4, 5, 6 fois, laisse des messages : il veut savoir ce que je fais. J'ai découvert
dernièrement qu'il m'enregistrait aussi. Je lui ai dit que je l'avais
découvert et que je refusais de lui parler désormais par téléphone,
mais persiste à appeler sous d'autres prétexte. Il refuse de
reconnaitre quoique ce soit, même s'il vient de le dire ou de le faire :
"tu as mal compris, c'est toi qui le dit, tu interprète mal, tu ne
vas pas bien, t'as des témoins ? etc... A chaque fois qu'il se
calmait je pardonnais. Je voulais que les enfants vivent au sein d'une famille,
même si cela devait être à mon détriment. J'ai eu
tort. Mon dieu, j'ai eu vraiment tort. Je croyais qu'en restant c'était
pour leur bien. Cela fait 2 fois dont celle d'hier, que mon fils de 14
ans m'agresse : verbalement et physiquement pour une simple consigne, toute banale.
Je lui ai rappelé que j'étais sa mère et qu'à ce titre
il me doit obéissance et respect. Il m'a répondu que l'obeissance
c'est pour les chiens et m'a hurlé que j'étais une raclure parce
que j'avais essayé de lui donner une gifle pour son attitude. Mon mari
est intervenu, comme en aout. Pour le défendre contre moi. Pas pour
le faire rentrer dans le droit chemin. J'ai peur. Mon fils imite l'attitude
de mon mari et se permet par procuration ce que son père n'ose faire :
lever la main sur moi, il sait que je pourrais aller le faire constater. Ma
fille, elle, je m'en rends compte, commence à adopter mon attitude et subit
l'agressivité de son frère tout en essayant, comme moi, de tenir
tête. C'est affreux. Quant à mon petitout : il crie beaucoup dès
que son père entre, s'énerve et s'épuise. J'ai bien
compris en lisant votre site que je suis victime, mais une victime lâche
tout de même, car je suis effrayée, toute seule, par le fait de devoir
affronter un juge, trouver un emploi et surtout qui va me louer un logement avec
des emplois précaires ? Et mes enfants, dans quelle précarité
vont-ils grandir ? Depuis hier, je suis enfermée dans ma chambre
pour tenter de me protéger de ce harcèlement. Il vient quand même. C'est
le réveillon, et je n'ai personne à qui parler. J'ai peur de ne
pas avoir la force d'y arriver et de retomber dans ses griffes, d'épuisement. Ma
santé est très fragile à cause de tout ce stress. Je ne
peux pas laisser mon fils me taper dessus non plus. je n'imaginais pas que
je pourrais vivre tout ça en donnant autant d'amour et de ma vie depuis
tant de temps. POURQUOI ????? J'ai besoin que quelqu'un me parle, me redonne
un peu d'espoir. J'ai peur. (PS. Vous pouvez publier mon message bien
sur, mais il est très noir, j'en ai conscience et mon histoire ressemble
un peu aux autres,). Bonjour, Nous
publierons votre témoignage et si vous voulez, votre e-mail anonyme, de
manière à pouvoir communiquer avec d'autres ; voir ici : * http://www.sosfemmes.com/faq/email_anonyme.htm Sachez
que, vos craintes sont parfaitement compréhensibles et que personne ne
songerait à vous juger et encore moins, à vous sous-estimer : vous
avez résisté longtemps à une situation intolérable,
espérant sans doute, une amélioration qui n'est jamais venue ; maintenant,
vous comprenez que vos enfants eux-mêmes (le grand y compris) sont des victimes
de ce climat "malsain" et vous souhaitez, à juste titre, rompre
le cercle infernal : vous avez raison et je vous encourage à ne pas revenir
sur votre décision ; vous devez le faire pour vous et aussi pour vos enfants,
de façon, qu'ils puissent espérer se construire avec d'autres repères
que cette violence sournoise, larvée, et qui "déteint"
déjà sur votre grand fils. Aujourd'hui, vous devez avoir pris
contact avec un avocat : qu'en est-il ? Vous pourriez trouver, un hébergement
provisoire dans un centre d'accueil, dont voici les adresses : * http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_chrs.htm J'aimerais
que vous me recontactiez, afin que vous m'apportiez des précisions et éventuellement,
pour vous aider à mettre au point une stratégie. Pensez à
vous protéger physiquement mais aussi d'un point de vue juridique : *
http://www.infofemmes.com/Adresses.html Cordialement, Chantal
POIGNANT Conseil Bonjour
Madame et merci de votre réponse. Pour
vous donner de mes nouvelles d’hier, 1°/
pour commencer, je suis allée à la poste pour faire annuler les
procurations de mon compte épargne, annuler toute autorisation de découvert
sur mon CCP ainsi que l’annulation de retirer mes lettres recommandées
par mon « mari ». Dans
la foulée et le même état d’esprit, j’ai écrit un courrier
à ma banque, notre véritable compte courant où sont versés
salaires et allocations pour demander le blocage de tout découvert.
Il y a quelques
instants, je viens même de téléphoner à ma banque pour
ouvrir un compte désolidarisé pour que mes allocations familiales
puissent être versées dessus le mois prochain. Hier,
vers 11h00, comme prévu, j’ai téléphoné à un
cabinet d’avocat pour prendre rendez-vous : fin de semaine minimum c’était
trop loin pour moi. Alors, j’ai un peu expliqué le pourquoi de l’urgence
de ma démarche et m’a accordé un entretien dès 14h00 hier. L’avocate
a été fantastique : elle m’a comprise et m’a crue. Elle a évalué
la situation et moi-même alors que je lui exposais mes soucis et m’a très
vite répondu : « bon, nous divorçons, vous en avez assez supporté,
vous êtes d’accord ? » Vous ne pouvez pas imaginer ce que ce «
nous » m’a fait plaisir et réconforté. Cela faisait si longtemps
que je ne faisais plus partie d’aucun « nous ». Elle
a ouvert pour moi un dossier d’aide juridictionnelle, puisque je n’aurai pour
vivre que mes allocations familiales et le chômage d’ici fin mars en principe
puisque j’ai été licenciée fin novembre 06 avec 3 mois de
préavis payés non effectués. J’espère que d’ici là,
j’aurai trouvé un emploi : j’y mets aussi toute mon énergie.
L’avocate a
demandé une parution en urgence : le 18 janvier à 9h00. J’étais
sous le coup de l’émotion et du choc. En attendant mon « mari »
va recevoir une lettre recommandée. Il
avait des armes dans un coffre fort au garage, non déclarées en
gendarmerie. Je comptais les apporter dès hier à la gendarmerie.
Il les a faites disparaître avant sauf que dans sa précipitation,
il a oublié 2 chargeurs et une boite de munitions que j’ai déposé
sur le bureau de mon avocate. Effet choc pour elle aussi. Mon
fils ainé, 14 ans ½ avait manifesté de la violence envers
moi samedi, manipulé et encouragé par son père, en plus de
m’avoir insultée. J’étais allée à la gendarmerie faire
simplement un signalement, parce qu’en portant plainte, les gendarmes auraient
convoqué mon « mari ». Que ce serait-il passé une fois
rentré à la maison, un 31 décembre et 1er janvier ? Prendre
le risque de me faire tuer de coups était un risque inutile. Ce
matin, alors qu’il croyait que je dormais, j’ai surpris une conversation de mon
»mari » et mon fils. Je le savais manipulé et sous son emprise
mais à ce point… Il a dit à mon fils mais également à
ma fille lorsque je suis sortie qu’il ferait tout pour demander leur garde exclusive,
que je suis une malade mentale, qu’il va demander que je me fasse soigner avant
de leur permettre de me revoir et même à ce moment là c’est
lui qui décidera. Il a voulu les convaincre que j’exerce des violences
sur eux et demande à mon fils de lui rapporter tous mes faits et gestes. Tout
ceci, je le sais parce que ma fille a fini par me le dire ce matin dans la voiture
lorsque je lui ai expliqué ce qu’étaient des violences conjugales,
montré sous quelle emprise était son frère, au point de vouloir
nuire à sa mère, et qu’il commençait à demander la
même chose à ma fille. Je
lui ai fait prendre conscience que tout ce qu’il dit sur moi est faux, elle a
réfléchi à combien de gestes gentils de sa part elle a jamais
reçu, elle a eu bien du mal à en trouver. Je lui ai fait prendre
conscience aussi des conséquences qu’auraient plus tard sur elle, des déclarations
fausses et cette manipulation si jamais, car, on ne peut jamais prévoir
un jugement, entrainait un éloignement définitif des enfants, un
internement psychiatrique ou pire allez savoir. Un
psy me suis depuis plusieurs mois et je prends des anti-dépresseurs pour
tenir le coup face à ces violences. Je m’y suis résignée
après de longs mois de consultations, complètement épuisée
physiquement et nerveusement. Mais une chose est sûre, je ne suis ni parano,
ni ne souffre d’aucune maladie mentale parce que je décide de lui échapper
et de protéger les enfants avec moi. Pour
mon grand, malheureusement, je le lui ai dit, il fait une très grosse erreur
et s’en rendra compte plus tard, beaucoup plus tard et s’en voudra. S’il veut
partir avec son père, alors tant pis, je le laisserai. En faisant cela,
je considère me couper un bras et déjà en mourir un peu de
désespoir et d’incompréhension. Mais il me manque de respect, refuse
de m’obéir : »l’obéissance c’est pour les chiens » m’a-t-il
hurlé et se montre violent. Quoi
faire ? Je voulais le mettre à l’abri comme son petit frère et sa
sœur mais son choix est fait : il est du côté de mon « mari
» et me nuira pour faire plaisir à son père. Il faut que je
pense alors à protéger mes deux autres enfants et moi-même
et me sortir au plus vite de cette précarité. Avant
d’écrire ce mail, j’ai téléphonée, très stressée
à mon avocate pour savoir si je devais fuir, partir à l’étranger,
ailleurs, n’importe où. Son assistante m’a dit de tenir bon quoiqu’il se
passe et quoiqu’il dise. En aurais-je la force. Jusqu’à maintenant je pensais
que le chagrin et le stress ne tuaient pas tout de suite, mais là je n’en
suis plus sure : je fais de la tachycardie et de l’asthme à cause de tout
ça. J’ai
une âme de petit combattant, mais je crois que je suis blessée au
fond d’une tranchée. Je suis prostrée dans ma chambre. L’assistante
de l’avocate me dit que je ne dois absolument plus avoir cette attitude et circuler
librement dans la maison et faire semblant de rien. Comment
est-ce possible à ce point. Merci
d’avoir pris le temps de lire tout cela. Merci pour votre site. Merci Bien
sincèrement, (Je
vous autorise à publier mon propos et mon e-mail anonyme aussi). marguerite356.dujardin@laposte.net
Bonjour, Oui, vous êtes un "petit
combattant", blessée sans doute, qui ne le serait pas ? Et votre détermination
viendra à bout de toutes ces turbulences ; projetez vous dans l'avenir
et imaginez la fin de cette période noire, le renouveau possible, afin
de garder vos forces ; vous avez été réactive et votre lutte
portera bientôt ses fruits car vous avez su adopter une stratégie
volontaire et réfléchie ; vous avez le droit d'être épuisée
mais tentez, de trouver du réconfort, dans la perspective de votre propre
reconstruction. Quant à votre fils, vous avez raison de penser, que
le temps lui fera comprendre bien des choses... Tenez bon ; pensez à
vous "dorloter" par des soins "relaxants", qui peuvent paraître
superficiels mais qui occupent l'esprit et aident à se sentir mieux dans
son corps ; sachez vous témoigner l'attention et le respect que vous méritez
. Courage. Merci de votre autorisation à la publication. Cordialement, Chantal
POIGNANT Conseil |