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Mon mari est violent : il est diplomate ...

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Juillet 2010

Bonjour,
En consultant ce site, j'ai été touchée par le témoin "Diplomate et Violent" de Samantha. Je vis moi aussi une situation à peu près pareille. Étant étrangère et vivant hors de France avec mon conjoint, je me retrouve "seule" dans un pays étranger avec mon conjoint qui est devenu de plus en plus agressif et violent. On n'a pas d'enfants. Il dénigre mon corps, mon apparence, mon intelligence et ma culture générale, m'insulte de tous les noms, me prive de voir certaines personnes, ne répond pas à mes appels téléphoniques, ne me parle pas, me menace de finir notre relation (à cause de moi) et de partir, me dit que l'appart où on vit tous les deux (et qu'on paye tous les deux) est son appart et que je profite de son argent et de sa maison, m'impose ses besoins, ses goûts, sa façon de voir la vie, part tout seul en vacances sans rien me dire, me fait des remarques sur l'argent que je gagne et sur mes achats, m'a frappée 4 ou 5 fois et m'a attaqué avec un objet coupant (devant sa mère, qui s'est empressée d'effacer les traces de sang sur le couteau) il y a quelques mois. J'ai été à l'hôpital, je me suis faite opérée. Après cet épisode, on est retournés au pays on on travaille, j'avais besoin d'aide médicale, et mon conjoint n'a rien fait pour acheter des médicaments, se déplacer avec moi chez le médecin ou même acheter ce dont on avait besoin à la maison (j'avais du mal à marcher, il allait travailler et m'insultait parce que je n'étais pas sortie faire des courses), m'insultait si j'étais en train de faire mon pansement au moment où il arrivait à la maison (car il disait que je voulais "faire ma victime").
Quand cet épisode de violence physique avec le couteau s'est passé, on était en France et j'avais porté plainte, même si j'avais peur, car il se comporte sans aucune peur et me dit qu'il a l'immunité diplomatique. Il a été condamné à quelques mois de prison sous sursis et pas de registre sur son casier. Aux  yeux de la loi, c'est un peu comme s'il n'avait rien fait et c'est ça qu'il croit et dit. Je croyais que cette condamnation allait le faire réfléchir, mais peu de temps après il se vantait (en me traitant de pauvre fille et de tous les noms) de ne pas avoir été condamné "parce que tout le monde avait bien vu que je mentais et parce qu'on ne peut pas toucher à un diplomate". Je crois qu'il n'a pas conscience de ce qu'il a fait, malgré la condamnation des autorités compétentes.
Quelques mois après, mon conjoint a eu des problèmes avec la police dans le pays où il travaille (on voulait même l'injecter avec un tranquillisant, car il insultait les gens de l'établissement prisionnel, les menaçait de se répentir de leur "connerie", parce qu'il était diplomate: on a cru, par son ton et son arrogance qu'il était l'ambassadeur, alors que ce n'est pas le cas). Cette fois-ci, il a été en prison parce qu'il conduisait avec un excès d'alcool et il a été agressif  (verbalement) avec les autorités. Il m'a tout de même fait culpabiliser de cet emprisonnement. Il faut dire que ce genre de choses s'est passé plusieurs fois avant qu'il ne soit condamné dans d'autres pays où il a vécu, mais il avait toujours fait valoir son statut diplomatique à l'étranger et il n'avait jamais été responsabilisé de façon pénale pour ses actes. Encore une fois, c'est son statut diplomatique qui lui a évité de passer quelques jours en prison pour son délit. Il est sorti de prison en niant y avoir passé quelques heures et en disant à tout le monde que "finalement ces petits cons d'étrangers de merde avaient compris qui il était et ils n'ont pu rien faire, car il avait le statut diplomatique".
Effectivement, une condamnation judirique ne me paraît pas suffisante. Je trouve que ce serait urgent que les instances prennent conscience de l'importance d'un accompagnement psychologique obligatoire pour ces personnes maltraitantes. J'avais pu parler avec lui et lui demander de suivre une thérapie conjugale avec moi. Il n'a jamais voulu la suivre, me disant qu'il n'en avait pas besoin, qu'on peut tout résoudre tous les deux sans besoin de psychothérapie et que c'est moi qui ne veut pas faire l'effort, car je suis une psychopathe et que c'est bien pour ça que je suis une thérapie (je suis une thérapie depuis que je suis partie de la maison).
Je trouve que les gens maltraitants devraient être pris en charge et obligés de suivre une psychothérapie, puisque le tribunal peut condamner le crime, mais ne cherche pas à trouver l'étiologie des comportements violents pour les corriger. La personne maltraitante continuera souvent d'être maltraitante. En même temps, cette condamnation juridique (si elle n'est pas accompagnée d'un travail psychothérapeutique) stigmatise souvent l'agresseur  et renforce sa haine envers la personne qu'il considère à son tour maltraitante, car elle est responsable de cette condamnation. En plus de tous les sentiments de honte et de culpabilité qui sont communs à beaucoup de femmes, je trouve que des situations comme celle-ci sont aggravées d'un certain "protectionnisme" ou "paternalisme" de l'État qui ferait en sorte que des hommes ou des femmes maltraitant(e)s ne voient pas l'ampleur de ses actes que ce "protectionnisme" légitime ou justifie. D'autre part, même si ce n'est pas toujours le cas, souvent, les gens qui partent à l'étranger perdent le contact avec leur famille et leurs amis et leurs "amitiés" sont souvent inconstantes et superficielles. Cela fait en sorte que ces personnes violentes n'aient pas le support nécessaire des gens proches et intimes pour prendre conscience de leurs actes et que l'instabilité et le caractère peu profond de leurs relations font en sorte que personne n'ose leur parler ou donner des conseils. Souvent, les gens ne conçoivent pas qu'une personne ayant un aussi grand statut et reconnaissance sociale et professionnelle soit une personne violente, d'autant plus que, relations diplomatiques et peur de perdre leur statut et leurs avantages économiques et sociaux obligent, ils peuvent se montrer charmants vis-à-vis des autres.
Il y-a-til un moyen de "forcer" quelqu'un dans cette situation de suivre une thérapie? Peut-on le faire institutionnellement? Qui aurait l'autorité de le faire? N'y a-t-il pas moyen de faire en sorte que les tribunaux travaillent étroitement avec des équipes de psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes pour orienter ces personnes maltraitantes? Qui pourrait faire l'accompagnement (en France ou à l'étranger) des personnes maltraitantes? J'ai fait des recherches sur internet, mais  je ne trouve pas d'information précise sur l'aide dans ce type de cas, et surtout quand on ne vit pas en France.
Je vous remercie d'avance.

Bonjour,
Vous posez un vrai problème qui ne semble pas prêt d'être résolu car effectivement, l'accompagnement thérapeutique des personnes "délinquantes" laisse à désirer et, notamment, à cause d'une question de volonté politique, sans doute, qui va de pair avec la question de moyens réellement mis à disposition...
Tout le monde est d'accord pour dire qu'une prise en charge psychologique est bienvenue voire nécessaire mais la mise en oeuvre fait souvent défaut !
Quant à la question de l'immunité diplomatique, c'est un vrai scandale...
Par rapport à l'obligation de suivre des soins, elle est prononcée par le tribunal mais pas toujours contrôlée, comme elle le devrait (faute de moyens encore semble-t-il)...
Votre témoignage serait utile à d'autres.
Me permettez vous de le publier avec cette adresse afin d'ouvrir peut-être un débat ? Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil

Je vous remercie de votre réponse et du fait que vous ayez été sensible à mon message.
Je serais d'accord pour le faire publier et je trouve, comme vous, qu'il est important que le débat sur ce sujet soit lancé, car, en plus de tous les sentiments de honte et de culpabilité qui sont communs à beaucoup de femmes, je trouve que des situations comme la mienne sont aggravées d'un certain "protectionnisme" ou "paternalisme" de l'État qui ferait en sorte que des hommes ou des femmes maltraitant(e)s ne voient pas l'ampleur de ses actes que ce "protectionnisme" légitime ou justifie. Même si ce n'est pas toujours le cas, souvent, les gens qui partent à l'étranger perdent le contact avec leur famille et leurs amis et leurs "amitiés" sont souvent inconstantes et superficielles. Cela fait en sorte que ces personnes violentes n'aient pas le support nécessaire des gens proches et intimes pour prendre conscience de leurs actes et que l'instabilité et le caractère peu profond de leurs relations font en sorte que personne n'ose leur parler ou donner des conseils. Souvent, les gens ne conçoivent pas qu'une personne ayant un aussi grand statut et reconnaissance sociale et professionnelle soit une personne violente, d'autant plus que, relations diplomatiques obligent, ils peuvent se montrer charmants vis-à-vis des autres.
CR
carlatla.rodriguez73@yahoo.fr

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