Drôle
de "colo"
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en pied de message
Juin 2010
Bonjour,
J'ai 30
ans et j'ai été victime d'abus sexuel quand j'étais
mineure
(11ans). L'auteur est un proche, il avait 24 ans à l'époque.
Il est
professeur des écoles : ça m'affolait quand j'étais
ado, mais il a
"préféré" travailler dans un service
spécial 3 ou 4 ans plus tard. Je ne
sais pas si c'est effectivement sa préférence, ou le fait
que j'habitais
dans une ville relativement petite et que ça commençait
à se savoir :
j'en parlais beaucoup à mes ami-es de lycées, certains
avaient des
parents profs..
Cette personne est mon beau frêre, il est toujours avec ma soeur
qui a 4
ans de plus que moi. Elle était agée de 14 ans quand il
se sont mit
ensemble. C'était notre moniteur de colo. Ma mère allait
pas fort et
était attirée par toute méthode alternative d'épanouissement
de soi, et
tout le tralala. C'était une colo familiale un peu étrange
sur fond
politique, avec des expérimentations pédagogiques un peu
tintés
collectivisme caricatural, basée soit disant sur l'autonomie
et la prise
de décisions de l'enfant, mais avec déni de l'individu
sur les bords,
par exemple, des douches collectives ou monos et enfants se lavaient
ensemble et tout le monde levés 7h pour faire 10h de marche.
Je n'y suis
pas bcp retournée. Ma soeur elle, s'y sentait bien. En revenant
de là
bas, un été de 90, X et elle ont discuté avec mes
parents et se sont mis
ensemble officiellement. Je ne sais pas exactement quand leur histoire
d'amour a commencé concrètement. J'ai appris par la suite
que le père de
X, issu de la famille nombreuse qui organisait les colos, était
pas
"trés net". Il y a aussi eu quelques cas d'abus entre
mineurs dans cette
famille dont j'ai entendu parler plus tard.
Ma soeur ne sait rien de ce qui s'est passé. Au départ
je me suis tu par
peur de rendre ma mère, atteinte de dépression, encore
plus malade, et
par lacheté aussi certainement, ensuite il m'a clairement fait
subir des
pressions psychologiques, pour que je me sente mal au sein de ma famille
et je me suis isolée.
Il a cherché à recommencer quand j'avais 14 ans et je
ne me suis pas
laissé faire. Nos rapports ont alors progressivement changés.
Je
m'isolais moi-même de la famille, je n'assistait pas aux fêtes
de noël,
lui devenait omniprésent à chaque rencontre famililiale.
En cas de coup
dur c'était le premier à être là. Mais il
faisait visiblement des
efforts quand je voulais parler avec ma soeur pour ne pas nous gèner,
il
a décidé d'aller travailler dans un bureau, il avait visiblement
changé
et j'ai pensé avoir agit prudemment en ne parlant pas trop vite...
À côté de ça, j'allais trés mal et
mes rapports avec mes parents
devenait impossible. Je fumait beaucoup, je buvais beaucoup, et j'étais
particulièrement active sexuellement. Je m'en vantait beaucoup.
J'ai
commencé à parler de l'histoire à mes ami-es après
la deuxieme
tentative. J'en parlais assez ouvertement mais pas aux personnes
concernées...
Une amie d'enfance m'a aidé a en parler à mes parents,
avec l'aide de
son père, psychologue. J'avais 17ans. Ma mère allait de
moins en moins
bien. Six mois plus tard elle a fait un mois d'hopital psychiatrique,
et
m'a confirmé plus tard que c'était effectivement suite
au choc. Mon père
était déjà complètement effacé et
abimé par la maladie de ma mère, et
sans savoir ce qui s'était passé ils se faisait pas mal
de soucis pour
ma soeur, sans osé la couper dans son couple et sans aucune bribe
de
reproche rationnelle à faire à X. : c'était le
gendre parfait, aimant,
aidant, physique sportif, intelligent, travailleur,
sensible-mais-qui-le-montre-pas-parce-qu'il-est-fort.. Mais ma mère
dans
sa dépression cherchait des réponses à beaucoup
de question et
"fouinait" beaucoup. Inconsciemment, elle sentait surement
que ça
collait pas.
Mes parents ont été sans réaction. Il ne m'ont
pas forcé à aller voir un
psy, je ne me souviens pas à quelle point je m'étais montré
réticente à
l'époque, ils n'ont pas parlé à X, ils n'ont pas
parlé à ma soeur. Ils
sont partis vivre dans leur maison de campagne et il m'ont laissé
leur
appart en ville. On a pas reparlé de l'histoire jusquà
mes 24ans.
Je n'allais
plus à aucun repas de famille. Il y eu des décés,
dont le
suicide de mon oncle, un évenement trés violent. Sans
jamais m'empecher
d'intervenir, machin était toujours là à se mêler
des trucs qui le
concernaient pas. Ça me révulsait. J'ai fait l'effort
d'être là pour
mon cousin mais sans leur montrer l'impact réel de l'évènement
pour moi.
Ce n'était plus de l'isolement c'était de l'ostracisme,
et il n'avait
plus rien à m'imposer, je me l'imposait à moi-même,
comme une grande.
Je buvais/bois beaucoup trop en soirée. Je peux rester plusieurs
jours
sans boire, mais j'ai un sérieux alcoolisme social. J'ai peu
de respect
pour moi. Je suis par contre assez normal sexuellement. Aprés
plusieurs
crises pénibles de boulimie affectives, un avortement, et une
collection
relativement impressionnante de barman et autres specimens de bars,
j'ai
finalement compris que j'allais nulle part affectivement.
Ma soeur est tombée enceinte une premiere fois, j'avais 21 ans.
J'étais
au plus mal, et j'avoue c'était le dernier de mes soucis. Je
n'aimais
plus ma famille. Mes parents ont encaissé le choc sans réagir,
ce qui
me confortait dans l'idée qu'ils ne m'avaient pas crus.
Lors d'une rupture de trop, j'ai pris des médicaments avec une
bouteille
de téquila. Je me suis réveillée le lendemain à
l'hosto, avec l'ex
boyfriend tout penaud à mon chevet et mes parents en route pour
me
ramener. Ça a été l'occasion d'en rediscuter avec
eux encore une fois.
Ou plutôt de leur beugler dessus. Ce qui ne s'est pas révèlé
efficace
mais, ce qui m'a légitimement fait plaisir. J'ai appris néammoins
que :
1/ il me croyait 2/ il ne réagissait pas parce qu'ils ne savaient
pas
quoi faire.
J'avais 24 ans.
Ma soeur et X ont 3 enfants agés de moins de 10ans. Dont une
fille. Je
les vois 2 à 3 fois par ans. Ils se portent bien et sont trés
éveillés.
Ma soeur et moi sommes souvent en contact. Paradoxalement, ce sont eux
que je vois le plus dans la famille, puisque je cache tout ce qui ne
va
pas à ma soeur, elle doit être la seule à pas me
trouver bizarre et
aimer ma companie. J'ai beau apprècier ce qu'elle est, ça
m'est pénible
de la voir, mais je suis bien trop enferré dans mes mensonges
pour que
ça puisse vraiment transparaitre.
Je suis en couple depuis 4 ans avec un type bien. J'ai connu plein de
salopard un peu pervers sur les bords (mais jamais de violence physique)
avant mon ami actuel. Je trouve que c'est un grand progres. J'ai enfin
eu un boulot stable après des années de galères.
Je suis au chomage
depuis peu (rien qui soit un drame) et je me retrouve beaucoup plus
disponible pour m'occuper un peu de moi : ma soeur et X viennent me
voir
plus fréquemment. à chaque fois ça se passe trés
bien mais ça m'est
toujours un peu plus insupportable. Mon copain est au courant mais ne
réagit pas. Mes parents ne réagissent pas. Je ne réagit
pas. On joue
tous le rôle. C'est comme si je n'avais pas vraiment parlé.
à chaque
visite, je fais des nuits blanches et des crises de larmes. J'ai
l'impression d'avoir un masque avec un gros smile sur la tête.
En 2007, j'apprends que le directeur d'école de mes neveux est
renvoyé
pour possessions de document pédo pornographique sur son ordinateur.
C'est un moment de mobilisation dans l'école, X et ma soeur sont
trés
militants et trés présent alors dans l'école. Ma
soeur est un peu
retournée. Le directeur ne faisait rien aux enfants, j'avais
alors
beaucoup de travail et je me suis dis sans réfléchir que
c'était une
coincidence. C'est possible que ça en soit une.
J'ai longtemps cru être un cas particulier, et que je m'en sortirais
trés bien toute seule, et j'avais tort. Je fais depuis quelques
jours
des recherches sur le net. Ce que je trouve me rend malade : mon
histoire est pas plus pas moins pathétiques que celles des autres.
Il y a un évident risque de récidives. C'est évident
maintenant, mais
je ne m'étais jamais rendue compte à quel point le profil
de X et le
mien sont typés. Tous les évènement arrive brusquement,
on a pas le
temps de réfléchir, tout s'imbrique.
Ça ne suffit plus de continuer à surveiller discrètement
si mes neveux
vont bien. Il peut trés bien recommencer ailleurs. Il faut qu'il
voit un
psy, quitte à ce que je l'y force, mais je m'en sens incapable
tout de
suite. Jusque là je m'étais laissé croire qu'il
avait changé : son
changement de comportement avec moi, le travail de bureau, les neveux
en
bonne santé.
Je n'ai pas confiance en une décision de justice. Je vois bien
en quoi
c'est important socialement que l'acte soit reconnu, admis par tous,
et
qu'il y ai prévention. Mais mettre le père de mes neveux
en tôle pour
qu'il s'y fasse violer par des types pires que lui ne me soulagera pas.
Je ne cherche pas à le punir. Il ne me gênerait pas plus
que ça si les
gens ne le voyait pas comme le gendre idéal qu'il n'est pas.
Ça
n'aiderai pas vraiment mes neveux de les priver de leur père
même si
potentiellement ça peut leur garantir d'etre en sécurité.
Ça détruirait
ma soeur. Il y a d'autres choses à tenter avant d'en arriver
là, j'en
suis encore persuadée.
J'ai aussi envie d'avoir un enfant. Je souhaite règler mes affaires
en
cours avant de me l'autoriser. Seulement j'ai trente ans, maintenant.
Et
ça fait un moment que je me dis ça, et que je restes avec
mes problèmes
sur les bras.
Il y a aussi, pour moi la nécessité de changer le regard
de mon
entourage. En en parlant a des gens de la famille d'un cercle moins
restreint dont je me sens proche, pour expliquer pourquoi je n ai pas
assez été là quand ils en auraient eu besoin et
pourquoi j'ai besoin de
leur aide. Mais les témoignages que je trouve sur le net sont
quasimment
tous unanimes : ne rien espèrer des proches qui sont souvent
trop
maladroits (ça corroborre avec la réaction de mes parents)
et porter
plainte est la seule solution...
Poser une main courante serait déjà plus envisageable
mais je crois que
l'état porte plainte a notre place quand c'est grave. J'avais
onze ans,
il y a eu suprise, il n'y a pas de consentement possible à cet
age, ça
doit surement être grave.
Ne puis je pas apprendre à vivre sans avoir à demander
justice ? X
aurait bcp moins de chance de récidiver si il était soigner
correctement
plutot que jeté en prison, la vie brisée. Peut-être
qu'il va déjà en
voir un. Je n'ai jamais osé lui parlé de tout ça.
Christine.
Bonjour,
Votre beau-frère me semble présenter le profil ambivalent
d'un initiateur à la sexualité, pas vraiment pédophile
puisque le "vrai" pédophile s'attache à des
enfants impubères et peut-être pas incestueux puisqu'il
semble remplir correctement sa fonction paternelle d'après l'image
que vous donnez de vos neveux (le père incestueux est d'abord
un destructeur de la paternité tandis que le pédophile,
amoureux de l'enfance, se targue de sensualité et d'érotisme,
se plait à dire qu'il initie l'enfant au plaisir et à
la jouissance comme le ferait un bon maître : en fait, il aurait
une préoccupation éducative...
Un pédophile n'est pas forcément un père incestueux.
L'enfant en tant que tel n'est pas une source d'excitation pour le père
incestueux alors que pour le pédophile, c'est bien l'enfance
en relation avec la "Nature"(érotisme spontané)
qui le séduit et dont il se veut le formateur...
Ce que vous me dites d'ailleurs des préceptes de cette colonie,
"un peu étrange", me renforce dans ce sens.
Cependant, le "bien-être" apparent de vos neveux ne
veut pas dire qu'ils ont été ou sont hors de danger, même
s'il est vrai que le pédophile "oeuvre" a priori en
dehors de la cellule familiale (la première fois que vous avez
été agressée, il n'était pas votre beau-frère
et le lien beau-frère / belle-soeur est plus lâche que
le lien parental).
Sur cette agression, vous avez longtemps gardé le silence et
notamment pour ne pas nuire à votre mère déjà
malade et qui le deviendra encore plus, m'écrivez vous, après
la révélation : n'oubliez pas quand mêm, que vous
n'avez pas à protéger votre maman, que vous n'êtes
pas responsable de la santé de votre maman mais que, par contre,
votre maman a des responsabilités par rapport à la situation
que vous avez subie.
Ce n'est certainement pas mon objectif que d'accabler votre mère
au sujet de cette "étrange colonie" mais il est nécessaire
de re-cadrer les évènements dans leur environnement :
vous étiez une petite fille au milieu d'un groupe qui expérimentait
une pédagogie "limite" et ce n'est sans doute pas un
hasard si ce "monsieur" s'y trouvait en tant qu'éducateur.
Sortie de votre silence une première fois, vous avez rencontré
un mutisme absolu et en prime la douleur de votre mère.
Vous avez alors tenté de faire du bruit autrement, pour fuir
l'indicible et peut-être aussi pour faire réagir.
Avec votre tentative de suicide, vos parents sont sortis un bref moment
de leur torpeur et puis plus rien...
En 2007, le cas du directeur d'école de vos neveux vous interpelle
d'autant plus que votre beau-frère se conforme à la réaction
générale : il est indigné, inquiet ! (mais comment
aurait-il pu se comporter autrement ?)
Vous, "naïve", espériez peut-être que le
masque tomberait mais sachez que le "pédophile" sait
très bien "faire semblant", même quand il est
en injonction thérapeutique où il lui est demandé
de rectifier son comportement, de contrôler ses pulsions à
l'égard des enfants.
Aussi l'attitude de votre beau-frère n'est-elle pas, d'un point
de vue clinique, stupéfiante puisque beaucoup de "pédophiles",
s'ils ne souffrent pas d'une tyrannie intérieure, s'ils n'éprouvent
ni honte, ni culpabilité, n'auront pas de raison de consulter.
Et parfois, le passage à l'acte du pédophile est suspendu
alors que d'autres vont récidiver.
Qu'en est-il pour votre beau-frère ? C'est la question que vous
posez et parce que vous envisagez qu'il puisse recommencer, l'angoisse
vous envahit à cause de la représentation que vous avez
d'autres victimes éventuelles mais aussi, à cause de votre
mémoire traumatique.
Sabine Dardenne, victime de Dutroux, n'a pas souhaité recourir
à l'aide psychologique et a écrit son histoire ; son témoignage
se veut "juste un livre sur une étagère" puisque,
"l'on ne peut oublier l'inoubliable" mais elle a exprimé
la nécessité de classer l'évènement dans
sa mémoire, à sa façon, dit-elle, donc de l'apprivoiser
pour construire des repères dans ses pensées, dans sa
vie et "claquer la porte de l'enfance".
Vous manquez de repères, pas au sens de compréhension
mais au sens de perceptions-représentations, d'autant plus que
vos parents ont fui l'évènement et ses conséquences
sur vous et que votre agresseur est toujours présent sous son
masque d'homme "idéal", vous laissant en prise avec
votre subjectivité et votre réalité.
Un jugement permettrait de faire cesser votre conflit intérieur,
bien imaginable, en établissant la vérité.
Vous répugnez à prendre cette orientation par souci des
autres (encore).
Quant à la main courante, elle n'a pas d'effets réels
et risque d'être perdue au milieu des autres.
Pourtant, vous devez faire quelque chose, quelque chose pour vous :
je ne connais pas votre beau-frère et ne peut pas faire l'hypothèse
qu'une discussion authentique serait possible avec lui.
Je vous demande de prendre l'avis d'autres personnes, des professionnelles,
comme par exemple cette association :
* http://www.avft.org/
Je pense aussi que vous devriez demander conseil à un thérapeute
:
* http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm
J'aimerais pouvoir publier votre témoignage, très important,
pour vous et pour les autres.
Me le permettez vous (anonymement ou non) ?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
Merci beaucoup
pour votre réponse si rapide, j'ai appelé SOS-femmes ce
matin et j'ai pris un RDV au centre thérapeuthique rue saussiere.
J'ai une poignee d'ami-es trés proche qui m'offrent leur soutient
pour
les éventuels démarches, et certains s'y "préparaient".
Je ne suis pas toute seule, et cette "famille" est d'un trés
grand soutien.
J'ai appelé mes parents ce matin, qui ont cherché à
me faire
culpabiliser de m'adresser à des institutions "clairement
pas neutre" et
"qui ne prendront pas l'avis de ma soeur en compte". Je m'attendais
à
une réaction de ce type, j'ai essayé de répondre
patiemment, mais j ai
fini par perdre mon calme. Ils n'ont pas réussi à me faire
sortir des
rails que le mails, le coup de fils si libérateur à SOS
femme et votre
réponse sont en train de tracer,
merci à toute votre équipe, de prendre autant de temps
et de conseiller
aussi précisement, c'est de ça dont je manquais cruellement.
Si vous pensez que que mon mail peut aider qui que ce soit, ça
me ferait
plaisir qu'il soit publié, mais j'aimerai bien dans ce cas le
retravailler, et changer quelque détails pour que mon histoire
soit
vraiment anonyme. Je peux vous envoyer cette version pour jeudi prochain.
Merci encore
pour votre réponse,
christine.
Bonjour,
Je n'arrive pas à retravailler le texte pour l'instant, et je
me dis en ce moment qu'il n'y a pas de bonnes et de mauvaises façon
de parler de cette histoire,qu'il faut juste en parler. Alors si vous
pensez qu'il peut être publié tel quel faite le, peut-être
que la famille de ma soeur est reconnaissable mais je n'ai pas à
avoir honte de ce texte, ni de mes futures actions : dire la vérité
n'est pas une agression ou un acte violent, c'est le fait de m'avoir
fait taire qui est violent, et c'est lui qui a été violent.
Il a qu'a assumer.
J'ai un autre regard sur lui, maintenant. Il a certes fait un peu d'efforts,
mais jamais des choses qui puissent le remettre en question. Il n'a
pas
travaillé sur lui. Et il a clairement été manipulateur
avec tout le monde.
Ce que j'écris doit contenir milles fautes d'orthographe, et
contient surement
des erreurs chronologiques, et peut-être, si la publication n'est
pas urgente,
peut-on attendre un peu : je compte bien de toute façon tout
coucher par écrit,
pas forcément pour publier, mais pour moi, avoir une trace écrite
la plus
précise possible sur tous ces évènements. Ça
peut m'être trés utile. Vous écrire
est un trés bon support, c'est un premier jet, et m'adresser
à vous m'aide
dans cette démarche. Mais n'hésitez pas à me dire
si vous pensez que ce n'est
pas la bonne marche à suivre, je me rends compte que j'ai bcp
à apprendre encore
de ma situation, et de sa gestion.
Peut-être, si vous le souhaitez, pourrais je vous faire parvenir
un compte rendu
de la suite : pour l'instant j'en ai parlé à une de mes
cousines médecin et
féministe de l'age de ma soeur, qui a toujours beaucoup aimé
ma soeur. Elle a
tout de suite informé ses parents et sa tante, qui sont des cousins/cousines
germaines de mes parents. Depuis il ne me "menacent" plus
et ne font plus de
chantages affectifs pour que je me taise encore. Ils ont réagi
trés
maladroitement et maintenant ils s'en veulent. Les rapports de force
ont
changés. C'est une question de majorité, pas de prise
de conscience, mais ça
reste tout de même beaucoup plus confortable. Et ils auront le
temps plus tard
d'analyser les mécanismes de contrôle de la communication
que mon beau frere a
pu mettre en place. D'autres membres de la famille dont ma tante, et
mes cousins
cousines sont bcp plus soutenants : ma tante m'aident à gêrer
le stress et ma
cousine me guide côté médicament ; il faut continuer
à dormir, se nourrir, faire
le ménage, vivre, quoi. Ça n'est pas tellement simple
quand on s'angoisse
autant. Je prend des médicaments aux herbes trés lègers
et parfois des
somnifères en attendant le rdv au centre de victimologie le 9
juin, je souhaite
demander des médicaments plus fort. Je dois être en forme
pour la suite, et ne
pas perdre mon énergie. Ma cousine m'a expliqué la différence
entre anxiolitique
et antidépresseur. C'est surement les anxiolitique qui conviendront
mieux, la
psychiatre saura me conseiller.
Ma cousine m'a aussi expliqué la différence entre comportementalisme
et analyse.
Le centre de victimologie me semble vraiment bien convenir à
mes besoins.
Je dois mettre au point le rdv avec ma soeur pour en parler avec elle.
Je
voudrais essayer d'organiser le rdv sur Paris pour qu'elle ai tout le
temps
qu'elle veut pour encaisser avant de devoir retourner vers ses enfants
ou vers
mon beau-frêre. Ma cousine et sa tante m'accompagneront du côté
de ma soeur, et
mes parents et ma tante pourraient garder les enfants pour "décharger"
mon beau
frêre pendant un week end. Ça pourrait coller, mais mon
beau frêre est un malin.
Depuis peu je me rend compte de ses calculs. Inconsciemment ou non,
il surveille
tout. Il a un instinct trés développé. Il faut
faire attention.
Je cogite beaucoup sur tout ça, mais si j'arrivais à ce
que ça se passe au mieux
ça serait tellement libérateur, et si je foire ça
peut avoir des conséquences
dramatiques. Alors je me dis que c'est sain, d'y réfléchir,
même un peu trop.
Je compte exposer mes plans à la psychiatre avant pour qu'elle
m'aide à bien
mesurer les risques, et essayer de parler à ma soeur fin juin,
pour profiter de
l'énergie que j'ai en ce moment.
Je vous enverrai un autre compte rendu
Encore merci à vous et toute votre équipe, pour l'écoute
et les conseils
pratiques. Plus tard peut-être quand j'aurais travaillé
sur moi, je me formerai
pour vous aider, se battre pour que les choses changent, peut aussi
être libérateur.
Bonjour,
Je pense, comme vous, qu'il n'y a pas "une bonne ou mauvaise manière
de raconter"...
Aussi, je vous remercie beaucoup de votre accord et tant pis pour les
fautes d'orthographe, lesquelles ne m'ont pas sauté aux yeux!
Merci et quand vous voulez...
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
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