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Le temps m'a gravé les bras

Email en pied de message
Février 2009

On croit que le temps efface tout, quelle erreur, il ne fait que graver notre mémoire. Je ne me souviens pas de mes premiers pas, mais de lui, oui. J'ai eu peur, mal au coeur, j'ai eu envie de mourrir, je voulais partir. Et j'ai attendu, j'ai zigzagué sur les notes du temps, mais rien n'y fait, je ferme les yeux et je pleure toujours.
Je me suis sentie coupable, laide, nue et surtout désarmée. Aujourd'hui j'ai grandi mais je suis toute petite face à mon démon, je me rend compte de mon état, je suis d'humeurs différentes souvent si gentille et si déséquilibrée trop souvent, je sens parfois la colère me submerger, si fort trop fort, que ça me fait peur parfois. Mon tort est d'avoir trop enfuit, trop profond.
Etant plus jeune, je me suis tailler les bras avec des lames de rasoirs, seul moyen efficace contre ma honte et ma colère, mon impuissance. Je me sentais toujours mieux apres, je me souviens m'etre dis "mais quand vas-tu arreter ?" et le temps m'a gravé les bras comme l'ame.
Je ne sais pas si je suis coupable de ma jeunesse ou si c'etait un acte de mechanceté, je ne sais toujours pas, je doute souvent me disant un jour "c'est ma faute" et l'autre "j'etais si jeune ce n'est pas entierement ma faute, si ce n'est d'avoir été mignonne et jolie".
J'ai eu du mal à aimer et je sais que je trouvais toujours un moyen pour tourner les choses au dramatique, sans pouvoir y remedier...pardon à mes anciennes rencontres.
Je me sens seule parfois mais je ne sais pas comment faire, parler, en parler, oui, mais à qui, qui serait assez fou pour s'impliquer dans une telle histoire, personne ne veut s'en préoccuper. J'ai mal au coeur.
On dit qu'on oublie qu'avec le temps va tout s'en va...mais c'est une erreur, on oublie rien, la douleur se transforme, on s'habitue on s'adapte à nous meme. Mais on souffre toujours, rien ne changera, tout ceci restera en moi.
Alors me voici toujours au pied du mur, mais adulte maintenant, qui aurai-je été si rien n'etait arrivé?
J'étais differente avant, peut-etre trop sure de moi, peut-etre devait-il en etre ainsi.
L

Bonjour,
Me permettrez vous, dans un premier temps, d'envoyer votre témoignage à la publication ?
Il pèse tellement lourd d'une douleur rentrée que votre cri doit être entendu.
Et peut-être que ce cri provoquera des échos, apportant des possibles réponses à vos tourments mais, au moins, vous ne serez plus seule à entendre hurler et résonner votre souffrance en vous...
Avez vous lu cette page sur le psycho-traumatisme ?
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_psychotrauma.htm
Avez vous rencontré quelqu'un, un professionnel, pour vous aider à extraire cette douleur et permettre quand même une certaine cicatrisation, même s'il est vrai que rien ne s'oublie tout à fait ?
Vous me dites que personne ne veut s'impliquer : en êtes vous certaine ?
Répondez moi svp. Cordialement,
Chantal Poignant

Conseil

Il n'y a aucun problème vous pouvez envoyer ce témoignage à la publication.
Merci pour le lien concernant le psycho traumatisme, je n'ai fait que lire mon ressenti. J'ai bien essayé de voir des professionnels, dans un premier temps je n'etais pas prete à vraiment partager et puis parler face à qqun de silencieux..., et dans le second cas je me suis sentie tres tres mal à l'aise, vulnerable pour tout dire j'ai eu peur ou plutot j'ai ressentie une apprehension, je n'ai pas accepté sa façon d'être, en bref je n'ai pas donné suite à nos rendez-vous, il m'a appelé plusieurs fois sur mon portable et je me suis sentie poursuivi...alors j'ai arrété. Peut-etre aurai-je du aller voir une femme, mais où et qui ? voila
Je suis certaine aujourd'hui que personne ne veut s'impliquer réellement, comment faire confiance à qqun d'inconnu?
Merci malgré tout de m'avoir repondu.
Sincères salutations
L

Autant de thérapies, autant de pros différents ; beaucoup de personnes me disent, en effet, ne pas supporter le psy silencieux mais il existe d'autres méthodes :
* http://quelpsy.psychologies.com/Annuaire_des_psys.cfm
Et notamment la thérapie centrée sur la personne :
* http://quelpsy.psychologies.com/therapies.cfm/therapie/113/0/Approche-centree-sur-la-personne.htm
ou encore la méthode Ericksonienne qui fait appel à l'hypnose.
Vous n'avez pas eu une expérience positive dans un premier temps parce que le silence vous faisait peur et ensuite parce que vous avez eu peur de vos paroles sans doute.
C'est pourquoi les thérapies psycho-corporelles permettent de réduire ce phénomène de résistances.
Mais malheureusement, elles sont souvent couteuses et j'ignore si des CMP, où les consultations sont remboursées, les pratiquent.
Cependant, ce serait intéressant de se renseigner.
Je suppose aussi que vous craignez les groupes de parole ou autres groupes d'expression et ce ne serait pas étonnant car c'est tellement difficile de parler de sa douleur, c'est parfois comme si on la faisait résonner, mais pourtant, c'est en l'extériorisant des profondeurs de notre "moi" qu'on parvient à en nuancer les représentations et à les affaiblir peu à peu. C'est un long processus, comme si on devait détacher des lambeaux de peau à un corps meurtri, processus douloureux mais qui autorise ensuite une reconstruction, une nouvelle peau.
Est-ce que je mets cet e-mail ou un autre :
* http://www.sosfemmes.com/faq/email_anonyme.htm
Profitez de ce que l'écran nous sépare (et nous rapproche aussi) pour tenter de vaincre vos résistances.
C'est vous qui décidez.
Chantal Poignant

Conseil

Cet e-mail est valide il n'y a aucun problème.
Je veins de regarder les liens que vous m'avez envoyé et pour etre honnete je baisse les bras. Meme avec une volonté de fer, je ne trouve pas de "psy" soit proche, soit femme, soit adapté...en fait je ne suis pas sure de comprendre tous les thermes employés et les therapies disponibles, comme on dit trop de choix limite le choix. Et comme mieux est l'ennemi de bien, je crois que je vais continuer mon petit bout de chemin.
Vous êtes en tout cas bien aimable de m'avoir répondu. Comment se confier à qqun, pensez-vous pouvoir m'apporter des réponses, autres que celles que je possède ?
C'est absolument magnifique d'accepter de vivre le comportement du cerveau. Notre propre corps est une machine si intéressante et si inconnue encore, comment pouvons-nous etre intimement persuadé de faire le bon choix ?
J'ai tellement de questions à poser, tellement besoin de comprendre...suis-je la seule à pouvoir y répondre?
Je suis perplexe et dans le doute le plus total. Mais par où commencer, mais par où débuter, c'est mon histoire

Faites comme si vous deviez dérouler une pelote de laine : tirer sur le fil suffit dans un premier temps, le reste suit, avec les sensations, les représentations qu'il faut appréhender après les avoir subies.
Avec la laine déployée, vous tricoterez votre histoire, pas tout à fait la même, pas tout à fait une autre puisque vous l'avez déjà vécue...
Le "bon" choix par rapport à quoi ? C'est en vivant ce choix qu'on s'aperçoit qu'il est plus ou moins bon mais il est impossible d'atteindre un choix idéal.
Posez les, ces questions... Vous ne risquez rien et êtes libre de vous arrêter quand vous voulez...

Chantal Poignant
Conseil

Avec cette vague d'émotion, j'en ai oublié ma politesse, j'espère que vous m'en excuserai, je m'appelle L. Je vais avoir 30 ans bientôt.
Mon esprit ne m'a pas laissé de repit, hier soir j'ai été submergé d'images, de paroles, de souvenirs, d'émotions trop fortes. J'ai pensé à vous, à vos écrits. Je me suis surprise à attendre de vos nouvelles, c'est etrange, est-ce mon inconscient qui me joue des tours ? est-ce une réaction attendue ?
J'ai un peu de mal à gérer mes emotions, ces sentiments qui vont et viennent si differents, parfois j'estime que c'est un grave probleme et qques minutes apres je me dis mais tu es ridicule ce n'est rien. Je suis changeante, j'en suis consciente.
Il faut dire tout de même que je n'ai pas aimé le moi d'hier soir, en effet je me suis sentie exténuée, sans force, sans sentiments, fatiguée. Comme plongée dans une dépression. Le problème est que ma vie est equilibrée, j'ai rencontrée la personne exceptionnelle qui a su construire des fondations en béton blindé, et en qui (grace à elle) j'ai une confiance aveugle; mais je ne veux pas de ce passé qui pourrait poser problème. En fait je veux la protéger de cela, c'est un détail pas une necessité. Malgré tout je sais quelle ne comprends pas certaines de mes reactions, je le vois bien. Ne rentrons pas dans le classique tout de même, allez-vous me dire que lorsqu'on aime qqun on se doit de tout lui dire et qu'ensuite on se sent mieux ?
Apres tant d'années j'ai trouvé des reponses à mes maux, tant bien que mal, mais tout ceci n'a fait qu'instaurer un sentiment d'incertitude, comment etre sur de ne pas se tromper lorsqu'on a qu'un seul avis. L'auto défense de notre cerveau est si etendue, quel etrange sentiment que d'etre finalement dépendant que d'une partie de soi-même...
Je vous en prie, offrez moi une réponse.
Et encore merci
L.

Sans doute, utilisez vous un mécanisme de défense qui se nomme le "clivage" et que, quand les digues qui maintiennent ce clivage se fissurent un peu, le "Moi" peut connaître des moments d'affaissement ; c'est comme l'anticyclone qui maintient la dépression !
Quand on aime, on n'est pas obligée de tout dire, ah non ! surtout pas, pas la peine d'aller à confesse, il y a des conflits intérieurs qui se règlent d'abord avec soi-même et avec l'aide d'un pro et, d'ailleurs, c'est pourquoi on dit toujours qu'il ne doit pas y avoir de lien affectif avec le psy, pour qu'il reste pro et qu'il n'y ait aucune forme de relation autre que "technique", disons intellectuelle, c'est mieux !

Chantal Poignant
Conseil

C'est le néant, j'ai peur, en fait je suis paniquée car il m'arrive qquelque chose d'absolument incomprehensible. Dois-je l'enterrer, dois-je le dire mais j'ai honte. Je tremble comme une feuille, je n'ai pas froid mais je suis glacée, je suis assise à coté de ma mère. J'ai honte de lui dire, pourquoi honte, mon père ecoute les info du soir, je sais qu'il augmante le son, je le sens. Mon frère est monté dans sa chambre comme d'habitude, et il ecoute la musique surement. Mes jambes tremblent et sautillent. Je dois lui dire, il le faut j'ai eu peur, lui dire ce qu'il fait, mais comment commencer ? je trouve la force, je sens mes joues rougir j'ai chaud, les mots se melangent dans ma tête, et la seule chose qui sort est : hervé a essayé de m'embrasser.
Et rien plus rien qu'un grand silence, et un shut! qu'est-ce que tu racontes ? apres je ne me souviens pas ou plus vraiment, je suis montée dans ma chambre j'ai pleuré.
Aujourd'hui je pense savoir pourquoi elle m'a dit cela...ai-je eu tord je me pose la question.
Pourquoi elle ne m'a pas protégée?
Pourquoi ne m'a-t-on pas cru?
Pourquoi est-ce que cela m'est arrivé?
Pourquoi est-ce que je me sens coupable?
Pourquoi suis-je mal?
Pourquoi faire cela à quelqu'un?
Qui aurai-je été?
Que faire?
 
Ceci n'est rien comparé au reste
Ceci est tout à la fois
Pourquoi ne vous a-t-elle pas protégée ? Pourquoi ne vous a-t-on pas crue ?
Parce que c'est un tabou et qu'il est généralement interdit d'en parler selon les croyances encore installées, parce que votre mère a donc préféré rester dans le déni pour protéger son idée de famille "normale" et qu'elle n'a pas eu le courage de remettre en question la "cohésion" apparente du système familial, sans doute parce qu'elle a une certaine fragilité et est extrêmement dépendante de la cellule conjugale, familiale : elle a choisi de ne pas vous entendre et de ne pas se questionner ni vous questionner afin de ne pas mettre en danger la stabilité apparente de son mode de vie.
Peut-être est-elle dépressive ?
Souvent, il a été constaté que les mères qui font partie de systèmes familiaux où se produisent des interactions abusives sont "absentes" psychologiquement, réductionnistes dans leur perception... Parents lointains, inaccessibles.
Pourquoi est-ce que cela m'est arrivée ?
Parce qu'il y a un dysfonctionnement dans le système familial dû à la position parentale.
Parce que vous étiez sous l'emprise, dans une sorte d'état second, de conscience rétrécie, confuse, comme captée, escroquée et ensuite coupable, honteuse.
Pourquoi vous vous sentiez coupable ?
Parce que vous avez été victime d'une effraction dans votre sphère privée que vous n'avez pu combattre et vous avez subi la domination d'un autre contre lequel vous n'avez pu vous défendre ; vous avez alors l'impression que la différenciation entre vous et l'autre n'est plus maintenue.
Votre identité et votre sentiment d'intégrité individuelle ont été bouleversés.
Mais vous vous sentez mal, aussi, parce que vous avez été comme exilée au sein de votre propre famille : votre mère s'est abstenue de traduire vos paroles, votre comportement ; vous n'avez pas pu parler parce qu'elle n'a pas voulu de votre parole et qu'elle a refusé de faire l'effort de comprendre ; elle a banni votre langage de son territoire comme s'il s'agissait d'un langage étranger, imprononçable, et, vous, vous avez sans doute douté de vous, à un moment, vous qui étiez en attente d'un sens.
Ainsi, on vous a fait comprendre que vous portiez la responsabilité de ce qui pouvait arriver à la famille.
La honte est la manifestation de la difficulté de l'abusée à discerner clairement  les responsabilités des protagonistes ; or, la victime n'est jamais responsable de l'abus qu'elle subit ; la honte ne cesse définitivement que lorsque la victime renvoie ce sentiment à l'abuseur.
C'est pourquoi, l'abuseur ne doit pas être protégé ni par sa victime ni par les autres membres de sa famille.
C'est pourquoi la manifestation de la vérité est si importante.
Que faire ?
Agir autour de l'effraction pour restaurer définitivement  votre territoire, votre enveloppe, votre espace personnel, établir votre vérité.
Fonder votre demeure loin des faux semblants.
Déconstruire pour mieux construire et créer.
Chantal Poignant
Conseil

Vous avez répondu à mes questions, pourquoi est-ce que je trouve cela extraordinaire? aviez-vous raison, serait-ce le début à mes réponses. Je me sens bizarre, je me sens si petite. Il n'est pas mon père, il etait le beau frere par alliance de ma mere, et vraisemblablement l'amant de ma mere aussi.
Excusez moi je me sens mal. puis-je vous ecrire demain ?
Merci je suis touchée
L
laetitout@hotmail.fr

Je vous attends demain.
Chantal Poignant
Conseil

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