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Quand on subit des violences, on est dans un tunnel Email
en pied de message Bonjour, Je m appelle Maya, j’ai 25 ans et je vis à Lyon. Aujourd’hui en surfant sur le web, je suis tombée sur un article concernant les femmes battues et j’ai trouvé le lien pour me connecter à votre site. Ce message est à la fois un témoignage et une délivrance. Voilà mon histoire…( que je n’aurais pu raconter il y a encore 6 mois)… J’avais 23 ans, je sortais d’une relation de 4ans et j’étais perdue. Comme dans chacun de ces moments, on décide de recontacter et se rapprocher de nos amis. C’est ce que j’ai fait. J’ai recontacté un ami de longues dates, toujours là pour moi, disponible, attentif et doux. Je lui raconte ma rupture, on discute et on se rapproche. Je me sens complètement en confiance avec cet homme. Quelques semaines passent puis quelques mois… on décide de tenter notre chance à 2 et je m’autorise le droit de l’aimer… Les 2 premiers mois sont magiques, fidèles à notre amitié : complicité, rires…
La descente aux enfers a commencé au 3ème mois. Nous allons à une soirée et en sortant, il a bu et fumé et il est un peu déconnecté. On se fâche et il me met une gifle. Je suis quelques secondes étonnée puis déçue de son geste. Il s’excuse, il me dit de le quitter, qu’il n’en vaut pas la peine, et moi, je suis là, prête à le consoler à lui dire que son geste n’est pas grave !
Quelques semaines passent, je range son geste déplacé dans un coin de ma tête en me disant que c’est un dérapage… insignifiant ! De nouveau, nous ne sommes pas d’accord sur un sujet, il m’insulte, me traite de « demie cervelle », de « bonne à rien », et j’en passe des bien plus graves. Suite aux insultes qui pour lui ne suffisent pas il repasse aux gestes, cette fois c’est une gifle et un coup de poing dans le dos, des coups de pieds sur le corps, une fois qu il m’a jetée au sol. Puis une fois, qu’il redescend sur terre, il s’excuse, s’occupe de moi. Sûrement très faible et surtout apeurée, je ne dis rien, je ne suis alors plus capable de réfléchir. Il donne les explications à ma place, me manipule, me fait admettre que je suis la responsable de tous ces gestes. Je le crois et lui pardonne… Dans ma tête, je comprends que cela va se reproduire mais je me convaincs qu’il est bon et gentil et que tout ceci n’est qu un cauchemar.
Les jours, les semaines passent. Je m’isole de mes proches, je n’ai plus envie de parler. Ni à ma famille ni à mes amis. Je me ferme et me coupe du monde. En réalité, je vis dans son monde…destructeur et ravageur.
Les violences se répètent toutes les 3 semaines puis tous les 15 jours. Les violences vont de plus en plus loin. Je me retrouve le visage abîmée, obligé de poser des vacances pour ne pas qu on me voit comme ça. J’ai honte, je me cache. 8 mois passent et la dernière dispute va beaucoup, beaucoup, beaucoup trop loin, je perds connaissance quelques secondes, jai vu passé la mort qui n’était pas très loin. Il se fait très peur lui-même. Il me propose de quitter le domicile. J’accepte. Il va mettre 4 mois à partir de l’appart… Ces 4 mois je l’ai considéré comme un ami, je lui ai fait croire que même s’il partait il ne me perdrait pas en amie. Je pense avoir trouvé par ce mensonge un acte de survie. Je savais qu’en lui disant ça il quitterait plus facilement le domicile.
Une fois parti, j’ai changé de numéro et d’appartement… Il a réussi à retrouver mon numéro professionnel mais il a vite compris que je n’étais plus seul que j’en avais parlé et qu’il n’avait plus d’emprise sur moi. Il m’a enfin laissé tranquille. Après tout de même quelques menaces de mort et du harcèlement.
Ce genre d’individu est en fait très faible car il ne s’en prend qu’à plus faible que lui. Il manipule et fait tout pour que la victime soit isolée. Je sais que ce n’est pas facile mais en fait il faut arriver à en parler à un proche (c’est ce que j’ai fait, la aussi sûrement par instinct de survie) qui lui va vous aider à en parler autour et vous entourer. En n’étant pas seule, le pervers va plus ou moins lâcher prise en voyant qu’il n’a pas d’effet sur vous. Bien sur avant de lâcher prise, il va peut être vous faire peur,lancer des menaces de mort, des insultes, des violences…
J’ai fait deux mains courantes pour me protéger, je n’ai pas voulu porter plainte par peur de représailles. Aujourd’hui je sais que c’est une erreur. Encore aujourd’hui un an plus tard, j’ai des flashs parfois. Je me bats pour les mettre dans un coin car jamais je n’oublierai. Cet épisode fait parti de ma vie et il contribuera en quelques sortes à mon bonheur ( et oui, aussi fou que cela puisse paraître, j’ai appris beaucoup sur moi) et à ma construction Je suis suivie par une psychologue. J’ai contacté le centre médico psychologique qui m’a beaucoup aidée.
Je vais finir par un message d’espoir. Aujourd’hui, j’ai retrouvé le bonheur auprès d’un garçon qui m’apporte tout ce en quoi je ne croyais plus. Il m’écoute, me rassure et me redonne confiance en moi, m’aime comme il est logique d’aimer c'est-à-dire avec sincérité. Quand on subit les violences, on est dans un tunnel, et comme dans chaque tunnel, au bout il y a la lumière, le tunnel est plus ou moins long mais la lumière est toujours au bout !!! Gardez espoir…
Merci
de m’avoir accordé quelques minutes…vous avez contribué vous aussi
à ma délivrance grâce à cette formidable association.
Merci.
Bonjour, |