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Je pensais que j'allais pouvoir gérer ses colères

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Juillet 2011


Comment faire la différence entre des disputes conjugales violentes et des violences conjugales ?

Bonjour,
Depuis fin novembre 2010, je me suis installée avec mon conjoint.
A cette date, je le savais colérique, explosif dans certain cas. Mais selon ses propos « ce n’était jamais tourné contre moi ». Je pensais que j’allais pouvoir gérer ses colères et calmer le jeu en cas de besoin.
Malheureusement dès le premier week-end qui a suivi notre emménagement la première grosse dispute a surgit. J’ai tout de suite réalisé qu’il y avait quelque chose de pas normal dans cette dispute. Notamment le fait qu’il me maintienne de force pour m’empêcher de quitter la pièce ou encore le fait qu’il me prenne et cache mon téléphone pour ne pas que j’appelle quelqu’un.
Je suis devenue comme hystérique, j’ai hurlé. J’avais un sentiment de rage, j’étais devenue incontrôlable.
En effet, d’une part, je m’en voulais d’avoir emménagé avec cet homme alors que tout mon instinct m’avait mise en garde vis-à-vis de son comportement violent, « Je le savais » !!! Et d’autre part, mon activité professionnelle fait que je rencontre souvent des femmes victimes de violences conjugales. Ces femmes, je les ais écoutées, orientées et j’en ai compris les processus : l’emprise psychologique et l’échelle de la violence… J’étais armée pour que cela ne m’arrive pas, à moi !

La deuxième dispute, m’a mise en état de choc. A un point où j’ai été incapable de me lever le lendemain. J’étais épuisée. Un ami m’a emmené à l’hôpital, je faisais une chute de tension suite à un stress intense. J’ai rencontré une infirmière psychologue qui  m’a dit qu’il fallait que je laisse une chance au couple.
Depuis, 8 mois se sont écoulés. Il y a eu des périodes de calme, peut-être même heureuses. Mais il y a eu de grosses disputes. Il est clair qu’aujourd’hui, ses colères sont bien à mon égard.
Bien entendu, il ne m’a jamais frappé en tant que tel, pas de gifles, pas de coups de poing. Cela il le réserve pour ce qui nous entoure. Les portes et les murs de la maison sont troués de ses coups de poing. Beaucoup d’objets ont été cassés (mon téléphone entre autre). La bague de fiançailles arrachée et piétinée.
Quant à moi, il « ne me touche pas », non, il me maintient et me coince. Me bloque la tête pour pouvoir m’hurler à la figure. Il m’immobilise par les cheveux, me saisit par les bras… Alors oui, de temps en temps il y a des traces, des bleus, mais bien entendu, « ce n’était pas voulu et puis je marque facilement aussi ».
Il m’insulte des pires horreurs. Me fait du chantage au suicide. Et puis « soit disant qu’aucune autre femme l’a déjà mis dans des états pareils, ce qui est la preuve qu’il m’aime ».
Mais quand on y réfléchit, ses ex n’avaient pas d’argent ou de famille. Il n’avait qu’à les mettre à la porte pour qu’elles reviennent en rampant.
Sauf que ce n’est pas mon cas !!! Je gagne très bien ma vie. J’ai des amis proches à qui je peux parler de la situation et qui sont prêts à intervenir.
J’ai aussi ma famille. Je leur cache la vérité, mais ils ne sont pas dupes. Il y a quelques semaines, mon père m’a dit il maladroitement car tout gêné d’intervenir dans ma vie : « si il ne se comporte pas bien avec toi, j’espère que tu m’en parlerais, il faut que tu me le dises »… Ce n’est pas anodin comme réflexion…
Alors je ne me comprends pas.
Pourquoi avec je ne parts pas alors que j’ai toutes les ressources (argent, famille, amis...) ? Pourquoi j’espère encore que les choses s’arrangeront ?
Et puis est-ce vraiment de la violence conjugale ou de grosses disputes qui dérapent ? Quelle est ma part de responsabilité ? Bien que rien n’excuse son comportement, je sais que je ne suis pas simple à vivre non plus.
Est-ce que je n’exagère pas non plus ? Est-ce que mon expérience professionnelle ne fait pas que je dramatise la situation ?
Aujourd’hui, je ne sais plus…
En vous remerciant de m’avoir lue,
Vous pouvez publiez sur le site si vous le souhaitez

Bonjour,
Suivant l'avis de l'infirmière psychologue, vous avez donné une chance à votre couple et aujourd'hui, le comportement de votre compagnon ne s'est pas amélioré : il est toujours aussi tyrannique, brutal et colérique (certes, il ne vous frappe pas mais il vous maintient de force, il vous hurle à la figure, il vous empêche de vous mouvoir librement en vous tirant par les cheveux, il vous oblige à tenir compte de son autorité dans une évidente volonté de contrôle et de domination).
* http://www.sosfemmes.com/violences/violences_profil.htm
Vous ne partez pas, malgré votre pleine conscience de la situation, peut-être parce que cette infirmière-psy n'a pas cherché à la dramatiser et vous a laissé entendre qu'elle pourrait se résoudre.
Peut-être oui, si et seulement si, votre conjoint apprenait à transformer ses propres représentations quant au couple, quant à son attitude vis à vis de vous et parvenait à entendre ce qui se joue dans sa conduite à votre égard : sans doute une profonde angoisse, une crainte de ne pas être assez aimé, une anxiété à l'idée de ne pas "être à votre hauteur", un manque d'estime pour lui-même et en fait, peu de confiance en lui...
Avez-vous abordé cette problématique avec lui et pensez vous qu'il accepterait de se remettre en cause en suivant une thérapie?
Vous n'exagérez pas : il est parfaitement excessif voir "anormal" de se mettre en colère, au point de détruire tout ce qu'il y a autour, au point de vous dire des horreurs, et le chantage au suicide est une manipulation des plus perverses à mon sens.
Quel que soit votre comportement, à moins que celui-ci ne soit cruel et nauséabond (ce que je n'imagine pas), une telle perte de contrôle récurrente témoigne d'une vulnérabilité psychologique qui demande à être soutenue.
S'il accepte de se faire "soigner", vous pourriez espérer donner une chance à votre couple mais s'il refuse toute responsabilité et donc toute thérapie, vous pourriez craindre sa dangerosité.
Je vous remercie d'accepter la publication de votre témoignage.
Mais souhaitez vous que votre adresse paraisse (ou une autre) afin de pouvoir recevoir des avis de nos lecteurs?
* http://www.sosfemmes.com/faq/email_anonyme.htm
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil

Bonjour,

Je ne vous remercierais jamais assez de votre réponse, et de la rapidité avec laquelle vous avez pris en compte mon mail.
Si je demandais à mon conjoint de se faire soigner, je vous répondrais sans hésiter qu’il le ferait, mais pas pour les bonnes raisons. Il le ferait principalement pour me montrer qu’il est prêt à faire en sorte que les choses s’arrangent, mais surement pas parce qu’il aura pleinement pris conscience de son problème de violence.
Il a bien conscience, que ses réactions ne sont pas appropriées, qu’il ne s’en sort pas grandi. Le terme qu’il utilise le plus souvent est que dans ces moments là il se sent complètement démuni.
Mais de là a intégrer le fait qu’il s’agisse de violences conjugales, la marche est haute.
Pour exemple, il y a deux jours je lui ai fait voir une vidéo ( http://www.youtube.com/watch?v=3bm-9yrqZ8g&feature=related ) montrant une femme qui fait tomber un couteau de cuisine et dont le mari, extrêmement agacé s’en prend à elle (sans la frapper)
Je pensais qu’en lui montrant ce film il allait pouvoir enfin réaliser la gravité de son comportement. Sauf qu’il ne s’est absolument pas reconnu à travers cette vidéo. Sa première réaction a été de me dire que « ce mec est un connard », que son comportement est démesuré. Il était en colère que je le compare à cet homme méchant.
Je n’ai jamais réussi à lui faire entendre qu’au delà de la forme, sur le fond, c’est exactement ce qui se passe dans notre couple.
Alors, comment faire pour qu’il prenne conscience de son problème ? Peut-on envisager une thérapie aujourd’hui ? Alors qu’il n’a pas réalisé et accepté la gravité de la situation (minimise les faits, partage les responsabilités) ?  
En vous remerciant,
Vous pouvez publier sur le site et également publier mon adresse.
* l.tourre@laposte.net

Bonjour et merci de votre participation.
"Si je demandais à mon conjoint de se faire soigner, il le ferait" mais vous doutez de ses réelles motivations quant à l'acceptation de la thérapie.
J'entends vos raisons mais, si jamais, la prise de conscience se faisait justement au cours de cette thérapie?
N'est-ce pas un espoir à ne pas négliger?
Cordialement,
Chantal POIGNANT
Agent de conseil

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