Tabassée
et violée à 15 ans
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en pied de message
Mars 2010
Bonjour,
Cela fait maintenant plusieurs semaines que je parcours le site internet
et notamment la rubrique sur les témoignages et je vous félicite
pour son actualisation et sa richesse. Je souffre moi même depuis
que j'ai été tabassée et violée à
l'age de 15 ans (il y a 18 ans) par un inconnu en bordure de route.
Même si toutes les démarches police etc. ont été
entreprises avec l'encadrement de mes parents, j'ai gardé sous
silence ce drame car je n'en avais rien à en dire. C'était
comme ca. J'ai fait fonctionner cette stratégie, avec des hauts
et des bas, jusqu'à ce que l'effet boomerang me rattrape. Devant
l'inadéquation entre mon discours, ma vision, ma logique et les
faits, la réalité, neuf ans plus tard, je ne pouvais plus
ignorer que je n'en avais rien à en dire. Une période
de thérapie m'a permis d'en parler, de "remettre certaines
choses dans l'ordre". Je n'arrive toujours pas à délier
ma langue face à des amis ou ma famille. La seule personne qui
m'en parle, aujourd'hui, est mon conjoint et je ne peux lui répondre
que dans un état de crise émotionnelle. Il m'encourage
à partager mon fardeau et je l'en remercie sincèrement.
Je craints de voir surgir le second effet boomerang et je sens que je
dois encore "remettre des choses dans l'ordre". Le fardeau
me pèse, pèse sur mon couple et je voudrais le partager
pour m'alléger. Il m'est impossible d'en parler à des
amis ou à ma famille. Ce n'est qu'après avoir créer
une fausse adresse émail, fait des recherches sur votre association
et reporter plusieurs fois l'échéance que je me suis aventurée
à vous écrire. Ce sera peut être le début
d'un plus amples échanges avec votre association ou d'autres
victimes.
Bien à vous
G.
Bonjour,
De retour d'une courte période de congés, je trouve votre
témoignage, que nous pourrions publier dans notre espace "échanges"
afin que vous puissiez être contactée par d'autres personnes
et entreprendre une communication à distance qui certes pourrait
vous aider mais ne remplacera pas la véritable thérapie
qu'il ne serait pas inutile de reprendre.
En effet, si une première période de thérapie vous
a permis d'aborder votre traumatisme, elle ne constitue pas cependant
un achèvement ; bien souvent, il est nécessaire de recourir
à ce soutien plusieurs fois dans notre vie et selon l'évolution
de notre existence.
Les états de "crise émotionnelle" auxquels vous
faites allusion sont bien la preuve et c'est normal, que les tensions
relatives à ce drame, restent vives, persistantes, incontrôlables
parfois et témoignent de la nécessité d'une nouvelle
élaboration psychologique.
Ne vous refusez pas cette "béquille" à laquelle
vous avez eu déjà recours car pour se consolider, il faut
parfois recommencer la même "opération", avant
de pouvoir vraiment remarcher.
Acceptez vous d'être publiée avec cette adresse ? Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Bonjour,
Merci pour votre réponse et vos conseils.
J'accepte d'être publiée avec cette adresse pour poursuivre
ma démarche actuelle.
Je n'exclus pas de reprendre une thérapie, notamment car je connais
déjà les bénéfices que cela peut apporter.
Merci de nous donner la parole.
Cordialement
G.
gilberte2010@yahoo.fr
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