| J'ai
perdu deux ans de ma vie
Email
en pied de message
Juin 2008
Bonjour,
Je viens de quitter mon ami qui était aussi mon patron dans la
vie professionnelle. C'est lui qui m'a sollicité durant deux
années par de petites attentions qui ont fini par attirer ma
sympathie. Au bout de deux années, j'ai fini par céder
à ses sollicitations bien que je n'étais pas très
attirée physiquement par lui. Mais je le trouvais gentil. Il
était à l'époque marié et vivait une relation
très difficile avec sa femme (me disait il). Nous sommes sortis
en semble le 15 mars 2006. Au bout d'une semaine, il m'a dit je veux
t'épouser et je veux que tu sois la mère de mes enfants.
Il m'a dit "dès que je t'ai rencontré, j'ai eu un
coup de foudre pour toi. Tu es la femme de ma vie!". Il m'a dit
qu'il était battu par sa femme, qu'il avait été
violé quand il était petit, que ses parents aussi l'avaient
battus, et que son père n'était pas son père biologique.
Très rapidement, il a eu une crise de violence. Mais cela ne
m'a pas alerté. J'ai cru que c'était lié à
sa situation difficile et non pas à son caractère. Nous
avons cherché une maison et en fait, il n'a pas quitté
sa femme. Soit disant, sa fille aurait fait une tentative de suicide
et sa femme lui aurait supprimé tous ses moyens de paiement (carte
bleue, chéquier…). Il m'a demandé d'attendre et j'ai attendu
environ un an. Mais en fait à l'époque j'avais appelé
l'hopital car je n'avais pas de nouvelles et il n'y avait pas trace
de sa fille. C'est son truc à jérome de couper complètement
le contact. Mais c'est énormément de souffrance pour moi.
Plus aucun contact pendant plus d'un mois. On passe de l'envahissement
au vide complet. Je ne comprends pas. En février 2007, il a fini
par quitter sa femme, mais en fait je crois que c'est elle qui l'a mis
à la porte. Il laissait trainer plein de mails que nous nous
envoyons ou de factures de cartes bleues… Je ne comprends pas ce comportement?
Nous avons emménagé ensemble en mars 2007. Tout de suite
ça a été très difficile. Mais tout le monde
me disait , il sort d'un traumatisme. Sois patiente. Il va changer et
je le croyais aussi. Mais ça a d'abord été le chantage
au suicide. Il hurlait dans la maison. D'abord il s'est insulté
lui. Mais je lui disais, non ce n'est pas vrai. Tu n'es pas nul. Tu
es intelligent et tu as des qualités. Mais c'est devenu difficile.
Il hurlait beaucoup et quand il partait en vrille, je ne savais pas
comment le retenir. Il appelait mes parents, mes amis dans mon dos…
Il me disait que je devenais une sorcière. Que c'était
moi qui le poussait à hurler. Ses parents aussi m'entretenaient
dans cette illusion en me disant " il est tellement gentil!".
ca a été de plus en plus violent, de plus en plus souvent.
Comme vous le décrivez dans les cycles. J'ai même fini
par faire mon testament et le cacher pour laisser un témoignage
d'affection à mes parents. Une fois je suis partie dormir à
l'hôtel et je suis revenue le lendemain. Mais c'était compliqué.
Il fallait que je parte quand il n'était pas là parce
que quand il était là et en crise, c'était impossible
de partir. Il ne m'a jamais frappée. Mais il était violent
et il m'a bousculée. A la fin j'étais en colère
du soir au matin et du matin au soir. Cette maison, je l'ai appelé
amytiville. A la fin il disait que tout était de ma faute. Que
j'étais responsable. Au début ce n'était pas le
cas. Il se dévalorisait et j'ai essayé de l'aider à
restaurer l'image de lui-même. Et puis il ya eu les mensonges.
Il m'a menti en impliquant notre pdg. Comme je fais une formation certains
WE en parallèles de mon travail pour avoir un bon diplôme.
Il m'a dit qu'il avait des problèmes de santé (cancer
du colon) que cela l'avait traumatisé et qu'il avait essayé
de se suicider et comme je n'étais pas là c'était
notre pdg qui avait du venir le chercher à l'hôpital. J'ai
remercié notre pdg, mais il n'était pas au courant. C'était
en novembre 2007. Il me disait aussi qu'il voyait des psy qui l'aidaient
à régler son problème de viol et son problème
de relation avec ses parents. Il m'a alors avoué qu'il avait
aussi pris de la cocaine. Et ça je crois que c'est vrai car avant
qu'on sorte ensemble, il avait souvent des vaisseaux sanguins qui éclataient
dans les yeux et il dormait deux heures par jour. A la maison, il a
fait aussi je crois une crise de manque (plié en deux, en sueur
à trembler…).En février 2008, nous nous sommes beaucoup
disputés car il m'avait dit qu' il serait divorcé et ce
n'était toujours pas le cas. Cela faisait deux ans que j'attendais
et apparemment il fallait encore un an de procédure car il avait
tardé à partir de son domicile conjugal. Là ça
a été horrible. Nous nous sommes retrouvés à
la gare de l'est et moi je lui ai demandé de prendre rdv avec
son avocat car je me suis dit que l'information serait meilleure en
provenance directement à partir de l'avocat. Mais il s'est beaucoup
énervé. Nous sommes sortis du restaurant avant que la
commande arrive. J'ai pu récupérer mon sac et il m'a poursuivi,
moi à pied et lui en voiture autour de la gare de l'est. A un
moment, il a repris mon sac, mais je ne suis pas remontée dans
la voiture. Et ce jour là, je ne suis plus rentrée . c'était
le 27 février 2008. Ce que je ne comprends pas. C'est qu'il m'adit
que j'étais la femme de sa vie, qu'il avait eu un coup de foudre
pour moi. Il m'a dit aussi que j'étais sa bouée de sauvetage
(bof, bof). Et quand je suis partie, je lui ai demandé de m'attendre
et qu'il fallait qu'on vive seuls tous les deux au moins jusqu'en novembre
/ décembre. Je voulais qu'il apprenne à vivre seul , à
s'assumer et à ne plus vivre dans ma dépendance. Il m'adit
"je t'aime, reviens mois vite". Mais en fait, je découvre
qu'il ma beaucoup menti. Le lendemain de l'épisode gare de l'est
, il s'inscrivait sur un site de rencontre (meetic). Il a acheté
du parfum pour femmes, des bijoux et a passé un WE dans un hôtel
de charme à honfleur alors qu'il ma dit qu'il était dans
un monastère pour vivre un WE de contemplation….(c'est quand
même un peu le comble!!!) Je ne comprends pas. Là encore,
il a laissé trainer ses factures de parfums… Pour quelle raison?
Pour que je les trouve. Un peu comme ce qu'il a fait avec sa femme…?
Cela fait un mois que je ne l'ai pas vu. Qu'il ne répond pas
à mes appels à part par deux textos "ne m'envoie
pas de message perso stp. Je t'appelle bientôt". or nous
travaillons ensemble. Le côté positif est que mes collègues
sont logés à la même enseigne! Seul mon PDG semble
avoir de ses nouvelles. Il semble qu'il soit retourné chez son
ex / futur femme et qu'il lui ai cassé 3 côtes. Il a donné
le préavis de notre maison. Mais bon , pour mois ce n'est pas
grave car j'ai trouvé une autre maison. Par contre, je n'arrive
vraiment pas à comprendre ce changement de comportement. Finalement,
je ne suis plus la femme de sa vie. Finalement, je ne vaux pas la peine
d'attendre quelques mois. Finalement il a déjà quelqu'un
d'autre dans sa vie. Une fois de plus, après l'envahissement,
c'est le vide complet. Mon pdg me dit qu'il n'est pas état physiquement.
Mais je me demande si il ne se fait pas berner comme moi. C'est difficile
car j'ai cru ce qu'il ma dit et il ne m'a jamais détrompée.
J'aimerai comprendre. J'ai perdu deux années de ma vie. Et même
quand il me draguait il n'était peut être pas sincère.
Je ne comprends pas ce silence et ce virage à 90 degrés.
Merci d'avance
Bonjour,
Je pense, au contraire, que vous avez tout compris mais que vous n'arrivez
pas encore à faire le deuil de vos illusions et de votre relation
; votre blessure narcissique est immense car vous avez cru réellement
que vous pourriez le "sauver" de son propre désastre
personnel ; or, cet homme, pour toutes les raisons que vous invoquez
(vraies ou fausses d'ailleurs car êtes-vous certaine de la réalité
de ce qu'il dit avoir subi ?) n'est pas fiable et a de vraies carences
dans sa personnalité immature qui nécessiteraient un engagement
thérapeutique ; mais apparemment, plutôt que de se mettre
en cause, de réaliser une véritable introspection, il
fuit, il se fuit lui-même et se livre à des manoeuvres
destinées à tromper son entourage mais aussi, à
le tromper lui-même car il n'assume pas ce qu'il est et a peur
de ses propres représentations.
Peut-être a-t-il cru qu'il vous aimait un instant, peut-être
a-t-il essayé de composer avec vous vraiment mais il y a fort
à parier qu'étant dans l'impossibilité de créer
et de soutenir un véritable lien, pour X raisons, il a préféré
"s'évanouir"...
Ne regrettez rien mais pensez plutôt à refermer votre blessure
en faisant un véritable travail de deuil.
Souhaitez vous être publiée afin d'entrer en contact avec
d'autres personnes ?
Je ne ferai rien sans votre nécessaire autorisation.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Bonjour,
Je pense que quand vous dites que je voulais le sauver c'est exact.
J'ai donné mon temps et ma patience, car je pensais qu'il avait
besoin d'aide et qu'il pouvait changer. Or je me rends compte qu'après
deux ans de calvaire pour moi, c'est le retour à la case départ.
J'aurai souhaité qu'il apprenne à vivre seul et non plus
dans ma dépendance. Mais en fait, il m'a menti et trompé.
Aujourd'hui il semble qu'il soit à nouveau en crise. Donc mes
deux années d'investissement n'ont servi à rien si ce
n'est à me faire prendre conscience que je ne peux pas sauver
le monde. Je n'en ai pas les moyens. Mais la difficulté aujourd'hui
si je rencontre un homme est de savoir ce qui est acceptable et ce qui
ne l'est pas. On ne cesse pas de dire qu'aucune relation n'est parfaite.
Comment alors savoir ce qui est acceptable de ce qui ne l'est pas? Quoi
accepter et quoi ne pas accepter ? Je manque de points de repères…
Merci d'avance
Bonjour,
Ce qui est inacceptable est ressenti d'une manière variable suivant
les personnes. Certaines ont un niveau de tolérance plus grand
que d'autres mais, à mon sens, ce qui est inacceptable, c'est
toujours quand l'un se sert de l'autre comme d'un "objet"
pour assurer sa seule "satisfaction", sa seule existence,
quand l'individualité de l'un n'est pas reconnue par l'autre,
pas respectée, quand la "victime" souffre dans son
corps et dans son âme, tout simplement.
Chantal
POIGNANT
Conseil
J'ai tendance
à croire que dans une relation on est deux. Il m'a trompé
mais je me suis trompée également. Je pensais qu'il pouvait
et voulait changer. Mais je me suis trompée. Je ne sais pas si
il ne voulait pas ou ne pouvait pas. En fait , je pense qu'il ne voulait
pas assez fort. Finalement, la situation était suffisamment confortable
pour lui pour ne pas avoir envie de la changer.
Vous me dites qu'il m'a manipulé. Mais j'ai du mal à comprendre
la manipulation.
En fait, il connaissait le problème mais a essayé de le
nier en brouillant les causes du problème peut être, car
il disait toujours "mais qu'est ce que tu veux ?". Et j'essayais
d'expliquer que je voulais le calme et pas de crise de nerf. Mais apparemment
ce n'était pas clair. Et du coup c'est vrai que souvent quand
j'explique quelque chose, je l'explique pendant longtemps et dans le
détail car j'ai l'impression que les gens ne me comprendront
pas. Or je me trompe peut être. En, fait volontairement, il ne
voulait pas montrer qu'il comprenait très bien le problème
et j'étais assez claire. J'ai du mal à me reconnaitre
en tant que victime. Je ne comprends pas trop pourquoi ? Peut être
est ce dévalorisant pour moi. Comment peut on se reconnaitre
en tant que victime ? Est-ce important ? Est-ce que c'est cela le travail
de deuil à faire ? Peut on être une victime, même
quand on quitte le domicile ou la violence s'exerce ? Si j'ai été
une victime, comment est ce que j'ai pu accepter ça ?
Je serai joignable pour les personnes qui souhaiteraient communiquer
à l'adresse suivante :
Melinelle1@yahoo.fr
Merci d'avance.
Bonjour,
Vous avez tout à fait raison : dans une relation, on est deux
; ainsi, nous encourageons toujours la personne victime de son ou sa
partenaire à s'interroger et à affronter une question
fondamentale : pourquoi un tel lien de dépendance s'est créé
et a persisté jusqu'à gommer la personnalité de
la "victime", conditionnée par le partenaire manipulateur
? Pourquoi la relation a pu se construire en lien de dépendance
exclusivement ?
Vous ne vous reconnaissez pas en tant que victime parce que n'étiez
peut-être pas dans une dépendance extrême, assujettie
psychologiquement et matériellement ; la preuve, c'est que vous
discutiez, expliquiez ; apparemment, vous aviez encore un espace de
liberté mental, intellectuel...
Vous n'aimez pas le mot "victime", c'est sûr !
Mais il y a plusieurs degrés dans le processus de victimisation.
Victime : personne qui souffre des agissements de quelqu'un, des évènements.
Cordialement,
Chantal Poignant.
|
