Après
6 ans de séparation, je me sens encore prisonnière
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Février 2008
Je vous
écris car j'ai besoin de vos conseils dans la mesure où
vous pourrez le faire bien sûr. Avant, je vais essayer le plus
clairement possible de vous expliquer ma situation.
En fait je suis séparée du père de ma fille depuis
environ 6 ans déjà, et ça a beau faire 6 ans je
n'ai rien oublié de sa violence, mais je suis restée en
contact avec lui pour qu'il puisse la voir, normalement 1 week end sur
2, et pendant les vacances, selon ses possibilités.
Et depuis environ 2 ans je fréquente un homme très bien
qui a lui même une fille, avec qui je ne vis pas encore car je
suis en train de passer mon permis de conduire. Entre son divorce et
mes problèmes de santé (cancer du sein) quand on s'est
rencontré, le temps de me requinquer et de m'inscrire sérieusement
au permis de conduire, voilà 2 ans qui s'écoulent très
très vite.
Je précise
qu'avant séparation du père de ma fille, nous vivions
en concubinage, et quand nous nous sommes séparés on n'a
pas fait de jugement, on s'est séparé à "l'amiable".
En fait j'ai eu trop peur pour porter plainte, et je ne me suis pas
sentie bien conseillée, rassurée à l'époque,
et du coup même officialiser la séparation par un jugement
pour la garde de ma fille, me paraissait impossible à faire.
J'étais terrorisée, désemparée, et avait
peur qu'il s'en prenne à elle, vu toutes les menaces qu'il m'avait
faites, car il sentait que je lui échappais. Mais comment vivre
avec ces menaces qui résonnent dans la tête après
? Comment faire la part des choses pour savoir si il serait passé
à l'acte ou pas après ?
Même si mes craintes petit à petit se sont un peu estompées
au fil du temps, je n'ai rien oublié des mauvais moments passés
avec lui et de la peur que j'ai eue qu'il arrive un malheur à
ma fille depuis sa naissance jusqu'à ses 3 ans, moment de la
séparation.
Ce qui est sûr, c'est que c'est une blessure qui n'a jamais vraiment
cicatrisé pour moi, les souvenirs sont toujours là. Et
puis c'est surtout que ce n'est pas le genre à faire son mea-culpa,
à demander pardon.
Aujourd'hui, les difficultés que je rencontre avec lui, enfin
qui sont les mêmes depuis la séparation, sont la planification
des week-end de garde et la pension alimentaire.
Concernant les week-end, il n'arrive pas à accepter le fait que
j'aimerais que les choses soient établies, régulières,
mais pour lui je sens bien qu'il n'en a rien à faire de moi,
vu les fois avec la façon dont il me parle quand "j'ose"
lui tenir tête pour lui exprimer mon mécontentement quant
aux week-ends désorganisés, d'autant que ma vie prend
un tournant stable avec mon ami alors que lui est toujours en "galère"
de travail ou d'argent. J'avais oublié de préciser qu'il
est en ménage avec quelqu'un depuis notre séparation,
son amie travaille (jusqu'à preuve du contraire).
Et pour la pension alimentaire, il me la donne quand il peut, ou quand
il veut... allez savoir. Ce qui est sûr, c'est que c'est un panier
persé : c'est moi qui tenait les comptes quand on était
ensemble. Et d'après ce que j'ai pu me rendre compte après
séparation, il n'a pas changé non plus sur ce point-là
et il est d'une mauvaise foi incroyable. Pourtant je ne l'ai jamais
harcelé sur ce point, je ne suis pas dépensière,
mais vis-à-vis de sa fille, je crois qu'il aurait pu faire des
efforts, d'autant qu'à son habitude, il se vantait de gagner
tant (environ 1800 )et se permettait d'avoir un loyer à
mon avis largement au-dessus de ses moyens même en étant
avec son amie (entre 900 ET 1000 ). Comme par hasard, quand je
lui parlais de pension, trop souvent, il "pleurait" sur les
impôts qui lui prenaient tout son argent, et j'en passe. Par la
force des choses il s'est quand même résigné à
voir plus petit et se trouver un appart avec un loyer moins cher, et
plus proche aussi (est à 20/25 mn de route) mais je ne vois toujours
pas la couleur de la pension.
J'en reviens aux week-ends de garde, car c'est sur ce point-là
qu'on s'est disputé au téléphone il y a un peu
plus de 15 jours. Et c'est suite à cette dispute que je me suis
remise à penser à entreprendre des démarches en
justice pour officialiser le fait que j'ai ma fille en résidence
principale depuis 6 ans, que je l'assume quasiment sans aucune aide
de sa part. Et puis je suis tombée sur votre site.
Ma question est : est-ce que même après 6 ans de séparation,
mais au vu des circonstances difficiles dans lesquelles ça se
passe avec lui, ma demande d'avoir l'autorité parentale, tout
en lui laissant des droits de visite qu'il devra respecter (en théorie),
sera-t-elle acceptée ?"
J'ai peur que le fait de me décider à faire un jugement
après 6 ans, ça peut faire pencher en ma défaveur
la décision du juge ?
Si la question de la pension alimentaire pouvait se résoudre
dans la foulée, pourquoi pas, surtout pour ce qu'il ne m'a jamais
versé.
Pour ce qui est de la violence conjugale que j'ai subie, je crois que
c'est trop tard, non ?
En fait, ce que je veux surtout, c'est ne plus avoir à me disputer
avec lui sur les week-ends de garde, ou même les vacances. J'en
ai vraiment ras-le-bol.
Je ne sais pas si j'ai été très claire, mais j'avais
vraiment envie de raconter tout ça, même si y a plein de
choses moches encore que je n'ai pas écrites. C'est pas évidement
d'écrire ses souvenirs, je m'y suis reprise à plusieurs
fois pour allez jusqu'au bout, ça fait remonter les mauvais souvenirs.
Si ça peut m'aider à vaincre mes vieux fantômes
alors j'aurais gagné une très grande victoire, surtout
pour moi-même.
Merci d'avance. Vous pouvez publier mon mail, si ça peut aider.
KRIS310
Bonjour,
Depuis la loi 2002-305 du 4/3/2002, les règles applicables en
matière d'autorité parentale ne distinguent plus selon
que les parents sont mariés ou non. Le principe est donc en matière
de concubinage celui d'un exercice en commun par les père et
mère de l'autorité parentale.
Toutefois ce principe suppose que les deux parents aient, l'un et l'autre,
reconnu leur enfant avant qu'il n'ait atteint l'âge d'un an ;
si la filiation n'est établie qu'à l'égard d'un
seul des parents, ce dernier exercera seul l'autorité parentale.
Il ne semble pas que ce soit votre cas mais j'aimerais avoir des précisions.
En cas de séparation des concubins, il leur appartient de s'entendre
quant aux modalités d'exercice de l'autorité parentale.
En cas de conflit entre les parents, c'est le juge aux affaires familiales
qui statuera, en fonction de l'intérêt de l'enfant avant
tout.
Vous pouvez donc écrire par lettre recommandée avec accusé
de réception au juge aux affaires familiales du tribunal de grande
instance de votre département si vous souhaitez que des règles
claires et précises soient fixées et respectées,
tant par rapport aux droits de visite et d'hébergement du père
que par rapport au montant et au versement de la pension alimentaire.
Ne confondez pas autorité parentale qui est de toutes façons
exercée en commun (si l'enfant a été reconnu par
l'un et l'autre) et résidence de l'enfant.
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_separation.htm
Je ne peux préjuger de la décision du juge mais il ne
me semble guère envisageable, compte tenu de ce que vous expliquez,
que vous "perdiez" la résidence de l'enfant, d'autant
plus que le père ne la demande pas et apparemment n'assume pas
par ailleurs ses responsabilités.
Concernant les faits de violence, il est trop tard pour porter plainte
:
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_penal.htm
Il
me semble que pour "vaincre vos vieux fantômes", vous
allez devoir les exhumer complètement ; je vous conseille de
rechercher un soutien thérapeutique auprès d'un(e) professionnel(le)
:
* http://www.sosfemmes.com/ressources/liens_psy.htm
* http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm
Je
vous remercie de votre autorisation à la publication mais souhaitez
vous qu'on y joigne votre adresse ?
Nous ne ferons rien sans votre réponse explicite.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Bonjour
et merci pour votre réponse.
Pour répondre
à votre question, nous avons tous les deux reconnus notre fille
qui porte d'ailleurs son nom, vivions maritalement pendant environ 12
ans, pas de jugement au moment de la séparation et toujours rien
jusqu'à ce jour. Et la résidence principale de ma fille
est avec moi depuis la séparation.
Je souhaiterais revenir sur la dispute au téléphone avec
le père de ma fille qui a fait que j'en suis venue à vous
écrire. Et puis j'arrive pas à l'oublier cette dispute,
j'y pense très très souvent depuis qu'elle a eu lieu,
il y a environ 3 semaines déjà. Je sens que j'ai besoin
d'en parler.
Donc je
souhaitais donner plus de détails sur le pourquoi de cette dispute.
Il m'appelait en fait pour me donner son planning, il travaille dans
la sécurité. Et sans grande surprise son planning ne correspondait
pas avec le mien, tout du moins les week-ends, car le reste de son emploi
du temps, je n'ai pas besoin de le connaître. Je m'étais
pourtant décidée à lui donner à nouveau
un planning de nos week-ends respectifs, pensant naïvement que
ça lui servirait pour qu'il fasse son maximum pour faire en sorte
de ne pas avoir les mêmes week-end que moi. Il le sait pourtant
que "mes" week-end sont réglés comme du papier
à musique, ça va faire 2 bonnes années que je suis
avec mon ami. Mais bien sûr ça n'a servi à rien.
Je lui ai donc dit au début qu'il avait les mêmes week-end
de garde que moi, donc ça ne pouvait pas coller. Le problème,
c'est qu'avec ou sans planning depuis 6 ans de séparation, ça
a toujours été "la prise de tête". Et
comme je lui ai montré mon mécontentement dans la voix
et par les paroles (mais pas d'insultes), ça ne lui a pas plu,
il s'est énervé. J'ai l'impression que ça l'embête
que je puisse avoir un emploi du temps fixe avec mon ami, alors que
lui travaille aussi dans la sécurité (un pur hasard, car
quand on s'est rencontré à l'époque et qu'il m'a
dit qu'il travaillait dans la sécurité, je n'ai pas sauté
de joie), et qu'il arrive à avoir un emploi du temps régulier.
Donc là, comme je le disais, je me suis énervée
avec le père de ma fille, car vraiment je trouve qu'il y met
vraiment de la mauvaise foi, et je n'ai pas voulu me laisser faire en
lui disant ce que je pensais : que de toute façon ça fait
6 ans qu'on est séparés, et ça a toujours été
la croix et la bannière pour obtenir de lui un planning régulier,
qui ne change pas en plus à la dernière minute ; comme
il voulait se trouver encore une excuse avec le fait qu'il était
en période d'essai et que donc il ne pouvait pas faire ce qu'il
voulait, je lui ai répondu pareil : que période d'essai
ou pas, ça ne faisait aucune différence, les 3/4 du temps,
on n'arrive pas à s'accorder sur les week-end de garde.
Je me demande
même s'il a vraiment pris le temps de lire mon planning, vu ses
propos et la façon dont il m'a parlé. On peut croire de
l'extérieur que je veux lui imposer ma façon de faire
mais, en fait, ce n'est pas ça que je revendique, c'est un minimum
de régularité dans l'emploi du temps que j'aimerais avoir
de lui, car de mon côté depuis un peu plus de 2 ans, quand
je suis en week-end avec mon ami et sa fille, j'aimerais que ma fille
soit aussi présente.
Malgré
donc mon mécontentent, le fait que ça m'énervait
et que lui s'énervait, je lui ai quand même dit que même
si n'a me satisfaisait pas car il ne me donne pas le choix, il la verrait
donc le week-end où elle devrait être avec moi, mon ami
et sa fille.
N'empêche
que sur toute la conversation qui a duré un certain temps, c'est
quand même lui qui m'a raccroché au nez 3 fois. Avant qu'il
ne me raccroche au nez la 3ème fois, il voulait parler à
ma fille pour lui dire qu' "à cause de mes conneries, elle
ne verrait pas son père", alors que je ne lui ai pas dit
qu'il ne la verrait pas, même si je n'étais pas contente.
Je ne voulais pas qu'il lui dise n'importe quoi au téléphone,
alors je n'ai pas voulu qu'il lui parle à moins qu'il reconnaisse
que je ne l'empêchais pas de la voir. Mais bien sûr il n'a
pas voulu, il a préféré resté sur son entêtement.
Donc il m'a raccroché au nez.
Et depuis donc 3 semaines environ, il n'a pas appelé une seule
fois, ne serait-ce que pour avoir des nouvelles de sa fille. Il sait
que je suis joignable sur mon téléphone portable à
tout moment. Même moi j'ai été tentée de
l'appeler, genre je passe l'éponge, pour savoir si finalement
il la garderait le 19 janvier dernier. De toute façon, depuis
6 ans, 3 fois sur 4, c'est moi qui l'appelle pour savoir si tel week-end
qui va arriver, il vient la chercher. Mais là, vu les efforts
que j'estime avoir faits depuis toutes ces années, et vu la façon
qu'il a de me parler, ou d'être gentil quand monsieur est bien
disposé au point de vouloir me raconter sa vie comme il avait
l'habitude de faire du temps où on vivait ensemble (je l'appelais
et l'appelle toujours "monsieur MOI JE"), je me suis dit,
là je n'ai plus envie de me faire marcher dessus. Si vraiment
il se préoccuppe de sa fille, il aurait appelé depuis
bien longtemps.
Ah oui, j'oubliais de dire que pas une seule fois je lui ai parlé
de la pension alimentaire qu'il ne me verse pas depuis 1 an au cours
de cette conversation téléphonique. Une fois, il y a assez
longtemps, il avait osé me traiter de rentière parce que
je lui réclamais la pension.
Ce que je trouve dingue, c'est qu'après 6 ans de séparation
je me sente encore prisonnière de cette vie passée. En
revanche, sentimentalement, je ne me sens plus attachée à
lui depuis même avant la séparation, au contraire, je ne
rêvais que de ce moment. Du moment où ma fille est née,
jusqu'à ses 3 ans, je me sentais en danger, mais plus pour elle
que pour moi. Quand elle est née, j'ai réalisé
avec effroi à quel point j'étais prisonnière de
cette situation et je ne savais pas comment m'en dépétrer.
En fait à l'accouchement (j'étais encore dans ma chambre
à la maternité), une amie s'était permis de lui
dire par téléphone d'être gentil avec moi, et monsieur
s'est offusqué, et vu sa réaction j'ai compris que vraiment,
il était à mille années lumières d'être
"mon prince charmant". Cette emprise est invisible et pourtant
si concrète, si palpable. D'ailleurs, enceinte ou après
accouchement, il n'a pas hésité à me frapper, il
ne me rouait pas de coup heureusement, mais curieusement (je m'en suis
aperçue bien plus tard), je n'avais des bleus qu'à l'épaule
par exemple. Je sais pas comment il s'y prenait, mais rare en 12 ans
de vie commune, où j'ai eu des traces au visage, 2 fois maximum
si je me rappelle bien. Et pourtant, je les sentais passer. Mais dans
mon malheur, je me dit que ça aurait pu être pire, vu ce
que d'autres femmes peuvent subir au point d'en mourir.
Toutes
mes craintes en fait sont pour ma fille encore aujourd'hui. Comment
faire avec ce genre d'individu ? Est-ce qu'un juge des affaires familiales
qui ferait l'arbitre entre nous 2 le rendrait encore plus dingue ou
est-ce qu'au contraire ça le calmerait ? Comment savoir si finalement,
même après 6 ans, il ne mettrait pas ses menaces à
exécution ?? Il m'avait menacé que si je me séparais
de lui, il me tuerait, tuerait notre fille et se tuerait après.
Il avait même pointé son arme sur moi (apparemment une
arme d'alarme mais déjà à l'époque je n'y
connaissais rien, je ne savais pas si je risquais quelque chose). Mais
ce simple geste suffit à vous faire peur.
Psychologiquement, c'est pas évident car d'une certaine manière
j'ai l'impression qu'il veut avoir le pouvoir sur moi encore aujourd'hui.
Je me rebelle au maximum car il faut que je lui fasse front. Et c'est
peut-être justement parce que je lui tiens tête en lui disant
ses 4 vérités qu'il réagit comme ça en s'énervant.
Est-ce que ce climat de peur qu'il avait réussi à instaurer
à l'époque en moi et que je ressens encore aujourd'hui
va disparaître complètement un jour ou serais-je toujours
méfiante ? Et c'est ça qui est pervers, parce qu'on est
séparé, mais je ne suis pas complètement débarrassée
de lui.
Et pourtant
cette conversation m'a donné d'une certaine manière du
courage pour lui tenir tête si on venait encore à se disputer.
Car je me dis quand même : qu'est-ce qu'il pourrait avancer comme
argument pour me faire des ennuis vis-à-vis de la garde de ma
fille ? La pension alimentaire n'est pas régulière, c'est
le moins qu'on puisse dire ; faudrait qu'il chamboule sa vie pour pouvoir
être disponible pour vraiment s'occuper d'elle et est-ce que son
amie serait d'accord avec ce changement d'ailleurs ? Assumer tout ce
que ça implique d'éduquer un enfant, notamment avoir aussi
les mauvais côtés comme endosser le mauvais rôle
quand, entre autre, on doit se montrer ferme, ou ne pas céder
aux caprices.
Je ne sais pas ce qu'il veut me prouver en n'appelant pas, n'essayant
même pas une seule fois en 3 semaines de prendre de ses nouvelles.
Parce qu'en définitive, avec son comportement borné, c'est
sa fille qu'il punit, alors que selon ses dires, il ne pense qu'à
son intérêt. Donc c'est là tout le problème
chez lui : il se contredit lui-même. Il dit telle chose qui serait
bien pour elle, mais dans les faits, finalement il ne fait pas ce qu'il
préconise de bien pour elle.
Je sais qu'on doit prendre en compte l'intérêt de l'enfant,
et je suis prête malgré tout à le faire. Mais je
serais rassurée si j'avais la garantie qu'il ne "pette pas
un plomb" un jour ou l'autre.
D'ailleurs mon prochain week-end de garde en "famille recomposée"
c'est samedi 2 février, mais c'est aussi le sien du coup. Alors
à votre avis, je laisse ma rancœur de côté et je
l'appelle pour savoir s'il vient la chercher après l'école
samedi matin ou je le laisse m'appeler en premier ?
Heureusement que dans tout ça, ma fille n'a que très peu
réclamé son père durant toutes ces années.
Elle va avoir 9 ans en février. Peut-être qu'elle s'est
habituée à ne pas le voir aussi souvent que cela aurait
été possible. Et puis je me dis que plus le temps va passer
plus elle va se rendre compte d'elle-même que son père
n'est pas si présent que ça, qu'il est capable de faire
des caprices comme un vrai gamin, et que son "beau-père"
s'occupe bien d'elle et pense à elle bien qu'elle ne soit pas
sa fille.
Mais je ne voudrais pas qu'elle souffre de cette situation, maintenant
voire même plus tard. Donc s'il le fallait, je ravalerai ma rancœur.
J'espère que vous allez vous retrouver dans mon charabia, pouvoir
répondre à mes questions, et me donner des conseils autant
que possible.
Merci d'avance.
Vous pouvez diffuser mon mail ainsi que mon adresse. kris310@hotmail.fr
KRIS310
Bonjour,
Cet homme n'a apparemment pas supporté que vous lui échappiez
et c'est une blessure narcissique, c'est à dire une blessure
dans son amour-propre, qui le fait réagir de cette façon,
ce qui lui permet de maintenir son emprise sur vous par l'intermédiaire
de votre enfant.
Il faut en effet espérer que le temps apaise son humeur mais,
en attendant que votre fille soit capable de décider pour et
par elle-même, je vous conseille de tenter de mettre votre rancoeur
de côté effectivement, afin de ne pas envenimer la situation.
Cependant, je vous recommande de limiter le plus possible les conversations
et les contacts avec lui ; arrêtez vous au strict minimum et vous
pourriez même laisser votre fille téléphoner à
son père : elle lui demanderait elle-même quand ils peuvent
se voir, s'il vient la chercher.
Même avec la meilleure volonté du monde, vous ne pourrez
pas éviter certaines émotions, chez votre fille, par rapport
à la situation.
Par ailleurs, cette situation est destinée à évoluer,
ne serait-ce que par l'entrée de votre fille dans l'adolescence.
Des conflits seront inévitables et des souffrances prévisibles.
Vous ne pouvez pas tout contrôler et prévoir ; essayez
de relativiser le plus possible, les évènements désagréables
qui vous relient pour un peu de temps encore au père de votre
enfant.
Et vraiment, s'il ne veut rien entendre et se montre odieux, écrivez
au juge aux affaires familiales.
Cordialement,
CP
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