Après
quelques mois d'une vie de couple difficile, je suis enceinte
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Février 2008
Bonjour,
je suis une jeune femme de 25 ans, quelque peu angoissée et pleine
d'incertitudes. Je me suis séparée de mon ex-copain, début
décembre, après 4 mois de vie commune. Certes, ce n'est
pas une longue relation... mais suffisante pour faire des dégats.
Mon ex vit une situation difficile, séparé, 2 enfants
relativement petits (8 et 3 ans) et handicapés tous les deux,
une ex-compagne pas très arrangeante. Au début, je prenais
systématiquement son parti, m'indignant à chaque fois
que son ex femme l'appelait et faisait des siennes... il m'a bien trompée.
Je me suis vite apperçue qu'il avait des problèmes psychologiques,
qu'il refusait de l'admettre et se réfugiait dans l'alcool et
les somnifères. Je pensais être assez forte pour l'aider
à sortir de cette situation, lui redonner le goût d'une
vie plus saine. Il était tout feu tout flamme, d'accord avec
tout ce que je proposais, les sorties en plein air, les weekends à
la montagne...
Mais voilà, j'ai moi-même un lourd fardeau sur les épaules,
mes parents se déchirent depuis des années, ma mère
est atteinte d'une maladie neurologique lourde et très handicapante,
et ce depuis mes 10 ans, et depuis je suis devenue le pilier de la famille,
je prends sur moi pour calmer les disputes, les pleurs de ma mère
et les colères de mon père. J'ai été suivie
par un psy il y a quelques années, sans réel résultat
ou soulagement... j'ai le sentiment d'être seule, alors que mon
entourage admire ma force et mon courage.
Quand mes parents se sont une nouvelle fois déchirés,
il y a 3 mois, j'ai craqué, et mon ex s'est peut-être aperçu
que j'étais... humaine? Que je n'étais pas si forte que
ça? J'en sais rien, toujours est-il qu'il s'est remis à
boire comme un trou, midi et soir. J'ai mis du temps à mettre
un nom sur son comportement, à savoir l'alcoolisme. J'ai commencé
à ressentir du dégoût, à ne plus supporter
ses yeux trop brillants, son haleine chargée de relents d'alcool,
sa manie de faire tous les placards pour trouver une dernière
goutte afin d'avaler son somnifère avant de dormir comme un mort!
Mais, comble de malchance, je suis tombée enceinte de lui. C'aurait
été trop simple...
Du coup, je n'ai pas eu le courage de le quitter, pas encore. Je me
suis fait violence, j'ai fait comme si de rien était. Mais mon
corps s'est défendu, malgré moi: j'ai développé
une mycose cutanée inexpliquée, surtout localisée
dans la région du bas ventre et des cuisses. Puis j'ai attrapé
un herpès vaginal... je vous passe les maux de tête, grippes
etc... d'ordinaire j'ai une santé de fer.
En plus de ces soucis, deux incidents majeurs m'ont finalement poussés
à partir:
- une nuit, alors qu'il avait beaucoup bu et avalé un somnifère,
il a fait pipi au lit... à 34 ans, c'est pas normal je pense.
La même nuit, son fils de 3 ans s'est réveillé en
hurlant de terreur suite à un cauchemard. Il n'a rien entendu,
j'ai dû m'en occuper (ce qui ne me dérange pas en soit).
Le lendemain, je me suis sentie terriblement mal à l'aise, traumatisée
d'avoir partagé la couche d'un homme qui avait souillé
le lit (un homme soit-disant en bonne santé).
- quelque temps plus tard, quand j'avais mon herpès génital,
il a insisté pour avoir un raport sexuel (il a un énorme
apétit sexuel). Il a commencé avec les préliminaires,
je lui ai conseillé d'arrêter, sachant que ça ne
mènerait à rien. Il a insisté, je lui ai dit que
je ne voulais pas, que j'étais fatiguée, que je n'avais
pas de préservatif de toute façon. Il a répondu
qu'il s'en moquait, il m'a tournée le dos vers lui, et m'a pénétrée
par derrière... par l'anus. Il me tenait fort, ll était
bourré et puait, et je n'ai pas osé protester, j'ai pleuré
pendant l'acte, il ne s'en est pas aperçu. Il s'est endormi avant
même de jouir. Le lendemain, au matin, il ne m'a pas parlé.
A midi, nous nous sommes retrouvés dans un snack, il s'est excusé
à mi-voix, en disant qu'il avait trop bu... je n'ai pas relevé,
j'avais trop honte de moi...
Suite à cet épisode, je n'ai quasiment plus eu de rapport
sexuel avec lui. Je ne pouvais plus! Il ne comprenait pas. J'ai décidé
de le quitter, pour mon bien et celui de ma fille à naître,
mais c'était tellement difficile!! Heureusement, j'ai su m'entourer
d'amis surs et fiables. Ma famille s'est rangée de mon coté,
sauf mon père qui ne perd pas espoir que je remette un jour avec
mon ex, pour mon enfant. Mais il ne sait pas les circonstances exactes
de ma rupture, et ne comprend donc pas pourquoi je refuse le moindre
contact avec le père de mon bébé.
A présent, je vis seule, mon ex a arrêté de m'appeler
et d'envoyer des messages. J'essaye de profiter de ma grossesse, et
je me débats avec les administrations pour obtenir des aides.
Maintenant, j'aimerai savoir ce qui m'attend à la naissance de
mon bébé, sachant que la dernière fois que j'ai
vu mon ex, il comptait reconnaître l'enfant et exercer l'autorité
parentale. Or, je souhaiterai ne plus avoir de contact du tout avec
lui, et surtout ne pas lui laisser prendre des décisions concernant
mon enfant. Ses 2 enfants de sa première union sont en soins
psychologiques, pour leur handicap, mais également à cause
du context familial dans lequel ils vivent. Je ne souhaite pas ça
pour ma fille.
Existe-il un recours légal qui m'autorise à interdire
au père, sinon la reconnaissance, du moins l'autorité
parentale? Suis-je obligée d'aller porter plainte contre lui,
en cas de procès pour la garde de l'enfant?
S'il vous plait, aidez-moi, je me débats toute seule pour le
moment, et j'ai vraiment besoin d'un peu de soutien...
Si vous estimez que cette lettre peut apporter quelque chose à
d'autres femmes en détresse, alors vous pouvez la publier sur
le site.
Bon courage à toutes ces femmes qui ont besoin qu'on les aide.
Cordialement, XX
Bonjour,
Si les rencontres amoureuses sont généralement idylliques
au départ, certaines histoires peuvent rapidement virer au cauchemar
; nous publierons bien volontiers votre témoignage car il permet
de démontrer à toutes et à tous qu'un temps de
réflexion est souvent nécessaire afin de mieux connaître
le ou la partenaire avant de s'engager, ce qui peut éviter bien
des désillusions.
Votre ancien compagnon a certainement manqué d'un accompagnement
thérapeutique qui l'aurait aidé à gérer
son angoisse, face à une réalité qu'il n'assume
pas, face à sa propre image. Il n'est pas trop tard pour le faire
mais ce n'est plus votre problème... Sauf qu'un enfant va arriver,
dont il sera le père ; or, puisqu'il veut reconnaître cet
enfant, et vous ne pouvez pas l'en empêcher, il devrait prendre
conscience, justement, de son incapacité actuelle à remplir
son rôle de père et tenter d'y remédier.
C'est par rapport à cette "incapacité" que vous
pourrez agir, si vous craignez qu'elle puisse nuire à l'enfant.
En effet, la définition de l'autorité parentale, telle
que donnée par la loi 2002-305 du 4/3/2002, met désormais
plus fortement l'accent sur l'intérêt de l'enfant : c'est
un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt
seul de l'enfant. Elle appartient au père et à la mère
jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant
pour le protéger dans sa sécurité, sa santé
et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre
son développement, dans le respect dû à sa personne.
La loi du 4/3/2002, dans la continuité des réformes déjà
entreprises et notamment celles de 93, vise à renforcer le principe
de l'exercice en commun par les père et mère de l'autorité
parentale. La loi a également pour objectif, sous le contrôle
du juge, de maintenir cet exercice en commun en cas de séparation
et/ou de conflit entre les parents.
Ce n'est que si l'intérêt de l'enfant le commande que le
juge peut confier l'exercice de l'autorité parentale à
un seul des parents. L'autre parent, sauf motifs graves, exerce alors
un droit de visite et d'hébergement. Il conserve le droit de
surveiller l'entretien et l'éducation de l'enfant et continue
d'être informé des choix importants relatifs à la
vie de ce dernier. Il doit, par ailleurs, respecter son devoir de contribution
à l'entretien de l'enfant.
Dans votre cas, si votre ancien compagnon reconnaît l'enfant et
qu'il manifeste son désir de s'impliquer dans sa vie, il vous
faudra démontrer alors qu'il n'est pas souhaitable pour l'intérêt
de l'enfant que les liens perdurent, ce qui généralement
n'est accepté par la justice qu'en cas de fautes très
graves nuisant directement à l'enfant.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Merci pour votre réponse si rapide! Je ne m'y attendais pas vraiment...
Juste une précision en ce qui concerne mon engagement "trop
rapide" avec mon ancien compagnon, je suis tombée enceinte
accidentellement, suite à un traitement antibiotique qui a annulé
l'effet de ma pilule. Celà dit, je fais partie des rares femmes
hyper fertiles, comme dirait ma tante, il suffit qu'un homme éternue
à coté de moi pour que je sois enceinte! J'aurais pu choisir
l'ivg, ça m'aurait épargné pas mal de soucis, mais
j'ai déjà subit un avortement il y a 3 ans, et je l'ai
très mal vécu, gâce notament au radiologue qui m'a
fait voir l'embryon et écouter le coeur lors de l'échographie
préalable à l'intervention. Il était hors de question
pour moi de refaire ce geste. Pour le moment, je ne regrette pas ma
décision, j'attends la venue de mon bébé avec impatience.
Bref, ce bébé n'était pas prévu. Maintenant
qu'il est en route, je fais comme je peux pour m'en sortir.
Cependant, mon ex compagnon a déclaré à mon père,
il y a 2 mois, qu'il refusait de payer une pension alimentaire. Ce qui,
finalement, m'arrangerait pas mal, mais quels seront ses droits dans
ce cas, sachant qu'il a financièrement les moyens de payer cette
pension? Quel est le délais dont il dispose pour reconnaitre
l'enfant?
Merci encore pour votre écoute, j'apprécie énormément
votre travail et le bien que vous m'apportez!
Cordialement, XX sweetangel66@laposte.net
Attention,
si ce monsieur reconnaît l'enfant, il sera contraint de payer
une pension alimentaire (surtout s'il en a les moyens) par un jugement
du juge aux affaires familiales que vous contacterez et vous pourriez
alors, suite à ce jugement, faire opérer une saisie sur
salaire ou faire intervenir la CAF! Ce n'est pas monsieur qui fait les
lois!
Pour ce qui concerne la reconnaissance de paternité, l'enfant
peut être reconnu à n'importe quel moment de sa vie, qu'il
soit mineur ou majeur.
La déclaration de naissance n'est pas tout à fait la même
chose : elle doit être faite dans les 3 jours qui suivent l'accouchement
à l'officier d'état civil de la mairie du lieu de naissance
; après l'expiration de ce délai, la déclaration
de naissance ne peut plus être enregistrée par l'officier
de l'état civil qu'à la suite d'un jugement rendu par
le tribunal de grande instance.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
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