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J'ai sollicité votre aide il y a de cela quelques années Mars 2011 J'ai sollicité votre aide il y a de cela quelques années en vous demandant de ne pas communiqué ma lettre sur votre site. Je vous remercie pour cette aide et vous autorise à diffuser ma lettre anonymement que je vous réadresse ce jour. Merci pour ce site qui par son anonymat me permet enfin de parler. J’ai mis volontairement de côté cette histoire pour oublier et m’occuper uniquement de ma fille, en occultant toute autre histoire amoureuse possible car j’avais trop honte de moi. Aujourd’hui, ma fille a grandi et une nouvelle relation avec un homme me fait peur. J’ai besoin de mettre un nom sur ce que j’ai vécu pour pouvoir avancer. Après 7 ans, cette demande en retard parait sans doute ridicule mais ne n’ai jamais parlé vraiment de ce que cet homme m’a sexuellement fait faire car je ne sais pas si je dois considéré ces actes comme normaux ou pas, malgré la souffrance que je ressens encore ce jour quand les brides de cette période me reviennent en mémoire. Cet homme est entré dans ma vie sachant que j’étais seule depuis longtemps avec ma fille en jouant sur son charme. Je l’ai rencontré sur mon lieu de travail, il travaillait dans un autre service. Il m’a appris petit à petit quelques brides de sa vie, notamment qu’il avait été alcoolique mais que tout était fini, qu’il avait un fils mais qu’il avait été déchu des droits parentaux. Puis il a débarqué une nuit chez moi, contre mon accord, après avoir beaucoup bu. J’ai essayé de le faire repartir, mais il m’a dit qu’il avait été assez patient et m’a menacé de me violer en commençant à défaire son pantalon. J’ai pris peur car ma fille dormait et j’avais peur qu’il s’en prenne ensuite à elle. J’ai réussi à le calmer mais je n’ai pas réussi à le faire partir et la peur s’est tout de suite installée. Il s’est ensuite excusé et a promis de ne jamais recommencer. Pendant 2 mois, j’ai accepté ce qu’il me demandait car j’avais toujours peur qu’il boive et ne se contrôle plus. Dès qu’un conflit s’annonçait et que je sentais qu’il ne se contrôlait plus, j’essayais de le calmer, j’acceptais de faire « l’amour » pour éviter qu’il ne devienne plus violent. Je pense que cette attitude m’a permis d’éviter les coups. Malgré tout, il m’a frappé, pas violemment, une fois en me faisant l’amour et en me disant que j’aimais ça quand c’était violent alors que je lui répondais le contraire. Il me traitait de putain et de salope pendant l’acte et d’autres insultes que je n’arrive pas à dire. Il m’obligeait à faire « l’amour » pendant mes règles en me disant que tout le monde le faisait. Il me faisait l’amour tous les jours voire 2 fois par jour. Il imposait un jour sans, dans la semaine, mais le soir venu il ne respectait pas cet engagement qu’il avait lui-même imposé. J’essayais de lui faire respecter car j’en avais besoin, mais je finissais par accepter car j’avais peur de sa réaction. Un soir, j’ai refusé de faire l’amour 2 fois de suite, il ne m’a pas écouté et m’a fait un cunnilingus, je l’ai repoussé mais il avait plus de force que moi, ensuite il a pleuré et s’est excusé. J’essayais de bouger le moins possible dans le lit pour ne pas l’inciter à avoir envie de relations sexuelles. Parfois, il commençait à me faire « l’amour » puis s’arrêtait au moment où j’allais éprouver du plaisir en se masturbant au-dessus de moi, en me demandant si j’étais d’accord, et malgré mon désaccord il n’en tenait pas compte. Un jour, il m’a demandé de m’agenouiller et de lui faire une fellation, mais j’ai refusé, il m’a répondu qu’il faudrait bien que je finisse par accepter que cela était normal tout comme la sodomie, que ce n’était qu’une question de temps mais que je n’avais pas le choix. Quand je conduisais, il me faisait régulièrement des attouchements vaginaux alors que je lui interdisais. Un jour, avant d’aller au travail, il a commencé à vouloir me faire « l’amour » puis il s’est arrêté en m’accusant de l’avoir laissé faire alors que je n’avais pas assez de temps pour être prête à l’acte et que c’était de ma faute. Lorsque je partais sans l’embrasser, au retour il me menaçait en me disant de ne jamais recommencer cela. Il me suivait partout jusqu’à ouvrir la porte des toilettes avec un tournevis. Il m’empêchait de dormir, m’appelait sans arrêt au téléphone. Il fallait que je lui dise sans arrêt que je l’aimais. Il essayait de me couper de mes amis en m’interdisant de leur parler de notre vie privée. Il m’appelait parfois 10 fois par jour sur mon lieu de travail. J’étais obligé de l’attendre quand il finissait tard ou de revenir le chercher car il n’avait plus son permis (retiré après un accident à cause de l’alcool) et mon domicile était à 40 km. Un jour, il est allé se promener en vélo avec ma fille, elle est revenue en pleurs me disant qu’il lui avait volontairement coupé la route pour qu’elle tombe dans l’étang, bien sur il me donna une explication tout à fait différente en accusant ma fille de lâcher son guidon en vélo. Ma fille avait 8 ans et je sais qu’elle ne mentait pas. Il a changé ensuite les freins de son vélo, qui ne marchaient plus et mon père s’est rendu compte qu’il ne les avaient pas serrés. Il voulait absolument un enfant de moi et essayait de m’empêcher de prendre la pilule. Il m’accusait de mal élever ma fille. Il m’empêchait de faire les tâches ménagères au moment où je voulais le faire, puis me reprochait ensuite que celles-ci ne soient pas faites. Il se moquait de ma façon de cuisiner devant ma collègue. Il n’avait pas de permis de conduire et il a utilisé ma voiture sans mon accord. Un jour, il m’a dit que si je devais le quitter c’était immédiatement, sinon après il serait trop tard je ne pourrais plus jamais le faire. J’en suis arrivé à ne plus savoir où j’en étais. Je pleurais sans raison. J’espérais qu’il ne vivrait pas longtemps puisqu’il était alcoolique et que je n’aurais pas trop d’années à vivre avec lui. Sachant qu’il allait se retrouver seul avec ma fille pendant ses vacances, j’ai fini par trouver la solution du break qu’il n’a pas accepté, j’ai quand même réussi à le faire partir un soir en lui faisant réserver une chambre d’hôtel dans la ville ou nous travaillions tous les deux. Il n’y a jamais mis les pieds puisqu’il a bu toute la nuit. Le lendemain, je lui ai dit que tout était fini, que je ne l’aimais plus et son regard très noir était assassin, heureusement je n’étais pas seule à ce moment et il n’a rien fait. J’ai changé les serrures et n’ai pas dormi chez moi. Il est revenu le soir même et a cassé la poignée de la porte d’entrée et a défoncé un volet avec une barre de fer, mais n’a pas pu entrer. J’ai eu l’impression de sortir de prison. Il lui a été interdit de s’approcher de mon lieu de travail et de moi car j’ai eu un patron formidable qui m’a aidé, lui a trouvé un logement et m’a débarrassé de ses affaires. J’ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. J’ai tout lavé chez moi. Certains hommes me le rappellent physiquement et cela me met très mal à l’aise. Je pensais pouvoir oublier mais j’ai vraiment l’impression de ne pouvoir avoir une autre relation avec un homme car j’ai trop peur qu’il profite de moi et m’humilie à nouveau. S. Bonjour, Pour résister à cette expérience traumatique et reprendre votre vie en mains tout en évacuant toute représentation menaçante, vous avez "choisi" de vous défendre par des procédés d'insensibilisation mais ce faisant vous avez "insensibilisé" la victime que vous êtes, ne lui permettant pas de soigner voire de réparer ses blessures. C'est comme si, vous aviez voulu sacrifier cette victime finalement, en passant sous silence l'expression de ses maux. Mais, pire, vous avez fait un noeud sur la question du registre de l'amour et donc sur ce qui se noue lors d'une rencontre et par la suite lors d'une relation amoureuse, en termes de désirs conscients et inconscients. Sans doute, parce que cette expérience traumatisante vous a éloigné terriblement de l'image que vous vous faisiez de votre Être, d'où la honte qui vous a assailli à la suite de ces humiliations subies, réduisant à néant votre confiance en vous, car si vous dites "avoir peur qu'un homme profite de vous", c'est certainement parce que vous vous sentez encore très vulnérable. Pour aller vers la création d'un futur plein d'espoir, vous allez devoir abandonner cette position défensive totale, qui vous permet certes, d'assurer votre sécurité de base, mais devient avec le temps, de plus en plus frustrante. Ce message annonce qu'un timide besoin de tomber amoureuse est en train de renaître mais avant de partir à la découverte de l'Autre, avant toute rencontre, vous devez absolument faire un voyage à l'intérieur de vous-même afin d'y revisiter vos forces et aussi vos fragilités, pour ne pas retomber dans la répétition faute d'avoir compris les mécanismes qui se jouaient dans votre relation avec l'Autre. Ne faites pas l'économie d'un véritable travail psychologique sur vous-même ! Des CMP peuvent accueillir votre demande de consultation : http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm Par ailleurs, je vous prie de prendre connaissance de l'excellent dossier de Gérald Brassine, pour l'association "San Violentine" Lorraine : La PTR Psychothérapie du Trauma et Réintégration http://www.sanviolentine-lorraine.org/ Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil Bonjour, Je vous remercie pour votre réponse. Cependant, il est difficile pour moi de prendre cette décision d'aller voir quelqu'un pour plusieurs raisons, notamment j'ai honte car je me dis que j'en fais peut-être une trop grande importance par rapport à la situation de mon histoire, j'ai du mal à croire que j'ai vraiment subi des abus et peut-être même un viol. De plus cette histoire date de 14 ans et là encore je me sens mal à l'aise par rapport à des situations beaucoup plus grave d'en parler. Je pense savoir que j'ai subi des abus, mais j'ai du mal à le croire vraiment. J'ai peur aussi de tomber sur des personnes qui ne comprennent pas. Avez-vous des noms et des adresses fiables sur Nantes? Avec mes remerciements. Bonjour, C'est justement parce que vous avez honte, qu'il faut revenir sur les faits qui se sont passés il y a 14 ans et à propos desquels vous finissez même par douter (un peu) tant vous avez besoin de vous défendre contre la violence de l'expérience ! Cette honte témoigne d'une tentative de penser, de métaboliser le trauma, sans pouvoir le dépasser. Maintenant, pour dépasser votre traumatisme, il faudrait pouvoir "contre-investir" ce sentiment de honte afin de consolider votre identité. Vous n'êtes pas "dupe" : ce que vous avez vécu est grave et il n'y a pas de honte à vouloir s'en décharger. Vous pouvez vous renseigner au centre d'informations sur les droits des femmes de Nantes qui devrait pouvoir vous orienter : 5, rue Maurice Duval 44000 Nantes 02 40 48 13 83 http://www.infofemmes.com/v2/p/Contact/cidff-de-la-loire-atlantique-nantes/2315 Vous pouvez également consulter ici : http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_psys.htm Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil |