Un mirage
Email
en pied de message
Septembre 2008
bonjour
en allant sur ce site je m'aperçois que mon probleme est vraiment
mineur par rapport à toutes ses femmes qui souffrent mais pourtant
il est en train de me ronger la santé et ma vie. je n'arrive
plus a penser, plus a réfléchir, plus a espérer.
c'est en train de me pourrir la vie et ca me fait peur car je n'ai jamais
connu ça et surtout je ne suis pas comme ça. je me leve
avec la peur de ne pouvoir supporter la journée alors que je
n'ai pas le choix. il y a un mois j'ai fait la connaissance d'un homme
sur internet. tout de suite j'ai accroché, il étais différent
de tous ceux avec qui j'avais pu discuter jusque là. tout de
suite je n'attendais qu'une chose qu'il réponde à mes
mails. puis on a échangé nos adresses msn. j'attendais
devant mon ordi qu'il se connecte. chaque discussion avec lui me remplissais
d'un sentiment de bonheur et d'espoir. enfin est venu l'échange
des numéros de portable car il devait s'absenter 6 jours et disait
ne pouvoir tenir si longtemps sans me parler. ce qui m'a rendu folle
de joie car moi non plus je ne me voyais pas rester si longtemps sans
lui. très vite on a échangé des centaines de sms
(vive les forfaits illimites). on ne s'était jamais vu à
part en photo. mais rien qu'en voyant ses yeux j'ai su qu'il avait touché
mon coeur (pourtant enfermé dans une armure super solide jusqu'à
présent). tous ce que je ressentais lui aussi le vivait. je n'en
croyais pas mes yeux. il était celui que j'avais toujours attendu.
on a appris à aimer l'autre intérieurement avant l'extérieur.
et c'est ça que je trouve dingue. comment tomber amoureuse d'une
voix, de mots, de valeurs? je me disais c'est pas possible tu te fais
un film. mais non. et en plus c'étais réciproque. on ne
pouvait pas ni l'un ni l'autre rester 30 minutes sans s'envoyer un texto.
notre premier appel téléphonique a duré 4 heures.
et encore on a raccroché parce que je devais aller travailler.
au début je me suis dit qu'on allait trop vite, beaucoup trop
vite. qu'il fallait redescendre sur terre. mais lui autant que moi étions
sur de nos sentiments. enfin lui plus que moi au départ car je
me suis posée quand même certaines questions. on habite
à 1h30 chacun de l'autre. comment allons nous faire pour gérer
la distance? je me connais je n'aurais pas supporter d'être séparer
de lui trop longtemps. mais il a su dissiper mes peurs. autre inquiétude
quand il m'a dit qu'il habitait chez sa mère. j'avais déjà
connu une situation similaire qui s'est avérée désastreuse
(je ne dois pas être faite pour avoir une belle-mère).
là encore il m'a assuré que sa vie lui appartenait et
que même sa mère ne l'empécherait pas d'être
heureux. bon là je me suis dit je le croirai quand je le verrai.
à son retour de vacances, il s'est arrété chez
moi. enfin la première visite, enfin le voir, le toucher, voir
de mes yeux et de mes mains qu'il existait, que je n'avais pas révé.
mais j'avais peur. peur que mon physique soit une barrière car
je n'assume pas ce corps trop gros. ce corps qui aujourd'hui me dégoute.
mais non, il n'est pas parti en courant, au contraire. il m'a accompagné
le matin au travail avant de rentrer chez lui. quel bonheur je vivais
!! il étais tendre, attentionnée, pot de colle comme je
le voulais. j'étais vraiment sur mon petit nuage. on s'est encore
appelé toute la journée du mardi. il a repris le travail
le mercredi mais le soir il devait venir. une soirée en tete
à tete. mon rêve! je n'y croyais pas. j'aimais cet homme
(je l'aime toujours malgré tous) et encore plus dingue lui aussi
m'aimait. moi. moi qui aie toujours cru que jamais personne ne ressentirai
ça pour moi ? mon père m'a abandonné avant ma venue
au monde. mon premier amour le père de mon fils m'a aussi laisser
tomber des qu'il a su que j'étais enceinte. alors je me disais
qu'est ce qui empéchera le prochain de partir? mais non lui est
resté. lui il m'aimait. il me le disait. me le montrait par ses
gestes. je le lisais dans ses yeux. il avait des projets pour nous.
il étais sur de ses sentiments pour moi. jamais il n'a fait allusion
au sexe, chose rare pour un homme. il a su trouver chaque mot pour que
mon coeur s'emplisse de lui. il me disait que son coeur est à
moi. qu'il ne pouvait plus vivre sans moi. toutes ses choses qu'une
femme amoureuse aime entendre. il est venu le mercredi soir. nous sommes
même aller faire des courses pour qu'il est un minimum d'affaires
à lui chez moi. moi qui avait dit que jamais un homme n'installerai
sa brosse à dents chez moi voilà que je le laissai rentrer
dans mon intimité si jalousement garder jusqu'à présent.
mais quelle joie de le voir déposer sa brosse à dents
à coté de la mienne et celle de mon fils. quelle joie
de voir sa mousse à raser, son rasoir, son déo, son gel
douche mélangés aux miens. je croyais réver. je
me disais tu vas te reveiller et tu auras imaginer tous ca mais non
il étais là et bel et bien là. une vraie complicité
s'est installée. les prémices d'une vie à deux
comme il disait car lui aussi avait adorer ses petites courses en amoureux.
il est parti le jeudi matin pour aller travailler, il devait faire de
la route et j'étais inquiéte mais il m'a dit que je le
valais bien. mais le jeudi est arrivé le premier nuage à
notre histoire avant la tornade. il existait une autre femme, sa voisine,
avec qui il avait imaginé un avenir possible. et pourtant il
n'a rien tenté avec elle, il s'est investi avec moi sans aucunes
promesses d'accord mais il savait que je l'aimais puisque lui aussi
m'aimait. mais sa voisine lui a déclarer ses sentiments à
son encontre et là il a commencé à douter. il avait
un choix à faire. et c'est moi qu'il a choisi. je n'en revenais
pas. après m'avoir fait peur, peur de vivre sans lui qui avait
investi chaque fibres de mon corps et de mon coeur il me choisissait.
il étais même pret à faire sa valise pour venir
s'installer chez moi car sa mère n'a pas vu d'un très
bon oeil qu'il me fréquente. il est revenu le vendredi soir avec
des fringues à lui qu'il a laissé chez moi pour me prouver
que c'étais moi son avenir, qu'il croyait en nous. lors de nos
premiers rapports amoureux il n'a pas pu aller jusqu'au bout. il a eu
une panne qui a alimenté les doutes qu'il cachait en lui depuis
la veille. mais le samedi a été magique. une promenade
en famille comme il disait, son rêve comme il disait. enlacés
comme deux amoureux seuls au monde. les gens nous regardaient avec un
sourire, ce qui prouvé bien que nous étions heureux et
que ça se voyaient. il me disait qu'il n'avait plus de doute
que c'étais vraiment moi qu'il avait choisi car il disait ne
pouvoir vivre sans moi. mais il a du partir le soir pour aller travailler.
le cauchemar a commencé le lendemain. ce dimanche restera gravé
dans ma mémoire et dans mon coeur comme le jour ou il est parti
sans jamais revenir. il s'est fait peur sur la route en voiture, il
étais fatigué je le savais, je lui avais dit qu'une organisation
étais nécessaire car il ne tiendrait pas longtemps sinon.
la nuit les appels et les sms ont continué, tendre comme toujours.
on se manqué mutuellement. atrocement c'est le mot qu'il a employé.
mais le matin il a vu sa voisine et a réalisé que c'était
elle qu'il aimé. comment pouvait-il l'aimé après
m'avoir dit toutes ces choses, après m'avoir regarder dans les
yeux en me disant je t'aime, tu est la femme de ma vie? comment pouvait-il
l'aimer elle alors qu'il avait le projet de se mettre en ménage
avec moi? comment pouvait-il l'aimer alors que je ne connaissais même
pas son existence 2 jours plus tot ? il m'a appelée (très
masculin et pratique de ne pas affronter l'autre) m'a annoncé
qu'au final il n'étais pas heureux avec moi, qu'il vivait un
stress permanent avec moi. que c'était fini, qu'il ne reviendrait
pas. qu'à la longue on aurait souffert de la distance. que pouvais-je
dire? il ne voulait plus de moi. la terre s'est ouverte sous mes pieds,
je me suis effondrée. je ne pouvais pas le croire, je ne pouvais
pas croire que sur tous ce qu'il m'avait dit il n'y avait pas une petite
part de vérité. aujourd'hui il a démarré
une autre histoire avec sa voisine (qui lui a déclarer ses sentiments
parce qu'elle sentait qui s'éloigner???). il est heureux et serein,
ce sont ses mots. qu'il ne veut pas revenir chercher ses affaires car
il ne veut pas me faire plus de mal et qu'il ne veut pas affronter mon
regard. mais moi je souffre. j'ai cette douleur persistante qui ne me
lache que quand je dors. je me lève avec elle, je la ressens
tout au long de la journée et je me couche avec elle. comment
vais-je faire sans lui ? ces textos me manquent, ces appels aussi. je
ne parle meme pas de ces yeux quand il me regardait, de ses lèvres
quand il m'embrassait. j'ai le sentiment de n'avoir pas compter pour
lui, il ne se soucie pas de s'avoir si je vais bien. il se sent coupable
de s'être trompé mais moi je me sens coupable de n'avoir
pas su le rendre heureux. je ne sais pas comment remonter la pente car
je ne me suis jamais sentie aussi mal. je prends des anxiolytiques que
mon médecin m'a prescrit mais je ne veux pas devenir dépendante.
je veux que cette douleur cesse mais je ne sais pas quoi faire pour
ça. je veux croire que je retrouverai le bonheur un jour mais
je n'y crois plus. je ne veux plus penser à lui mais il occupe
chacune de mes pensées. chacun de ses mots me reviennent en mémoire
et ca me fait mal. je suis au bord du précipice et j'ai peur
de tomber et ne jamais me relever. comment est ce que je peux être
aussi mal après seulement 15 jours ? je ne comprends pas ce qui
m'arrive.
linda
Bonjour,
Inconsciemment, vous étiez en quête d'une satisfaction
idéale, qui aurait comblé votre image défaillante
de vous-même : vous avez eu l'illusion que votre manque à
être était enfin rempli et que vous ne seriez plus jamais
soumise au doute de votre propre valeur, vous n'auriez plus besoin de
craindre la différence, vous étiez unifiée, vous
ne faisiez qu'un...
Sachez que tout être humain connaît plus ou moins ce manque
à être et qu'il ne vous est pas spécifique, chacun
de nous doute à un moment ou à un autre et cherche son
chemin ; vous semblez être plus vulnérable, peut-être
parce que vous avez ressenti un sentiment d'abandon dans votre enfance,
alors vous avez soif d'absolu et vous vous êtes laissée
prendre à un mirage : l'homme idéal qui comble l'autre
n'existe pas ; ne perdez pas de temps à l'imaginer, à
l'attendre mais mettez toute votre énergie à conquérir
votre propre estime de vous, en ne vous dépréciant plus
systématiquement et en mettant en évidence vos ressources
personnelles ; ainsi, vous ne serez plus en demande de "réparation"
de vous-même et la prochaine relation se fera sur la base d'un
véritable échange.
Cet homme a certainement été attiré par votre générosité,
votre immense besoin de tendresse mais aussi par votre fragilité
; cette fragilité l'a lui-même rassuré quant à
la sienne ; je ne suis pas certaine que l'histoire de la voisine soit
vraie ; je pense que cet homme a du mal à assumer ses propres
problèmes liés à la sexualité et qu'il a
une certaine peur des femmes.
Avec vous, qui êtes tout amour pourtant, ça n'a pas marché
non plus ; ce n'est pas à cause de vous mais c'est sans doute
lié à son problème intime.
Au fait, que fait-il à son âge chez sa maman encore ? Vous
ne trouvez pas cela suspect ?
Ne rêvez plus, ne cherchez plus la fusion mais apprenez à
vous connaître et à vous respecter.
Car vous êtes respectable !
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Merci pour
votre réponse.
Je n'attends pas son retour, il a mis à mal ma confiance dans
les autres. Mais c'est très dur de ne pas penser à lui
surtout quand je suis seule. Et malheureusement pour moi je suis seule.
Ma famille n'est pas au courant et mes amis ont leur propre vie, je
ne veux pas les déranger. J'ai été élevé
en m'assumant moi-même. Je sais qu'il faut que je me reprenne
mais je ne sais pas comment faire. Je ne sais pas en quoi ou en qui
je peux croire, ou quoi faire pour arrêter de penser. En plus
ça a un effet désastreux sur ma santé. Je dors
uniquement grâce aux médicaments que je ne veux pas prendre
trop longtemps pour ne pas devenir dépendante, je ne mange plus
et je fume comme un sapeur-pompier. J'ai même pensé à
aller consulter un professionnel car je ne sais pas si je vais réussir
à m'en sortir. Mais avoir écrit mon histoire m'a fait
un peu de bien.
J'avais oublié de préciser que vous pouviez diffuser mon
histoire. Certaines femmes pourront peut-être me dire comment
elles ont fait pour se le sortir de la tête?
Encore merci
Je
trouve que votre idée de consulter un professionnel est très
positive car elle vous aiderait à faire le point sur vous-même.
Voici des adresses :
* http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm
Si nous mettons votre témoignage en ligne, pouvons nous sans
problème, indiquer cette adresse e-mail afin que d'autres vous
répondent ?
CP
Je n'attends
plus rien de la vie. L'espoir m'a quitté. Le seul fil que me
retient à la vie s'étiole de jour en jour. Quand il cassera
je ne serai plus là.
linda2209@hotmail.fr
Vous
avez surtout connu une grande blessure narcissique qui vous laisse désemparée
et ce désespoir révèle une vulnérabilité
antérieure à cette triste expérience, laquelle
a ravivé un manque déjà ancien.
Vous semblez très affligée par la tromperie de cet individu,
comme si vous étiez de nouveau à nu, face aux éléments
extérieurs contre lesquels vous vous croyiez un instant protégée
par la présence de cet homme ; vous avez cru, qu'ensemble, vous
pourriez mieux lutter par rapport à la violence, à la
dureté de la vie, vous aviez aspiré à vous créer
un cocon fusionnel ; vous vous étiez complètement livrée
et vous subissez maintenant comme la perte de vous-même ; cet
homme a emporté vos illusions avec lui mais justement, dites
vous que ce n'était que des illusions.
Vous devriez maintenant partir à la conquête de vous-même
en vous demandant pourquoi vous avez pu vous laisser prendre aussi complètement
au mirage de la fusion avec un autre.
Avant de reprendre votre route vers les autres, vous devriez vous arrêter
sur vous-même, en essayant de définir ce qui vous constitue,
en consolidant vos bases, en affirmant vos contours, en précisant
vos propres projets et en évaluant vos manques.
Avec un professionnel, mettez à profit cet arrêt sur vous-même,
je vous en prie !
Courage,
CP
|