Est-ce
de la violence psychologique ? Email
en pied de message Décembre 2007
Bonjour, Je vous écris car je vis une situation difficile dans ma vie
de couple. Je suis mariée depuis 3 ans, mais nous nous connaissons depuis
10 ans. Je ne sais pas exactement quand cela a commencé mais mon mari me
parle mal Il lui arrive de piquer d'énormes colères à propos
du ménage qu'il trouve mal fait, des comptes que je gère mal, des
démarches administratives que je n'ai pas faites .... Dans ces cas, il
me dit des choses du genre "il faut vraiment être con!", "j'en
ai marre d'être obligé de gueuler pour que tu fasses les choses",
"je suis vraiment pas aidé, je me casse le cul et tout ce que tu trouves
à faire c'est me prendre pour un con", "putain de boulet"
... c'est moi qui gère tout le quotidien, je fais les courses, le ménage,
les lessives, la cuisine, je m'occupe de notre fille. Avant il l'emmenait chez
la nourrice le matin maintenant c'est moi qui l'emmène et qui la récupère
et il la gardait tous les lundis maintenant ce n'est plus qu'un lundi sur 2 car
sinon il n'a plus de temps pour lui. Lui, il s'occupe du bricolage (et encore
il m'arrive de faire les petits travaux) et il trouve que je ne fais rien alors
que lui n'arrête pas. Moi j'ai plutôt l'impression que ce que je fais
me prend beaucoup plus de temps que ce que lui fait. mais de toutes façons,
il n'est jamais satisfait. Et de toute façons, quand je fais les choses
, il trouve toujours que ce n'est pas bien: le papier peint est mal posé,
le placard mal rangé ... Il y a environ un mois, il s'est emporté
violement et m'a prise à la gorge et plaqué contre le mur devant
notre fille de 2 ans, puis a tapé sur son lit de poupée qu'il a
tordu. Tout ça, car il avait grondé notre fille, puis lui avait
fait un bisous et l'avait autorisé à venir me voir. J'ai donc considéré
qu'elle n'était plus punie et je l'ai prise dans mes bras. Pour lui, la
punition n'était apparemment pas levé et il m'a ordonné de
la poser par terre. ce que j'ai refusé, il m'a dit "pose là
où c'est elle qui va prendre", pour une fois je lui ai tenu tête
et je l'ai gardé dans mes bras. Il me l'a alors arraché des bras
et c'est là qu'il m'a prise à la gorge. depuis, plus aucune scène
de violence. Et c'est la seule fois qu'il s'est montré violent avec moi,
si ce n'est qu'il a du me bousculer 2 fois depuis qu'on est ensemble mais c'est
tout. Lui, il me reproche mon manque d'enthousiasme pour les relations sexuelles.
Et je reconnais qu'il n'a pas tort. je n'ai jamais ou très rarement envie
de lui. je ne sais pas exactement depuis quand (au début de notre relation,
tout allait bien de ce coté là), mais je me souviens de longues
discussions qui finissaient toujours par ce qu'on fasse l'amour comme lui le souhaitait.
Il m'a aussi obligé à des pratiques qui ne me plaisaient pas et
qui me faisaient mal (il ne le fait plus), pas par la force mais pas la persuasion:
il est capable de m'empêcher de dormir pendant des heures pour obtenir ce
qu'il veut. maintenant, j'ai compris et je le laisse toujours faire quand il en
manifeste l'envie, c'est plus vite fini. la semaine dernière, je lui ai
dit que je pensais à le quitter à cause de son comportement. Il
pense que c'est de ma faute si il se comporte comme ça (je ne fais rien
pour l'aider et je ne me rends pas compte des efforts et des concessions qu'il
fait, notamment sur le plan sexuel), et qu'en plus il est très stressé
dans son travail. cela fait un peu plus d'une semaine que le climat est calme
à la maison: il fait même semblant de vouloir m'aider (je dis semblant
car il propose de m'aider puis ne fait rien), me demande si je vais bien, si mon
moral va mieux. Je me demande si cela va durer, si ce n'est pas moi qui dramatise
les choses et qui exagère. Je me dis que son comportement n'est peut être
pas si grave que ça, qu'il a peut être raison quand il dit que c'est
de ma faute. En plus, il me dit que je suis vraiment légère de penser
à le quitter pour si peu. Que je vais gacher sa vie et celle de notre fille
pour 3 fois rien, que je lui fais du mal. Avant-hier, nous avons vu une émission
sur des gens qui ont de graves difficultés financières et qui ne
peuvent même pas payer un loyer. Il me dit "et toi tu penses à
me quitter? mais tu crois qu'on va échapper à ça?".J'aimerais
avoir votre avis sur ma situation. Est-ce de la violence psychologique ou est-ce
moi qui prend trop les choses à coeur et qui dramatise? la situation peut
-elle s'améliorer? Ma fille souffre t'elle de cette situation ou souffrirait-elle
encore plus d'une séparation? merci de votre réponse PS:
vous pouvez, si vous le souhaitez, publier mon message sur le site ainsi que mon
email. finou773@hotmail.fr
Bonjour, Assurément,
votre mari exerce à votre égard une violence psychologique et physique
même si celle-ci est plutôt rare d'après vos dires. Ce comportement
est grave, dans la mesure où cet homme vous fait porter toute la responsabilité
de la situation, minimise les faits, vous manipule pour mieux asseoir son emprise
sur vous (il va s'enquérir, par exemple, de votre moral comme si votre
état d'esprit n'avait rien à voir avec ce que vous vivez avec lui,
comme s'il s'agissait d'un problème isolé de santé...). Ce
comportement est grave parce qu'il dénote un certain degré de "perversité"
et parce qu'il n'est jamais question pour votre conjoint de se remettre en cause
un tant soit peu. La situation peut difficilement évoluer favorablement
puisqu'il nie les problèmes : le seul problème, en fait, ce serait
vous d'après lui ! Et tant qu'il n'y a pas une réelle prise de
conscience de sa part, une volonté de comprendre et de reconnaître
que vous allez mal, parce que la situation vous fait mal, parce que vous ne supportez
pas d'être aussi peu respectée en tant qu'être humain autonome,
parce que vous n'admettez pas d'être méprisée dans votre identité,
aucune amélioration ne peut être logiquement attendue. Je vous
propose de lire ces pages : * http://www.sosfemmes.com/violences/violences_differentes_formes.htm *
http://www.sosfemmes.com/violences/violences_profil.htm *
http://www.sosfemmes.com/violences/violences_cout.htm *
http://www.sosfemmes.com/violences/violences_cycles.htm Votre
conjoint doit entendre et prendre en compte votre refus ferme de continuer dans
ce mode de fonctionnement. Sera-t-il capable de l'écouter ? Rien n'est
moins sûr. Apparemment, il serait plutôt enclin à vous faire
miroiter les avantages qu'il vous propose et à user de sa force de persuasion
pour vous retenir. Or, il doit pouvoir se mettre en cause lui et revenir sur
ses propres représentations. Proposez lui de consulter un thérapeute,
un conseiller conjugal ou de participer à un groupe de paroles. Votre
avenir commun est en jeu. Merci de votre autorisation à la publication. Cordialement, Chantal
POIGNANT Conseil |