L'amour
d'une femme est un bail précaire
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en pied de message
Juin 2009
Je suis
un homme de 50 ans passés, je voudrai apporter mon témoignage
sur la façon dont un homme "bien sous tous rapports"
peut déraper et faire acte de violence envers une femme qu'il
aime.
Que tous les hommes qui me liront comprennent qu'être aimé
est un cadeau de la vie mais en aucune façon un titre de propriété.
L'amour d'une femme est un bail précaire.
Je suis aimé d'une femme qui m'a tout donné pour partager
sa vie avec moi : un divorce, sa maison, la vie avec ses enfants. Entrant
dans sa vie avec le même idéal de partage mais avec une
insoupconnable légèreté, je me suis plus attardé
sur mes petites difficultés (enfants, divorce, "comment
faire ma place chez elle"...) que les siennes, sans réaliser
qu'elles étaient infiniment plus grandes : divorce compliqué,
bien-être de 5 enfants assuré vaille que vaille, travail
extrêmement mobilisant, problèmes de santé...Et
je suis devenu assez vite une "difficulté" de plus
à gérer plutôt que le soutien qu'elle attendait.
Sourd à sa détresse, je suis parti un jour sans vouloir
comprendre ce qui se passait entre nous. Puis je n'ai eu de cesse de
revenir auprès d'elle, avec elle, l'oppressant de façon
toujours brutale d'intempestifs messages d'amour et d'impatience.
Des SOS, j'en ai recu beaucoup avec toujours les memes mots "je
t'aime, je veux vivre 30 ans avec toi, je veux me marier avec toi".
Plutôt qu'y lire et comprendre un appel au calme et à la
raison ainsi qu'un profond et sincere engagement , je prenais ces messages
comme un passe-droit pour m'imposer dans sa vie n'importe quand, n'importe
comment, jusqu'à un soir où une accessoire contrariété
m'a conduit chez elle pour la malmener et me comporter comme un voyou;
J'ai eu un diamant entre les mains, inaltérable mais altéré
dans mes mains.
Nous nous aimons encore aujourd'hui, bien que séparés;
Je fais tout pour la ramener en confiance car, moi aussi, je veux vivre
30 ans avec elle. Rien n'est gagné, être aimé se
mérite.
Il n'y a pas de fatalité à la violence, qui n'est pas
le pendant chez l'homme de la sincérité chez la femme.
Elle n'est pas dans nos gênes, elle est comme l'expression ultime
de nos faiblesses.
Jacques
maye95@hotmail.fr
Bonjour,
"La violence est l'expression ultime de nos faiblesses" :
puis je publier votre témoignage et cette vérité
que vous affirmez?
Je voudrais ajouter ceci : la violence exprime notre faiblesse exacerbée,
issue d'une représentation de notre image déjà
vulnérable et, par là, intolérable pour nous-mêmes
que nous voudrions vaincre ; alors, quand cette vulnérabilité
paraît (trop), la personne violente fuit cette image en détruisant
celle de l'autre.
La violence est rarement fortuite et les "dérapages"
sont révélateurs.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
conseil
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