Dégoût
de moi-même
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en pied de message
Juin 2009
Bonjour,
Je vous écris aujourd'hui pour vous raconter mon histoire qui
me hante depuis des années, et me pèse tellement.
J'ai 31 ans, mariée mère de trois enfants et mène
en apparence une vie normale sauf que je ne sais plus où j'en
suis, ni qui je suis
En fait pour tout le monde j'ai eu une vie stable et heureuse mais elle
a été en réalité bercée par de multiples
choses pas vraiment jolies et que je n'ai pas vraiment racontées
à qui que ce soit.
Tout a commencé par mon cousin de quatre ans mon ainé
qui a l'âge de quatorze ans m'a fait subir des attouchement, moi
ayant dix ans je n'ai pas compris ce qui m'arrivait et j'ai laissé
faire puis cela a duré plusieurs années sans aucune réaction
de ma part mis à part à chaque fois un dégout pour
moi même, puis est arrivé l'âge de mes seize ans
où avec ce passif si lourd j'ai commencé a fréquenter
les garçons mais ayant développé un manque de respect
envers moi même et une impossibilité à dire non
autant dire que ça n'a pas été une période
facile pour moi. D'ailleurs aujourd'hui je ne sais toujours pas si ce
qui m'ait arrivé est une agression ou pas car je n'ai pas lutté
pour que ça n'arrive pas.
J'ai se sentiment de dégout de moi même, de honte et à
la fois de culpabilité qui me hante chaque jour sachant que mon
histoire de fille naïve et idiote n'est pas finie.
Car comme une idiote ma première sortie en discothèque,
je ne sais toujours pas si c'est de par ma faute ou pas, s'est terminée
en drame pour moi, ayant une confiance aveugle dans mon adulé
cousin mes parents m'ont confiée à lui pour cette sortie,
il m'a laissé seule dans cette discothèque pour assouvir
ses besoins sexuels avec une autre ce qui pour moi été
un soulagement je l'avoue mais le premier petit copain si je peux l'appeler
comme ça car dans m'a tête il n'a été que
le premier à me passer dessus en vérité, telle
une trainée ou je ne sais pas quoi il est le premier d'une série
d'agression subie mais pas dite car lorsque il me demande si je veux
faire un tour dehors parce qu'il fait chaud je ne vois pas le mal et
le suis aveuglément puis il me dit d'aller m'assoir dans un endroit
un peu plus calme pour discuter (plus calme et surtout plus isolé
sans passage) je l'ai encore suivi et là ce qui est arrivé
arriva il a ouvert sa braguette m'a mis la main sur la tête et
m'a demandé une fellation et le pire c'est qu'avec les larmes
au yeux, et cette peur qui me paralysait je me suis exécutée,
puis par chance il essayé de me pénétrer mais bougeant
de gauche à droite pour ne pas qu'il y arrive j'ai réussi
à le décourager et suis repartie comme si il m'avait violée,
sale, mais quelque part coupable de n'avoir rien dit. Ce garçon
de 25 ans sait il rendu compte de son geste ou pas je ne le saurai jamais
le seul truc que je me souvienne de lui c'est cette peur, mais je suis
incapable de me souvenir de son visage j'ai comme occulté de
suite son apparence comme si je n'avais été que spectatrice.
Cette "agression" si je puis dire, à été
celle de trop car après ça je n'ai plus jamais été
capable de dire non à un homme et comme un objet, une pauvre
merde j'ai laissé faire tout ceux qui ont suivi mon cousin qui
a continué ces attouchement jusqu'à ce qu'il rencontre
sa femme c'est à dire jusque mes dix neuf ans et puis ceux qui
passaient, souvent âgés de plus de dix ans que moi, comme
si je cherchais les ennuis tout à continué jusqu'a ce
que je me retrouve enceinte d'un de mes bourreaux pour moi je me souviens
de celui là trois années d'emprise morale sur moi un calvaire
qui s'est arrêté grâce à une dépression
profonde qui m'a conduite à le fuite.
Puis j'ai rencontré mon mari à qui j'ai également
été incapable de dire non la première fois et qui
même si de sa part je sais qu'il n'a jamais voulu me faire du
mal car on a eu l'occasion d'en parler j'ai vécu cette première
fois comme une agression car je n'ai pas osé dire non heureusement
c'est un homme génial qui m'a appris maintenant à me respecter
et à dire non et surtout à comprendre que l'on peut avoir
du plaisir dans la sexualité malgré ce départ difficile.
Mais maintenant je ne sais plus où j'en suis; suis je coupable
ou ai je vraiment subi toute ces choses. Peut être ai je cherché
toute ces choses, suis je un monstre ?
UNE MERDE je ne sais plus, je me dégoute je n'ai qu'une envie
passer à autre chose ou mourir aidez moi
Bonjour,
Tout mais absolument tout ce que vous racontez ici sont les conséquences
des agressions que vous avez subies (et j'insiste bien sur ce mot) pendant
vos jeunes années ; je suis vraiment affirmative.
Je vais tenter de vous expliquer pourquoi...
A dix ans, vous étiez encore une enfant et, comme tous les enfants,
votre personnalité était en construction, en voie de développement
; vous étiez sous l'emprise de ce cousin qui vous dominait et
vous avez subi cette domination sans comprendre effectivement ce qui
se passait, sans vraiment vous représenter les évènements.
L'enfant qui subit un traumatisme sexuel n'en comprend pas la signification
sur le moment, parce qu'il ne possède pas la maturité
nécessaire pour pouvoir interpréter le sens d'un contact
physique inhabituel.
Mais vous (l'enfant) avez mémorisé ces évènements,
ce qui fait que plus grande, vous avez cherché inconsciemment
à revivre ces évènements par le biais d'autres
situations où vous étiez encore en état de soumission
; c'est ce que les psys nomment "la revictimisation" comme
si une force inconsciente vous avait poussée à reproduire
des situations du passé.
Ce procédé de "revictimisation" peut se poursuivre
pendant un certain temps, jusqu'à ce que la personne parvienne
au stade auquel vous êtes arrivée : celui de la verbalisation
et du retour sur vos expériences passées.
Vous exprimez, d'ailleurs très bien, une des caractéristiques
vécues des abus subis : vous aviez l'impression de n'être
que "spectatrice" (c'est votre mot et il est exact) : quand
un évènement déborde notre aptitude à faire
face (comme les viols), le cerveau rationnel (celui qui pense, décide,
dit) est court-circuité et notre psychisme se bloque mais la
souffrance due à l'abus est stockée comme encapsulée
et le processus de répétition, qui vous a emmenée
dans d'autres expériences similaires, doit être compris
comme une demande (inconsciente) de vérification de ce qui vous
était arrivé antérieurement.
Dévastée par des représentations de vous-même
dévalorisantes, vous avez fait une terrible dépression
mais avez vous opéré un recadrage avec un professionnel,
un recadrage qui vous permettrait d'évoluer dans la compréhension
des évènements ?
Un autre point de vue est à étudier aussi : il est vraisemblable
que ce cousin vous a apporté néanmoins un quelconque réconfort
affectif ; peut-être manquiez vous d'attention et d'affection
par ailleurs ? On peut supposer que, par ces relations fréquentes
et malheureusement insatisfaisantes que vous nouiez avec ces autres
garçons, vous avez cherché à retrouver cette impression
qu'il fallait être passive pour être appréciée
et ce uniquement dans une tentative de recherche d'estime mais aussi
d'amour.
Vous voyez bien combien vous avez été prisonnière
des évènements de votre enfance, lesquels ont marqué
votre psychisme.
C'est en travaillant sur ces évènements avec un thérapeute
que vous vous libèrerez progressivement de votre sentiment de
culpabilité.
Vous n'aviez rien cherché du tout !
Avez vous l'intention d'entreprendre une thérapie ?
Souhaitez vous être publiée afin de pouvoir échanger
?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
conseil
Tout d'abord
merci de votre réponse, et quant à la thérapie
je suis en thérapie de groupe depuis le mois de février
qui malheureusement ne m'a fait qu'un brutal retour vers ce passé
donc j'ai débuté une psychothérapie individuelle
ce mardi mais j'ai été incapable de lui dire mon histoire
pour le moment.
Maintenant pour la publication je vous l'autorise car si ça peut
etre utile à d'autre ou même à moi je pense que
se sera bénéfique
merci encore pour votre réponse et vos conseils
isaphil15@hotmail.fr
Merci
de votre réponse.
Ne vous alarmez pas trop par rapport aux fortes conséquences
émotionnelles qu'ont déterminé votre prise de paroles
peut-être et votre participation,
sans doute, à une thérapie de groupe : ce sont des suites
relativement courantes et vous avez raison de ne pas rompre avec tout
processus thérapeutique.
Ne renoncez surtout pas !
Cordialement,
Chantal POIGNANT
conseil
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