Victime
des agissements mes deux oncles Email
en pied de message Février 2007
Bonjour,
Nelica7,
un pseudonyme bien sûr mais ce que je vais écrire je n'en ai plus
honte...
Je cherche à travers ces lignes partager mon experience
mais aussi recolter vos témoignages sur la question de la confrontation
avec l'abuseur dans le cas d'inceste.
Voici mon histoire.
J'ai
24 ans aujourd'hui et j'ai été abusé par trois fois par deux
oncles.
Voici donc mon contexte familiale... En fait tout à commencer
par une mère trop optimiste qui avait deux filles et un fils-mari! Elle
traitait mon père comme un enfant et lui, grand harceleur moral devant
l'éternel, nous a pourrie la vie pendant des années. J'ai grandi
dans la peur des adultes, il est arrrivé que mon père me tape dessus
(la dernière fois j'avais 14 ans). J'avais peur de l'autorité et
peur d'être abandonnée. J'ai toujours eu des relations conflictuelles
avec ma soeur, assez violente... on reproduisait simplement ce qu'on voyait à
la maison. Mes parents hurlaient souvent. Ils ont divorcé en 1991 et
mon père a dormi sur le canapé du salon pendant 10 ans... menacant
ma mère que la tuer si elle refaisait sa vie!
La
première fois que mon oncle #1 a abusé de moi, j'avais 10 ou 11
ans. Il est le petit frère de mon père. Il m'a touché à
deux reprises, une fois ma poitrine naissante alors que je jouais à l'ordinateur
et une deuxieme fois, le sexe dans ma chambre... Mais bien avant cela cet homme
savait nous violé du regard moi et ma soeur!
Je n'ai bien entendu
rien dis à personne, car j'avais peur de me faire gronder, qu'on estime
que tout ceci était de ma faute, que mon père l'apprenne... Une
couche de plus de peur s'est alors abattue sur moi.
La deuxième
fois, j'avais 15 ans et j'étais à New York. Le mari de ma tante
(petite soeur de mon père), oncle #2, a commencé à m'embrasser
et à me lécher l'oreille (l'interieur!!!) alors que j'étais
à l'ordinateur! J'étais paralysé de peur, de honte, des souvenirs
ont du revenir à la surface je me suis sentie très mal.
La
encore je n'ai rien dis... jusquau jour ou... vers l'âge de 16 ans...
Ma
soeur et ma mère parlait de mon oncle #1 qui demenageait avec sa femme
dans un nouvel appart. Ma soeur, qui s'était proposé de les aider,
parlait à table de son regard de pervers sur sa poitrine... Etant une
adolescente plus agée, elle est de deux ans mon ainée, elle disait
à ma mère que c'était bizarre et qu'elle n'y retournerait
qu'une derniere fois car elle avait promis mais bon... Plus tard dans la soirée,
ma mère a insisté pour que j'aille aidé ma soeur avant de
finir plus vite et de la liberer de son engagement! J'ai refusé évoquant
des raisons bidons puis plus elles insistaient toutes les deux plus je commencais
à m'embrouiller et j'ai craqué et je leur ai tout raconté
oncle #1, oncle #2...
C'était dur et le soir où on en a parlé,
je souhaitais juste qu'elle arretent de me harceler, je me sentais vide, sale,
moche, conne et vraiment moins que moins que rien! Elles m'ont demandé
ce que je voulais faire et j'ai dis que je ne voulais plus jamais leur en parler...
elles ont tenus bons mais on a donc continué à faire comme si de
rien était avec mon oncle... sauf que ma soeur n'est plus reparti l'aidé...
Mais nous sommes partis les voir par la suite à plusieures reprises chez
eux...
Le temps est passé... et je me sentais mal, je manquais de
confiance en moi, j'étais agressive, méfiante envers les gens,
et en particulier les hommes... Je me sentais mal tellement mal qu'a 20 ans j'ai
fais une depression... en mangeant des kinder bueno, j'etais devenu grosse et
inerte, je me laissais mourir de l'interieur...
Un jour dans un élan
d'instinct de survie j'ai décidé d'aller voir un psychanalyste dans
ma ville, et j'ai fais pendant 2 ans et demi une psychotherapie de soutien...
Ca
était long et très dur mais le résultat est là...
je vais bien, j'ai pris de la distance avec mes parents et surtout d'avec mon
père qui sait si bien faire culpabiliser...
Et aujourdhui j'arrive
à une sorte de barrage à dépasser... J'ai 24 ans, un namoureux,
une vie "pas si pire" comme on dit au Québec où je voyage
actuellement, je me sens libérée des entraves de mon passé
et je sens que je suis à deux doigts d'être moi même... mais
avant je veux en finir avec ces histoires et je vais faire quelque chose d'important.
J'aimerai
parler de mes abus sexuels aux femmes de mes oncles, pour leur expliquer mon silence
envers leur famille (J'ai des cousins que je connais à peine) mais aussi
pour enfin réveler aux yeux du monde mon statut de victime de ces agressions...
afin d'être enfin reconnue comme telle (même si ce ne sera pas par
ces femmes, j'aurai osé enfin me positionner comme victime)
Voilà
mon histoire, je vais peut être passer par NY avant de rentrer en France... Et
J'ai le projet de parler à la femme de mon oncle #1 dès que je rentre!
J'aimerai
savoir si certaines d'entre vous on déjà eu l'occasion de parler
de leur agression aux femmes d'abuseurs et comment vous y êtes vous pris?
Merci
de vos témoignages et félicitations si vous l'avez fait... Il me
semble aujourdhui évident de savoir dire : "j'ai été
victime de cette personne"
Bonne continuation à toutes et merci
pour ce site formidable,
Nelica7 Bonjour,
Merci
de votre réponse et de me faire m'interroger sur cette démarche
de parler à mes tantes et mes oncles!
Je pense que je n'ai jamais
eu la chance d'avoir été "reconnue officiellement" comme
victime car je n'en ai jamais parlé autour de moi, ma mère a scellé
le secret en respectant mon choix de me taire, aucun adulte n'a jamais pris en
compte cet abus.
Mes démarches de parler avec mes tantes et pourquoi
pas oncles, seront de dire haut et fort : Voilà ce qui s'est passé,
je tiens à ce que ca se sache car ce n'est pas un acte anodi. Je ne porterai
pas plainte car je ne peux pas prouver mes agressions mais je ne veux pas que
d'autres personnes subissent la même chose. Je pense qu'il est important
que mes agressions se sachent surtout qu'ils se sont passé dans le cercle
familiale.
De plus, cela expliquera à mes tantes mon comportement
distant. Les pauvres n'ont pas de "chance"... mais je ne m'attend pas
à ce qu'elle me console! Comme
je l'ai expliqué j'ai eu la chance de faire une psychothérapie et
je n'y vais pas pour me faire reconnaitre comme victime par ses personnes car
je ne doute plus de mon statut de victime mais je pense qu'il est bon de dire
à ceux qui doivent l'entendre: " vos actes ont des consequences".
Et oser le dire à une personne qui peut agir (en protégeant les
enfants ou les ami(e)s des efants) pourra surement me faire du bien!
Ne
pas porter plainte et un choix murement réfléchi car : je n'ai aucune
preuves de mes allégations et que me lancer dans un processus long et qui
ne servira qu'aux statistiques.
Aujourdhui j'en parle avec recul et paix.
J'ai évacué mes démons et mes angoisses, je vis bien je pense. Confronter
mes agresseurs me permettra d'exprimer ce que je pense : leurs dire que je méprise
ce qu'ils ont fait et qu'aujourdhui j'ai la chance d'être indifferente à
leur sort. Mais que néanmois, leur acte d'hier va avoir enfin les conséquences
qu'ils méritent car je vais en faire part à son entourage et en
l'occurence leur femme!
Même s'ils ne m'entendent pas j'aurai fais
mon possible pour les prévenir...
Enfin je sais que cette révélation
aura des conséquences sur la vie de mes tantes... je pense agir pour le
bien de tous... je pense surtout à mes cousins (de mon oncle #1), j'espère
qu'ils ne leur ai rien arrivé! Pour l'oncle #2, je veux juste faire comprendre
à ma tante que je ne souhaite pas avoir de relation avec cette personne
du à ces événements. Point.
M'entendre dire à
haute voix et devant "le monde entier" que je ne suis pas la coupable
mais la victime me fera du bien! Merci
pour votre site extrement bien fait! Je vous souhaite bon courage, et pense peut
être participer plus activement quand je serai de retour en France!
Merci
encore de votre réponse! :)
Bonne continuation,
Ps
: si vous le jugez utile vous pouvez aussi publier cette reponse!
nelica7@hotmail.fr |