Je
ne sais pas pourquoi je me sens mal à l'aise
Email
en pied de message
Novembre 2008
Bonjour,
J'ai été en contact avec votre site qui a été
de très bon conseil pour me séparer de mon "Ex"
qui me terrorisait. Je suis maintenant en psychanalyse depuis 2 ans.
J'ai commencé une psychanalyse juste après avoir rencontré
mon "ex". Il m'avait fait croire que j'étais responsable
d'une tentative de suicide de sa part et de celle de sa fille. (pour
info , personne n'a intenté à ses jours). De douleur,
j'ai fait un "accident". Suite à la visite avec un
psychiatre, j'ai commencé sur son conseil une psychanalyse.
Je suis contente de cette psychanalyse qui me permet de comprendre que
les horreurs que j'ai vécu avec mon "Ex", je les avais
déjà vécues dans ma famille dans laquelle j'occupais
entre autre une place de "souffre douleur, bouc émissaire…"
dont je n'avais pas conscience. Ceci est donc très positif. J'ai
également enfin pu commencer à dialoguer avec mon père
alors que jusque là j'avais vécu notre relation comme
une suite d'agression. Je pense que ma mère a manipulé
beaucoup de monde dans cette histoire, à la fois mon père
et mes anciens compagnons co-manipulateurs Ma relation avec les hommes
est aujourd'hui très différente et j'en suis contente.
Je me pose de la question de continuer ma psychanalyse avec ce psychiatre.
Je suis effectivement inquiète quand je vais en rendez vous.
J'ai même peur d'y aller . Je suis également en colère.
En fait , c'est un mélange de tout ça. Le cabinet de cette
personne me surprend effectivement à chaque fois. Je n'aime pas
passer par une salle d'attente sombre. Il y a beaucoup d'objets venant
de beaucoup de continents et qui "m'interrogent" voire me
font peur. Je pense que cette personne également me fait peur.
En fait, je ne comprends pas trop. Je ne sais pas pourquoi je me sens
mal à l'aise. J'en ai parlé pendant notre entretien et
j'ai l'impression que cette personne a essayé de me rassurer
en m'expliquant qu'elle était d'origine étrangère
(italienne) et qu'elle avait une autre culture et une autre religion.
Je souhaite continuer une psychanalyse mais ce thérapeute est
'il aujourd'hui adéquat? J'aimerai avoir une opinion extérieure.
Je serai joignable pour les personnes qui souhaiteraient communiquer
à l'adresse suivante :
Melinelle1@yahoo.fr
Merci d'avance,
Bonjour,
Très intéressante, votre question !
Est-ce que l'angoisse qui survient au moment de franchir la porte de
votre psy tient à l'environnement du cabinet ou est engendrée
par la "douleur" de la thérapie ?
Car s'investir dans une thérapie exige des efforts et peut soulever
des mécanismes de défense au fur et à mesure que
le "patient" se livre à lui-même et au thérapeute.
Vous ne parlez pas de problèmes inhérents à la
personnalité du psy ni à sa méthode et vous convenez
même que vous avez beaucoup avancé.
Les réactions dont vous faites état (inquiétude,
colère) sont tout à fait compréhensibles quand
on avance et ne sont peut-être pas liées exclusivement
à l'ambiance du bureau mais peuvent avoir d'autres significations.
Si vous pouvez travailler avec votre thérapeute, si vous sentez
qu'il est capable de reconnaître et de vous aider à structurer
vos problèmes, si vous ne notez pas une inter-relation défaillante,
il serait dommage de se priver du savoir-faire de ce professionnel au
"prétexte" que son cabinet est "glacial".
Il semblerait que vous ayez fait le bon choix de la méthode et
du thérapeute, que le processus thérapeutique est en marche,
il est donc normal que des changements s'esquissent qui peuvent vous
insécuriser et provoquer des résistances (le ressenti
d'un cabinet médical déplaisant peut en être une)
mais ce sont là aussi, des signes que le processus thérapeutique
commence à prendre ; il se peut aussi que de la colère,
des larmes, de l'anxiété émergent comme vous le
décrivez et que le fait de les éprouver et de les travailler
devienne de plus en plus douloureux. C'est la tâche du thérapeute
de maintenir dans un cadre supportable les difficultés qui surgissent.
Mais sachez que des "crises" peuvent se produire, même
dans une thérapie, des crises d'angoisse...
Car on ne fait pas toujours des découvertes réjouissantes
sur soi-même et sa vie familiale, et des périodes prolongées
désagréables peuvent ainsi tout à fait émerger.
La frustration, le manque existent aussi en thérapie !
Mais si, vraiment, vous ne supportez plus, vous pouvez toujours demander
à ce professionnel de vous permettre d'expérimenter une
séance avec un confrère.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
|