Je
sens le mal qui se réveille avec les cauchemars
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Novembre 2008
Salut!
Je m'appelle Lara, j'ai 28 ans.
Il y a deux ans, j'ai été violée par mon conjoint.
Durant 6 mois, j'étais au plus mal (dépression, projets
de suicide jamais réalisés par peur pour mes enfants,
anorexie...), je n'en avais parlé à personne, ni vu de
psychologue. N'arrivant pas à faire face, je me suis décidée
à oublier. J'ai donc avancé dans la vie sans problèmes
"apparents". Je pensais m'être guérie seule,
que le cauchemar était terminé. En juillet, ma meilleure
amie a compris que je m'étais faite violée en me demandant
comment allait mon foyer. Elle était sous le choc, très
en colère: elle voulait que je porte plainte et que je demande
le divorce. Je lui ai fait savoir que cela était impossible,
que ça me détruirait: finalement, j'avais toujours l'horreur
en tête...J'ai compris que je n'avais rien oublié et que
je ne m'en étais pas sortie J'ai donc décidé d'aller
voir un psychologue pour essayer de me "guérir". J'ai
commencé à la voir il y'a deux semaines (je l'ai vu deux
fois). J'ai du mal à parler mais je fais de mon mieux, j'ai vraiment
envie d'avancer.Mais, voilà, alors que pendant près d'un
an et demi, tout allait bien; cela fait deux semaines que ce viol m'obsède,
que les images resurgissent, que je me sens mal et bien que je sache
qu'il faut que j'en parle, je me demande si je dois vraiment continuer
à aller voir ce psychologue. Je sens le mal qui se réveille
avec les cauchemars, les douleurs physiques, les flashs etc. J'ai pourtant
vraiment envie de m'en sortir, mes amis me soutiennent. Je trouve ce
psychologue vraiment très bien mais j'ai peur qu'en ranimant
ce passé je ne tienne pas le coup, que ça me détruise
et ce n'est pas le moment que je craque avec des enfants que j'aime
et un travail.Y'a t'il une certaine façon de prendre les choses
qui me permettrait de moins y penser, avez-vous des conseils à
me donner ?
Si ce message peut-être utile à d'autres, je vous autorise
à le publier.
bararatamor85@yahoo.fr
Bonjour,
La relation thérapeutique que vous venez d'entreprendre mobilise
à nouveau des émotions que vous aviez refoulées
pendant un certain temps, désireuse, dites-vous, d'oublier...
Une émotion doit d'abord être ressentie, c'est à
dire identifiée et acceptée avant d'être maîtrisée
et c'est dans le contexte de la thérapie que se fait cet apprentissage.
C'est pourquoi vous devriez vous "appliquer" à noter
sur un cahier, le plus précisément possible, le contenu
de ces flash-backs, des cauchemars, tout en cherchant à associer
à chaque image, chaque représentation, l'émotion
qui lui correspond le mieux, par exemple : la peur, le sentiment d'impuissance,
la colère, un ressenti de trahison, la honte etc...
Parfois, les flash-backs peuvent aussi se manifester par des odeurs,
des goûts, des sons et des sensations, des douleurs.
D'un autre côté du cahier, vous installez au contraire
un "ancrage" de bien-être, où vous identifiez
des moments, des situations de calme et de sécurité, en
tentant d'éprouver les sensations ressenties que vous notez aussi.
Peu à peu vous apprendrez peut-être, à contrebalancer
le poids des anciens souvenirs traumatiques par les associations de
bien-être mais c'est avec le contrôle de votre psychologue
et en relation avec lui que vous devez travailler sur ce phénomène
des flash-backs bien connu des thérapeutes.
Vous devriez pouvoir en venir à bout mais parlez à votre
psy et peut-être, que le travail d'écriture que je vous
ai indiqué, vous aidera justement à parler !!
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
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