Il
est mort maintenant
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Janvier 2010
Bonjour,
Je m'appelle
Sophie et j'ai 41 ans, cela fait plusieurs jours que je lis les témoignages
de votre site et j'ai effectivement des questions à vous poser.
En super résumé j'ai été victime d'un double
inceste par mon père avant mes 6 ans et par mon frère
ainé entre 6 et 12 ans, âge où je me suis révoltée
avec mon opinel. Bien sûr je n'ai que trop de souvenirs avec mon
frère mais pour mon père je n'ai pas "d'images"
juste des sensations et des odeurs. Je n'ai découvert pour mon
père, d'ailleurs qu'après sa mort en 2003 où, cherchant
à savoir qui était ce mec qui couchait avec ma mère,
je suis allée chez une grande tante qui a fini par m'avouer que
mon père avait violé sa fille V. quand elle avait 12 ans
et là je ne saurais comment l'expliquer mais c'est comme si tous
les pores de ma peau me criaient "Oui c'est ça que tu cherches"
et bizarrement je ne me suis pas senti anéanti, enfin juste 3
jours, je connaissais enfin mon ennemi. J'étais plutôt
furieuse et écœurée d'avoir pleurer sa mort et de mettre
sentie orpheline. Moi aussi j'ai eu envie de défoncer sa tombe
de le ramener à la vie pour le crever de mes propres mains. J'ai
découvert à ce jour 7 peut être 8 victimes de mon
père et sans chercher beaucoup dont ma propre fille qui a subi
des attouchements sexuels. Et il y a 5 ans 1/2 quand j'ai trouvé
la force d'en parler à ma mère j'ai enfin eu la certitude
qu'elle savait car rien mais rien de chez rien n'a troublé son
visage j'ai bien sûr eu droit à
- mais t'es sûre ? parlant de mon père tant qu'à
mon frère c'est moi qui l'ai interpellé en lui disant
mais pour Yannick tu réagis pas ? et sa réponse a été,
- oui mais bon faut bien que les hormones se passent !!! Il m'a fallu
encore quelques semaines après ça et j'ai coupé
définitivement les ponts avec elle et qui dit elle, dit toute
la famille au grand complet.
Quand je m'étais révoltée contre mon frère
ma soeur m'avait découvert hystérique à la maison
en train d'hurler et de pleurer et après m'avoir demandé
ce que j'avais, dès que j'ai dis c'est Yannick, elle n'a cessé
de répéter ,c'est bon tais-toi je sais. Elle m'a fait
prendre une douche m'a filé des médocs et m'a mise au
lit. Et après plusieurs semaines, voyant qu'elle ne m'en reparlait
pas j'ai fini par demander ce que voulais dire tais-toi je sais ? Elle
savait parce qu'elle l'avait vécu, elle nous avait découvert
? tout comme ma mère à au moins 3 reprises. Mais la seule
réponse que j'ai c'est t'as qu'à pas t'habiller comme
une pute, à ton avis pourquoi je suis toujours en jean basket
!
J'ai du supporter aussi la tentative de suicide de mon grand-oncle le
père de V. puis son suicide 7ans plus tard, le suicide d'un ex-petit
ami K, que je venais de quitter pour le père de ma fille et ex-mari.
Avec les bonnes paroles réconfortantes de ma mère j'espère
que ça te servira de leçon. La violence verbale, psychologique
et physique de mon ex-mari. Mais je connaissais déjà les
2 premières par ma mère. Les psys n'ont pas manqué
de m'expliquer qu'il était violent parce que sa propre mère
l'avait été avec lui et qu'une fois enceinte il ne voyait
plus la femme mais juste la mère. Quel réconfort d'avoir
des explications si rationnelles ! Je l'ai quitté pour protéger
ma fille de 4 mois à l'époque. J'ai essayé un peu
plus tard de refaire ma vie avec un gendarme mais là encore je
suis tombé sur quelqu'un de violent psychologiquement dans le
sens où il minimisait tout ce que j'avais pu vivre comme si c'était
d'une telle banalité que ça ne valait pas de coup d'en
faire état. D'ailleurs quand après quelques années
de vie commune j'ai fini par lui dire pour frère sa première
réaction a été de s'en faire son pote. Elle est
pas belle la vie ? sans parler du nombre de maîtresses qu'il a
eu pendant nos 5 ans de relations.
Voilà, le résumé à été un
peu long je m'en excuse mais aujourd'hui j'ai une question, mon psy
actuel (car j'en ai usé plusieurs) m'a parlé d'une procédure
qui est un signalement au procureur pour les victimes pour lesquelles
il y a prescription en terme de justice, il m'a dit qu'un de ses patients
avait fait cette démarche en passant par le commissariat pour
faire sa déposition et qu'ensuite elle avait été
transmise au procureur. Je me suis renseignée auprès du
CIDF mais la femme que j'ai eue m'a dit que cette démarche devait
se faire directement par courrier auprès du procureur de la république
sans passer par le commissariat. J'aimerais savoir exactement ce qu'il
en est ? d'autant que mon père étant mort, elle m'a dit
qu'il était inutile que j'en parle. Mais moi je veux pas zapper
des choses pour moi tout est important et dénoncer l'attitude
de cette femme qui d'après mon livret de famille est ma mère
me semble essentiel pour moi. Pouvez-vous m'aider à y voir plus
clair ?
Sinon si
vous jugez mon histoire importante pour d'autres je vous autorise à
communiquer mon adresse mail. Et je suis prête aussi à
répondre à d'éventuelles questions. Merci.
Bonjour,
Effectivement, quand le délai pour porter plainte est dépassé,
il est toujours possible de faire un signalement en écrivant
par lettre recommandée avec accusé de réception
au procureur de la République du tribunal de grande instance
du département (où s'est déroulé le crime)
et cela dans l'objectif de protéger d'autres victimes potentielles.
C'est toujours le procureur qui décide des suites à donner
et non les policiers. C'est pourquoi, il vaut mieux écrire au
procureur plutôt que de vous confier à un policier, lequel
peut ne pas trouver nécessaire d'envoyer votre déposition
au procureur car, votre père étant décédé,
il n'y a plus d'autres victimes à protéger...
Cependant, votre mère étant complice de votre père
(mais ce serait à la justice de le déterminer et la complicité
dans ces situations d'incestes n'est pas facile à prouver), il
ne serait pas vain de la mentionner, ne serait-ce que pour préserver
les enfants de son entourage...
* «Est complice d'un CRIME ou d'un DÉLIT, la personne qui
sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation
ou la consommation. Est également complice, la personne qui par
don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir,
aura provoqué à une INFRACTION ou donné des instructions
pour la commettre».
Néanmoins, l'action de la justice s'éteignant avec la
mort du présumé coupable, vous ne pouvez rien faire de
plus contre votre mère...
Je vous remercie de bien vouloir nous autoriser à publier votre
témoignage avec votre adresse.
Votre participation est bienvenue et utile.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Rebonjour,
Je vous remercie pour la rapidité de votre réponse. Et
totalement écoeurée de constater qu'il est trop tard ...
à cause de la prescription. Il n'y a pourtant aucune prescription
pour nos traumatismes, démons et angoisses qui nous habitent
chaque jour de notre vie. Je ne sais pas si je ferais le signalement
au procureur cela fait 41 ans que je débats seule et vu le peu
de réponse que m'a donné la justice je ne sais pas si
ça vaut le coup. Lors de mon divorce j'avais porté plainte
pour coup et blessures contre mon mari avec certificats médicaux
à l'appui et la plainte n'a jamais abouti. Et il y a quelques
années j'avais sollicité le procureur pour me venir en
aide concernant ma fille qui se mettait en danger, était violente,
en échec scolaire et n'obéissait plus à rien ni
personne et le procureur m'a jugé nécessaire de transmettre
ma demande à un juge pour enfant. Conclusion j'ai du contacter
la juge moi même et tout ça pour quoi pour rien. Elle a
été placé en famille d'accueil où elle s'est
fait virée au bout de mois elles se sont tapées dessus,
replacée de suite dans une famille d'accueil de remplacement
qui au moins d'un mois a démissionné ne voulant plus de
ma fille, trop manipulatrice elle était sur le point de faire
éclater en morceau cette famille d'accueil, placée en
foyer où elle est restée réellement 1 mois 1/2
et fugue de 5 mois et pendant ce temps là alors que ma fille
m'avait enfin avouer prendre de l'héroïne je me suis débattue
pour que la juge, les éducs etc reconnaissent qu'elle se droguait
mais non bien sûr personne n'a jamais me croire. Je vis dans la
colère depuis toute petite et ce que les services sociaux et
la justice m'ont fait enduré n'a fait que renforcer cette colère.
la violence institutionnelle est encore plus abominable que le reste.
Conclusion ma fille s'est mise tout le monde dans sa poche, psys, éducs,
juge, on m'a traitée de mauvaise mère, on s'est servi
de mon passé pour justifier que j'étais une mauvaise mère,
on a essayé de me forcer la main pour que je finance un appart
à ma fille mais j'ai tenu bon. Aujourd'hui elle a 18 ans, son
contrat d'apprentissage s'est fini fin août elle n'a jamais réclamé
les papiers pour son inscription aux Assedic, je viens d'apprendre qu'elle
continuait la came en plus de la méthadone et vu que son père
l'a retrouvé à cause de facebook, elle est tombée
sous son emprise au point d'avoir flirté avec lui ou peut être
même plus et quand elle a su que je savais elle m'a appelé
pour me dire qu'elle ne voulait plus jamais entendre parler de moi.
Enfin tout ça pour vous faire comprendre qu'écrire au
procureur n'est pas la chose qui m'enchante le plus ...
Je
reviens vers vous.
Votre père étant mort, vous ne pouvez obtenir "réparation"
ni sur le plan pénal ni sur le plan civil.
Mais par rapport à votre mère et votre frère, vous
pourriez tenter une procédure civile dans l'objectif d'obtenir
une reconnaissance et des dommages et intérêts même
symboliques.
"On peut être responsable au plan civil sans être coupable
au plan pénal".
Pour déclencher ce type de procédure, il vous faudrait
l'assistance d'un avocat.
Qu'en pensez vous ?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Entre temps
vous m'avez envoyé un nouveau mail. Il faut que je réfléchisse
à cette procédure civile, pour l'instant il faut que je
me repose je suis exténuée. Merci
philosofy@hotmail.fr
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