J'étais petite quand tout a commencé
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Mars 2011
Bonjour,
je vous écris car j'ai besoin de parler de se qui m'est arrivé
mais surtout pour avoir des reponses. Mon pére à toujours été
proche de moi mais un jour il a commencé à etre beaucoup plus
proche de moi.J'étais petite quand tous a commencé car j'avais 8
ans lors des premiers attouchements et je n'en parlais pas car je le
croyais quand il me disait que c'était normal se qu'il faisait.Puis
il est allé de plus en plus loin jusqu'a se qu'il commence à me
violer sans que j'en comprenne encore tout la porté de ses
actes.Mais quand je suis rentré au collége plein de doute son
arrivé quand j'ai compris que rien n'étais normale,ni se qu'il
fesait,ni se qu'il disait.J'avais tellement honte de l'avoir laissé
faire tous ça sans rien dire .Je me suis demandé des millions de
fois se que j'avais fais pour qu'il fasse tous ça.Je me sentais sale
alors je passais des heures aprés son passage à me frotter la peau
pour ne plus avoir son parfum ou l'odeur du wisky sur ma peau,ne plus
avoir l'impression d'avoir toujours ses mains sur moi.Je grattais
jusqu'au sang sans pour autant me sentir mois sale.
Quand enfin j'ai eu le courage de lui dire que je ne voulais plus
tous sa,il a menacé de faire subir le même traitement que moi à ma
soeur. ça mettais insupportable qu'il touche a ma soeur alors j'ai
rien dis et j'ai continué a pleuré en cachette et a etre
terrifié.Et c'est comme sa que ma vie s'est arrêté car je n'étais
plus qu'une chose,un objet qu'on utilise et que l'on range dans le
placard quand on n'en a plus besoin.
Mais je m'en voulais à moi
pas à lui.
Je faisais la petite fille que tous le monde voulais,je me faisais
discrete pour pas qu'on ne me pose de question.J'ai éte tellement
seule face à ma honte et mon mal être car personne ne voyait même
quand j'étais en dépression.J'ai voulu me suicider des centaines de
fois car je voulais fuir l'enfer qu'étais ma vie et j'étais
persuadé que se serais le paradis comparais à ma vie mais j'ai
renoncé pas pour moi mais parce que je ne pouvais pas laisser ma
soeur subir tous cette violence physique et moral,il fallait que je
reste pour la proteger de lui et le seule moyen étais de subir et de
se taire.Quand ma mére a divorcé je me suis sentie soulagée mais
je m'en voulais de laisser mon pére sombré dans l'alcool sans
pouvoir l'aider.Quand je me suis aperçu qu même l'éloignement ne
changé pas grand chose à son agréssivité et a son emprise sur
moi,j'ai fais la demande au prés d'un juge des enfants que mon pére
n'ai plus notre garde pour me protégeais mais surtout pour
protégeais ma mere et ma soeur des violences de mon pére.Et il a
éte interdit de nous voir,j'ai ressentis d'un côté un soulagement
mais je m'en voulais aussi.Et a partir de ce moment j'ai enterré
tous mes souvenirs et mon mal être au plus profond de moi pour
essayer de vivre normalement.
Après plusieurs années à me méfier de tous les hommes car je
n'avais plus confiance en eux,j'ai rencontré mon futur mari qui a
reussi à me faire baisser ma garde .Enfin je reconstruisais ma
vie,il est réapparut.Il a commencé a se meler de ma vie comme ci
rien n'avais changé,comme si je lui appartenais encore.Tous se que
j'avais enfoui et ressortis à la surface,au debut j'ai pu les gerer
mais ça a étè de plus en plus dur au fil des mois,mais j'ai
continué de faire comme si rien ne s'était passé.J'étais obligée
de le voir car je voulais pas le laissé seul avec ma soeur car je ne
lui faisais pas confiance malgré le faite qu'il me répetait qu'il
avait changé.
Mais le jour où il a voulu que l'on parte en vacance chez
lui,j'ai commencé a voir mon enfer revenir a grand pas.J'ai reussi à
convaincre ma mére de pas laisser partir ma soeur mais je n'avais
pas d'excuse valable a fournir a mon entourage,et je voyait
l'écheance approcher.
Je suis tombé en dépression et j'ai arreté le lycée,personne
ne comprenais.Après plusieurs tentatives de suicide j'étais
coincé,il fallait que je parle.
Quand je l'ai dis a mon psy et a ma famille sa a été horrible
pour moi.J'avais tellement honte et je m'en voulais de leur faire
vivre ça.Il on eu du mala l'entendre et il s'en sont voulu
énormement se qui a rien arrangé à ma culpabilité.Et il l'on
signalé à la police , la procédure s'est enclenchée même si je
ne voulais pas le faire.J'ai fait la rencontre d'un inspecteur qui
m'a énormement aidée tout le temps de la procedure même s'il
n'etais pas obligé il m'a cru ,il avait confiance en moi et ma
montré que je n'avais rien a craindre de lui,il a reussi a faire ce
que personne avant n'avait reussi avant lui.j'ai eu confiance en lui
et j'ai pu lui ouvrir la porte de tous mes souvenirs.Sans lui , mon
mari et ma famille je n'aurais pas pu surpporté la procédure car
c'est très éprouvant.On vous examine sous toutes les coutures , on
vous fait répéter inlassablement les faits,et on doute de votre
parole et c'était d'autant difficile car j'étais enceinte. Grace à
eux je suis allée au bout.Le premier procés aux assises a été
très dur,un vrai calvaire car j'étais confrontée à mon pére , il
continué a rester caché derriere ces paroles "j'ai rien fait"
rien n'avait évolué mais il a été déclaré coupable et a pris 10
ans.J'aurais du être soulagée du verdict mais c'était l'inverse
j'étais malheureuse car je m'en voulais de lui avoir fais ça.Et
malheureusement il y a eu un deuxiéme procés ou il a eu la même
peine.On m'avais dit que je serais soulagée d'être déclarée
victime mais ça rien changé pour moi,je n'étais pas plus soulagée
,je me sentais même encore plus sale et honteuse car tous le monde
était au courant de tout ce qu'il avait fait.J'ai tenté de me
reconstruire petit à petit et de tourné la page mais quand on m'a
prevenu que mon pére sortait de prison au bout de 6 ans pour bonne
conduite mais surtout qu'il vivrait a 30 min de chez moi,je me suis
éffondrée, tous ce que j'avais commencé a reconstruire s'est
éffondré a ce moment là. Ma famille, mon mari et mes enfants se
sont inquiétés ils avaient peur que je me releve pas cette fois,et
a vrai dire j'ai cru ne plus avoir la force de me relever encore une
fois.Mon fils ainé a commencé à poser des questions sur son grand
pére et je me sentais impuissante.Je n'avait qu'une seule
préoccupation : protéger mes enfants.Quelques jours aprés la
nouvelle on s'est revus et ça a été un choc pour moi comme pour
lui,et c'est la que j'ai compris que je n'avais pas tourné la page
et que je vivais encore avec mes démons.Depuis des années je lui
écris sur un cahier pour qu'il sache ce que j'ai pu ressentir et ce
que je ressens maintenant, pour lui montrer tout ce qu'il a détruit
pour son plaisir mais j'ai l'espoir que s'il lit ces questions que je
me pose il aurait enfin le courage de me repondre.J 'ai essayé de
lui dire aux procés que tout ça c'est pas ce que je voulais ,tout
ce que je souhaitais c'est des reponses a mes questions et qu'il me
dise qu'il est désolé de tout ce qu'il a pu faire mais j'ai jamais
rien entendu.
J'aimerais savoir si cette honte va partir un jour?
Est ce qu'un jour j'aurais moins peur de lui?
Est ce que je pourrais me reconstruire?
Et quand viendra le moment,comment aborder ce sujet avec mes
enfants?
Comment vivre avec mes souvenirs et mes cauchemars?
Est ce que je vais tourner la page un jour?
Pourrais-je un jour faire vraiment confiance en un homme?
Est ce qu'un j'arreterai de sursauter dans la rue quand une odeur
me fait penser a lui?
Est ce qu'un jour j'aurai les reponses a mes questions?
et je m'en pose tant d'autre.
Merci de votre aide,et de votre écoute.
PS:ça me dérange pas si vous voulez le mettre sur le site.
e.valentin446@laposte.net
Bonjour,
Vous avez subi quelque chose de terrible qui
s'appelle l'inceste ; profondément déstructurant, l'inceste
bouleverse l'agencement des générations et oblige l'enfant à
affronter une situation irreprésentable psychiquement, bien que
réellement vécue : il engendre le trauma ; le trauma vient du grec
qui signifie "blessure avec effraction" et qui implique une
violence venant de l'extérieur; cette blessure (cette
violence) est autant physique que psychologique dans le sens où non
seulement votre père a pénétré votre corps mais a aussi envahi
brutalement votre psychisme. Vous, enfant immature (comme le sont
tous les enfants!), "passive"(je dirais plutôt anéantie
par l'autorité et la manipulation paternelle), non préparée
évidemment à la scène sexuelle, avez enduré un choc
désorganisateur auquel vous avez résisté grâce à vos
ressources intérieures et, entre autres, parce que vous aviez le
souci de protéger votre soeur ; on peut dire que vous avez survécu
au piège qui s'est refermé sur vous durant votre enfance mais les
traces du trauma sont toujours présentes dans votre esprit et
l'intrusion paternelle dans votre corps et votre psychisme d'enfant
détermine votre actuelle identité blessée ; autrement dit,
le traumatisme est toujours non seulement présent, mais agissant
d'autant plus que votre père, cet agresseur, n'a pas reconnu sa
faute et vous laisse tout le poids de la culpabilité qu'il
refuse.
Jusqu'au bout cet individu nie sa responsabilité et se
plait à brouiller les repères, les vôtres surtout, puisque vous
auriez tellement besoin qu'il reconnaisse, avoue, admette, le mal
qu'il vous a fait comme si vous vouliez être assurée par ses mots
de votre propre innocence.
Innocente, vous l'êtes, et je vous
conjure de ne pas attendre la vaine parole de votre agresseur pour
vous en persuader.
Essayez plutôt de dénouer le noeud de votre
traumatisme en entreprenant une nouvelle thérapie.
Les symptômes
que vous énumérez à travers votre questionnement final indiquent
que vous avez besoin d'un soutien psychologique car la
"traumatisation" est un processus lent qui se grave en
profondeur dans l'appareil psychique.
"La source de
l'expérience traumatique n'est jamais tarie : dans l'inconscient,
rien ne meurt, rien ne s'oublie, tout est archivé".
Je ne
peux pas vous promettre que vous serez à jamais débarrassée de vos
angoisses mais je vous assure, qu'un accompagnement thérapeutique
vous permettra de "mieux" les vivre, jusqu'à acquérir une
certaine distance avec le fantôme tragique de votre
enfance.
J'admire votre courage car les démarches que vous avez
entreprises (toutes) nécessitent une grande force.
Nous n'avons
pas fini de parler : quelle a été la réaction de votre mère ?
A
demain j'espère.
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil
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