Faire
reconnaître les violences morales et psychiques
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Avril 2008
Bonjour
Séparée de mon mari depuis 8 mois suite à des violences
morales et psychiques je suis partie de chez moi avec mes 2 enfants
et maintenant je vis en appartement. Pour l'instant, mon mari refuse
de me donner mes affaires, celles des enfants et partager la communauté.
Ce qui me révolte c'est la difficulté d'être entendue
pour pouvoir porter plainte dans ce genre de violences. Déja
en octobre, j'avais eu des sérieuses menaces qu'il voulait s'en
prendre à moi, ma voiture et les meubles m'appartenant biens
de famille étant encore à mon ancien domicile. Après
être passée par l'avipp et le cidf, j'y suis arrivée.
Hier j'ai voulu recommencer car mon mari m'a appelée vendredi
vers 12h30 en me disant que si je remettais les pieds à la maison,
il me "décalquerait" (ses propres mots) la tête
tout ça parce qu'il avait reçu un courrier de son avocate
suite à un de la mienne demandant partage des affaires, vente
maison etc... J'ai même eu un texto disant que ce n'était
qu'un début, je me suis fait insultée et le commissariat
a juste pris une main courante car ses menaces n'ont pas été
réitérées et il n'y a pas menaces de mort. Ils
m'ont juste pris une main courante et peut être la prochaine fois
une plainte. C'est vraiment regrettable que la loi soit plus attentive
aux violences physiques .Ce que je veux surtout dire que les violences
psychiques et morales sont tellement sournoises qu'elles font peut être
plus mal que les physiques. Maintenant je remonte bien la pente et reprends
confiance en moi et avec le recul non seulement je ne reviendrais jamais
vivre avec car je pense que là il arriverait sûrement aux
physiques mais avec le recul, je regrette de ne pas l'avoir fait plus
tôt mais je pense que je n'étais pas prête dans ma
tête.
Cordialement
C.
Bonjour,
Les policiers n'ont "normalement" pas à intervenir
dans votre volonté de porter plainte.
Si cela se reproduit, sachez que vous pouvez directement écrire,
par lettre recommandée avec accusé de réception,
au procureur de la république du tribunal de grande instance
de votre département, en soulignant que les insultes et menaces
sont maintenant répétées ; bien sûr, vous
aurez intérêt à joindre des éléments
de preuve, des écrits comme ce texto ou des témoignages
de personnes ayant assisté à des scènes.
C'est le procureur qui jugera des suites à donner à votre
plainte.
Pourrais-je publier votre témoignage car il est explicite, non
seulement par rapport à la difficulté de se faire entendre
quand il s'agit de violences psychologiques mais aussi par rapport à
votre détermination ?
Par ailleurs, je tiens à confirmer que la violence psychologique
ne doit pas être sous-estimée et qu'elle est tout aussi
humiliante.
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_differentes_formes.htm
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_profil.htm
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
SOS Femmes Accueil
Je vous
remercie de votre réponse aussi rapide. Je suis d'accord pour
que vous publiez mon témoignage mais plutot anonymement. Je suis
d'accord avec vous qu'il faut que les violences morales et psychologiques
doivent être mieux reconnues car elles sont si sournoises qu'elles
rongent la santé. J'ai fait plusieurs depressions et même
une tentative de suicide maintenant
je remonte bien la pente et mon medecin a commencé à me
diminuer mon anti-dépresseur que je prenais depuis plus de 2
ans. Ca a aussi des sérieuses conséquences sur les enfants
car ils essayent de se comporter comme le père surtout l'ainé
et il faut absolument se montrer. Par contre, maintenant on vit tous
les 3 dans un climat beaucoup plus serein et la tranquillité
n'a pas de prix. Pourtant au début, mes enfants m'ont reprochée
mon départ, ma fille de 15 ans voulait que je redonne une chance
à son père mais je lui ai expliquée que ce n'était
plus possible .Je pense aussi qu'ils commencent à se rendre compte
que je vais mieux et que je suis plus gaie. Pour moi, c'est un nouveau
départ pour une autre vie.
Cordialement
C.
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