C'est
normal qu'on te traite comme ça
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Août 2010
Bonjour
Je
vous ecris, j'ai 28 ans et je viens hier d'avoir un nouveau regard sur
mon
passé ...
Quand j'avais 17 ans je suis sortie pendant les vacances avec un gars.
Je precise que je suis dependante affective et qu'a cette epoque qu'on
me regarde etait enorme tellement ma consideration de moi meme etait
mediocre. Ca risque d'etre confus mais faut que ça sorte pour
que je ne puisse plus nier ce qui s'est passé ...
On a rapidement couché ensemble j'avais 17 ans c'etait ma premiere
fois je
voulais m'en debarasser tout le monde disait que c'etait nul de toutes
les facons la premiere fois donc ... Un des soirs suivant j'etais plus
que crevée j'avais les yeux qui se fermaient tout seul je lui
ai dit que je voulais bien aller chez lui dormir mais c'est tout j'ai
insisté il m'a dit d'accord promis etc ...
Arrivée la bas il se fait un peu plus pressant je dis non ...
Et la je me
rappelle vaguement qu'il baisse mon slip que je proteste faiblement
j'etais
comme epuisée puis plus rien ... Mais il avait bien fait sa petite
affaire ... Je me rappelle pas pourtant avoir bu quoi que ce soit je
bois pas d'alcool deja
jamais ... Je comprends pas trop ... La scene je vois que le debut mais
comme si
j'etais droguée en flou comme dans un cauchemar et trou noir
... Au vu des
temoignages je me demande si il avait pas mis un truc dans un verre
ou je sais
pas, mais je trouverai ca bizarre parce qu'on couchait ensemble les
autres
soirs c'est juste la j'avais dis non ... Le lendemain comme trou noir
pas
d'explication comme si de rien n'etait la pauvre fille qui reste avec
ce pauvre
type parce qu'il la regarde ... Le lendemain soir il me dit on va se
faire
plaisir à tour de role je comprend pas trop sur le coup il me
fait des baisers
sur le sexe et de suite 10 secondes apres il met son sexe dans ma bouche
j'ai
pas le temps de dire non rien il m'etouffe avec en l'enfoncant ... Malgré
tout
le lendemain je pars du lieu des vacances et j'attends son coup de fil
et rien
j'apprends plus tard qu'il avait une copine ...
Je me rappelais plus de ce soir juste de la fellation forcée
et je m'etais
toujours dit : c'est normal qu'on te traite comme ca et la en grandissant
et on
evoluant j'ai eu le declic non c'est pas normal et de la les bribes
de cette
soirée de viol reviennent est ce que j'ai le droit de dire viol
si on etait
ensemble ???
Je sais pas trop ce que j'attends juste etre mieux peut etre dans ma
vie de
couple aujourd'hui et surtout dans notre sexualité ...
J'etais pas à l'aise et je croyais que c'etait uniquement lié
à un fait de mes
17 ans la meme année mais environ 6 mois avant je trainais avec
ma soeur avec
des gars de la cité on discutait rien de plus ... Un soir il
m'attrappe dans un
recoin d'un parc il me bloque l'un regarde je le supplie de les arrêter
il fait
rien il me touche le sexe les seins à travers les vetements puis
en dessous
l'un met sa langue dans ma bouche je serre les dents pour pas qu'il
touche la
mienne ... Je me debats et je sais pas comment j'arrive à m'echapper
et je cours
de toutes mes forces il me court apres mais je cours plus vite l'adrenaline
surement ... Le lendemain ma soeur les croise il lui dise de me faire
des
excuses pour la veille rien de plus ...
Quand je revois ces deux evenements je me dis comment est ce possible
ces deux
trucs dans une année et je me dis que ca venait forcement de
moi ..;
J'essaye d'aller mieux merci de votre ecoute desolé pour les
fautes
d'orthographe je ne vais pas le relire par peur de l'effacer pour mieux
nier
Merci
encore
Bonjour,
Même dans un couple marié ou en concubinage, on peut parler
de viol conjugal ; regardez ici : http://www.sosfemmes.com/violences/violences_penal.htm
Soyez bien convaincue que, même s'il s'agit de votre petit ami,
quand vous dites "non" au "rapport" sexuel et qu'on
vous y contraint par toutes sortes de moyens (force, surprise, emploi
de drogues ou autres...), vous êtes en droit de dire que vous
avez subi un viol et vous pouvez porter plainte.
Dans le premier cas que vous m'exposez, il est certain que vous étiez
sous l'emprise de cet individu, lequel vous a manipulée pour
arriver à ses fins.
Mais ce qui est important aussi et vous le soulignez d'ailleurs lucidement,
c'est le fait que vous manquez terriblement de confiance en vous à
tel point que vous considérez que c'est un cadeau pour vous,
qu'un garçon vous remarque, cadeau dont vous vous sentez inconsciemment
redevable, ce qui vous fragilise évidemment dans les contacts
avec la gente masculine.
Et je pense qu'il serait intéressant de comprendre ce qui, dans
votre passé, a déterminé ce manque d'estime pour
vous-même ; avez vous des explications?
Bien sûr, je comprends qu'une adolescente comme toutes les autres
jeunes-filles puisse succomber aux illusions d'une histoire d'amour
et de vacances et je comprends aussi, votre amertume quand vous avez
appris ensuite qu'il vous avait menti. Il est certain que vous avez
dû être blessée dans votre propre image mais j'aimerais
vous rassurer et surtout vous conseiller de travailler psychologiquement
sur cette image de vous-même un peu "défaillante"
dans le sens où, vous-même, ne vous considérez pas
suffisamment avec tendresse : pourquoi ne vous estimez vous pas suffisamment
?
Dans la deuxième mauvaise expérience que vous me relatez,
on comprend alors que vous avez un fond de culpabilité, qui vient
se juxtaposer à votre sentiment d'incomplétude.
Et il ne faut pas rester avec ce miroir qui ne vous renvoie pas une
assez « belle » image de vous ; évidemment,
vous n'êtes pas parfaite, comme nous toutes, mais vous êtes
une personne avec une identité fragilisée, qui doit s'affermir
pour être respectée comme vous le méritez.
Vous avez eu la force de vous enfuir la seconde fois et c'est cette
image qu'il faut garder de vous et soutenir : vous avez eu le courage,
la capacité de résister et, d'ailleurs, vos agresseurs
ne se sont pas trompés en formulant des excuses maladroites :
ils ont reconnu plus ou moins leur faute.
Cependant, ils ne méritent pas que vous les excusiez....
Et c'est votre mérite à vous que je voudrais saluer :
votre force intérieure qui vous a fait réagir alors que
d'autres victimes sont sidérées et incapables (de réagir).
Cette force intérieure ne demande qu'à grandir et à
se transformer en une identité solide : vous en avez les moyens.
Vous devriez peut-être demander l'aide d'un psy en CMP, le temps
de prendre conscience de votre propre valeur et de travailler à
l'assurer :
* http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Conseil
Merci pour
votre reponse
J'ai deja consulté une psy pendant deux ans lors d'une therapie
...il y a environ 4 ans j'etais dans un etat de souffrance important
lié à mon enfance .
J'ai une mere maniaco depressive, mes parents ont divorcé quand
j'avais 6 mois c'est mon pere qui m'a elevée ( moi et mon frere
et ma soeur mes ainés) enfin à partir de mes 3ans avant
c'etait mes grand parent maternel. Je me suis toujours dit avoir été
l'enfant de trop qui a fait basculé ma mere dans la maladie ...
Il y a toujours eu un tabou sur cela dans ma jeunesse mes grands parent
nous demandaient de verifier si ma mere prenait ses medicaments etc
... Je me suis dit que c'etait à moi de la guerir pour meriter
son amour ... et justifier l'abandon
que j'ai ressenti de pas avoir de mere enfin plutot de jouer l'adulte
avec ma mere ; les roles se sont inversés. J'ai pris du recul
par rapport à tout ca j'en prends encore ... J'ai peur de devenir
maniaco depressive comme ma mere et cse serait mon pire cauchemar ...
Je sais que j'ai cette faille qui fais que mon estime personnelle est
moins elevée que la moyenne mais elle grandit c'est d'ailleurs
parce que je prends de l'estime pour moi que j'ai raccroché les
wagons et retrouvé les souvenirs de ce viol je m'en rappelais
plus et puis je me suis dit que non j'ai pas à etre traitée
comme ca c'est pas normal ... Je compatis vis à vis de l'ado
que j'etais paumée j'avais pas de recul rien ... Si je n'existais
pas dans le regard des autres c'etait la fin ... J'apprends à
me contenter de mon regard pour exister lui redonner sa juste valeur
... Je veux continuer d'avancer mais j'aimerais le faire seul sans psy
regulier, si j'y arrive pas seul j'irais
voir quelqu'un mais la je lis des livres je vais sur internet j'ai appris
à laisser filer ma plume sur le papier comme quand j'allais chez
la psy et a apprendre des choses sur moi .. Tout ça pour dire
que je sais d'ou vient ce manque d'estime le sentiment de devoir meriter
l'amour de ma mere car elle ne voulait pas de troisieme enfant , de
vouloir etre parfaite comme ca elle
comprendra que je meritais d'etre la ..; J'ai 28 ans et j'ai compris
que meme si je n'ai plus besoin d'une mere j'ai besoin de l'amour maternel
... besoin est peut etre pas le bon mot envie desir ... Je me disais
que c'etait bien apaisé tout ca mais en ecrivant mon histoire
ca me fait toujours mal ... Est ce que c'est comme un deuil meme si
on l'a fait on est toujours triste malgré tout, mais on est plus
submergé par cette souffrance ..
Merci pour tout
Votre écrit, tout en émotions
contenues, tout en vérités douloureuses, est "magnifique".
Je suis émue.
Ne voulez vous pas le faire partager à d'autres en m'autorisant
la publication de votre témoignage ?
Sans doute aurez vous des résonnances de la part de nos lecteurs
et lectrices....
Je ne ferai rien sans votre accord.
Votre dernière phrase dit la réalité, sauf que
même la souffrance, on peut apprendre à la "gérer
"et à la contenir pour qu'elle ne nous submerge pas...
C'est le principe ou/et la dynamique de "résilience"
chère à nombre de psys.
Vous en avez le potentiel.
Cordialement,
CP
bien sur
que vous pouvez le publier avec plaisir meme ce serait peut etre un
premier pas vers la resilience si chere à ma vie future !!!
Merci pour tout
deborahlys@free.fr
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