Je supplie qu'on pense aux enfants
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en pied de message
Février 2011
Il ya peu, RTLplus a consacré son émission à la violence conjugale.
Chaque fois qu’on aborde ce sujet, je laisse le même message : je
supplie qu’on pense aux enfants, qui assistent, de près ou de loin (
mais toujours trop près) à ces scènes traumatisantes .Et chaque fois,
j’ai la même déception car on n’aborde jamais le sujet !
Maintenant qu’on approche des « fêtes de fin d’année » , la douleur se fait plus vive , d’année en année.
J’ai 60 ans , maintenant, mais la souffrance au fond de moi remonte à
la surface et brûle au fer rouge. J’AI ATROCEMENT MAL .
J’ai toujours connu mes parents en bagarre perpétuelle. Dès qu’ils
étaient ensemble, dix minutes plus tard, c’était des drames.
D’abord pour des raisons de caractère :
Ma mère :excessive, brutale avec ses enfants ( j’ai encore des traces sur moi), exigeante, acariâtre…
Toujours à ronchonner, à grogner sur quelque chose, jamais contente
.MAIS, le plus insupportable, c’est son orgueil qui se traduit pas un
égo sur dimensionné, et un narcissisme délirant.
Bref , invivable .Dans sa famille, on l’appelait « la mère
supérieure », car elle se sent supérieure à tout le monde., comme si
elle vivait au sommet d’une colonne, elle regarde tout le monde de haut
et méprise tout le monde, voulant exercer un contrôle total sur tout.
Mon père : alors , lui, c’est tout autre chose. Il a fait souffrir tout
son monde par sa cyclothymie paranoïde. Autant à l’extérieur, il se
montrait comme homme agréable, cultivé, bon musicien, bon vivant, gai,
toujours prêt à faire des farces, autant, à la maison, c’était un vrai
tyran ; ses enfants et sa femme n’étaient vraiment pas sa priorité. Et
le plus grave, c’était sa boulimie sexuelle : il lui fallait une femme
le matin, une le midi, une le soir, et pouvait s’octroyer un dix heures
et un quatre heures….
Ma mère est assez coincée de se côté-là.
Ces deux-là n’auraient jamais dû se marier.
Mon père ne rentrait pas chaque soir de son travail ; officier supérieur
caserné assez loin du domicile, il ne rentrait que tous les 8 ou 15
jours. Ma mère, évidemment, l’abreuvait de reproches ( manque de demande
de nouvelles, manque d’argent, manque d’intérêt…) bagarre, mon père lui
retournait une baffe et partait en claquant la porte…
Une fois, les chaises ont volé dans les meubles !DEVANT MOI ! comme si je n’existais pas.
Ah oui, la gamine, allez, au lit ! et vous croyez que je dormais
sagement ??? je me cachais au fond de mon lit, inquiète, la peur au
ventre ( j’ai souffert longtemps de crises de colite)
Le sentiment qui m’a accompagnée longtemps, c’est la honte ; honte de
ne pas avoir un papa, une maman comme les autres ( comme les autres
enfants, des parents comme les autres parents…LE TOUT) ; jamais je n’ai
pu inviter mes condisciples à une fête d’anniversaire ( ma mère ne sait
pas ce que c’est), j’avais peur de ma mère ( ses coups), peur de mon
père ( ses crises) …Alors, par conséquent, je n’étais invitée nulle
part ; la pitié n’existe pas chez les enfants, ils rejettent ceux qui
sont différents, et le disent ouvertement. » on ne va pas chez toi, ta
mère est folle », on ne t’invite pas chez nous puisqu’on ne peut pas
venir chez toi…
Une fois, j’ai invité une condisciple ( je devais avoir 14 ou 15 ans),
Nadine, un dimanche ( sous prétexte sans doute d’un travail
scolaire).Une fois de plus, c’était la bagarre : mon père avait jeté
une valise par la fenêtre, lançait des vêtements de ma mère en criant «
foutez le camp de chez moi ; à la rue avec vos gosses… »ma copine a
fait la réflexion « ya de l’eau dans le gaz, on dirait ».A laquelle
j’ai répondu « dès que mes parents sont ensemble, ya toujours de l’eau
dans le gaz… »
Ben, a-t-elle dit, c’est gai…Je ne l’ai plus jamais invitée ; la honte, la honte, la honte…
La famille ????????
MAIS C’EST QUOI, UNE FAMILLE ??????????????????????????????????????
Que je vous explique :
Mon père s’était marié une première fois, divorce. Il se remarie avec
ma mère. Mais comme sa famille sont des gens de la haute bourgeoisie et
très chrétiens pratiquants, ils n’ont pas accepté cela. Le divorce,
bon, soit, mais le remariage, non .Cette femme est une concubine, et ses
autres enfants sont des bâtards, on ne reçoit pas des bâtards… En plus,
une fille d’ouvriers, vous n’y pensez pas, quelle mésalliance !!!!
EST-CE CLAIR,,,, ???????????????je ne les connais pas car ils n’ont pas
voulu me connaître.
Du côté de ma mère, pareil, sauf que ce sont des gens simples (mon
grand père maternel était mineur) , sans chichi, mais honnêtes, propres
dans leur conduite…Alors, ils ont été trop heureux d’être débarrassés de
« la mère supérieure » et de ses grands airs…Et on ne veut rien savoir
de ses gosses. Quand je suis née, le messager a annoncé à ma grand-mère
qu’elle avait une petite- fille .Elle a répondu « je n’ai rien à voir
avec ça ». Mon père n’a pas été accepté dans la famille de sa nouvelle
femme à cause du fait qu’il courait après toutes les femmes d’Europe…Ma
mère, dans son orgueil, s’est crue plus forte, puis, elle entrait dans
la grande bourgeoisie, croyait-elle .Et par la grande porte… !
Ce mariage était un naufrage annoncé , le Titanic, à côté de ça, c’est rien du tout.
Donc, pour moi, une immense solitude par rapport à ce désastre.
La fête de Noël ????une bagarre, des baffes, des coups de poing sur la
table, de la vaisselle qu’on casse, le repas fichu en l’air, on m’envoie
au lit, la solitude et les larmes qui vont avec.
Je déteste ces fêtes à la con. Comment ? renchérissent les imbéciles,
vous ne vous souvenez pas des noëls de votre enfance ????JE NE M’EN
SOUVIENS QUE DE TROP !!!!!!!!!!!!!!!!
Les vacances :mon père aimait louer un chalet en Suisse ; ma mère
ralait, parce que éplucher des patates en Suisse, ou éplucher des
patates à la maison, c’est kif kif, mon père répliquait qu’elle ne
savait pas s’organiser. Ben évidemment, c’est facile, le derrière dans
un fauteuil, etc, et c’était la bagarre ; puis ma mère n’aimait pas trop
le voir courir à la Poste pour venir chercher le courrier poste
restante de ses conquêtes….( faut avouer, que, sur ce plan – là, elle
n’avait pas tort)
Elle décida, un jour, que ce style de vacance, c’était terminé. Et j’ai accompagné mon père, seule.
Je me suis retrouvée dans son lit :il m’a prise par derrière, puis m’a
rejetée, en disant « non, je vais braver un interdit » ; bien que
j’avais quinze ans, j’étais encore très ignorante ; j’ai eu
excessivement peur ; il m’a fait jurer sur la bible que je me tairais
.Et quand je suis rentrée, ma mère m’a demandé si mes vacances s’étaient
bien passées ; j’ai dit oui, et n’ai donné aucune explication, car je
savais que si je parlais, j’allais mettre de l’huile sur le feu : j’ai
tout gardé pour moi…..Quand à la bible, je n’y pensais pas, et dès que
j’ai eu 18 ans, je me suis inscrite au cours de morale laïque, terminée
la religion, fini, Je jette ; c’est quoi, ce dieu qui n’est pas foutu de
me donner une maman et un papa comme les autres ? qu’est-ce que je lui
ai fait ???pour qui se prend-il, s’il existe ???
J’ai passé un épisode :
NoEl 1963 : j’ai 13 ans et demi ;
Mon père propose à ma mère de m’emmener à Cologne, chez son collègue et
ami et même promotion ( le major Lechien ), pour la fête de Noël ; ma
mère me prépare une valise avec des gros pulls et des écharpes, me
bouscule sans arrêt, me fait mille une recommandations…
Nous partons, et après 500m, je constate que nous ne prenons pas la
route de l’Allemagne, mais vers la France. Mon père me parle de son amie
chez qui nous allons ( je me dis que c’est normal que mon père ait une
amie, il en a de la chance, puisque ma mère est si méchante… !)
On a fait un arrêt chez une amie à Lille, puis à Paris, chez une autre,
puis à La Rochelle, chez une autre, à qui il a raconté qu’il avait une
affaire de philatélie à régler à Noirmoutier ( en fait, il rejoignait
une autre) puis il a ramené son amie de L a Rochelle à Paris, et allé
chez une autre, j’ai dormi dans son kot pendant qu’ils allaient à
l’hôtel, puis nous sommes revenus à Schaerbeek, chez une
autre....J’étais choquée d’avoir été confrontée au monde adulte pervers
sans y avoir été préparée, toutes ces femmes trompées les unes avec les
autres, tous les mensonges de mon père, et toutes ces fornications,
est-ce cela un époux, un père ????j’ai été choquée…, et longtemps. !
La scène la plus terrible, c’est, lors d’une bagarre, quand mon père a
tenté d’étrangler ma mère devant moi….là, j’ai fait quelque chose de
terrible, d’épouvantable : ma mère venait de nettoyer la cuisine, et le
seau , plein d’eau pas propre, était là ; je l’ai pris et je l’ai jeté
sur mes parents à terre….Je me suis effondrée : qu’est-ce que j’ai
fait ???????? j’ai craqué, je suis tombée par terre,et mon père
reprochait à ma mère d’être responsable de mon état ‘ regarde ce que tu
as fait….’
Mais arrêtez !!!!!
Quoi, les services sociaux ??? inexistants.Je suis allée à l’école,
normalement, mais j’ai été en état de choc pendant 3 jours ; seule
l’infirmière scolaire m’a un peu écoutée. C’est tout.
En 1970, mes parents se sont séparés ; ma mère s’est rendue compte que
mon père commençait à s’en prendre à moi ; une fois, il m’a jeté une
bouteille pleine à la tête, j’ai eu le temps de …prendre la porte, et la
bouteille s’est écrasée sur cette porte….Toujours anticiper
l’événement…
Bref, mon père m’a annoncé « et je n’ai pas demandé de droit de visite pour toi »
Il me jette ; j’ai répondu « tant mieux, comme ça je ne dois pas me
déplacer » ; désarçonné, car il a cru que j’allais me jeter à ses pieds
pour le supplier….
Mais, cette séparation m’a fichu la vie en l’air ; je suis en colère
contre le juge qui ne m’a pas interrogée ; qui a statué sur mon sort
sans rien demander, sans examiner ma situation, je faisais aussi des
études de piano, j’ai du tout abandonner….Cà, je ne le pardonnerai
jamais.Ca, c’est mon cadeau pour mes 20 ans, le bel âge, paraît-il !
Résultats :
Je ne me suis jamais mariée, restée farouchement célibataire, faut dire
que le modèle que j’ai eu sous les yeux ne m’a pas poussée dans ce
sens…TROP HONTE d’apporter une famille pareille à un époux ; pas
d’enfants non plus, ils n’ont pas mérité d’avoir des grands parents
pareils ; méchants et pingres ; la peur de me lier avec quelqu’un ; j’ai
fait des essais, mais je ne suis pas tombée sur les bons : des buveurs,
et quand ils avaient bu, je recevais des coups, j’ai rompu avec le
premier, le deuxième et le troisième.
C’est bon, je ne suis pas faite pour la vie de couple. Peur des hommes,
peur de la maternité ( ma mère m’ a appris à détester les enfants…., les
sales moutards, comme elle dit !)peur de l’autorité, mes relations avec
mes différents directeurs d’école ont toujours été difficiles car j’ai
peur, et certains ont été des prédateurs ( harcèlement)ils en ont
profité ; mes relations avec les ados , difficiles car je n’ai pas eu la
même vie qu’eux, je les trouve trop gâtés…, je ne me reconnais pas en
eux ; et j’ai aidé les enfants à problème comme j’ai pu, j’ai essayé de
donner des réponses à leurs questions…une idée de conduite : travailler à
l’école, avoir un diplôme et foutre le camp de l’enfer.
NON, les parents qui se battent ne se rendent pas compte que c’est aux
enfants qu’ils font le plus de tort, et eux, c’est pour la vie entière
qu’ils son t marqué ,leur personnalité fragilisée pour toujours.
Je ne supporte pas les cris près de moi ; soit je pars, soit je reste
tétanisée, clouée sur place ne sachant plus bouger ni parler ( cela
m’est arrivé dans une grande surface), même pas le chant, je ne supporte
pas le chant….J e n’aime pas mes parents parce qu’ils ne sont pas
aimables ; je les respecte en me conduisant bien, en faisant des choses
dont ils pourraient être fiers, s’ils étaient normaux…
J e ne suis plus croyante, je considère que dieu et tout cela, ce sont
des histoires qu’on raconte aux petits enfant s pour les faire tenir
tranquilles ; il faut grandir et quand même se tenir correctement.
Je suis maintenant guide touristique, les visiteurs apprécient ma
culture, et la façon originale avec laquelle je présente un bâtiment,
une pièce, un tableau, etc.c’est ma tour d’ivoire dans laquelle je me
réfugie chaque jour….
Mon père est décédé depuis bientôt 4 ans, à la fin de sa vie il nous a
demandé pardon à mes sœurs et moi, notre colère est un peu retombée,
sans plus…car le mal est irréparable.
Je vois ma mère toutes les semaines à sa maison de repos, j’écoute son
babillage démentiel ( et moi, je… et moi, je… et moi, je) avec patience,
essayant de ne pas me laisser engluer dans ses manipulations dont je
suis parfaitement consciente ; mais « j’ai dur », car il est impossible
d’aborder le sujet de mon enfance ; ce qui me fait souffrir atrocement,
c’est le déni ; le déni si facile, qui la dédouane de toute
responsabilité…J’ai envie ( c’est moche, hein, ) qu’elle crève, et vite.
Je lui mettrai une branche de houx entre les mains. Je me fiche
complètement de qu’on en dira ; je suis la seule à savoir ce que j’ai
souffert à cause de mes parents, et personne, non, PERSONNE, n’a le
droit d’émettre un jugement.
Je reste une écorchée vive. Ce matin, je suis dans ma grande surface, et
à l’entrée, il y a un frigo avec des dindes « thanksgiving » ; j’ai
fait la remarque que je n’avais pas à fêter thanksgiving, n’étant pas
américaine . Un client est intervenu en disant que je devais remercier
dieu ! vous rigolez ????
Le remercier de quoi ? de ne pas m’avoir donné une maman ni un papa ?lui
ai-je dit !qu’est-ce que je lui ai fait, à votre dieu ?pourquoi il m’a
punie ????Dieu, cela n’existe pas, ce sont des histoires qu’on raconte
aux petits enfants pour les faire tenir tranquilles .Il faut grandir,
maintenant, et se tenir tranquilles, aidez les uns et les autres si on
le peut. !
Vous avez raison, m’a –t-il dit.
Voila, je pourrais encore continuer ainsi, mais avez l’essentiel. Je
reste à dispo pour tout info, remarque, critique, tout est bienvenu de
la part de ceux qui en connaissent un rayon !
J’avais commencé une psychothérapie, mais j’ai abandonné : c’est
cher !et je parle, je parle, je parle, et le psy se contente de dire «
eh » ou « et « quand je m’arrête ; puis : cela fait 2000 fr, au revoir
et à la semaine prochaine. Autant parler à mon chat .Il ronronne au
moins.
je ris de tout, la grimace est plus belle
Bonjour,
N'est-ce pas une forme de cynisme désespéré qui dissimule mal la nécessité de partager avec ce qu'il reste, quand même, d'humanité dans notre société?
Quelque part, il y a forcément un tout petit coin plus tendre dans cette société, qui vous autoriserait à rejaillir...
Vous ne m'avez pas répondu : voulez-vous que votre témoignage soit lu, et donc publié avec une adresse?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
oui, pourquoi ne pas publier, voila des années que je dois toujours me taire...
Et pourquoi vous condamnez vous au silence?
N'y a-t'il pas un petit espoir de ciel bleu?
Chantal POIGNANT
je ne me condamne pas au silence, la preuve, c'est mon témoignage;il y a
beaucoup de ceil bleu dans ma vie: j'ai repris des études (
universitaires) je pratique un artisanat ( je fais des émaux sur verre),
je m'éclate à donf quand je fais des guidages touristiques ,car le
patrimoine ici, est immense, riche, et il reste encore beaucoup à
découvrir et faire découvrir.Les visiteurs que je guide sentent bien que
cela me passionne, et m'écoutent avec le plus grand plaisir.
Dans mon histoire, j'ai fait mon deuil de mes parents, je fais les
choses parce qu'elles doivent être faites et au mieux; et non pas pour
faire plaisir à mes parents inconsciemment.J'ai grandi.je suis adulte,
et je me dresse bien droit dans la vie.J'ai mon échelle de valeurs
morales et je vis chaque instant en fonction de ces valeurs....
ourson.begge@hotmail.com |