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J'ai beaucoup de mal [...] à assumer une nuit qui a marqué toute ma vie Email
en pied de message Bonjour, Je vous écris aujourd'hui, pour vous livrer le témoignage suivant: Dans un contexte de difficultés graves, liées à de la maltraitance surtout psychologique,qui me laisse assez immature, peut être un peu timide?, en tout cas ayant peu de confiance en moi, et avec des difficultés sociales certaines... j'ai beaucoup de mal X années plus tard, à assumer une nuit qui a marqué toute ma vie. A l'âge de quinze ans, je suis au travail, job d'été, assez loin de chez moi, donc logée, nourrie. Un travail en équipe, assez physique (restauration), généralement je suis fatiguée, le soir dans la chambre, je m'écroule. Mais en cette fin de journée tout à fait ordinaire, la collègue m'annonce qu'il y a une petite fête de prévu ce soir, tu viens avec nous?? J'hésite, je ne sais pas, pour une fois on me demande mon avis? Je suis partagée, je suis fatiguée, mais une fête avec des jeunes..., on travaille ensemble depuis plusieurs jours maintenant, ils sont gentils, les patrons dorment de l'autre côté de la route, pas de risque de se faire prendre, je vais transgresser des règles d'adultes, oui, je viens. Nous rigolons toutes deux, déjà dans l'euphorie de notre petite fête, nous quittons notre chambre pour gagner celle des collègues garçons, nous montons l'escalier, je le revois cet escalier, je me vois pénétrer dans la petite chambre, elle n'est pas grande pour ces quatre garçons, les deux matelas sont à même le sol, ça sent le renfermé, il fait sombre malgré la lumière, on se pose, les bouteilles de vin (reste des clients au service) récupérées par les garçons apparaissent, on parle, on rit, on boit, j'aime pas le vin, je m'oblige, pas question de faire l'enfant, je ne veux pas décevoir ces jeunes qui m'ont accepté comme l'une des leurs, allez bois, je ne revois aucun visage, je n'ai mémorisé aucune voix, mais j'entends toujours les rires que nous partageons, les mots qui sont prononcés, ma collègue s'est rapprochée de l'un des garçons, on est serré sur les matelas, c'est vrai que nous sommes plusieurs sur celui où je me suis installée, le vin commence à m'incommoder, la tête me tourne, je voudrais arrêter de boire, mais on m'invite à continuer, on me maintient la bouteille à la bouche, je sens des mains sur moi, elles se font de plus en plus pressantes, je sais qu'il va se passer quelque chose que je ne souhaitais pas, j'ai été stupide, leurs âges font que fête rimait avec rapprochement, j'ai dit oui comme une imbécile, sans réfléchir aux conséquences. j'entends ma collègue: attention, elle est vierge, c'est pas grave, et à moi on me dit, bois t'inquiète pas, tu vas aimer, je ne peux pas me relever, ils sont trop proches, je dis un non, je veux pas comme je peux, c'est difficile, la bouteille est tenue au bord de mes lèvres, je suis oppressée, j'essaie de me lever, impossible, ma tête tourne, on me déshabille, ... le flou total, juste cette sensation de répugnance, de dégoût de moi, des autres persistante, gestes, mouvements, douleurs diverses, mal au coeur, honte.....la longue nuit passe, le lendemain matin, dans un brouillard, pas de toilette, pas de petit déjeuner, c'est le travail, je vomis sans cesse, j'ai mal partout, je voudrais mourir, les autres ne sont pas bien gais non plus, une impression de chape de plomb plane autour de tous, mes parents sont à la porte, ma valise est là également, en voiture ! je n'en saurais pas plus, qui, quand, comment?? rien, pas un mot, un mur de silence s'offre à moi, c'est le retour à la maison ni plus, ni moins que d'habitude, et la vie reprend, perpétuel enfer psychologique... Et pourtant, toujours en proie à des tourments psychologiques de la part d'autrui, ajoutés au miens propres, après avoir longtemps dérivé à la limite de la délinquance... je reproduis volontairement?? alcoolisation, et une nuit de réunion entre jeunes avec le final facilement envisageable, qu'il m'est alors impossible d'ignorer, environ deux ans plus tard !! Pourquoi, comment accepter cette reproduction (volontaire) de cette nuit qui m'a tant perturber? J'ai construit une vie tant bien que mal, avec des difficultés psychologiques graves, néanmoins l'odeur du vin rouge ne me sera plus jamais supportable, elle me donne d'instinct la nausée....et que le sexe est désormais pour moi associé à l'idée de dégoût, de bestialité, de répugnant, les corps hommes, femmes me révulsent, l'acte sexuel est devenu synonyme d'épreuve à laquelle il faut se soumettre.... Ma grande difficulté aujourd'hui, est de mettre des mots sur une grande impression de néant de ma vie, mes enfants sont adultes, ont une vie personnelle, et ma vie est très tourmentée (isolement, peurs diverses nombreuses, problèmes de grand poids liés à des attitudes alimentaires changeantes, phobie sociale...) mais également est faite de nombreuses questions, tant liées à la maltraitance, à ma vie d'adulte, de femme...et passe bien sûr pour moi par l'acceptation de cet épisode de ma vie.. Viol? non, je me suis beaucoup trop avancée dans la soirée, l'alcoolisation avant de vouloir échapper à l'inévitable pour pouvoir admettre ce mot, à l'heure d'aujourd'hui... L'idée qui est la mienne, et qui me dérange, c'est qu'en fait j'e ressens cette détestable sensation de m'être vendue pour m'intégrer?? et bien sûr maintenant je conçois l'absurdité de mon comportement, comment ai-je pu croire ? à quoi d'ailleurs... Je suis désolée si je suis un peu confuse dans mon écrit, cette période est fort douloureuse pour moi... et surtout, même si la première fois je m'accorde l'excuse de l’immaturité, et de mon vécu jusqu'alors, la deuxième nuit, je connaissais parfaitement l'issue de ce que j'acceptais, ??? Je ne peux que vous livrer ce témoignage ainsi, je comprendrais s'il n'y a pas de réponse. bonsoir Bonjour, La première fois, vous étiez jeune et "innocente" et vous êtes tombée dans un piège, que vous estimez sordide non seulement par ce qu'il représente au niveau de la situation "glauque" mais aussi, parce qu'en tombant dans ce piège, vous avez trahi ce que les psys appellent votre "idéal du moi", c'est à dire l'image que vous aviez de vous, l'image que vous visiez de vous ; cet "idéal" a une fonction "maturative" en ce sens qu'il s'inscrit dans le temps pour soutenir la construction de soi. Votre idéal du moi a été à travers cette tragique expérience, balayé, décapité, court-circuité dans sa maturation, par la situation perverse que vous avez vécue. Et parce que vous étiez naïve et innocente, aucunement préparée à ce type d'expériences que vous jugez particulièrement honteuses et dévalorisantes, vous vous êtes condamnée à être coupable et c'est en tant que coupable, que vous recommencez le "crime" sur vous-même lors de la seconde fois. Comme pour bien vous persuader, que la première fois aussi, vous étiez condamnable. Ensuite, vous vous êtes construite sur cette image de vous abimée, dévalorisée, jamais réparée, avec ce traumatisme, cette effraction dans votre psychisme, toujours agissant ; vous avez avancé, de ce fait, "tant bien que mal" et aussi, je le suspecte, avec une forme de haine plus ou moins consciente à votre égard. Vous ignorez à quel point, vous êtes comme le disent les psys, une survivante du traumatisme sauf que, vous vous êtes acharnée à "payer" votre faute durant toute votre vie, sans pouvoir atteindre la "résilience" car vous ne vous estimez pas "digne". Jamais, vous ne vous êtes pardonnée tout à fait cette nuit où votre image de vous a dérapé. Et pourtant, cette soirée alcoolisée n'est pas le fondement de votre "moi" ; c'est une "dérive", qui aurait pu n'être que passagère, mais jamais vous ne vous êtes pardonnée ce "manquement", cet "aveuglement", qui vous a empêché de fuir et qui a fait de vous une victime (mais une coupable à vos yeux). Vous avez été très dure à votre égard ; et maintenant, comment voyez vous les choses? Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil Bonsoir, Tout d'abord, je tiens à vous remercier de m'avoir répondu, aujourd'hui, je n'arrive pas à dépasser le stade que j'ai décrit, beaucoup d'années ont passé, mais tout est toujours aussi présent dans mon esprit, je suis depuis le début de l'année 2011 dans une mauvaise passe de ma vie, mes enfants étant devenus adultes comme je l'ai précédemment dit, j'ai perdu les appuis qui me permettaient de vivre malgré tous ce passé sordide, j'ai voulu sur conseil aller consulter, mais le résultat me déçoit,vous allez peut être me juger trop prude, mais quand j'ai légèrement évoqué le problème avec le professionnel, il ne m'a pas laissé terminer, et m'a dit: (écrire ces mots est difficile pour moi...) laissez tomber, cette nuit là vous avez juste été "un vide c..." je crois que cela a plus encore ravivé le négatif que la situation avait engendré, plutôt que m'aider...je ne saurais expliqué pourquoi je bloque tant sur tout ce qui est relatif au sexe, images, propos, blagues...tout ce domaine m'agresse Le bilan psychologique qu'il a fait de celle que je suis aujourd'hui est réellement très négatif, il souhaite consacrer les séances à ce que je découvre qui je suis?? me renvoyant que je n'ai jamais vécu pour moi mais en constante dépendance affective, et moi je bloque, complètement, je suis incapable de dépasser tout ce qui fut mon passé, effectivement, vous avez raison, je ne m'aime pas, je me fais même horreur, physiquement et psychologiquement....c'est très difficile à vivre. Merci et bonsoir à vous. Bonjour, Ce professionnel cherche en fait à vous confronter à l'irreprésentable du traumatisme et par les termes crus qu'il emploie, il voudrait vous aider, en vous obligeant à "subjectiver" la situation de détresse qui vous immobilise toujours, afin de travailler sur les traces de l'évènement destructeur inscrit en vous pour, peu à peu, tenter de résoudre la sensation d'anéantissement liée au trauma. Il "exige" que vous vous confrontiez à ces représentations refoulées, qui ravivent certes le négatif comme vous le dites justement, mais uniquement dans l'objectif de pouvoir le combattre, ce négatif. C'est une sorte de travail "résolutif" du négatif pour pouvoir l'expulser de votre être. Une fois que vous aurez reconnu ce négatif et que vous aurez admis qu'il ne vous appartient pas, vous pourrez effectivement réinvestir votre véritable "être" et découvrir, qui vous êtes. "Vous vous faites horreur" parce que vous échouez à assimiler "la mauvaise rencontre traumatique" ; acceptez, avec l'aide de votre psy, de revenir sur cette "mauvaise rencontre", de la symboliser car l'horreur, ce n'est pas vous, c'est cette "mauvaise rencontre". Ce travail est difficile et je peux comprendre qu'il vous rebute mais ne méritez vous pas de vivre enfin? J'aimerais pouvoir publier votre témoignage dans notre espace-échanges car il est riche d'enseignement. Si, vous ne voulez pas que votre adresse y figure, nous le rendrons anonyme. Si, au contraire, vous aimeriez avoir des communications avec d'autres, vous nous direz alors quelle adresse apposer. Nous ne ferons rien sans votre autorisation explicite. Cordialement, Chantal POIGNANT Bonsoir, J'ai bien lu votre message dont je vous remercie, je m'efforce de m'approprier vos paroles, mais je vous avoue que je ne sais pas si je serais capable un jour de dépasser ce passé, cela fait maintenant trente cinq ans que je vis avec cette erreur dans mon parcours, et quelque part, je me suis construite dans cette erreur, au-delà de ça, je n'existe pas vraiment, me défaire de tout ce négatif qu'à été mon passé, est loin d'être évident, toute ma construction s'est faite sur du sordide, la maltraitance psychologique a elle aussi laissé de graves séquelles, a amené de nombreuses dérives (addictions, petite délinquance...) dont ces nuits déplorables, ...alors trouver un appui pour savoir celle que je suis, ou aurait du être...je n'ai jamais existé au dehors de ce vécu, je pense que c'est ce qui a entraîné la personnalité qui est la mienne aujourd'hui, et qui ne me permet plus d'être qu'à l'abri derrière mes murs, derrière un écran d'ordinateur, le face à face m'étant très difficile, les gens de l'extérieur me font peur, prendre un volant me fait peur...et la liste est infinie, je suis devenue au fil des années "une peur sur pattes"...comment m'extirper de cette coquille où je suis désormais enfermée...? là, va être la difficulté qui sera la mienne dorénavant. Je vous laisse juge de publier ou non ce témoignage, je dois avouer que j'en ait honte, mais comme il sera anonyme, si vous pensez qu'il peut être utile, je vous donne mon accord, l'adresse mail donnée peut être également utilisée... Je vous remercie sincèrement des conseils apportés. cordialement. Bonjour, Merci. Moi aussi, j'ai bien pris la mesure de vos mots, j'ai bien compris ce que vous dites de vos dérives; je crois pouvoir me représenter ce que sont ces nuits déplorables et ces représentations ne me choquent pas. La mise en récit (même si vous n'en n'êtes qu'aux balbutiements) de ce qui était jusque là innommable traduit une tentative de dépasser les traumatismes de votre existence en sachant que les addictions et les nuits déplorables ne sont "que" la répétition du premier évènement traumatique. L'éprouvé de la honte est aussi une manière de penser, de métaboliser le trauma. Mais vous en êtes restée au seuil de votre récit et votre honte reste un tabou pour vous. Votre "surmoi" est tellement sévère que vous "préférez" vous confronter à cette douleur morale en "toisant" le négatif plutôt que de faire le deuil de ce "négatif". Sachez que j'entends votre honte mais que je n'ai pas honte de ce que vous dites, je n'ai pas de gêne à reconnaître votre vécu et chacun de nous peut être soumis à un moment ou à un autre à la honte. Je comprends que vous viviez comme une épreuve le fait de parler de votre honte à un thérapeute mais le thérapeute est votre semblable : il éprouve de la honte aussi pour lui-même. La honte est un sentiment social et s'il exclut quand il est impossible à dire, c'est un sentiment bien partagé en ce sens, que chacun est sujet à la honte pour bien des raisons. Quelle délivrance que de la dépasser. Je vous souhaite vraiment de connaître ce moment là, d'autant plus que vous écrivez bien et que vous n'en n'avez pas terminé peut-être avec votre récit. Je reste à votre disposition. PS : je suis en congés à partir de ce soir jusqu'à lundi. Cordialement, Chantal POIGNANT Bonsoir, Je vous remercie de votre dernière réponse, j'essaie d'intérioriser vos paroles pour positiver un peu, la journée, je "vis" d'une façon qui pour moi est une routine, mais le soir, à l'heure du coucher, généralement je suis envahie d'angoisses assez importantes, sans pouvoir réellement en trouver la signification, une oppression me saisit et je ne me sens pas bien...alors, oui, peut être que je pourrais en dire un peu plus. Dès ma venue au monde en deuxième place sur une famille de huit, j'ai été "prise en grippe" par ma mère (ces paroles je les entendus très tôt de la part d'oncles ou tantes, ), il semblerait que j'avais au dire de ma mère un caractère difficile?? et qu'elle souhaitait me mâter, les cris, les brimades, la tension permanente, d'aussi loin que je m'en souvienne m'ont amené à vivre dans une forme de terreur permanente, je dois préciser que tous les enfants n'étaient pas soumis à la même forme d'éducation...quand j'ai eu neuf ans, est née ma deuxième soeur (la première ayant été accueillie comme un enfant peut espérer l'être) malheureusement pour cette enfant qui arrivait au monde, elle n'eut pas cette chance, je me suis mise à grandir avec la violence psychologique à mon encontre, une violence physique existante mais moindre mais le point culminant de cette perversité a été de reproduire la violence psychologique sur cette jeune soeur car comme le disait ma mère "elle était mon portrait craché", je sais qu'il est impossible de dire que certains de mes autres frères et mon autre soeur n'aient pas souffert, la maison résonnant sans cesse de cris, mots hargneux,...mais au moins, ils jouaient, ils pouvaient conversé entre eux ou avec ma mère sans être cloués par la peur en permanence, la violence physique, je n'en ai gardé que quelques exemples précis, alors peut être n'était-elle pas forte vis à vis de moi,...la journée n'était qu'une suite de tâches ménagères à accomplir, sans jamais semble t'il donner satisfaction à ma mère (ma lenteur, le fait que je sois une souillon, que je sois grosse, les surnoms méchants me collaient à la peau, j'étais bonne à rien, nulle...enfin rien de ce que je faisais n'était correct), l'époque aussi y a sûrement fait, les filles aînées se devaient de seconder leur mère, à cela rien à reprocher, mais le reste, que j'ai eu mal !! les années collège ont été horribles vraiment, mise à l'écart car différente, décalée...rien ne m'était épargné pour que je ne puisse me fondre dans la masse des collégiens de toute façon, la période des scarifications aux récréations, aurait pourtant du alerter, mais l'époque aidant, on se contentait de me laisser à l'infirmerie quand cela allait trop loin... Il est devenu difficile pour moi de vivre, au milieu de cette méchanceté gratuite, (faire peur par jeu pour surprendre une entorse au travail demandé, pincements, bousculades brutales volontaires...)juste pour terroriser, et chaque fois que ma soeur était maltraitée à son tour, ne pas oublier que me préciser que si ce traitement lui était infligé c'est parce qu'elle me ressemblait trop...c'était vraiment dur, très dur. Je ne sortais pas hors scolarité, pas d'amis, vie à la campagne.....la "Vie", dés mes premières années n'était pas mon amie, je devais la subir mais sans aucune envie, j'ai fait une première TS très enfantine à dix ans, je n'étais pas bien au dehors de chez moi, me questionnant sans cesse sur le sort réservé à ma soeur pendant mon absence et j'étais terrorisée dès qu'il me fallait rentrée au foyer...je conçois que cela puisse paraître paradoxal, mais je n'ai jamais su faire autrement, de fil en aiguille, d'années en années il m'a fallu néanmoins grandir, alors oui, mon adolescence fut affreuse, pas seulement par l'attitude de ma mère mais aussi par mes propres actions, outre cette nuit désastreuse, je me suis retrouvée rapidement dès la rentrée scolaire suivante en grave échec scolaire, alors j'ai été envoyée en internat loin, très loin de chez moi, et j'ai comme perdu pied, comme une plongée dans du grand n'importe quoi, durant les deux années qui ont précédées ma récidive de cette nuit particulière, j'ai volé, j'ai commis des actes de petite pyromanie (je voulais détruire le monde...), j'ai commis des actes de destruction de biens (je refusais que les gens puissent être heureux...),je me suis initiée au tabac et plus, je me suis alcoolisée plus et plus tant que je le pouvais, j'ai expérimenté l'homosexualité,...sans jamais oublier ma soeur et les traitements que je ne doutais pas être les siens, dans le même temps je passais de grandes heures dans l'église de la ville où j'étais lycéenne pour prier un Dieu hypothétique et lui demander du secours pour ma soeur et moi, je me persuadais que j'étais une enfant adoptée, je n'arrivais plus admettre les choses autrement...je pense que je n'étais vraiment pas bien dans ma tête et que à cette époque j'aurais pu facilement basculé dans la grave délinquance tout comme dans la folie...puis il y eu cette deuxième nuit, et rapidement ensuite, une TS de nouveau manquée, une obligation pour mes parents de m'emmener consulter un psychiatre, ce qui a été très mal pris par ma mère, ajoutant à toutes mes autres tares, celle d'être folle à lier, de nouveau ce fut l'isolement de la paria de la famille, le silence total pendant plusieurs jours qui me terrifiait autant que les cris...on m'a extrait de mon isolement pour m'amener à la consultation où ma mère a demandé mon internement, qui lui a été refusé, je ne saurais expliqué exactement pourquoi, moi j'avais un traitement à prendre et tout a repris comme avant... J'ai rencontré lors d'un job d'été à 18 ans, un jeune homme aussi paumé que moi par son passé également très chaotique, en fait j'avais surtout besoin de tendresse, le grand amour, je ne connaîtrais jamais,nous nous voyons environ un week end tous les deux mois (il venait de loin), aucune promenade sans être chaperonné n'était possible, mon futur mari a assisté parfois à des scènes qui le choquait, mais il n'a jamais osé affronter ma mère, excepté une semaine avant notre mariage où il tenait absolument à ce que nous puissions faire un tour à pied seuls, ma mère m'a insulté de tous les noms, et surtout à prononcer ce mot qui m'a laissé un gros doute sur sa connaissance des faits de la sombre nuit: de toute façon tu n'es qu'une pu... là mon mari a explosé face à ce refus, il s'est blessé en frappant un mur, puis il est parti, et moi j'ai été interdite de sortir, en fait je pense que nous avons décidé de nous unir pour échapper à nos familles respectives..., En fait nous n'avons échapper à rien, des deux côtés nous étions piégés, dénigrement systématique de l'un et l'autre par nos mères respectives, critiques permanentes sur la manière d'éduquer les enfants qui a été jusqu'à un risque d'étouffement grave de mon plus jeune fils ...(l'une des rares fois où je me suis opposée à elle, question de vie ou de mort pour mon enfant, malgré ma terreur, j'ai hurlé sur elle, en retour elle m'a jeté mon fils dans les bras,en disant: "tiens ben reprends le ton petit con puisque tu lui donnes raison" je n'ai su que câliner mon fils, je crois autant pour le rassurer lui, que moi... sans cesse du négatif à notre encontre d'un côté ou de l'autre, mon mari a doucement glissé dans des problèmes d'alcool, et moi j'ai fait ce que j'ai pu donnant tout à mes enfants, beaucoup d'amour, (le plus que j'ai pu, pour eux, mais peut être égoïstement pour moi également, je m'en rends compte maintenant), mais néanmoins je leur ai transmis aussi des carences graves, il y a eu de nombreux problèmes, surtout à leurs adolescences ....et maintenant à l'âge donc où mes enfants sont adultes, je suis en complet isolement, mon mari est là, mais nous avons peu de communication, pour ma part, trop de phobies, trop d'angoisses.....et pour lui, une forme de fuite maximale de la maison... je pense qu'il est nécessaire que je précise que j'adorais mon père, il n'était pas démonstratif dans la tendresse, mais je sais qu'il souffrait beaucoup du comportement de ma mère à l'égard de ma petite soeur et de moi même, il n'arrivait pas à contenir sa fureur, toutes ses tentatives se soldaient par: ta part c'est de travailler pour ramener de l'argent, les mômes c'est mon affaire.... je suis désolée de la longueur de ce message, mais c'était la seule façon de mettre noir sur blanc tout cela, et de vous permettre de mieux cerner peut être mes carences...je me suis toujours battue pour rester néanmoins dans la norme de sociabilité, mais depuis le début de cette année, je me noie sous tout cela... bonsoir et bon congé. cordialement Bonjour, Il est certain que la froideur et l'agressivité de votre mère à votre égard ont été à l'encontre d'une consolidation "narcissique", qui vous aurait mieux permis de résister à l'épreuve traumatique et que ce que vous vous reprochez de vos errements peut s'expliquer aussi, par ce manque d'apport narcissique provenant habituellement de la relation avec l'image maternelle, d'où peut-être, cette recherche d'expériences qui a souvent pour but de masquer les sentiments de vide et de solitude. Vous n'avez pas bénéficié de la "fonction contenante" de la mère et, même si vous en doutez, je pense que la "multiplication" de vos expériences visait simplement à la recherche d'une satisfaction "illusoire", d'un certain apaisement, que la fonction maternelle n'a jamais pu vous procurer. On peut faire l'hypothèse que votre "activité" représentait une manière de lutter contre le traumatisme du contrôle et de l'intrusion maternels. Les expériences homosexuelles peuvent être vues comme une tentative de se dégager de la vision maternelle en se projetant sur une autre figure féminine. Pourquoi ne profiteriez vous pas de ce temps, qui vous semble aujourd'hui si vide, pour faire une reconnaissance de vous-même afin de pouvoir soutenir enfin votre propre et légitime désir d'amour? Par ailleurs, il serait souhaitable que vous analysiez ce besoin de "protéger" votre père, de l'exempter de sa responsabilité. Dans l'attente de vous lire, Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil Bonsoir, Je suis dans l'interrogation, faire une reconnaissance de moi-même ? je suis incapable de me définir, une adulte femme normalement, mais je ne me sens ni femme, ni vraiment adulte, en tout cas pas comme je devrais l'être, j'ai été enfant, adolescente, fille ? sûrement mais je n'en garde aucune image d'identification, je ne sais trop comment expliquer, j'ai été entourée seulement de frères jusqu'à mes sept ans, je suis plutôt masculine dans la façon de m'habiller, mais j'ai peu connu les robes...je n'ai pas pu allaiter mes enfants pour des raisons médicales, enfin mon côté féminin, je ne le connais que par mon rôle de mère, je ne sais pas si vous comprendrez ce que je veux dire mais c'est pas facile...adulte, oui, en théorie, mais je pense que j'ai gardé un côté enfantin , par exemple les peluches, ma passion des clowns, et ma vie en elle même qui ne tourne qu'autour des enfants, c'est actuellement la seule chose qui trouve grâce à mes yeux,... c'est tellement puéril que j'ai honte en fait de n'être "pas grand chose", Qui je suis?? je ne sais pas, aucune habileté manuelle, aucune compétences particulières (musique, dessins,...), pas de vrai travail, pas d'amis, peu de relations avec la famille, que ce soit la mienne ou celle de mon mari, une forme d'isolement motivé par des tas de choses, moi-même, mes peurs, mes angoisses, les difficultés de la vie,ect... la seule chose qui me plait, quand j'arrive à rassembler mes idées, rédiger des écrits poétisés qui reflètent mes états d'âme pour tenter d'évacuer un peu tout ce gris qui m'entoure... Je me cherche pourtant, je me débats contre moi-même pour trouver une issue, un but à la vie... Mon père, je l'aimais profondément, je l'aime toujours même s'il n'est plus ici-bas, il a connu une vie de son époque, petit commis de ferme jeune, armée, légion étrangère pour rébellion contre l'autorité, il était marqué par cette expérience soulageant ses souvenirs par l'alcool, néanmoins, jamais il n'a été violent, ni avec ma mère, ni avec ses enfants, je le décrirais comme résigné, soumis face à la violence verbale, les cris de ma mère, la tension perceptible en permanence dans la pièce où nous étions elle et moi, il rentrait un peu échauffé par l'alcool, mangeait, parfois il essayait de dire à ma mère qu'elle y allait un peu fort, il se faisait rabrouer et partait se coucher....mais je crois que si je l'excuse, c'est aussi parce que je crois qu'il souffrait néanmoins de voir ce qui passait, après mon passage chez le psychiatre, lors d'une réunion de famille, l'alcool aidant, il a pris à partie ma mère en disant tout fort pour l'ensemble des convives: "si notre fille est folle, c'est de notre faute..." inutile de dire que j'ai été aussitôt invitée à gagner ma chambre, mais je savais qu'il reconnaissait en partie sa responsabilité dans mes difficultés, et pour moi, cela avait et a toujours une valeur capitale...alors oui, je ne pourrais dire davantage, mais je ne lui tiens pas rigueur de mon vécu, je suis peut-être dans l'erreur, mais la violence de ma mère en crise était- elle qu'elle aurait pu nous tuer sur place plutôt que plier, alors peut-être valait-il mieux qu'il n'insiste pas pour ne pas envenimer la situation, combien de fois ai-je entendu ma mère dire: "je te préviens, tu vas plier, sinon je te laisse sur le carreau..." car elle s'auto-persuader que si les choses n'étaient pas faîtes comme elle le voulait, je le faisais exprès, alors que je n'arrivais pas à la contenter, je ne sais même pas pourquoi, trop maladroite, inattentive...peut être mais elle avait le regard tellement haineux que je suis quasi certaine qu'elle aurait pu passer à l'acte, quelque part, en n'insistant pas plus, il évitait une montée en puissance de sa fureur... Je vais continuer de réfléchir intensément sur moi-même... Bonsoir. Bonjour, Vous en êtes au début d'une reconstruction narrative et même si vous pensez avoir des difficultés à vous définir, ce qui vous définit justement, c'est votre aptitude à vous sauvegarder vaille que vaille, malgré un cadre familial perturbant, malgré les épreuves, malgré les manques : vous avez réussi à créer un "lieu" de sécurité en vous auquel vos enfants ont pu s'ancrer ; c'est bien la preuve de vos ressources! Ce "lieu" vous semble ne plus servir à rien parce que vos enfants sont grands et ont moins besoin de vous, d'où ce sentiment de dévalorisation, que vous avez combattu enfant et qui réapparait aujourd'hui, associé à la mémoire traumatique. Le mot "reconnaissance" désigne l'opération intellectuelle par laquelle l'esprit saisit un "objet" en reliant entre elles les images et perceptions le concernant : vous êtes en train de vous reconnaître en tant qu'enfant victime d'une mère abusive et d'un père "absent" mais êtes vous en train de reconnaître la victoire de cette petite-fille sur ce cadre familial pathologique? Ou êtes vous encore dans le désir d'exister dans l'esprit de votre mère? Avez vous "admis" la conduite de votre mère? Y a-t'il eu un jour une "réconciliation" avec elle, avec l'enfant que vous étiez? En fait, le "ré" de réconciliation est sans doute de trop : y a-t'il eu une conciliation? Cordialement, Chantal POIGNANT Tout d’abord, je tiens à vous remercier de prendre du temps pour m’aider dans ce cheminement. - Reconnaître la victoire de la petite fille que j’ai été sur ce cadre familial pathologique : Victoire parce que malgré toutes les difficultés qui ont jalonné mon parcours, j’ai enfin pu donner et recevoir de l’amour (peut être parfois trop) mais tant pis, à choisir, je préfère l’erreur dans ce sens, avec la venue de mes enfants, ce qui a largement dominé ma vie alors que justement ce cadre familial aurait pu me conduire à tout l’inverse. - Ou êtes-vous encore dans le désir d’exister dans l’esprit de votre mère. Honnêtement, le « ou » me gêne un peu, ma mère ayant un âge où la présence de ses enfants devient importante, elle est très demandeuse de manifestation auprès d’elle, et comme effectivement j’ai toujours espérer une forme de reconnaissance, du droit à exister de sa part, j’ai longtemps été prisonnière de cette dépendance affective à son égard. La difficulté est aussi qu’en fait ma jeune sœur ayant gardé des séquelles plus visibles de ses jeunes années (instabilité financière, administrative…), j’étais systématiquement appelé par ma mère pour lui venir en aide (à ma sœur), le professionnel m’a fait prendre conscience que je courais après une chimère de mon enfance, et que jamais ma mère ne m’aimerait en tant que sa fille, mais m’utilisait pour atténuer les difficultés de ma sœur, (qui doit à son tour prendre la mesure de ses difficultés et demander l’aide de professionnels si nécessaire…) donc depuis environ deux mois, j’ai cessé de répondre aux appels de présence physique de ma mère, limitant les contacts à des appels téléphoniques de respect. Abandonner cette idée de reconnaissance n’est pas aisée pour moi, je dois reconnaître que certain jour, cela me fait encore souffrir, mais il semble que cela soit indispensable, alors je m’oblige à tenir bon, pourtant je dois reconnaître que j’aurais ce regret jusqu’à mon dernier jour de n’avoir pas connu « l’image » que je me fais d’une mère digne de ce nom.. - Avez-vous « admis » la conduite de votre mère. Admis ? accepter, de toute façon, aucun autre choix n’est maintenant possible, c’est mon vécu, je ne peux plus rien y modifier. Comprendre ? non, jamais je ne pourrais comprendre une telle conduite d’une mère envers deux de ses enfants sur les huit sans motif précis, là, c’est un point crucial pour moi, qui me fait toujours beaucoup souffrir, comment a-t-elle pu ?? Aucune excuse, circonstance atténuante…ne peut justifier une telle aversion. Un passé difficile, quel qu’il soit.. …de nature pourtant tolérante, j’avoue que là, je suis intransigeante, il y a trop de façons de pouvoir se faire aider, les services sociaux existant déjà depuis fort longtemps, pour en arriver à de tels comportements. Admettre sa conduite pour moi, reviendrait à cautionner cette démolition systématique de nos personnalités, de nos esprits qu’elle a voulu réaliser…. - Y a-t-il eu un jour une « réconciliation » avec elle, avec l’enfant que vous étiez. Avant le début de cette année 2011, où j’ai commencé à sombrer dans ces difficultés psychologiques, jamais rien n’avait été formulé, c’était là, bien sûr, mais personne n’en parlait, allant de plus en plus mal, les questionnements devenant obsédant, j’ai commencé à tenter de lui poser des questions, les réponses obtenues ne m’ont pas satisfait, du style de ce que j’ai noté précédemment, j’étais une enfant « difficile » semble-t-il, ou alors elle s’étonne elle-même d’avoir pu aller jusqu’à ce que je lui rappelle…elle me dit, ah oui, j’étais pas patiente !! pourquoi n’a tu pas demandé de l’aide ?, on ne me l’a pas proposé, pour moi, ces réponses sont révoltantes en fait, alors vu son âge, je préfère laisser tomber et faire avec, donc réconciliation, impossible, elle semble avoir oublier, ou tout au moins ne pas avoir pris la mesure de ces agissements. Je me rends compte qu’en fait, je n’ai pas tant accepté que ça en fait sa conduite, mais j’y travaille. Cordialement. Bonjour, "Un enfant offre un dessin à sa mère. Celle-ci saisit la feuille de papier dans ses mains, sans la regarder. Elle a les yeux fixés sur la table, là où les traits de crayon ont débordé du papier. Elle dit simplement : "tu as encore tâché la table". Serait-ce un mode de fonctionnement usité par votre maman? Quand vous dites que vous ne parveniez jamais à satisfaire votre maman, est-ce que c'est uniquement, parce que vous ne réalisiez pas votre tâche à la perfection? J'ai le sentiment que votre mère adoptait et adopte toujours ce qu'on appelle une "communication paradoxale", source d'une angoisse confuse pour la personne qui en est l'objet, d'autant plus qu'elle met en cause d'une manière "perverse" la loyauté de la victime... Aujourd'hui encore, on fait appel à votre loyauté, pour en tirer des bénéfices certes. Cordialement, Chantal POIGNANT Bonsoir, Il m’est difficile de donner une réponse précise à votre question, dès qu’elle était près de moi, j’étais tétanisée, mais en fait tout était prétexte à son insatisfaction, ce pouvait être le temps de réalisation, un oubli à ses yeux, ou si elle jugeait que ce n’était pas fait à son idée…il m’était impossible de la contenter, il y avait toujours quelque chose qui débouchait immanquablement sur de nouveaux cris, brimades, insultes…une forme de tension constante, comme si de toute façon je ne serais jamais capable d’être celle qu’elle espérait. Je ne saurais dire plus, sinon mon ressenti de perpétuellement être à côté de ses souhaits, malgré ma recherche de la contenter. Cordialement. Bonjour, Pourriez vous dire un jour que vous n'aimez pas votre mère? Je vous joins cet article que vous avez peut-être déjà lu : * http://www.psychologies.com Et une lecture encore pour vous : * http://www.amazon.fr/%C3%8Atre-fille-m%C3%A8re-plus-souffrir/dp/2501037847 Cordialement, Chantal POIGNANT Agent de conseil bonjour, Honnêtement non, rien que lire cette phrase noir sur blanc me rend mal, moralement et physiquement, coeur qui palpite plus vite et ventre qui se manifeste.... cordialement Je souhaite réellement vous remercier, au travers de nos échanges, je réfléchis beaucoup, depuis que j'ai rédigé mon premier message, je réalise qu'en fait les difficultés rencontrées au cours de ma vie sont imbriquées les unes aux autres depuis de nombreuses années, je vous remercie de vos pistes de lecture, j'ai beaucoup de choses à gérer pour pouvoir retrouver une vie digne de ce nom, de très nombreuses peurs à dompter et des carences psychologique à corriger, mais je peux dorénavant poser des idées de pistes pour avancer, je ne sais pas si j'aurais le temps de me sortir de ce marasme, mais vous m'avez apporter une touche d'espoir, une bouée, pour avancer dans ce long tunnel de négatif,vos diverses questions sont comme des petites parcelles de moi-même qu'il me faut travailler et m'aident à mieux me percevoir,je tenais à vous le dire et vous en remercier. A bientôt de vous lire. Bien cordialement. * etpatou@laposte.net
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