Les "forces obscures" du lien d'attachement Email
en pied de message Novembre 2007 J'ai
rencontré mon ex ami à l'âge de 21 ans il m'a fait subir de
violences jusqu'à mes 27 ans. Cette expérience traumatisante je
l'ai gardé pour moi pendant 6 ans je souhaite en parler aujourd'hui, voici
mon histoire: L'amour m'est tombé dessus un putain de soir
d'hiver j'tavoue j'y croyé pas en fait c'était l'enfer j'ai
passé ptrès de 6 ans à chercher le paradis j'lai trouvé
aujourd'hui depuis que je suis parti L'amour ma rendu conne, aveugle,
et souvent sourde l'homme que jcroyais aimé m'a trop pris pour une gourde je
lui donné ma vie mon corps et mon esprit il m'a donné des coups
m'a trompé m'a menti avec c'que j'ai vécu, jpourrai écrire
un livre, un truc qui s'apellerai,"j'attends qu'on me délivre!" il
a faillit me tuer c'est vrai, j'exagère pas mais j'suis restée
quand même, putain je comprends pas?! j'devais l'aimé surement
plus que je ne m'aimais moi pourtant il me détruisait j'm'en apercevais
pas je n'avais pas le courrage de quitter ma moitié mon côté
noir obscur c'était l'homme que j'aimais... j'disais qu'c'était
un ange en cachant ses démons j'voulais pas qu'les gens sache j'avais
honte de mon nom 6 ans plus tard j'ai enfin le déclic je vous
passe les détails de peur que ça ce complique et oui si j'vous
dit tout vous allez le detester je n'y arrive pas moi même, alors laissons
ça de côté... c'était un soir d'hiver comme
quand tout a commencé j'lui dit que c'était fini qu'y a rien
à regretter il a fait l'coup du mec surpris hyper choqué a
essayé de me retenir mais j'lui tout balancé ce que j'avais
sur le coeur les coups les trahisons en gros que j'avais enfin trouvé
les clefs de ma prison aujourd'hui ça va mienx j'avance l'esprit léger le
corps et le coeur guérit mais pas cicatrisé je profite de
la vie j'évite les faux pas, je choisis en détail ce qui est
bien pour moi mon passé est derrière, je me retournerai pas je
lui ai peut être pardonné mais oublié j'peux pas... EVA.
Bonjour, "Je
n'avais pas le courage de quitter ma moitié ; mon côté noir
obscur, c'était l'homme que j'aimais" : ce vers est étrange
parce que profondément mélancolique et surtout, il met en évidence
une paradoxale fascination pour le manque (d'amour) au sein de la relation ; vous
montrez bien que vous vous raccrochiez de toutes vos forces à votre illusion,
que vous ne pouviez pas voir, que vous refusiez de voir, pour ne pas devoir faire
face à l'évidence et à la souffrance. Vous "aimiez"
d'autant plus que vous avez été mal "aimée", jusqu'à
l'inacceptable ; vous avez été dépendante de ce lien qui
"abîme", puis vous avez eu certainement un sursaut, une prise
de conscience et "l'envoûtement"a pris fin... Pouvez vous nous
expliquer SVP comment, pour vous, il a pris fin et comment vous avez pu reprendre
votre cheminement vers l'autonomie ? Merci
de votre autorisation à la publication. Est-ce que je mets votre adresse
e-mail ? Cordialement, Chantal POIGNANT Conseil
Bonjour,
oui je vous autorise à publier mon témoignage. Et je voudrais
vous demander si vous connaitriez sur ma ville Perpignan une ou des associations
qui auraient besoins de bénévoles, j'ai vraiment envie de faire
le deuil de cette histoire qui me hante, et aider d'autres femmes à s'en
sortir... Merci par avance de votre compréhension et merci d'exister. J'ai
cherché sur Perpignan ; il y a des associations dans votre région
et un peu plus loin, mais je ne peux pas vous affirmer qu'elles recherchent des
bénévoles ; voici les adresses : *
http://www.solidaritefemmes.asso.fr/ Plus loin : * http://accueilfemmesbattues.chez-alice.fr/ *
http://www.sosviol.com/sos/pages/home.php?rub=0&srub=0 Et
à Perpignan, bd A. Briand, une association pro : * http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_hommes_violents.htm Cordialement, CP
Bonjour,
je vous remercie d'avoir porté un intéret à mon mail
et d'avoir répondu à mes questions. Pour répondre
à votre question, effectivement, avec le recul je peux dire que j'étais
comme "envouté" par cette personne qui me faisait du mal et que
je ne quittais pas paradoxalement. Il m'a fallu une année pour avoir le
courrage et la force de partir de cet enfer. Et le plus étrange c'est que
je suis partie en étant toujours amoureuse de mon boureau!!! Mais comme
vous le dite très justement "l'envoutement" avais pris fin...
2006 a été pour moi une année décisive dans ma vie,
j'ai été licencié de mon emploi que j'occupais depuis 3 ans
et demi et qui ne me convenait plus, j'avais pris 20 kg, j'étais très
mal dans ma peau et dans ma vie. En plus des problèmes de violences physique
et psychologique que mon ex ami me faisait subir, des problèmes financiers
sont venus se greffer à tous ça. Je n'en pouvais plus, il m'épuisait
de plus en plus et c'est le jour où j'ai fait une tentative de suicide
que je me suis rendu compte que je n'étais plus moi même, je n'étais
plus EVA la jeune fille toujours contente pleine de vie que tout le monde connaissais.
Bien que face à ma famille et mes amis je n'ai jamais montré aucun
signe de détresse, une fois seule face à moi même je ne me
reconnaissais pas. J'ai décidé alors qu'il fallait agir pour que
tout cela cesse et que ma vie ne soit plus en danger, je n'avais aucune idée
de qui pourrait me venir en aide, et c'est en allant voir une assistante sociale
pour mes problèmes financiers que le processus de "désenvoutement"
c'est mis en place. En effet elle a su m'écouter et voir au delà
de ce que je lui disais, elle m' a conseillé de consulter une personne
qui s'aurait m'écouter (psychologue), m' a aidé à résoudre
mes soucis financier et m'a conseillé de faire un bilan de compétence
pour savoir où je me situé professionnellement. J'ai suivi tous
ses conseils et à la fin de l'année (décembre) tout le cheminement
que j'avais engagé pour atteindre mon autonomie a pris tout son sens. J'ai
quitté mon ex j'ai passé le concours d'assistante sociale, que j'ai
réussi, je me suis installé dans mon nouvel appartement, 2007 a
bien commencé... Aujourd'hui mon souci c'est que je commence à peine
à parler à mes proches de tout ce que j'ai vécu, et tous
sont choqués car je décris vraiment précisemment les scènes
de violences, les coups, les bruits, les insultes... comme si j'avais besoin de
revivre à travaers mes paroles mon enfer. De plus l'école que j'ai
intégré en septembre pour etre assistante sociale fait ressortir
tout ce cmal car on nous pousse à se dévoiler . Donc j'essai de
me livrer d'expliquer ce que j'ai vécu bien que ce ne soit pas tous les
jours évident... Ma peur est de craquer parceque toute la haine que jai
envers la personne qui m'a fait du mal n'est pas sorti de moi jusqu'à aujourd'hui.
Mais bon je vis je suis heureuse et c'est le plus important, j'éspère
réussir mon objectif professionnel et aider les femmes qui sont ou ont
été dans ma situation à vivre pleinement leur vie de femme
et à comprendre que tout le monde est libre et qu'il ne faut pas se laisser
emprisonner dans la peur que l'on a de l'autre. Encore merci d'avoir pris le
temps de me lire, et de me répondre. EVA PS: vous pouvez diffuser
mon adresse e-mail eva-b66@hotmail.fr Votre
témoignage est infiniment clair et met bien en évidence les "forces
obscures" du lien d'attachement. C'est pourquoi, je souhaitais mettre
vos paroles "au service" d'autres personnes. Merci beaucoup de votre
participation ; votre aptitude à la communication sera bienvenue dans l'exercice
de ce métier difficile. Bonne route et merci. Cordialement,
Chantal POIGNANT |